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La preuve par l’absurde
Samedi 25 et dimanche 26 mars, la LCR tient une conférence nationale réunissant tous les salariés de la LCR - du public comme du privé -, les chômeurs et les précaires. Pour vous convaincre d’y aller, voici quelques propos fictifs qu’auraient très bien pu tenir certaines personnalités bien connues.
Laurence Parisot : « Ma modestie m’empêche de venir assister à une réunion au cours de laquelle mon nom, comme celui de l’organisation que j’ai la fierté de présider, seront très certainement fréquemment cités et évoqués et, vraissemblablement, hués et sifflés par l’assistance. J’aurai pourtant aimé - sans risquer d’être contredite - dire tout le bien que pourront apporter aux entreprises françaises les nouvelles mesures de mon ami Galouzeau de Villepin en faveur de l’emploi des jeunes (et des moins jeunes, s’il a l’audace d’étendre à l’ensemble du salariat ses mesures courageuses), en rappelant notre demande de pousser cette période d’essai de deux à sept ans puisque, toutes les études le prouvent, sept ans est la durée moyenne d’apparition des premières crises dans un couple... Et, si l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? »
Nicolas Sarkozy : « Mon emploi du temps m’en empêche et - croyez-le bien - j’en suis désolé... J’aurai adoré (le mot n’est pas faible) assister à ce rassemblement de subversifs en puissance, accompagné des caméras de mes services préférés, histoire de compléter utilement notre travail d’identification et de fichage des éléments négatifs de notre société. Ceci dit, si Chirac ou Villepin décidaient de venir à votre conférence, je serais immédiatement prêt à reconsidérer ma participation. »
François Chérèque : « Spécialiste nationalement reconnu de l’étude des « coucous » qui font leur nid (syndical) dans celui des autres, ma capacité à en éradiquer la prolifération au sein de ma centrale m’aurait procuré un grand plaisir à participer à ce rassemblement préprintanier de « rouges gorges », alors que la menace de grippe aviaire s’étend sur l’ensemble de notre société... La CFDT (confédération fraîchement débarrassée de ses trotskystes) ne voit pas l’intérêt de risquer une contamination en venant à votre réunion, après les sages mesures de quarantaine qui nous ont amenés à nous séparer de près de 20 % de nos militants. »
Dominique Strauss-Kahn : « Si, à chaque débat télévisé où je me retrouve avec Olivier Besancenot, je suis obligé de faire semblant d’accepter les propositions qu’il me lance, faute de passer pour un indécrottable social-libéral (ce que je revendique hautement d’ailleurs...), rien ne me pousse à venir dans une réunion obscure, en plein cœur de la banlieue rouge, où aucun média ni télévision d’importance n’a prévu de se déplacer. »
Benoît XVI : « À la rigueur, si vos interventions sont en latin sous-titrées... Mais j’ai bien lu votre programme, et vos revendications en faveur de la disparition des « discriminations » reviendraient à nier la pertinence du jugement que Saint-Paul porta sur la nature des femmes (et des chamelles) le jour où il tomba de chameau sur la route de Damas. »
Jacques Chirac : « C’est vrai ce qu’a dit votre facteur ? Il y aura de la tête de veau Sarkozy au repas du soir préparé par le CE de la poste de Neuilly ? Sinon, je ne viens pas. »
Lionel Jospin : « C’est vraiment sympa de m’inviter à venir signer mon bouquin où je raconte comment j’ai été trahi par ce pays de m.... qui n’a rien compris à la politique innovante et hardie menée sous mon panache frisé. Je serais peut-être venu, mais j’ai aussi une dédicace chez Jack Lang... »
François Hollande : « Pas question ! Des ouvriers et des employés de gauche râleurs et revendicatifs, j’en rencontre déjà trop dans chaque meeting ou manifestation où le parti m’envoie, alors vous pensez... passer un samedi entier à écouter le catalogue des mesures que nous ne pourrons pas appliquer sans nous fâcher avec toutes ces entreprises qui nous aident à renflou... euh, à préparer notre programme d’alternance : jamais Ségolène ne voudra ! »
Michel Laszlo
Rouge hedo de cette semaine