
Informations Ouvrières N° 738 - L'éditorial du 13 avril
Démocratie politique et démocratie sociale
La crise ministérielle et politique soulève des questions plus importantes que ce qui en transparaît dans la presse. La crise, nous explique-t-on, met en cause les rivalités gouvernementales. En fait, ce que met en cause la crise qui secoue le pays, quoi que cherchent les uns ou les autres, ce sont les institutions de la Ve République. C’est la question centrale.
Ainsi, la crise révèle l’erreur fondamentale commise par tous ceux qui prétendent que la solution dépend du résultat des élections de 2007. En clair, tous ceux-là, de « gauche » ou de droite, se situent sur le terrain de la Constitution de la
Ve République, dont chacun sait qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec la démocratie. Sous cet angle, la crise ministérielle et politique révèle que la solution des questions aiguës qui ont vu se dresser les jeunes et le peuple travailleur soulève avec acuité le lien entre la démocratie politique et la démocratie sociale.
Ceux qui, à « gauche » comme à droite, font référence aux élections de 2007, prétendent qu’elles pourraient régler les problèmes cruciaux qui assaillent toute la population laborieuse (1). Mais ces problèmes ont pour racine le mode de production capitaliste, qui ne peut survivre que par l’exploitation et la surexploitation, et qui entraîne l’humanité entière dans l’impasse.
Du côté des partis de droite, il est conforme aux intérêts dont ils ont la charge de s’inscrire dans les institutions réactionnaires de la Ve République, de les défendre. Mais comment comprendre que, du côté de la « gauche », la solution des problèmes soit également renvoyée à 2007 ? Pourquoi cette commune référence, sinon que la « droite » et la « gauche » — et au-delà —, en s’arc-boutant sur 2007, cherchent à éviter de tirer la conclusion du 29 mai 2005, de la victoire du vote non à la Constitution européenne.
Le 29 mai, le peuple de France a clairement indiqué la voie pour surmonter la crise, arracher les revendications, pour défendre les acquis : la rupture avec l’Union européenne, institution antidémocratique s’il en est, laboratoire d’où est sorti le CPE, d’où sortent toutes les mesures contre la jeunesse et le peuple travailleur.
La lutte de classe exige le front unique ouvrier sur les revendications.
C’est ainsi que le combat pour la démocratie politique s’inscrit dans le combat pour la démocratie sociale, axé sur la lutte pour l’unité pour les revendications.
Pierre Lambert
(1) « Nos institutions sont dévoyées. Il faudra, l’an prochain, y remédier sans faux-semblants », a déclaré Henri Emmanuelli (10 avril), responsable PS. Pour son camarade François Hollande, « le mouvement anti-CPE est une chance de réunir la gauche en vue de l’élection présidentielle de 2007 » (8 avril). S’adressant aux « forces sociales et politiques », Marie-George Buffet déclarait : « Sera-t-il possible, en 2007, d’élire une politique qui change vraiment la vie ? » (26 mars). Nicolas Sarkozy lance de son côté : « Ce qui compte, dans une présidentielle, c’est de se préparer, être capable de porter une alternative crédible » (11 avril). Selon lui, les institutions de la Ve République, « globalement, marchent » (5 avril)…
Démocratie politique et démocratie sociale
La crise ministérielle et politique soulève des questions plus importantes que ce qui en transparaît dans la presse. La crise, nous explique-t-on, met en cause les rivalités gouvernementales. En fait, ce que met en cause la crise qui secoue le pays, quoi que cherchent les uns ou les autres, ce sont les institutions de la Ve République. C’est la question centrale.
Ainsi, la crise révèle l’erreur fondamentale commise par tous ceux qui prétendent que la solution dépend du résultat des élections de 2007. En clair, tous ceux-là, de « gauche » ou de droite, se situent sur le terrain de la Constitution de la
Ve République, dont chacun sait qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec la démocratie. Sous cet angle, la crise ministérielle et politique révèle que la solution des questions aiguës qui ont vu se dresser les jeunes et le peuple travailleur soulève avec acuité le lien entre la démocratie politique et la démocratie sociale.
Ceux qui, à « gauche » comme à droite, font référence aux élections de 2007, prétendent qu’elles pourraient régler les problèmes cruciaux qui assaillent toute la population laborieuse (1). Mais ces problèmes ont pour racine le mode de production capitaliste, qui ne peut survivre que par l’exploitation et la surexploitation, et qui entraîne l’humanité entière dans l’impasse.
Du côté des partis de droite, il est conforme aux intérêts dont ils ont la charge de s’inscrire dans les institutions réactionnaires de la Ve République, de les défendre. Mais comment comprendre que, du côté de la « gauche », la solution des problèmes soit également renvoyée à 2007 ? Pourquoi cette commune référence, sinon que la « droite » et la « gauche » — et au-delà —, en s’arc-boutant sur 2007, cherchent à éviter de tirer la conclusion du 29 mai 2005, de la victoire du vote non à la Constitution européenne.
Le 29 mai, le peuple de France a clairement indiqué la voie pour surmonter la crise, arracher les revendications, pour défendre les acquis : la rupture avec l’Union européenne, institution antidémocratique s’il en est, laboratoire d’où est sorti le CPE, d’où sortent toutes les mesures contre la jeunesse et le peuple travailleur.
La lutte de classe exige le front unique ouvrier sur les revendications.
C’est ainsi que le combat pour la démocratie politique s’inscrit dans le combat pour la démocratie sociale, axé sur la lutte pour l’unité pour les revendications.
Pierre Lambert
(1) « Nos institutions sont dévoyées. Il faudra, l’an prochain, y remédier sans faux-semblants », a déclaré Henri Emmanuelli (10 avril), responsable PS. Pour son camarade François Hollande, « le mouvement anti-CPE est une chance de réunir la gauche en vue de l’élection présidentielle de 2007 » (8 avril). S’adressant aux « forces sociales et politiques », Marie-George Buffet déclarait : « Sera-t-il possible, en 2007, d’élire une politique qui change vraiment la vie ? » (26 mars). Nicolas Sarkozy lance de son côté : « Ce qui compte, dans une présidentielle, c’est de se préparer, être capable de porter une alternative crédible » (11 avril). Selon lui, les institutions de la Ve République, « globalement, marchent » (5 avril)…