une grève de 24H programmée à la rentrée

Message par Valiere » 20 Juin 2006, 13:49

Grève en septembre dans l’éducation nationale

Le budget 2007 poursuit l’entreprise de dégradation du service public d’éducation. Aux dizaines de milliers de postes supprimés lors des précédentes rentrées s’ajouteront près de 8700 postes (sur les 15 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires) qui manqueront pour assurer un service public de qualité. Dans le même temps, dans l’enseignement supérieur et la recherche, les engagements de créations de postes (1500 au lieu de 3000) ne sont pas tenus.

Ce sont les élèves, les jeunes, notamment ceux qui sont le plus en difficulté, tout autant que les personnels qui vont en payer le prix dégradation des conditions d’enseignement et de travail, réduction de l’offre d’enseignement, précarité accrue...

Le gouvernement avait déjà abandonné toute priorité à l’éducation, il continue aujourd’hui de démolir le service public.

Les fédérations de l’éducation (FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA Education), réunies le 19 juin, dénoncent les arbitrages budgétaires du gouvernement qui conduiront à réduire considérablement les moyens du service public. Les fédérations dénoncent une politique à courte vue, rétrograde dans ses choix et dangereuse pour l’avenir.

Elles appellent les personnels à se mobiliser dans une action commune d’ampleur dès la rentrée 2006. Les mauvais coups ne doivent pas passer. C’est bien l’ensemble de la communauté éducative qui est concernée. C’est pourquoi elles décident de proposer une rencontre aux fédérations de parents d’élèves, aux syndicats de lycéens et d’étudiants…

Les fédérations appellent d’ores et déjà à des rassemblements unitaires le mercredi 6 septembre et à une grève courant septembre dont la date sera précisée à la rentrée.


Le 19/06/06
Valiere
 
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Message par Valiere » 20 Juin 2006, 13:51

deux remarques :
il s'agit du club fermé des cinq( FO, SNETAA, CNT non invités)

et encore une fois c'est une grève de 24H "rituelle" ou presque programmée
Valiere
 
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Message par Puig Antich » 20 Juin 2006, 14:02

Il eût été fou d'attendre plus des directions syndicales.

Ce qui est intéressant c'est qu'elles invitent les syndicats étudiants et lycéens. Une grève tous ensemble en même temps peut toujours déborder les cadres fixés - pour peu qu'il y ait action concertée des révolutionnaires dans ce sens, et volonté de la base. Seulement il me semble que pour être mobilisateur dans la jeunesse scolarisée, il faudrait fixer des considérants revendicatifs bien plus larges que le seul budjet et les suppressions de postes - même si effectivement c'est central vu les mauvais coups qui se préparent -, étendre celà à toute la politique du gouvernement et de ses lois récentes, de la loi de réforme du CESEDA et des expulsions de sans-papiers étudiants ou lycéens, à la réforme de prévention de la délinquence qui sera précisément éxaminée à la rentrée - puis surtout, il faut revendiquer l'abandon définitif de tout projet de service civil obligatoire. C'est le gouvernement qu'il faut virer, toute sa politique se tient dans tous les domaines ; et il faudra interdire à ceux qui viendront aprés au pouvoir d'appliquer le projet du SCO qui est dans le programme des chefs du PS, et qui a même des soutiens dans le PC. Autant dire que sur ce sujet, nous serons un peu seul et qu'il faudra batailler doublement.
Puig Antich
 
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Message par zeanticpe » 20 Juin 2006, 15:31

Oui, on a tous envie que le mouvement ne se limite pas à une journée.
Que les revendications s'élargissent à d'autres problèmes cruciaux.
(Virer le gouvernement, ca, je vois pas bien à quoi ca sert, si c est pour en remettre un autre, derriere, qui sera pas mieux).
mais, d'une part, ce sont les enseignants et les élèves qui décideront. Ont-ils envie de faire plus, ne pas s'arrêter à une seule journée. La grève contre le CPE a tout de même bénéficié d'un appel du syndicat étudiant. Donc si les syndicats etudiants profs , s'entendent pour ne pas prolonger, cette grève, je ne vois pas comment on peut aller au-delà de une journée, si les syndicats ne le renouvellent pas. Enfin, je ne sais pas.
Il n'empêche qu'on peut dénoncer cet appel limité à 1 journée.
D'autre part sur les revendications à prendre en compte, Puig, si tu demandes l'avis de n'importe qui sur ce forum, oui, ok, on voudrait etendre à d'autres problèmes.
mais, je pense que c'est à ceux qui feront grève de le décider aussi. on ne peut pas forcer les gens à faire grève pour autre chose que ce qu'ils veulent a priori.
A notre petite echelle, on peut le proposer, c'est sûr.
Ce qui était bien dans la lutte contre le CPE , c'est que les étudiants ont volontier repris les mots d'ordre anti CNE.
Ce qui malheureusement a été décevant, c'est que une fois le CPE retiré, les syndicats ont dit stop, on a gagné, et...
Enfin, c'est mon avis.
zeanticpe
 
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Message par Puig Antich » 20 Juin 2006, 16:28

a écrit :ce sont les enseignants et les élèves qui décideront. Ont-ils envie de faire plus, ne pas s'arrêter à une seule journée.



Le problème c'est qu'il n'y a pas "les gens", les "travailleurs", d'un côté qui décident de continuer la grève ; et de l'autre ceux qui décident "a priori" des revendications ou qui font le choix de laisser "les travailleurs décider".

Il y a en fait plusieurs groupes, qui ont chacun leur conception de la lutte et des revendications qu'elle doit porter à chaque étape (par exemple, là, élargir ou pas, virer le gouvernement ou pas, etc.).

Et parmi ces groupes, il y à ceux qui veulent imposer leur orientation par des méthodes bureaucratiques ; et d'autres qui veulent défendre la leur tout en favorisant l'auto-organisation des luttes, par des assemblées générales syndiqués non-syndiqués de partout où c'est possible ; en la défendant dans leurs syndicats sinon.

En ce qui me concerne, je pense effectivement qu'aujourd'hui, pour gagner, il faut un programme revendicatif défensif large, couplé d'une revendication politique unifiante : en finir avec le gouvernement. Je suis prêt à discuter et à travailler avec n'importe qui qui ne pense pas pareil que moi, si on est d'accord sur au moins une des tâches de l'heure, et sur le fait que c'est aux travailleurs, étudiants, etc., de décider, pas aux directions syndicales.

Voilà comment je vois un peu les choses. Je ne crois pas en la spontanéité pure : favoriser l'auto-organisation c'est aussi une politique, les travailleurs ne "décident pas" indépendemment de la politique des révolutionnaires ou de noyaux minoritaires déterminés ; sauf si ils deviennent eux-mêmes pratiquement révolutionnaires ou semi-révolutionnaires, lors d'une explosion généralisée, etc.

Par exemple, il y a une grève d'un jour. On pense que vu le contexte les gens vont s'en saisir. Il faut alors la préparer, insister sur la faiblesse de la tactique des directions syndicales qui ne peut mener à la victoire (le tout formulé selon les circonstances, la conscience de classe à un moment, etc.), faire un travail d'agitation politique étendu, réunir en amont des assemblées, des réunions, etc. Et préparer, pratiquement, de façon la plus planifiée possible, le débordement des syndicats le jour prévu, en se dotant de structures perrennes : par exemple, favoriser des comités de lutte élus et révocables d'établissements, de ville, etc ; se mettre d'accord tous ensemble sur une orientation définie démocratiquement, et la défendre de partout (lieux de travail et d'étude, syndicats, intersyndicale, médias, etc.)
Puig Antich
 
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Message par Ottokar » 20 Juin 2006, 17:29

Comme d'habitude Puig parle d'or... mais dans le vide ! Zeanticpe lui a répondu simplement : son programme maximaliste, on aurait tous envie que les salariés le reprennent. Et cela dépend quand même bien des salariés de savor s'ils veulent le reprendre ou pas à un moment donné, s'ils croient que ces revendications sont nécessaires, possibles à obtenir, etc. Sinon, à force de proclamer que c'est de la responsabilité des révolutonnaires alors que ceux-ci ne pèsent guère sur cette conscience, et à force surtout de crier dans le vide des revendications qui semblent être la lune pour le commun des mortels, on se rend un tantinet ridicule. Il est vrai que cela n'a jamais tué personne. Longue vie, Puig ! 8)
Ottokar
 
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Message par Puig Antich » 20 Juin 2006, 17:45

Il me semble que le mouvement contre le CPE a prouvé le contraire. La coordination nationale était quelque peu déconnectée de l'état d'esprit général du point de vue revendicatif, car elle a élargi trop rapidement à des choses qui n'étaient même pas assimilées ; mais néanmoins l'élargissement au CNE et à la LEC s'est imposé naturellement, tout comme la volonté d'en finir avec le gouvernement.

Partant du principe que le prochain mouvement de masse partira, en terme de conscience et d'organisation, du point culminant du mouvement contre le C.P.E., je ne pense pas que c'est être illuminé que d'avoir un programme de revendications non pas maximaliste, mais qui embrasse les attaques les plus évidentes et les plus graves de l'actuel pouvoir UMP ; et préparerait ainsi le passage à une plate forme nettement plus offensive (augmentation générale et échelle mobile des salaires, rétablissement d'un certain nombre d'acquis balayés depuis 20 ans, etc.)

Comment tu vois les choses toi Ottokar ?...
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Message par Puig Antich » 20 Juin 2006, 17:46

(Ottokar @ mardi 20 juin 2006 à 19:29 a écrit : Longue vie, Puig ! 8)
Merci. ;)

Longue vie à toi aussi !
Puig Antich
 
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Message par fourmi_rouge » 20 Juin 2006, 19:32

(Ottokar @ mardi 20 juin 2006 à 18:29 a écrit :Comme d'habitude Puig parle d'or... mais dans le vide ! Zeanticpe lui a répondu simplement : son programme maximaliste, on aurait tous envie que les salariés le reprennent. Et cela dépend quand même bien des salariés de savor s'ils veulent le reprendre ou pas à un moment donné, s'ils croient que ces revendications sont nécessaires, possibles à obtenir, etc. Sinon, à force de proclamer que c'est de la responsabilité des révolutonnaires alors que ceux-ci ne pèsent guère sur cette conscience, et à force surtout de crier dans le vide des revendications qui semblent être la lune pour le commun des mortels, on se rend un tantinet ridicule.  Il est vrai que cela n'a jamais tué personne. Longue vie, Puig !  8)

Je suis d'accord qu'il ne faut pas être en déconnexion avec les salariés, cependant il ne me semble pas que militer pour virer le gouvernement avant 2007 soit en dehors du temps et de l'espace. Les évenements de l'assemblée nationale aujourd'hui le rappelle.

Si le PS, l'UDF et une partie de l'UMP réclame que Villepin démissionne c'est à mon sens qu'il y a déjà une bonne ébulition à la base. Cependant laisser le PS, l'UDF et une bonne partie de l'UMP changer juste Villepin ou préparer des élections anticipées au lieu d'essayer de mobiliser pour le chasser par la rue à la prochaine lutte, c'est, à mon avis, une erreur.
Mais en réalité si LO n'appelle pas à virer Chirac Villepin et Sarkozy, ce n'est pas par peur que les salariés ne reprennent pas ces revendications, ou peur du ridicule (on a vu LO prendre des positions très courageuses et pas forcément en parfaite symbiose avec l'opinion des travailleurs, le vote ni chirac, ni le pen par exemple), c'est comme l'a rappelé zeanticpe: aucune idée sur quoi mettre derrière... Et bien oui, il n'y a pas de parti révolutionnaire. Et on repart sur la question du front unique...
Alors, en l'absence de parti révolutionnaire, que faire? Rien? C'est une option...
fourmi_rouge
 
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Message par zeanticpe » 20 Juin 2006, 20:55

Fourmi-rouge, je te réponds ce que je pense mais ca n'engage que moi.
On voit de partout dans le monde aujourd hui la classe ouvrière qui se bat.
qui se bat dans contre des régimes sauvages.
Mais qui est capable de les ébranler.
sans prendre le pouvoir. Parce qu'il n'y a pas comme tu le dis de parti revolutionnaire.
C'est bien ce qui est le plus triste à notre époque.
Aujourd hui ceux qui demandent le renvoi de Villepin, c'est des representants de partis (udf,ps et un ump as-tu dit à l'assemblé).
A mon avis, pas parce que villepin a ete insultant. mais parce qu'ils veulent tous un peu la place. ca leur demange. il a eu le non au referendum, la greve anti -cpe, etc..
ils jouent leurs cartes.
Bon, je pense quand-meme que des tas de gens détestent villepin et en ont marre de cette politique. mais aujourd'hui la manif contre la privatisation de GDF n'a pas non plus enormement rassemble.
Des mouvements sociaux on sait qu'il y en aura. il y en a eu au debut de l'année, de maniere assez modeste dans la classe ouvriere, mais quand meme le mouvement etudiant a été ressenti avec grande sympathie.
Donc pour moi ce qui se passe à l'assemblee, ce n'est pas notre combat et j'aimerais pas que Arlette apporte desillusions aux travailleurs en leur faisant croire que changer le gouvernement changera les choses.
zeanticpe
 
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