Ecoutez ça , ça vaut le coup de la part d 'un des représentants de la droite la plus bête du monde
"Comme beaucoup de Français, je souhaite que l'élection présidentielle de 2007 soit un grand rendez-vous démocratique. Je rêve d'un face-à-face décapant, transparent et constructif entre les deux formations qui sont susceptibles de gouverner la France : l'UMP et le PS.
"Dans cette perspective, la prestation de François Hollande lors de l'émission "A vous de juger" (sur France 2, jeudi 8 juin), fut inquiétante pour tous ceux qui aspirent à une démocratie vivante, crédible et moderne. Je n'ai pas de leçons à donner à l'opposition... Mais voir le premier secrétaire du Parti socialiste caresser dans le sens du poil les idées de l'extrême gauche, le voir indiquer que son parti et celui d'Olivier Besancenot étaient désormais en phase, le voir annoncer qu'il était disposé à voter pour la Ligue communiste révolutionnaire si l'éventualité se présentait, est grave. Le réalisme électoral n'autorise pas à sombrer dans un tel cynisme politique.
"Il est temps de dire que l'extrême gauche défend des idées insensées qui, si elles étaient appliquées, couleraient la France. Il est temps de dire que "sa" lutte des classes relève d'une démagogie dangereuse. Il est temps de dire que ce parti méprise la démocratie, que son bagage culturel et historique s'est avéré désastreux sur le plan social, et meurtrier pour des peuples entiers. J'aimerais qu'on m'explique en quoi le trotskisme mérite d'être respecté ! Il est trop facile de dire que tout cela date d'une autre époque. Pour un pays comme le nôtre qui, semble-t-il, est sourcilleux en matière de mémoire historique, j'estime qu'il y a de la négligence à ne pas traiter l'extrême gauche comme elle devrait l'être : c'est-à-dire avec fermeté.
"Il faut examiner de près ce qui se dit et s'écrit à la LCR. A l'occasion de son 15e congrès, ce qui fut débattu et adopté mérite d'être pris au sérieux et non de façon badine : "La gauche anticapitaliste et révolutionnaire défendra une perspective de rupture avec l'économie et les institutions capitalistes..." Elle préconisera "l'appropriation sociale des principaux secteurs de l'économie, de l'auto-organisation et de l'action directe des travailleurs pour instaurer une démocratie socialiste..." Voilà ce que veut le parti politique que François Hollande aimerait pouvoir traiter en allié ! Face à de telles propositions, l'indulgence n'est pas acceptable.
"Ce qui se passe au PS nous regarde tous, car, au-delà des clivages, notre démocratie est faussée par une lourde ambiguïté culturelle qui est unique en Europe. Gauchisme radical ou social-démocrate : le choix n'a jamais été clairement débattu et assumé en France. Le SPD allemand a tranché en 1959, en se prononçant une fois pour toutes en faveur de l'économie de marché. Quant au Labour anglais, il s'est approprié les réformes de Margaret Thatcher...
"Rien de tel chez nous. Parce que les clarifications doctrinales ont été sans cesse différées, parce que le Parti socialiste continue de finasser avec les réalités économiques du monde, la France subit maintenant de plein fouet la surenchère de l'extrême gauche. Le PS court derrière un mal qu'il a lui-même nourri en renonçant à moderniser ses idées. Tout cela archaïse le débat public.
"Pendant plus de vingt ans, la droite républicaine a suffisamment combattu l'extrême droite pour exiger aujourd'hui de la gauche qu'elle en fasse de même avec ses extrêmes ! Nous sommes en droit de réclamer des leaders socialistes une clarification intellectuelle et morale face à une extrême gauche qui abhorre l'économie de marché et qui s'inspire d'une idéologie qui a enfanté la terreur et la misère.
"La droite républicaine a besoin d'une gauche moderne. L'affrontement sera tout aussi rude, mais il ne sera pas contaminé par des postures trompeuses et des idées dangereuses. On n'enraye pas un nouveau 21 avril 2002 en disant à Olivier Besancenot que ce qu'il dit est juste. Face aux disciples du dirigisme marxiste et face aux adeptes du nationalisme étroit, le PS comme l'UMP ont un défi commun : gagner la bataille des idées sans se compromettre ".
François Fillon dans" le Monde " daté du 29/06/2006