Les SDF particulièrement fragiles face à la canicule

Message par bennie » 21 Juil 2006, 15:35

oui, les méda sen parlent. Mais quelle horreur.

dans le Monde
La Mairie de Paris souhaite déplacer les SDF vivant sous les tentes

Et on vit dans un des pays les plus riches de la planète, c'est bien ça?


Zelda, tu parles du vocable utilisé pour désigner le choses. On s'en fiche un peu; ça ne change rien à la situation.
Au mieux, ça marque un peu de respect de parler correctement.
Ce ne sont pas des clochards, ce sont d'abord des personnes, des citoyens, et on précise leurs conditions de vie...
Perso, j'utilise ces expressions
bennie
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Déc 2003, 11:19

Message par françois marcel » 21 Juil 2006, 17:56

a écrit :Bertrand Delanoë, le maire (PS) de Paris a indiqué, mercredi 19 juillet, qu'il avait engagé une "démarche à la fois humaine et ferme pour convaincre ceux qui vivent sous des tentes de se déplacer et notamment d'accepter des solutions concrètes d'hébergement".

article du monde en entier

c'est écoeurant. On le voit bien, Delanoë répond à la pression de la population des parisiens, qui lui disent "cacher moi cette misère que je ne saurai voir". Et qui sont-ils ces parisiens ? des quidam ? moi je n'ai rien demandé à Delanoë. Si la mairie se contente de gérer la misère, si elle n'offre pas de logement décent pendant l'hiver mais qu'elle accepte que les SDF s'installent dans des tentes dans le froid, et bien qu'elle assume cela aussi l'été. Une émission a eu lieu hier soir sur France Inter sur ce sujet. Soudainement, les SDF nous cracheraient donc à la gueule leur misère et cela serait indécent ? De qui se fiche-t-on ?
Par contre si on est en période estivale et qu'il ne faudrait pas gâcher le Paris-plage 2006 de Delanoë, j'imagine bien également la pression des commercants qui trouvent Paris moins présentable aux touristes, et donc dommageable pour le chiffre d'affaire.
Maintenant il fait pression sur des associations comme Emmaüs pour que les travailleurs sociaux incitent les SDF à quitter les tentes et Paris... c'est lamentable !
Comme si les SDF étaient là par plaisir. Il y a quand même un vrai problème :
- il manque des places dans les foyers d'hébergement
- les centres d'hébergement sont souvent sales, il y a de la fauche, et des réglements de compte, alors parfois oui, les SDF préfèrent se retrouver entre eux pour s'éviter cette misère supplémentaire.
il faudrait une véritable politique sociale d'hébergement à Paris...

Je me souviens aussi de l'engagement de Delanoë avec les commercants lors des manifestations anti-CPE. Il avait pris, avant tout, des mesures pour protéger l'activité de nos pauvres commercants et protégaient notamment les magasins des casseurs.
Et cela avait été la seul démarche qu'il avait entrepris au cours de ces évènements. Alors Delanoë soigne son image dans le milieu petit-bourgeois n'est pas étonnante dans ce domaine-là sans doute avec une arrière pensée électorale...
françois marcel
 
Message(s) : 0
Inscription : 01 Mai 2003, 12:22

Message par revelo » 24 Juil 2006, 08:44

Je souhaiterais ajouter un extrait d'un de mes cours de CESF, sur les appelations données aux personnes en demande d'aide et leurs impacts sur l'accompagnement social : "Client, érémistes, SDF, ..."

Les appelations données aux personnes en demande d'aide peuvent induire des éléments porteurs s'inscrivant dans le respect des personnes comme "Madame, Monsieur" mais aussi des éléments freins s'inscrivant dans la stigmatisation des personnes.
Cette perception est toutefois à nuancer bien que dans le secteur socio-éducatif, un "déferlement" sémantique existe. L'observation montre qu'à "l'endroit de la prise en charge des personnes, il semble qu'un impossible à dire se manifeste".


> Les termes qui peuvent induire un respect des personnes accueillies

Dire "Bonjour Madame X" à l'encontre d'une personne qui vient rencontrer un travailleur social va conforter cette personne dans son besoin d'être reconnue. En l'appelant par son nom, il lui est signifié qu'elle appartient à un groupe social, qu'elle y est intégrée. Les personnes en demande d'aide sont très sensibles au vocabulaire utilisé pour les désigner. Même si les personnes appartiennent à un même groupe: femmes isolées, personnes SDF, chaque personne garde malgré tout une dimension micro-sociale. Cette personne peut dire "je", même si elle peut également dire "nous" lorsqu'elle évoque le groupe auquel elle est affiliée. L'appelation ne doit pas mettre en avant ce qui caractérise la personne: Madame X sera toujours Madame X même si elle est handicapée ou SDF. Aussi les appelations sont respectueuses de l'intégrité et de l'identité des personnes en difficulté.


> Les termes qui peuvent induire une stigmatisation

Selon la pathologie ou la difficulté: les termes utilisés sont généralement péjoratifs: "pimpin, zinzin, mongol" pour mongolien, "carac" pour caractériel, fou, ou plus simplement malade mental. Pour le handicap physique: "IMOC, tétra, légume, grabataire" et parfois même l'appareil qui sert à pallier ce handicap, un fauteuil... ou la loi qui a permis son placement, un creton... le handicap social, cassos pour un cas social, toxico, SDF, Erémiste, sans logis, précaire...
Dans les services sociaux, un certain nombre de termes visent une généralité. Les appelations données sont: personnes en difficulté, voire en très grande difficulté, en souffrance, voire en très grande souffrance, les exclus, les plus démunis, les personnes en demande d'aide, les personnes précarisées, les personnes accompagnées, les personnes suivies, les personnes en charge...
Toute une série de termes désignent les personnes à partir de ce que les professionnels diagnostiquent comme étant "leur manque". C'est le monde des "sans": sans abris, sans emploi, sans domicile, sans famille...


> Le sens pouvant être attribué à ces termes

Il semble qu'ils désignent dans l'ordre social la place de ceux qui portent les "stigmates" du désordre. Stigmatiser une partie du corps social sert avant tout au reste de la communauté à se rassurer quant à son appartenance à une certaine normalité. Et plus la norme vacille et plus il faut passer à la trappe des mots et des actes des parties les plus larges de populations.
Albert F., médecin psycho-thérapeute: "C'est sans doute une des raisons profondes qui fait que dans un pays riche comme la France, alors que depuis longtemps on sait ce qu'il faudrait faire pour que les choses changent, pour que l'exclusion soit en grande partie résorbée, rien n'est fait. Rien n'est fait parce que cette distribution des cartes joue son rôle: celui de maintenir un semblant de consistance dans une société en pleine déconstruction".



J'ajouterais que si les "clochards" boivent beaucoup d'alcool, c'est justement pour oublier qu'ils sont au ban de la société et ignorés de la majorité de la population qui voit en eux des fainéants et des profiteurs, et qui surtout ne veux surtout pas voir derrière ces gens là ce qu'ils étaient avant ni comprendre pourquoi ils en sont arrivés là, et pourtant cela peut nous arriver à tous...
revelo
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Juin 2006, 23:50

Message par revelo » 24 Juil 2006, 12:38

(Zelda @ lundi 24 juillet 2006 à 13:01 a écrit : Merci revelo c'est intéressant. Qu'est ce que c'est un cours de CESF ?

Sinon je suis assez dubitative sur cette partie :

a écrit :Albert F., médecin psycho-thérapeute: "C'est sans doute une des raisons profondes qui fait que dans un pays riche comme la France, alors que depuis longtemps on sait ce qu'il faudrait faire pour que les choses changent, pour que l'exclusion soit en grande partie résorbée, rien n'est fait. Rien n'est fait parce que cette distribution des cartes joue son rôle: celui de maintenir un semblant de consistance dans une société en pleine déconstruction".

Oups, pardon, j'suis tellement habituée à utiliser l'abréviation. :emb:

Je prépare actuellement le diplôme d'Etat de Conseillère en Economie Sociale et Familiale, par le biais du CNED (Centre National d'Enseignement à Distance).


Pourquoi tu es dubitative sur cet extrait ?
revelo
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Juin 2006, 23:50

Message par Louis » 24 Juil 2006, 13:41

le probleme n'est pas que l'état "ne fait rien" pour remédier a cette situation "domageable", mais qu'au contraire, toute son action mene a AUGMENTER le nombre de sdf, de gens gravements désocialisés D'ou l'explosion des sdf depuis 30 ans ... Cette explosion n'est pas "la faute a pas de chance", c'est le prix a payer pour les politiques toutes plus ou moins "libérales" menées depuis 1983...

Augmentation qui est cocomitante a celle de l'explosion de gens emprisonnés, aux révoltes "ethniques", etc Est ce un hasard, ou une politique bien conduite Personnelement, j'aurais tendance a penser a la seconde possibilité
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Suivant

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invité(s)