a écrit :Le CPE réunit toute la gauche
Onze mouvements et partis doivent se retrouver vendredi • Unique objet du rendez-vous: le contrat première embauche •
Par G.T (avec agences)
jeudi 30 mars 2006 (Liberation.fr - 13:08)
branle-bas de combat dans les états-majors politiques dès avant l'avis du Conseil constitutionnel. Les dirigeants de tous les partis et mouvements de gauche ont décidé de se réunir vendredi matin à l'Assemblée nationale avant de publier une déclaration commune sur le Contrat première embauche. Onze organisations, soit les dix ayant participé au sommet unitaire du 8 février à la Mutualité, plus la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), participeront à cette rencontre (1) où seul le CPE sera au menu.
Ségolène Royal (PS) espère pour sa part que Chirac aura la «sagesse» de ne pas promulguer la loi. Interrogée jeudi matin sur France Inter, la présidente de la région Poitou-Charente a estimé que la sortie de crise était «assez simple». Pour ce faire, le gouvernement doit faire preuve «d'un minimum de modestie», admettre qu'il y a une impasse et que la méthode employée «est totalement décalée avec la réalité de la France d'aujourd'hui».
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, par ailleurs président de l'UMP avait pour sa part rendez-vous à 11h30 avec le Premier ministre, pour «faire un point sur la situation sociale».
De son côté, le président de l'UDF François Bayrou a estimé jeudi sur LCI que «les gestes du gouvernement vont davantage vers l'escalade, vers le bras de fer que vers un apaisement» de la crise . Selon Bayrou, opposé au CPE tel qu'il se présente, «la solution républicaine, constitutionnelle, c'est que le président de la République fasse usage de l'article 10 de la Constitution» et demande une nouvelle lecture du texte au Parlement. Pour l'heure, «le climat est terriblement malsain», a-t-il conclu en évoquant l'accumulation de «gros nuages noirs» sur la société française.
A croire que Bayrou avait précédemment épluché l'enquête mensuelle de conjoncture publiée dans la matinée de jeudi par l'Insee. Selon l'institut d'Etat, le moral des ménages français a rechuté en mars sous l'effet de la crise du CPE qui «a ravivé leurs inquiétudes sur la situation de l'emploi». «Contrairement aux mois précédents, quasiment tous les soldes d'opinion composant l'indicateur résumé se détériorent», relève l'Insee.
(1) PS, PCF, Verts, PRG, MRC, LCR, Alternative citoyenne, Gauche républicaine, MARS, les Alternatifs, Régions et peuples solidaires.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=371106