
a écrit :08/08/2006 - Hollande et le fromage du PS
La presse a rapporté que François Hollande a écrit à tous les élus socialistes de ne parrainer, pour le moment aucun candidat et de se réserver pour le candidat socialiste afin de lui apporter un soutien massif... quand ils sauront qui c'est, car il ou elle est encore, jusqu'à mi-novembre, dans une pochette surprise.
Il semblerait qu'il veuille, plus particulièrement, empêcher l'extrême gauche de se présenter, estimant qu'elle "n'a rien compris de ce qui s'est passé en 2002".
Pourtant l'examen, même superficiel, des résultats du premier tour de la Présidentielle montrerait, même pour le collégien le moins doué en calcul, que l'échec de Jospin vient plus du fait que le PC et les Verts qui coopéraient avec lui dans son gouvernement aient présenté chacun un candidat, qu'à la présence de l'extrême gauche. Cette concurrence irresponsable fut d'autant plus catastrophique pour Jospin, que les principaux partis de son gouvernement, PS et PC, ont perdu à eux deux plus de quatre millions de voix dont presque deux millions et demi pour le seul PS.
Si l'électorat de gauche avait été satisfait de la politique menée pendant cinq ans par le gouvernement Jospin, celui-ci n'aurait sûrement pas connu cette déconvenue.
Ce n'est pas le score de Le Pen qui en est responsable, même si ce dernier en a profité, car il n'a gagné, entre la Présidentielle précédente et 2002, que 1,86 % des voix, soit à peine 234 000.
Et ce n' est pas non plus l'extrême gauche puisque les scores d'Olivier Besancenot et d'Arlette Laguiller étaient, au total, de 2 840 707 voix, ce qui est loin des quatre millions de voix, et plus, perdues par le PC et le PS.
Alors ce recul, plus la division entre PC, PS et Verts, sont les seuls responsables de l'échec de Jospin, n'en déplaise à Monsieur Hollande !
Et ce sont le PS, le PC et les Verts qui n'ont rien compris à 2002, puisqu'ils recommencent encore cette fois-ci à se présenter séparément, les uns contre les autres.
Bien sûr, le PS peut espérer que la politique de la droite au pouvoir lui permettra de regagner les voix perdues mais il n'empêche que si PC, PS et Verts avaient vraiment voulu mettre toute les chances de leur côté, ils se seraient entendus autour d'une candidature unique.
Mais il est vrai, à la décharge de François Hollande, qu'il a tellement de mal à mettre de l'ordre entre tous ceux qui veulent se partager le fromage de l'investiture par le PS, les candidats, les potentiels et les muets, qu'il ne peut aussi se consacrer à unir l'ex-gauche gouvernementale.
Et, vu ce spectacle, Hollande peut se tranquilliser pour l'extrême gauche : elle sera présente à la Présidentielle de 2007.