Les communistes s'interrogent sur leur stratégie

Message par faupatronim » 02 Avr 2003, 13:29

Les communistes s'interrogent sur leur stratégie d'alliance

LE MONDE | 02.04.03 | 13h00

Le congrès du PCF s'ouvre, jeudi 3 avril, à La Plaine-Saint-Denis. La secrétaire nationale, Marie-George Buffet, devra trouver une voie entre orthodoxes et refondateurs. Une question va dominer les débats : avec qui et sur quelle base le parti doit-il discuter à gauche ?


Sur le papier , la période semble favorable au PCF, dont le 32e congrès s'ouvre jeudi 3 avril, à la Plaine-Saint-Denis, dans la banlieue parisienne. Un gouvernement de droite, des réformes (droits du licenciement, retraite, Sécurité sociale) sujettes à de vives contestations, une guerre américaine contre l'Irak réanimant la mobilisation pacifiste internationale et un discours anti-impéraliste dans lesquels le parti s'est toujours trouvé à l'aise...

Sur le papier, donc, tout pourrait aller bien. Et pourtant ! Traumatisés par les échecs électoraux de l'année 2002, ébranlés par la perte de vitalité du tissu militant, concurrencés sur le terrain de la dénonciation par l'extrême gauche, les 796 délégués communistes vont s'atteler à la reconstruction de leur parti, miné par une crise financière. La tâche est ardue. Et les réponses divergent désormais nettement.

Pour la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, l'exercice s'annonce millimétré. Elle devra sortir de ces quatre jours de congrès avec une ligne suffisamment claire pour mobiliser des militants en proie au vague à l'âme, mais aussi éviter tout choix trop abrupt qui porterait en germe des processus d'éclatement ou de scission. A plusieurs reprises, la numéro un du PCF a indiqué que le congrès ne devrait pas s'achever sur "un consensus mou", assuré que les minoritaires seront "pris en compte" dans les instances dirigeantes comme à tous les niveaux du parti.

Trois grands thèmes divisent aujourd'hui les communistes : la mutation, initiée par Robert Hue, dans son principe et dans sa gestion ; le projet communiste et l'avenir du parti ; enfin, les stratégies d'alliances et de rassemblement, dont la première traduction concrète sera les scrutins européens et régionaux de 2004.

Pour la première fois dans l'histoire du PCF, la préparation du congrès a donné lieu au dépôt de textes alternatifs – désormais rendus possibles par les nouveaux statuts – émanant de responsables ne se reconnaissant pas dans le projet de base de discussion élaboré par la direction. Fin février, les deux courants contestataires – celui dit "orthodoxe", incarné par la fédération du Pas-de-Calais, et celui de Nicolas Marchand, ancien proche de Georges Marchais, et Yves Dimicoli – ont réuni 45 % des suffrages des militants.

Depuis, ces deux sensibilités ont décidé de livrer bataille ensemble au congrès. Leur alliance se fonde sur une remise en cause de la mutation dans son principe – radicale pour le Pas-de-Calais, plus nuancée pour Nicolas Marchand et Yves Dimicoli. Elle s'appuie aussi sur une volonté commune de retrouver ce qui a fait la force du PCF : son ancrage prioritaire dans les milieux populaires et le monde du travail. Enfin, les deux courants entendent affirmer le caractère "révolutionnaire" du parti et imposer une ligne d'"autonomie" aux élections, refusant les alliances avec le PS ou l'extrême gauche.

"Est-ce qu'on fait le choix de reconstruire le PCF ou est-ce qu'on joue la survie de quelques élus dans les régions qui seront forcément à la remorque des sociaux-démocrates", s'interroge Jean-Claude Danglot, patron de la fédération du Pas-de-Calais, qui se voit "assez modérément" faire liste commune aux régionales avec Jack Lang dans son département. " Se placer sous les fourches caudines du PS au moment où le PCF fait 3,5 % à la présidentielle, il n'est pas sûr que cela rapporte beaucoup, insiste Nicolas Marchand. On nous accuse de cultiver le repli identitaire. Et bien, moi, je suis contre le repli dans le PS."

RAPPORTS DE FORCES INCERTAINS

A l'opposé, l'ancien courant "rénovateur" qui regroupe des personnalités comme Pierre Zarka, Patrick Braouezec ou Roger Martelli, plaident pour la poursuite de la mutation tout en critiquant la manière dont elle a été menée par Robert Hue. Ils n'ont pas déposé de texte alternatif et se sont inscrits dans la "base commune" de la direction tout en proposant des amendements. Ils souhaitent ainsi la constitution d'une vraie force de gauche anticapitaliste à la gauche du PS et envisagent des discussions avec d'autres formations politiques, comme la LCR. Ils affichent leur volonté de rassembler les communistes "dans" et "hors parti".

Marie-George Buffet, pour sa part, confie "ne pas être sûre" de vouloir porter, en tant que secrétaire nationale, les orientations futures du parti "si l'on sort du congrès avec une feuille de route qui interdirait tout rassemblement, toute alliance". Elle estime que "le parti se détruirait".

Les rapports de force restent aujourd'hui incertains même si, lors des dernières conférences fédérales, le Pas-de-Calais et le courant Dimicoli-Marchand ont semblé céder un peu de terrain. C'est ainsi que dans le Val-de-Marne, sa fédération d'origine, Nicolas Marchand n'a pas emporté la majorité sur ses amendements. Les partisans de Robert Hue, pour leur part, semblent avoir totalement disparu du débat interne. Ce qui fait dire à un familier de la place du Colonel Fabien : "Dix ans après le retrait de Georges Marchais, il reste encore des marchaisiens. Un an après la présidentielle, il n'y a plus de partisans de Robert Hue."

Caroline Monnot
faupatronim
 
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Message par Fan_Bizet » 02 Avr 2003, 14:07

a écrit :Caroline Monnot


Elle est une spécialiste autoproclamée de l'extrême gauche. Mais ces compétences s'élargissent...
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Message par Fan_Bizet » 02 Avr 2003, 15:34

a écrit :hektorbairlioz Ecrit le mercredi 2 avril 2003 à 15:07
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C'est d'autant plus inutile qu'il ne sert à rien de tirer sur un convoi funèbre. Le PCF est mort de sa belle mort. Basta. L'ensemble des propositions (en particulier celle de Marchand) est à pisser de rire. Le seul texte dit « alternatif », qui comportait du politique novateur, et qui donc n'a pas été retenu faute de signatures suffisantes, fut celui de Gilles Alfonsi (dans la lignée de L. Sève) dont voici l'introduction :



La politique du PC est depuis bien longtemps suicidaire, et le PC s'affaiblit de plus en plus. N'empêche, le PC français possède plus de militants et surtout plus de sympatisants que toute l'extrême gauche réunie. Il suffit de regarder la faculté de mobiliser que possède encore le PC et de le comparer à celle de l'extrême gauche. Il faut pas encore enterrer le PC !
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