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Message Publié : 08 Juin 2006, 11:34
par emma-louise
Déclaration d’Olivier Besancenot

Non à la répression en Kanaky

L’armée est intervenue violemment au petit matin sur le port de Nouméa qui était partiellement bloqué par des syndicalistes de l’USTKE. Le syndicat lutte contre l’implantation d’une nouvelle multinationale d’aconage. Le dumping pratiqué sur les tarifs aurait pour effet de casser l’équilibre économique du port et entraînerait la disparition des petites compagnies locales, en particulier celles contrôlées par les Kanaks.

L’intervention maritime, terrestre et aérienne a été suivie d’une véritable chasse au syndicaliste en ville. Des camionettes banalisées chargées de gardes mobiles armés de flash ball ont ratissé les rues de Nouméa arrêtant de nombreux syndicalistes dont le secrétaire général de l’USTKE, Gérard Jodar.

La LCR dénonce la violence de l’intervention de l’Etat et exige la libération immédiate de Gérard Jodar et de tous les syndicalistes arrêtés.

Paris, le 8 juin 2006

Message Publié : 08 Juin 2006, 16:33
par Mariategui
a écrit :La désinformation comme seule réponse

Depuis plus de 2 semaines nous menons une action sur le Port de Nouméa afin de faire respecter les équilibres tant économiques que sociaux difficilement mis en oeuvre dans le passé. La problématique qui pourtant est très simple et compréhensible pour tout le monde crée aujourd’hui clairement une situation que médias, politiques, institutions ou medef semblent ne pas vouloir comprendre.

Au lieu d’aborder cette affaire avec objectivité, chacun s’évertue à donner sa version quitte à ce qu’elle n’ait aucun rapport avec la revendication initiale de l’USTKE.

La position de l’USTKE : L’arrivée pour la première fois sur le Port de Nouméa des deux plus grosses compagnies maritimes mondiales ne peut pas être considérée comme une démarche banale, sans effet sur les équilibres actuels de ce Port. La société Maersk, numéro 1 mondial, met en service au départ de Nouvelle-Zélande un bateau capable de transporter 11180 conteneurs par an alors que le marché prévu pour 2006 n’est que de 4300 conteneurs, soit 3 fois moins. De même la société MSC, numéro 2 mondiale, met en service au départ d’Australie un bateau capable de transporter 30250 conteneurs par an alors que le marché prévu pour 2006 n’est que de 7640 conteneurs, soit là encore 4 fois moins. Ces deux compagnies ont donc la capacité de couler en quelques mois les compagnies maritimes déjà installées depuis des années et par voie de conséquence leurs acconiers à Nouméa. A partir de ce constat, l’USTKE a donc demandé qu’une cellule de réflexion et de travail réunissant tous les intervenants sur le Port ainsi que les autorités politiques, soit mise en place. Cette cellule doit pouvoir analyser sur huit à douze mois les premiers effets de cette nouvelle donne. Dans l’attente de la tenue de ces travaux, des rapports et préconisations qui devraient en résulter, l’USTKE a demandé aux deux compagnies concernées de limiter leurs volumes de conteneurs à l’import. Il ne s’agit là d’aucun accord illicite ou anti-commercial. Il s’agit tout simplement pour les compagnies Maersk et MSC de donner des garanties unilatérales de respecter la démarche souhaitée en limitant leur part de marché qui dans l’état actuel de ce dernier ne peut être pris que sur celui de ceux déjà existants. Il serait illusoire de penser qu’après des mois de réflexion un groupe de travail, quel qu’il soit, puisse imposer à ces deux géants mondiaux une quelconque contrainte visant à leur demander de faire machine arrière si tant est que d’ici là les compagnies desservant déjà la Nouvelle-Calédonie soient encore en vie.

La Nouvelle-Calédonie et son économie ne sont pas de taille à supporter les effets d’une mondialisation non contrôlée. Nous avons déjà des secteurs économiques protégés contre l’importation.

Pourquoi le Port devrait-il être une zone de libéralisme sauvage, sans garde-fou ?
Actuellement, dans les Ports européens, les syndicats se battent pour dénoncer et refuser la mise en oeuvre des nouvelles directives européennes qui visent à autoriser chaque compagnie à opérer elle-même son assistance portuaire sans avoir recours à une quelconque société d’acconage. Demain, n’importe quelle compagnie maritime pourra donc toucher le Port de Nouméa avec à son bord deux grutiers et quelques manoeuvres philippins pour faire les déchargements et chargements. Sur le Port nous n’aurions donc plus que des sociétés de location de matériels pour ces compagnies. Que devient le travail des hommes sur le Port, où passe la valeur ajoutée qui fait la richesse d’un pays ? C’est tout le débat que soulève l’USTKE dans ce conflit.

Quelles sont les réponses qu’on nous apporte: Aucune de sérieuse ou responsable. Les préoccupations du gouvernement local par la voie de sa Présidente, de la compagnie MSC, du gérant de la SATO (acconier de MSC) et du medef, sont toutes autres. Les accès du Port sont libres, tout le monde travaille et si la SATO n’a pas travaillé pendant quelques jours c’est du côté de son gérant qu’il faut chercher les explications. S’il préfère faire des opérations escargot dans les rues de Nouméa avec ses camions, il est certain que pendant tout ce temps il n’est pas sur le Port à travailler. C’est son choix pas celui de l’USTKE.

Le traitement de l’information par les médias est, dans ce conflit, plus que surprenant. Aujourd’hui encore, les Nouvelles Calédoniennes titrent en première page: “Le blocage du port perturbe l’arrivée de matériel pour l’hôpital”, alors que le bateau n’est attendu que dans quelques jours et que l’USTKE n’a aucune intention de mener une action sur le bateau qui transporte ces modules pour le CHT. Suit en seconde page un article complètement à charge contre l’USTKE avec pour fin, seulement ces trois lignes: “l’USTKE de son côté assure ne pas avoir l’intention de bloquer le déchargement…à suivre”. Voilà ce que les Nouvelles Calédoniennes appellent un article objectif, sans parti pris. Que ce journal et d’autres aient au moins la décence de traiter l’information comme tout bons professionnels qu’ils prétendent être, avec équité.


Quant à l’USTKE, elle mènera ce conflit jusqu’à ce qu’une solution acceptable soit trouvée tout en assurant le moins de gêne possible vis-à-vis de la population. L’USTKE confrontée à cette information partiale et à des prises de position partisanes, continuera de défendre les idéaux de justice qui font son combat depuis 1981.



Le Bureau Confédéral


Je me demande s'ils sont fait le choix du titre en pensant à Txi? enfin, voilà la position du syndicat.

Message Publié : 09 Juin 2006, 08:09
par com_71
(USTKE a écrit :où passe la valeur ajoutée qui fait la richesse d’un pays ? C’est tout le débat que soulève l’USTKE dans ce conflit.


Ce sont des nationalistes. Ils souhaitent que la plus-value aillent à des kanaks, ce qui n'est pas la même que lutter contre l'exploitation.

Aux Antilles il y a depuis des dizaines ce genres de revendications défendues par des syndicats nationalistes roulant en réalité pour le patronat local.

Ca n'empêche pas, face à la répression, d'être du côté des travailleurs ou du syndicat, même nationaliste.