Les profits explosent

Message par pelon » 22 Sep 2006, 13:37

a écrit :
Un nouveau semestre faste pour les groupes français
LE MONDE | 22.09.06 | 14h01  •  Mis à jour le 22.09.06 | 14h04

Les actionnaires aiment le CAC 40", titre le magazine Investir dans son édition de septembre-octobre, parue vendredi 22 septembre. Et sans doute ont-ils raison... s'il s'avère que le cours des actions reflète l'état de santé des entreprises.

Car celui-ci est globalement excellent. Les résultats nets des groupes appartenant à l'indice CAC 40 ont globalement atteint 51 milliards d'euros durant le premier semestre, pour un chiffre d'affaires de 589 milliards. Le taux de croissance moyen des bénéfices dépasse les 23 %. La rentabilité des entreprises s'est également accrue, le taux de croissance moyen des chiffres d'affaires n'ayant été "que" de 13 % durant la même période.

Certes, des opérations exceptionnelles d'une part, et un moindre recours aux provisions comptables, d'autre part, expliquent une partie de la progression des profits nets.

Tous les secteurs ne sont pas dans la même situation. Les constructeurs automobiles (PSA et Renault) et les équipementiers (Michelin) ont vu leurs résultats chuter durant le premier semestre (comparé au premier semestre 2005). La hausse des matières premières (acier, pétrole ou caoutchouc) les a pénalisés.

D'autres en ont au contraire profité, qu'il s'agisse de Total, EDF, Gaz de France ou Suez. Les banques, elles, affichent des résultats en forte progression. Leurs rentabilités atteignent des records, la palme revenant à Dexia, dont le ratio résultat net sur chiffre d'affaires s'établit à 39 %.

Quelles perspectives sur l'ensemble de l'année ? " On a revu le PNB de la zone euro à la hausse. Les industriels ne sont pas inquiets. On sera surpris par la croissance, estime Catherine Garrigues, responsable gestion actions des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) chez AGF Asset Management. Les grands groupes français ont maintenant le même niveau de marges que les américains, ce qui n'était pas le cas auparavant. Cette amélioration structurelle leur permet de partir à l'assaut du monde."

Ces groupes bénéficient de la croissance des pays en développement, en Asie, en Amérique du Sud et en Europe, dans les anciens pays de l'Est en particulier. Des marchés dont le développement va se poursuivre.

La bonne santé des entreprises a aussi profité aux banques. "Dans le domaine de la gestion d'actifs, les encours ont beaucoup augmenté. Et donc les commissions de gestion... et les résultats. Cette situation peut continuer au second semestre", poursuit Mme Garrigues.

Publicis, meilleure rentabilité du secteur des services, voit aussi l'avenir en rose : "Notre croissance sera du même ordre de grandeur au second semestre", affirme son PDG, Maurice Lévy.

Les sociétés du CAC 40 tirent profit de leurs acquisitions. S'il est trop tôt pour savoir ce qu'il adviendra de la fusion d'Arcelor avec Mittal, ou de Pernod Ricard avec Allied Domecq, d'autres ont fait leurs preuves : Crédit agricole-Crédit lyonnais, ou Sanofi-Aventis entre autres.

En revanche, la moindre hausse du prix du pétrole donnera un coup de frein à la croissance des résultats des sociétés du secteur de l'énergie (mais profitera aux autres).

D'autres facteurs sont spécifiques. Ainsi Sanofi-Aventis, dont la rentabilité est la meilleure des sociétés industrielles, descendra du podium. Elle a vendu à Pfizer ses droits sur l'antidiabétique Exubera. Et perdu des parts de marché aux Etats-Unis, Apotex ayant lancé un générique du Plavix, un anticoagulant.

Comment seront utilisés ces profits ? Chaque groupe aura sa propre stratégie. "Notre première mission est de nous désendetter", estime M. Lévy. Tout en ajoutant qu'il mènera aussi des acquisitions et poursuivra ses autres investissements.

"La réduction de l'endettement n'est pas une priorité absolue. Il est proche de sa valeur historique", estime Philippe Waechter, directeur des études économiques et de la recherche de Natexis Asset Management. " Ce qui paraît le plus probable est que les entreprises accumuleront le cash afin soit de financer des opérations de croissance externe, soit de se couvrir en cas de retournement de conjoncture", ajoute-t-il.

Les salariés en profiteront-ils, de nouveaux emplois seront-ils créés ? Dans une étude publiée en août, Patrick Arthus, chef des études économiques d'Ixis, montre que les revenus des Français augmentent au même rythme que la productivité. Par ailleurs, les salariés vont profiter de l'intéressement. Mais en ce qui concerne les effectifs, à part les banques qui ont annoncé qu'elles les augmentaient, les autres secteurs sont beaucoup plus évasifs.

Les investissements risquent d'être majoritairement effectués à l'étranger : en Asie ou dans les pays d'Europe de l'Est. Ce qui accroîtra l'emploi dans ces pays. Et peut-être, marginalement, en France. Les données macro-économiques récentes semblent laisser penser que ces emplois feront plus que compenser ceux perdus pour cause de délocalisation. Sans certitudes.

Annie Kahn
Article paru dans l'édition du 23.09.06

pelon
 
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Message par Pélagiste » 22 Sep 2006, 14:13

a écrit :Leur société  Lutte Ouvrière n°1990 du 22 septembre 2006 

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Les profits du CAC 40... et les autres

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Les analystes boursiers investissent... dans le superlatif. «Surperformance», voilà le terme utilisé pour qualifier les 50 milliards d’euros de bénéfices cumulés, et accumulés, au cours des six premiers mois de l’année, par les entreprises du CAC 40, qui composent l’indice symbolique de la Bourse de Paris.

Et d’enchaîner les raisons pour ces dernières de pavoiser: cette somme dépasse de 23% les bénéfices du premier semestre 2005, déjà en explosion. Les résultats de l’année 2006 complète promettent de dépasser les 100 milliards, alors que les 85 milliards de 2005 étaient déjà considérés comme «historiques». Presque tous les secteurs sont au beau fixe, en particulier la finance, banque et assurance confondues. Même Renault, dont les bénéfices semestriels sont inférieurs à ceux de 2005 -mais ce serait en raison de la hausse des coûts des matières premières, dont la «bulle» serait en passe de se dégonfler...- annonce tout de même plus de 1600 millions d’euros de profit. Cette «profitabilité» exceptionnelle dure depuis trois ans déjà, entraînant pour les entreprises, selon un responsable du secteur Actions d’une grande banque, «des problèmes de riches sur l’utilisation de leur capital excédentaire».

Car cette croissance des bénéfices ne concerne pas seulement les quarante mastodontes du profit. Les «moyennes» entreprises sont également de la fête, leurs patrons s’entend. La progression de leurs résultats semestriels est encore plus remarquable: la croissance de l’indice Mid&Small 190, l’équivalent du CAC 40 pour 190 entreprises moyennes telles qu’Areva ou Plastic Omnium, dépasse les 23% des grandes, pour atteindre 31%. Bénéfice sur ce bénéfice, leurs titres s’arrachent, les acheteurs étant prêts à les payer encore plus cher que les actions des grands groupes, pourtant recherchées.

Lesdites «moyennes entreprises», souvent liées à de grands groupes, réclament de l’État de «faire des efforts [...] pour alléger le fardeau», selon les mots de Laurence Parisot, la présidente du Medef, réclamant de nouvelles exonérations de taxes et impôts pour les patrons. Elles pleurent la bouche pleine, mais cela leur a permis d’obtenir, pour les entreprises à l’effectif inférieur à vingt salariés, la suppression totale dès l’été 2007 des charges sur les salaires au niveau du smic.

Dans l’ensemble, les cadeaux distribués aux entreprises, comme les 24 milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales obtenus en 2006, sont un facteur de leurs brillants résultats. Elles en attendent encore pour 2007, dont 3,4 milliards d’euros d’allégements sont déjà programmés. Face à cela, les 800 millions d’euros d’augmentation entraînés par une hausse de la fiscalité timidement décidée par le gouvernement, portant sur l’acquisition de certains titres, ne risquent guère de les appauvrir.

Et au même moment ces gens-là osent, la main sur le cœur, parler d’indispensables économies à ceux dont ils suppriment les postes après avoir fait stagner leurs salaires depuis des années. Ceux qui, précisément, sont à la source de toute cette insolente richesse.

Viviane LAFONT

Pélagiste
 
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Message par Crockette » 23 Sep 2006, 17:22

Pour une fois Txi je peux ptêtre essayer de t'apporter un élément de réponse mais j'en suis pas sûr, qui n'essaie rien n'a rien :

- le FMI aujourd'hui = le chiffre d'affaires de Sofinco france.

En 2002 : le total des transactions financières a atteint 1 155 000 milliards de dollars sur la planète.

Mais le total des transactions liées à l'économie réelle (production plus échanges commerciaux) n'a atteint que 40 300 milliards de dollars.

Conclusion : la sphère financière mondiale est déconnectée de l'économie réelle.

(source : le nveau mur d'argent de Morin, Le Seuil).
Crockette
 

Message par Crockette » 23 Sep 2006, 17:30

la 14 ème fortune mondiale c'est Sheldon Adelson avec 12, 9 milliards d'euros soit 866 600 années de smic.

Le smic c'est 8,27 euros brut contre 6,41 euros brut en 2000.

Il y a 17,7 millions de chomeurs (déclarés ou pas radiés) en Europe.

Les entreprises françaises bénéficient de 46 dispositifs d'exonérations sur les cotisations sociales, soit un petit trésor de 23 miliards d'euros...que l'ETAT aurait pu avoir pour les plus pauvres.

Source HD n°19298 page 41.
Crockette
 


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