tract de la LCR

[Nestor Cerpa]

Halte au massacre du peuple irakien !

Depuis plus de trois semaines, l’horreur succède à l’horreur en Irak. Les villes écrasées sous des tapis de bombes, les combats acharnés qui s’y livrent, le manque d’eau et de nourriture qui conduit des milliers d’hommes et de femmes à prendre la fuite, la pénurie de médicaments qui frappent des hôpitaux manquant aujourd’hui de tout : la tragédie humaine est là.
On nous dit que les GI’s ne mettront plus longtemps à prendre Bagdad. C’est possible. Mais quand le fracas des armes s’interrompra, c’est par milliers que l’on recensera les victimes de cette tuerie.
Comment s’étonner que les populations civiles d’Irak n’accueillent pas les troupes d’invasion en libérateurs, contrairement à ce qu’on nous avait annoncé ? Déjà victimes de la dictature sanglante de Saddam Hussein, épuisées par douze ans d’embargo meurtrier, elles savent que MM. Bush et Blair veulent à présent les placer, pour des années, sous protectorat militaire étranger.

Une guerre impériale pour le pétrole
Nous l’avons toujours dit : ce n’est pas pour le droit, la démocratie ou la sécurité du monde que cette guerre a été déclenchée. Avec la doctrine dite de “ guerre préventive ”, George W. Bush entend imposer l’hégémonie planétaire des Etats-Unis. Il veut mettre la main sur la seconde réserve mondiale de pétrole. Il cherche à contrôler toute la région, du fait de son importance stratégique.
A travers l’Irak, la Maison Blanche donne aussi le coup d’envoi d’une guerre sans limites. L’administration Bush a déjà dressé la liste des pays catalogués comme l’“ axe du Mal ”. Elle se prépare déjà à d’autres conflits, dans le monde arabo-musulman et même en Asie.
Quel sort prépare-t-on ainsi à toute la région, quand la complicité des gouvernements avec les Etats-Unis offre un boulevard à l’intégrisme totalitaire ? Que va-t-il, par exemple, se passer en Palestine, alors que le gouvernement d’Ariel Sharon manifeste chaque jour sa volonté d’accroître la colonisation des territoires qu’il occupe au mépris de toutes les résolutions des Nations unies ?

Justice, démocratie pour les peuples d’Irak
Déjà, les grandes puissances commencent à négocier le dépeçage du pays et le partage de son pétrole. Chirac lui-même a vite abandonné sa posture d’opposant à la guerre pour assurer ses « alliés » occidentaux de son soutien et exprimer le souhait que l’ONU gère demain l’Irak.
Mais ce n’est pas plus à l’ONU qu’à MM. Bush et Blair de décider du sort des peuples d’Irak. C’est à ces derniers, et à eux seuls, qu’il appartient de déterminer leur avenir et les formes de leur vie en commun future. C’est à eux d’élire démocratiquement leur gouvernement et de gérer souverainement leurs ressources énergétiques.
Cela ne sera possible qu’à trois conditions : que cessent immédiatement les combats, que se retirent les troupes d’occupation, que soit apportée aux populations civiles une aide sanitaire et alimentaire d’urgence.

Ensemble, arrêtons la busherie
Seul le mouvement des peuples peut stopper cette barbarie. Le 12 avril, il se manifestera à nouveau avec force en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs.
En France, il nous faut faire entendre notre solidarité avec les peuples d’Irak et demander l’arrêt de l’agression impérialiste. Il nous faut aussi exiger de notre gouvernement qu’il interdise son espace aérien, les bases militaires et les ports français aux armées de la coalition anglo-américaine.
Contre le choc prétendu des civilisations auquel appelle George Bush, contre les guerres du « Bien » et du « Mal » que nous annoncent ses émules de par le monde, notre combat est celui du nombre et de la justice. Il ne doit pas servir de prétexte aux replis communautaires et au racisme, à la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie.
Ensemble, agissons pour un autre monde.

Grande manifestation unitaire
Samedi 12 avril, 15 h, place d’Italie

[emma-louise]

Irak, le combat anti-guerre continue



Déclaration d'Olivier BESANCENOT


Nul ne regrettera le régime sanguinaire de Bagdad mais avant d'exulter à la vue de la chute des statues de Saddam Hussein, nos pensées vont aux victimes tant de l'horrible dictature qu'à celles écrasées sous le déluge de bombes et d'obus (à l'uranium appauvri ?) des armées de Bush et Blair.
A ce jour, les seules armes de destruction massive utilisées en Irak sont celles des troupes d'occupation et l'effondrement du régime sanguinaire montre que l'Irak - dont la dictature fut complaisamment aidée par les puissances occidentales durant des décennies - ne constituait en rien une menace pour la sécurité du monde comme les néo-conservateurs intégristes de la Maison Blanche nous le serinent depuis des mois.
Au lâche soulagement atlantiste de la droite chiraquienne, pressée de s'asseoir à la table du festin pour avoir sa part du gâteau, nous opposons la nécessité de redonner aux irakiens la maîtrise de leur destin en se réappropriant leurs richesses.
Ce n'est ni à MM Bush et Blair ni même aux postulants onusiens d'installer un régime à leur dévotion dans la continuité de la croisade impériale comme les uns et les autres s'y préparent mais aux peuples de l'Irak.
C'est pourquoi, le mouvement anti-guerre continuera de dénoncer les forces d'invasion et samedi 12 avril prochain, nous serons nombreux à clamer, de par le monde : TROUPES D'OCCUPATION HORS DE L'IRAK IMMEDIATEMENT, L'IRAK AUX IRAKIENS.

:speech: :speech: :speech: