par Ottokar » 01 Août 2006, 18:53
Je reviens d'une caravane de LO en Normandie. L'UMP est sur les plages, nous, on a fait les marchés, supermarchés et les petits Ed, Mutants et Lidl de cités populaires, plus les usines qui tournent en cette période.
Je dois dire qu'hélas, bine des gens partagent le sentiment de Hollande sur le vote "utile". Ils nous écoutent, manifestent de la sympathie et du respect pour nos candidats, Arlette comme Olivier (c'est pas toujours les mêmes), mais ils disent souvent "faut pas se tromper l'an prochain", ou "faut bien voter l'an prochain"... et par là, ils entendent "voter à gauche" (PS) quelque soit le candidat. On n'a senti aucune vague d'enthousiasme pour Ségolène, ni aucun regret de Jospin.
Pire même, lorsqu'on demande aux gens s'ils croient que l'un ou l'autre du PS arrêtera les patrons licencieurs, taxera les riches, fera baisser significativement le chômage, augmentera le SMIC, ils reconnaissent volontiers que non... mais on sent qu'ils veulent voter quand même à gauche.
Bon, soyons positifs, dans nos activités, les gens dénoncent la droite, et nous attaquons sans être contredits les profits patronaux, nous parlons des difficultés de la vie. On peut développer nos critiques sur la gauche, expliquer ce qu'il faudrait faire, tout cela sans problème. On vend des journaux, ce qui est une marque de sympathie. On a pris contact avec des jeunes plus particulièrement, sans doute éveillés par le CPE. Et on se fait voir, on montre aux gens qui restent dans ces quartiers populaires que l'extrême gauche est toujours là, que nous allons les voir et discuter, les écouter. Ce n'est pas grand chose, ce n'est rien par rapprt à ce qu'il faudrait, une présence réelle et quotidienne, de l'intérieur, mais à défaut de mieux...
Et le fait qu'ils nous écoutent, même s'ils veulent voter à gauche est peut-être gage d'avenir. D'ici l'an prochain, l'opinion peut changer. Et sinon, au moins on sera dans une situation où la gauche arrive sans ce capital d'illusion, cet "état de grâce" qui avait anesthésié les militants au début des années Mitterrand.