
Informations ouvrières N° 724 - Semaine du 5 au 11 janvier 2006
Un fait divers ?
Ça s’est passé le 25 décembre dans l’Yonne. Il était allé puiser de l’eau dans la rivière, a glissé sur la berge au moment de récupérer ses récipients. Sous les yeux de sa petite fille de 11 ans, impuissante, un père de famille meurt ainsi d’hydrocution.
Un fait divers ? Si ce père de famille allait à la rivière, c’est que, depuis plusieurs semaines, l’eau lui avait été coupée pour un impayé de 100 euros. 100 euros !
Et pourquoi cet impayé ? « Mon père était au chômage depuis l’année dernière. Il était employé municipal à la voirie, mais son contrat n’a pas été renouvelé. Après plusieurs années de service, on l’a gentiment remercié », rapporte au quotidien Le Parisien son fils, qui ajoute : « Il y a un peu plus d’un mois, l’électricité lui avait été coupée. A peine rétablie, c’est la Lyonnaise des eaux qui s’y met ; peut-on accepter aujourd’hui dans notre pays qu’un homme vive sans eau et sans électricité pendant plusieurs jours ? »
Non, on ne peut pas l’accepter !
A l’heure où, de toutes parts, se multiplient les déclarations bien-pensantes sur les « exclus », il faut dire ce qui est : il ne s’agit pas de faits divers.
Des employés municipaux réduits au chômage, ce n’est pas un fait divers, ce sont les privatisations. Des services publics de l’eau et de l’électricité coupés en plein hiver à ceux qui en ont un besoin si urgent, ce n’est pas un fait divers, c’est la liquidation du principe même du service public !
Est-ce acceptable ?
Chacun le sait : derrière ces privatisations, derrière ces mesures meurtrières, il y a des politiques qui toutes découlent des critères de Maastricht.
D’où la nécessité de rassembler sur des mots d’ordre clairs et précis de rupture avec l’Union européenne.
A l’heure où certains prétendent qu’il serait possible « d’améliorer l’Europe » et vantent une « autre construction européenne », il faut dire clairement qu’il n’y aura pas d’autre Europe avec les institutions de Bruxelles, avec le traité de Maastricht, avec les directives.
Rien n’est plus urgent que d’en finir avec tout cela et d’ouvrir ainsi la voie à la reconquête de la démocratie et des services publics.
C’est ce que, dans la diversité des points de vue, diront les orateurs à la tribune de la Mutualité, le 18 janvier prochain.
Par milliers et par milliers, pour la démocratie et la rupture avec l’Union européenne : nous serons présents.
Daniel Gluckstein
Un fait divers ?
Ça s’est passé le 25 décembre dans l’Yonne. Il était allé puiser de l’eau dans la rivière, a glissé sur la berge au moment de récupérer ses récipients. Sous les yeux de sa petite fille de 11 ans, impuissante, un père de famille meurt ainsi d’hydrocution.
Un fait divers ? Si ce père de famille allait à la rivière, c’est que, depuis plusieurs semaines, l’eau lui avait été coupée pour un impayé de 100 euros. 100 euros !
Et pourquoi cet impayé ? « Mon père était au chômage depuis l’année dernière. Il était employé municipal à la voirie, mais son contrat n’a pas été renouvelé. Après plusieurs années de service, on l’a gentiment remercié », rapporte au quotidien Le Parisien son fils, qui ajoute : « Il y a un peu plus d’un mois, l’électricité lui avait été coupée. A peine rétablie, c’est la Lyonnaise des eaux qui s’y met ; peut-on accepter aujourd’hui dans notre pays qu’un homme vive sans eau et sans électricité pendant plusieurs jours ? »
Non, on ne peut pas l’accepter !
A l’heure où, de toutes parts, se multiplient les déclarations bien-pensantes sur les « exclus », il faut dire ce qui est : il ne s’agit pas de faits divers.
Des employés municipaux réduits au chômage, ce n’est pas un fait divers, ce sont les privatisations. Des services publics de l’eau et de l’électricité coupés en plein hiver à ceux qui en ont un besoin si urgent, ce n’est pas un fait divers, c’est la liquidation du principe même du service public !
Est-ce acceptable ?
Chacun le sait : derrière ces privatisations, derrière ces mesures meurtrières, il y a des politiques qui toutes découlent des critères de Maastricht.
D’où la nécessité de rassembler sur des mots d’ordre clairs et précis de rupture avec l’Union européenne.
A l’heure où certains prétendent qu’il serait possible « d’améliorer l’Europe » et vantent une « autre construction européenne », il faut dire clairement qu’il n’y aura pas d’autre Europe avec les institutions de Bruxelles, avec le traité de Maastricht, avec les directives.
Rien n’est plus urgent que d’en finir avec tout cela et d’ouvrir ainsi la voie à la reconquête de la démocratie et des services publics.
C’est ce que, dans la diversité des points de vue, diront les orateurs à la tribune de la Mutualité, le 18 janvier prochain.
Par milliers et par milliers, pour la démocratie et la rupture avec l’Union européenne : nous serons présents.
Daniel Gluckstein