Va-t-on vers une "grande coalition" à la française

Message par Front Unique » 12 Juil 2006, 20:29

Informations Ouvrières N° 751 - L'éditorial du 13 juillet

Va-t-on vers une “grande
coalition” à la française ?


Il règne une curieuse atmosphère politique dans ce pays. Se pourrait-il que, plus nombreux sont les candidats à la candidature pour l’élection présidentielle, plus s’installe une « grande coalition » à la française qui ne dit pas son nom ?

A l’Assemblée nationale, le ministre Jacob félicite publiquement « l’opposition » PS-PCF lorsqu’elle s’abstient sur son projet de loi disloquant le statut de la fonction publique (lire page 7).

Dans les Ardennes, lorsque le président UMP du conseil général, sous la pression de la mobilisation de la population et des syndicats, revient sur la fermeture programmée de huit collèges sur dix (lire page 4), qui proteste ? Qui déclare : « Cela fait vingt-trois ans qu’on parle de fermer des collèges. Dix ou douze recteurs se sont cassé les dents. C’est un échec de l’Etat (…). On a tous voté à l’unanimité la masse critique (…). Votre proposition de passer de dix à deux fermetures sans explication me gêne » ? Qui ? Le président du groupe PS au conseil général.

Et dans cette ville de plus de 100 000 habitants de la région parisienne, qui fait voter à l’unanimité de tous les groupes politiques l’approbation de la loi Montchamp du 11 février 2005 ? Qui fait écrire dans le journal municipal que cette loi « a fait naître un formidable espoir », alors que c’est l’instrument de la remise en cause de toutes les institutions spécialisées dans l’aide aux handicapés, tout particulièrement les enfants ? Qui soutient ainsi la politique du gouvernement Villepin ? Le député-maire apparenté PCF, Jean-Pierre Brard.

N’y a-t-il pas quelque chose de vain et de malsain à ce que toutes les formations politiques s’appliquent scrupuleusement à mettre en œuvre dans une union grandissante la politique dictée par Bruxelles, et pourtant rejetée par l’immense majorité de la population ?

Préparerait-on une « grande coalition » à la française ? S’agirait-il de réaliser jusqu’au bout ce qui s’est dessiné en 2002, lorsque tous, à gauche comme à droite, ont appelé à voter pour Chirac au deuxième tour ?

Dans une lettre adressée aux maires de France (lire page 8), des maires et des responsables politiques ou syndicaux déclarent : « Qu’il s’agisse de l’élection présidentielle ou de l’élection législative, tout candidat qui s’engagerait à faire ne serait-ce qu’un pas réel et concret remettant en cause le carcan de l’Union européenne et s’engageant dans la voie de la restauration de la démocratie mériterait notre soutien. »

Apposant sa signature sur cette lettre, ce maire contacté le 7 juillet explique : « La perception, la poste… Les services publics, c’est le centre. Ils veulent détruire tout ce qui n’est pas rentable. Ce n’est pas possible de continuer comme cela. » Pour lui, c’est clair : la responsabilité, c’est celle de Maastricht, de Bruxelles et des gouvernements qui s’y plient. Pourquoi signe-t-il la lettre aux maires de France ? « Parce que c’est une bonne manière de poser les problèmes en partant des vrais problèmes, ceux des gens. » Et parce que, ajoute-t-il, il faudra bien que la société reparte vers l’avant, que la spirale de destruction soit stoppée.

N’est-ce pas ce à quoi aspire l’immense majorité ?

Daniel Gluckstein
Front Unique
 
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