Centrale de Porcheville

Message par Barikad » 16 Fév 2006, 20:18

a écrit :Courrier de Mantes 

Centrale de Porcheville : Marie-George Buffet et Olivier Besancenot soutiennent les ouvriers polonais
Les chefs de file du PC et de la LCR étaient mardi matin devant la centrale de Porcheville pour soutenir la CGT qui tenait une réunion de personnel. Le syndicat a saisi le tribunal des prud’hommes dans « l’affaire » des Polonais sous-traitants d’Alstom.


Ludovic Vincent
Le Courrier de Mantes
Publié le:  15 février 2006


« L’affaire» des Polonais de Porcheville prend une tournure politique. Mardi matin, dès 7 h 30, Marie-George Buffet, premier secrétaire du Parti communiste, et Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, étaient devant la centrale de Porcheville. La CGT y tenait une réunion du personnel pour faire le point sur la situation des sous-traitants sur le site.

Les chantiers de remise en état des tranches « en sommeil » de la centrale mobilisent actuellement 350 salariés de différentes entreprises. Trente-six d’entre eux, chaudronniers polonais de la société Zrew, ont notamment attiré l’attention du syndicat (voir notre édition précédente). Alstom, le donneur d’ordre de Zrew, explique qu’ils sont payés « 400 euros par mois, leur salaire en Pologne, plus une prime d’expatriation qui sert aussi à payer leurs heures supplémentaires de 1 350 euros ». Cette situation est dénoncée par le syndicat, qui a décidé de saisir les prud’hommes, et exige que leur salaire soit aligné sur le minimum conventionnel (30 % au-dessus du smic pour les ouvriers qualifiés) plus les primes, en conformité avec la directive européenne 96-71 qui régit actuellement le travail des salariés européens dans un autre pays.

Solidarité

Localement, la gauche a entamé quelques actions à ce sujet. Alors que la directive Bolkestein est discutée au Parlement européen, Porcheville – où il semble qu’elle soit appliquée avant l’heure – est devenu un site exemplaire pour ceux qui veulent la combattre. « C’est un rassemblement de solidarité. Nous voulons accueillir les salariés de l’Union européenne dans des conditions dignes. C’est le sens de notre combat, a affirmé Marie-George Buffet. La directive Bolkestein vise à mettre les salariés en concurrence pour tirer tout le monde vers le bas. Nous réclamons l’inverse. Et pendant ce temps, le gouvernement s’applique à démanteler tout le Code du travail pour faire des salariés corvéables et jetables à merci. »

Olivier Besancenot, saluant « le cran » des ouvriers polonais venus les rejoindre, a renchéri : « Mise en concurrence des services publics et des travailleurs entre eux, tout le problème est là. Ce rassemblement est porteur d’espoir. La lutte n’est jamais terminée. »

7 mars

Fustigeant tous les deux le CPE (Contrat première embauche), les chefs de file du PC et de la LCR ont appelé à la mobilisation pour le 7 mars. A la centrale, la CGT veut profiter de cette journée nationale de mobilisation pour faire entendre ses revendications sur l’harmonisation des statuts des salariés sous-traitants, français comme européens. Notamment au sujet des primes de grands déplacements, variant de 45 à 70 euros selon les sociétés.

Très attentif sur les conditions de travail, le syndicat veut améliorer l’accueil des ouvriers sous-traitants. « Nous avons de gros soucis d’hygiène et de sécurité sur le site » a expliqué Philippe Magnié, soulignant que plusieurs chantiers, où l’amiante était présent, avaient dû être arrêtés. Un collectif pour défendre les salariés sous-traitants a été créé. Mardi matin, une délégation a demandé à être reçue par le directeur de la centrale pour lui exprimer ses premières revendications.

La gauche locale se mobilise

Jacques Saint-Amaux, conseiller général et maire de Limay (PCF), et André Sylvestre, conseiller général et maire de Magnanville (PS), étaient à Porcheville mardi matin, aux côtés du syndicat CGT et des deux grandes figures politiques venues apporter leur soutien.

Animateurs de la campagne en faveur du « non » à la Constitution européenne l’an dernier, les deux élus de gauche ont réaffirmé, au cours d’une conférence de presse commune vendredi 10 février, leur soutien aux travailleurs polonais actuellement embauchés à la centrale EDF de Porcheville. « Tout ce que nous dénoncions lors de la campagne du référendum se révèle exact. Nous vivons l’application de la directive Bolkestein avant même qu’elle soit adoptée. Ce qui se passe à Porcheville, c’est de l’esclavagisme des temps modernes », a lancé Jacques Saint-Amaux.

André Sylvestre, quant à lui, a fustigé l’attitude des sous-traitants qui « négligent les règles du droit ». « Ils agissent comme des voyous parce qu’ils ne respectent pas la circulaire ministérielle qui régit le travail des étrangers dans notre pays. Ce que nous voulons, c’est que les Polonais soient élevés au même niveau de dignité et de salaires que les ouvriers français. »

La remise en service de deux tranches de la centrale va occuper près de 500 salariés de la sous-traitance jusqu’en 2008. Pour Jacques Saint-Amaux, la mise en concurrence des salariés européens initiée par la directive Bolkestein constitue une vraie menace pour l’emploi dans la région. « J’invite les salariés au chômage à se rendre au bureau d’embauche d’EDF pour réclamer un emploi. Je suis sûr qu’on leur expliquera pourquoi on a oublié de leur demander de se présenter ! », a ironisé Jacques Saint-Amaux.

Un rassemblement s’est également improvisé samedi devant le Palais de justice de Mantes-la-Jolie. Marc Jammet a souligné « le silence » de Gérard Larcher, le ministre chargé des Relations du travail, dans cette affaire. Il nous expliquait la semaine dernière « attendre les conclusions de l’enquête de l'inspection du travail ». Ces dernières ne devraient plus trop se faire attendre. Côté polonais, la médiatisation et les actions de la CGT ont eu des conséquences heureuses. Les appartements d’Evreux ont été meublés. Les 36 salariés de Zrew étaient mardi matin à la réunion du personnel sous-traitant organisée par le syndicat. Toujours aussi discrets, ils sont retournés dans la centrale avant d’être interrogés par la meute de journalistes présents.

D.S. et L.V.

Barikad
 
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Message par artza » 16 Fév 2006, 22:22

Mardi matin...mais, mais, mais, ça fait au moins trois douzaines de bourgeois de Neuilly qui nous n'ont pas eu leur Figaro et leurs Echos en même temps que leurs croissants.

Bien fait pour eux.
artza
 
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Message par Barikad » 16 Fév 2006, 23:35

Oui, c'est plus ce que c'etait le service public, hein :hinhin:
Barikad
 
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