Des expulsés du squat de Cachan ont passé la nuit devant le

Message par Combat » 18 Août 2006, 09:34

PARIS (AFP) - vendredi 18 août 2006 - 9h25 - Une centaine d'expulsés du squat de Cachan (Val-de-Marne), ont passé la nuit dans un campement de fortune à deux pas de l'ancien bâtiment universitaire, évacué la veille.
La police a évacué jeudi cette barre vétuste de cinq étages devenue le plus grand squat de France, occupé depuis trois ans par des centaines d'Africains. Cette opération a été dénoncée par des associations de défense des mal-logés et sans-papiers comme un "coup de force" de Nicolas Sarkozy.

Vers 07H00 ce matin, le campement, très animé la veille, était encore à demi endormi. Une centaine de personnes - hommes, femmes et enfants, dont de nombreux en bas âge - sont installés sur des matelas à même le sol, sous des bâches bleues tendues au moyen de cordes et de piquets, dans des sacs de couchage.

"On a mal dormi, on a eu froid", a raconté Fatimata Sounalo, une Ivoirienne de 35 ans. Un biberon à la main, elle s'apprête à aller nourrir son petit garçon de 11 mois qui a été malade dans la nuit. Comme elle, beaucoup se plaignaient du froid.


Evacuation du squat de Cachan
© AFP
"Il faut qu'on s'organise pour récupérer davantage de duvets et de couvertures", observe Jean-Baptiste Eyraud de Droit au Logement (Dal).

Au-delà des barrières qui interdisent l'accès au campus universitaire où se trouve le bâtiment F évacué, les CRS continuaient de veiller.

"La nuit a été calme, pas d'alerte", selon Fidèle Nitiéma, délégué des habitants du squat. "Moi, j'ai refusé d'aller à l'hôtel. Je n'avais pas confiance. On attendra là avec ma femme et mon enfant", a expliqué Sekou Dafé, Malien de 37 ans, qui, sac poubelle à la main, faisait une tournée de nettoyage du campement.

Ces "irréductibles", qui ont refusé les hébergements en hôtel proposés par la préfecture ou ne sont pas allés dans leur famille, entendent rester ici jusqu'à l'obtention d'un logement.

L'évacuation du bâtiment avait commencé jeudi à 09H00. Elle a mobilisé 800 policiers. Le préfet du Val-de-Marne, Bernard Tomasini, l'a justifiée en mettant en avant "la sécurité des personnes et notamment des enfants".

"49 personnes en situation irrégulière ont été interpellées (et) ont vocation à être reconduites dans leur pays d'origine", a fait savoir en fin d'après-midi le ministère de l'Intérieur, qui a précisé qu'en tout 508 personnes avaient été évacuées pour "éviter un drame humain".

Les 300 chambres étaient occupées depuis avril 2003 par plusieurs centaines de personnes --un millier, selon les squatters--, principalement des Ivoiriens et des Maliens, pour la moitié des sans-papiers.

Le préfet a rappelé qu'"un certain nombre de concertations avaient été menées et n'avaient pas abouti" avec les squatters depuis la décision d'évacuation prononcée le 14 avril 2004 par le tribunal de Melun. Il a en particulier déploré que les squatters aient "radicalisé leur position en demandant un logement et la régularisation pour tous".

Plusieurs associations ont immédiatement protesté contre l'opération, mise en parallèle avec la fermeté affichée mardi soir par le ministre de l'Intérieur qui a redit son opposition à toute régularisation massive des sans-papiers.

Pour Richard Moyon, porte-parole du Réseau Education sans frontières (RESF), l'évacuation du squat "est d'abord une opération médiatique" de Nicolas Sarkozy "destinée à souligner sa fermeté à l'égard de la question de l'immigration".

Selon Pablo Krasnopolsky, de RESF Val-de-Marne, quelque 200 enfants vivaient dans le squat mais tous, a-t-il souligné, n'étaient pas scolarisés.
Combat
 
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