JOURNAL SYNDICAL SORIOR/CGT-FO

Message par jphilred » 25 Fév 2006, 09:28

SOMMAIRE:

EDITO: Capitulation Abdication
RATP : Le calme avant la tempète
1988 : Ni trop ni trop peu

Capitulation et abdication

Lorsque la n°2 de la CGT affirme sans rire: " qu'il n'est pas dans les tradition de mon organisation d'appeler à la grève", elle ment tout simplement. Elle rejoint Blondel et son argument fallacieux selon lequel un appel clair à la grève générale est impossible. La bureaucrate Dumas, comme Thibault et Mailly, se font les remparts à première vue insubmersible de la construction honnie de l’Europe des capitalistes, sur le dos de tous les travailleurs européens. Chirac, son régime anti-démocratique, son gouvernement à la solde du MEDEF y puisent leur force et leur arrogance.
Nos Chefs syndicaux tentent désespérément d'endiguer la colère et l'exaspération qui montent de la base des syndicats et du pays. Leur dénominateur politique commun, ne l'oublions pas car on touche au fondamental, est qu'ils n'ont pas fait campagne au printemps dernier pour le "non" à l'Europe libérale. Ceci explique cela, ils plient les syndicats à leur opinion politique minoritaire.
Thibault relève certes que le gouvernement, à travers l'adoption sans vote du CPE, "a déclaré la guerre au monde du travail". Mais en réponse à cette agression il ne fait rien, ou si, il crée les conditions psychologiques de la résignation de la capitulation et de la défaite. A quand une pétition à l'adresse des députés UMP ?
Le maintien du salaire, inversement proportionnel à la concurrence que nous nous faisons, nous réunit pourtant dans une même pensée et une même volonté de résistance. Mais FO et CGT freinent.
Face à ce gouvernement, toujours plus organisé et résolu, dans cette lutte, classe contre classe, se réunissent et se développent tous les éléments nécessaires à une confrontation qui va avoir forcément un caractère national et politique.

Il y a encore des Bastilles à prendre
Les bureaucrates nous affirment, la main sur le cœur, que le mouvement social doit exclure le mouvement politique et rester strictement syndical. Mauvais perdants de la consultation nationale du 29 mai dernier, ils s'apprêtent à laisser le CPE égorger nos fils car selon eux notre jour de gloire n'est pas arrivé. Honteux!
Seule une action d'envergure peut changer la situation politique dans le pays et en finir avec les prétentions du MEDEF et de Chirac; parce que la résistance à cette politique anti-ouvrière doit souder dans un même élan des millions de salariés, en vue de la mobilisation du 07 mars, il faut par tous les moyens contraindre les directions syndicales à un appel franc et direct à la grève Générale . . . comme le 13 mai 1968.
Leur conservatisme, pour ne pas parler de leur corruption idéologique et matériel, leur mollesse et leur lâcheté les poussent à faire passer un examen aux manifestants une fois tous les six mois, et cela depuis vingt ans, à leur donner une mauvaise note et ainsi justifier leur propre opportunisme: "non, décidément les travailleurs manquent trop de combativité pour s'opposer au gouvernement !"
Ils sont à la vérité aussi hypocrites que cette autruche à laquelle on demande de porter une charge et qui répond : "impossible" je suis oiseau. De voler alors ? Et qui rétorque : "impossible" je suis trop lourde.
Camarades, en attendant d'avoir la force de mettre à la retraite ces mauvais syndi-calistes, avec les sorioristes, venez exigez d'eux:
A bas les manif "saut de puce", A bas la capitulation. Grève,
Grève Générale illimitée
A bas le 49.3, à bas la dictature du MEDEF, Retrait du CNE et du CPE, respect du vote du 29 mai, "Marchons, marchons, jusqu'à la Victoire !"
Révolution, Chirac Abdication

RATP, le calme avant la tempête.
On pourrait se laisser tromper du calme, de cette paix sociale retrouvée depuis la sortie des retraites du budget de l'entreprise.
Les extraordinaires réalisations d’Idrac, la patronne de fer, dépassent tant les plus fous espoirs de la bourgeoisie, que les optimistes se pincent pour y croire, que nous les travailleurs semblons atterrés et sans ressort. A quelle vitesse cette entreprise publique se transforme en "une entreprise comme les autres" ? Dingue et jubilatoire !!! Champagne, pour les "partenaires sociaux", sans le concours desquels ………
Cette évolution va si vite que la direction, repue, semble être dans le besoin de digérer, fait une pause, avant de repartir n'en doutons pas vers de nouvelles conquêtes et de nouveaux horizons libéraux et européens.
Là sont les conséquences néfastes du syndicalisme de participation chère à une bureaucratie syndicale qui se présente volontiers à vous comme étant pragmatique et réformiste, en opposition à ces affreux syndicalistes révolutionnaires impulsifs et utopistes.
Ces messieurs, les permanents de FO entre autre, jouent de la confusion sur les mots. En effet, être réformiste dans le mouvement ouvrier, cela ne signifie pas accompagner les réformes libérales, mais avoir, en théorie, exactement le même but que les révolutionnaires: "…La CGT s'assigne pour but la suppression de l'exploitation capitaliste, notamment par la socialisation des moyens de production et d'échange…".
Mais fautes de réformes sociales palpables, les maquilleurs-bureaucrates essayent de faire passer "La Réforme" tout court, comme une chose positive pour les travailleurs. Bien pire, faux réformistes et vrais fossoyeurs des acquis sociaux, ils sont bien mauvais camarades à exclure des syndicats les militants qui ne pensent pas comme eux sous prétexte que le syndicalisme ouvrier serait forcément de nature réformiste.
Rappelons-leur que la CGT-FO par exemple, qui se flatte d'être une confédération de masse et de classe, n'est pas plus une organisation réformiste qu'elle n'est une organisation révolutionnaire. Le statut de la CGT-FO stipule qu'elle rassemble "…dans l'intérêt même de tous les salariés, tous les travailleurs sans distinction d'opinions politiques, philosophiques et religieuses…" dans une même centrale ouvrière, non pas pour faire passer les réformes libérales des gouvernements bourgeois, mais bien plutôt pour "défendre les intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels des travailleurs".
Pour que tous les travailleurs syndiqués puissent choisir les moyens à mettre en œuvre pour défendre leurs intérêts, le rythme de leur marche vers leur émancipation, encore faut-il que coexistent dans une seule et même organisation syndicale au moins deux tendances : une réformiste et une révolutionnaire. La bureaucratie n'accepte pas ce pluralisme d'idée, elle est en contradiction avec les principes qu'elle avance.
C'est ce que tous les travailleurs attachés à leur outil de lutte, à leurs acquis sociaux et à la démocratie ouvrière devraient observer, vite, avant que la direction ne reparte à l'attaque et ne déclenche de nouveau la tempête.
Camarades c'est solennellement que nous vous hâtons à nous rejoindre dans ce combat syndical. Syndiquez-vous à FO, combattez les exclusions, défendez le droit de tendance sans lequel la démocratie est illusoire, exigez l'élection de tous les responsables de bas en haut, renforcez les rangs de la tendance Sorior, ou adaptez-vous aux réformes négociées du MEDEF. En ce cas il en sera de vous comme d'un vase vide, vous vous laisserez facilement prendre par les oreilles.

LES INFORMATIONS EN BREF
Lu dans le monde daté du 14.01: "Christian Blanc estime que Chirac doit mettre fin à son mandat dans l'urgence, comme l'a fait le chancelier Gerhard Schröder et le général de Gaulle en son temps" Quelle coïncidence entre l'ex PDG à l'origines de l'implosion de la RATP et nous. Mais la comparaison s'arrête là. Blanc condamne Chirac à la prison, car à son goût il ne va pas assez vite et assez fort à nous taper dessus. Il n'empêche: "Chirac t'es foutu, Blanc est dans la rue !"

Dans un rapport interne publié par "liaisons sociales" (jan 06), la direction déplore une hausse du nombre des journées d'absence, de 16,45 en 95, il monte à 18,54 en 2002. Lu dans ce rapport: "…prennent chaque année 4 jours pour assister au tournoi de Roland-Garros…", ou encore "…absentéisme de confort accentué par le milieu très féminin et assez cancanier…". Au-delà du mépris affiché, notons le moyen retenue: "…Affichage du nom des malades…". No comment !

Si tu veux des nouvelles de l'évolution de ton salaire pour 2006, place ta tête au milieu des têtes et regarde tranquillement le coupeur de tête. Pour l'instant c'est 0,5 pour l'année. Les partenaires sociaux voudraient que cette année, l'augmentation suive l'inflation des prix, mais ils le demandent si gentiment qu'ils ne peuvent qu'encourager le refus. Alors, convainquons-nous, faute de grève générale, qu'un naufrage commun allège la douleur de tous.

1988: Ni trop, ni trop peu !
A moins de souffrir de dichotomie politique les dirigeants syndicaux appliquent une orientation dans leurs syndicats en harmonie avec la politique de leurs partis politiques. C'est particulièrement vrai pour ce qui concerne la CGT. Le conflit de 1988 en apportait une nouvelle preuve.
Souvenons-nous. Mitterrand bruyamment réélu contre Chirac, nommait à Matignon M Rocard. Le socialisme de ce dernier ne l'amenait pas pour autant à se montrer particulièrement généreux avec les masses laborieuses. A l'émission 7 sur 7 le 18 décembre, il répondait à l'attente de son électorat de cette manière: "… On ne peut pas faire l'impossible tout d'un coup. 1000 frs de plus ce n'est tout simplement pas possible…"
Cette revendication de 1000 frs pour tous ( 35 pts sur la grille des salaires à la RATP) avait pourtant été lancée par la CGT, reprise par tous les syndicats, et avait débouché sur un nouveau conflit à la RATP. Ne croyons pas que cette grève partait spontanément de la base, non, c'est la CGT qui, suite à un conflit local dans les ateliers de réparations à Massy RER B, entraînait les dépôts de bus de Montrouge, Thiais et Ivry dans la bagarre. L'appareil 100% PCF envoyait des groupes de militants bloquer ces dépôts dans la nuit du 27 et 28 novembre, les autres syndicats couvraient ces opérations "commandos", et en deux jours la grève à la RATP était quasi générale.
Le 29/11 la direction proposait un "contrat salarial" couvrant l'année 1989 d'une augmentation de 10 points ( 300 frs pour tous ).Tous les syndicats rejetaient ce contrat. La grève repartait de plus belle. Mais déjà des fissures apparaissaient. C'est le SAT qui signait le premier, une habitude chez eux. C'est FO ensuite qui négociait en secret avec la direction la sortie de crise et qui dans les assemblées de grévistes du 01/12, lâchait la CGT et appelait à la reprise en échange des 10 pts. Mais là n'est pas l'objet de cette article.
Non, l'élément marquant c'est que la CGT/PCF, après avoir lancé cette grève, très vite laissait les autres la terminer et sans y opposer la moindre résistance. Pourquoi ? Tout simplement parce que le PCF n'avait absolument aucune intention de remettre en cause ce gouvernement et sa politique salariale. Tout juste voulait-il faire chanter le PS en vue d'un tout autre objectif inavoué.
Le 14/11 en vue du choix des listes pour les municipales, "l'huma" éditait une lettre du PCF au PS: "…Partout où il existe une municipalité de gauche (…) reconduction des mandats…".Le PS lui ne l'entendait pas de cette oreille et voulait que "…les listes qui seront constituées tiennent compte des résultats électoraux obtenus respectivement par le PS et le PCF depuis 1983…" résultat en leur faveur évidemment. C'est pourquoi la CGT aidait le PCF à ramener le PS à la raison en poussant, ni trop ni trop peu, ce conflit. Une fois obtenu satisfaction sur la composition des listes municipales, le PCF demandait aux dirigeants de la CGT de redevenir de bons partenaires sociaux de la direction. Les grévistes avaient une fois de plus la nette sensation d'avoir été grugés et manipulés. Les cartes volaient, surtout à FO, la réputation d'indépendance et le sérieux de l'image du syndicalisme reculait encore.
jphilred
 
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