La Russie coupe le gaz à l'Ukraine

Message par logan » 03 Jan 2006, 18:09

Gazprom veut quintupler le prix du gaz vendu à l'Ukraine... pour s'aligner sur le marché

a écrit :La Russie coupe le gaz à l'Ukraine sous le regard inquiet des Européens
LEMONDE.FR | 01.01.06

Le géant russe Gazprom affirme avoir commencé dimanche 1er janvier , comme promis, à fermer ses vannes de gaz à destination de l'Ukraine, et a accusé Kiev de s'apprêter à "voler" le gaz russe continuant de transiter via son territoire vers les marchés européens.

"Face à la situation, nous avons été contraints de lancer l'opération de baisse de la pression dans le système de gazoduc de l'Ukraine", a déclaré à l'AFP Sergueï Kouprianov, porte-parole de Gazprom, attribuant à Kiev le blocage des négociations ayant abouti à ce geste ultime de la partie russe.
"Nous étions prêts à trouver un accord avec le peuple ukrainien", a-t-il assuré, évoquant le refus opposé par Kiev la veille, alors que le président russe Vladimir Poutine offrait un sursis de trois mois à l'Ukraine à condition qu'elle accepte d'appliquer ensuite les fortes hausses exigées par Moscou.

Depuis des semaines, Gazprom veut plus que quadrupler le prix de son gaz fourni à l'Ukraine, actuellement facturé 50 dollars les 1 000 m3, et le porter à 230 dollars/1 000 m3 pour rattraper les niveaux du marché international. Kiev estime ce prix inacceptable et veut une hausse graduelle.

La compagnie d'Etat ukrainienne Naftogaz a confirmé dimanche en fin de matinée ressentir les premiers effets de la coupure par le géant russe Gazprom de ses livraisons de gaz à l'Ukraine,a annoncée le porte-parole de Naftogaz, Edouard Zaniouk.

POUR GAZPROM, L'UKRAINE "VOLE" LE GAZ DE L'EUROPE
Le porte-parole du géant gazier a cependant assuré que "le gaz d'exportation", livré en grande part à l'Europe par l'Ukraine, serait "livré en totalité". Mais, intervenant ensuite à la télévision publique, il a accusé Kiev de se préparer à "voler" le gaz russe continuant à être exporté via l'Ukraine vers les clients européens de Gazprom. Et cela en profitant du fait que le géant russe ne peut que baisser, et non tarir totalement, le flux dans le gazoduc, afin de ne pas se couper de ses clients européens.

"Depuis le début, les autorités ukrainiennes étaient décidées à un conflit, depuis le début elles avaient l'intention de prélever illégalement du gaz. Pour le voler, pour le dire plus clairement. Pour le voler aux consommateurs européens", s'est emporté M. Kouprianov, dans une mise en garde déjà maintes fois brandie par Moscou.

Le 27 décembre, le premier ministre ukrainien Iouri Ekhanourov avait assuré que Kiev avait le droit, par contrat, à 15 % du gaz russe transitant par son territoire vers l'Europe, en paiement des droits de transit, laissant entendre que l'Ukraine pourrait se servir dans les gazoducs en cas d'interruption.

Le porte-parole de Gazprom a présagé  des "conséquences économiques catastrophiques pour l'économie ukrainienne", qui dépend du gaz russe pour plus du tiers de sa consommation mais a également d'autres fournisseurs, comme le Turkménistan, avec lequel Kiev vient de signer un contrat d'exportation de 40 milliards de m3 de gaz en 2006 au prix de 50 dollars par 1 000 m3. L'Ukraine importait jusqu'à présent quelque 25 milliards de mètres cube de gaz russe par an.

CRAINTES EUROPÉENNES
Une situation qui ne manque pas d'inquiéter l'Europe, qui importe depuis la Russie, essentiellement via l'Ukraine, un quart de son gaz. La Commission européenne, qui s'était dite vendredi "préoccupée" par le différend, a convoqué pour mercredi à Bruxelles une réunion spéciale d'experts de l'Union européenne afin de discuter des conséquences éventuelles pour les marchés européens. Exprimant l'inquiétude de l'Union européenne – qui importe environ un quart de son gaz de Russie –, l'Allemagne, l'Autriche, la France et l'Italie ont demandé à Kiev et à Moscou de faire en sorte que leur différend ne grève pas les exportations de gaz russe, a indiqué samedi le ministère de l'économie autrichien .

Mais le Kremlin assure que les pays d'Europe n'auront pas à pâtir de perturbations éventuelles dans les livraisons de gaz. "Il y a deux gazoducs qui envoient du gaz directement à l'Ukraine et trois qui servent à l'exportation (vers des pays tiers)", explique Alexandre Glazkritsky, haut responsable de la société russe d'hydrocarbures Mostransgaz à la télévision russe. "Techniquement, il est possible de couper les livraisons via ces deux gazoducs tout en poursuivant l'acheminement du gaz par les trois autres", ajoute-t-il.

La société italienne des hydrocarbures Eni a toutefois reçu de Gazprom un avis disant que les approvisionnements en gaz pourraient être perturbés. Certains pays d'Europe centrale ont quant à eux établi des plans d'urgence pour le cas où le gaz ne parviendrait plus. La Pologne dit avoir au moins une semaine de réserves.

Jusqu'à présent, l'UE ne s'est pas mêlée du contentieux russo-ukrainien, jugeant qu'il incombait aux deux pays voisins de négocier un règlement de la crise.
Avec AFP et Reuters
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Message par logan » 03 Jan 2006, 20:47

Soirée spécial oligarchie russe en ce moment même sur arte! :w00t:
logan
 
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Message par toulaiev » 03 Jan 2006, 23:22

Tient grâce au gaz, la Russie reprend son rang mondial de grande puissance...(humour)
toulaiev
 
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Message par logan » 04 Jan 2006, 17:41

a écrit :La Russie impose ses conditions à l'Ukraine sur le prix du gaz
LE MONDE | 04.01.06

La Russie et l'Ukraine sont parvenues, mercredi 4 janvier, à un accord sur le prix du gaz. Après plusieurs semaines de tensions et trois jours de crise marqués par l'arrêt des livraisons de Moscou à Kiev, le directeur général du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, a annoncé que les Ukrainiens avaient finalement accepté que le tarif du gaz acheté à leur puissant voisin soit aligné sur les prix internationaux : il atteindra 230 dollars pour 1 000 mètres cubes, alors que le groupe gazier russe ne le facturait que 50 dollars.

Vladimir Poutine comme le groupe Gazprom avaient tout intérêt à sortir au plus vite de cette crise sans précédent dans le secteur du gaz. La "brutalité" des mesures prises à l'encontre de l'Ukraine et l'"insécurité" qu'elle créait — toutes deux dénoncées par Washington — ne rehaussaient pas l'image de la Russie au moment où elle assure pour la première fois la présidence du groupe des pays les plus industrialisés (G8).

Le conflit avec l'Ukraine ternissait aussi l'image de Gazprom. Il perd de l'argent sur le marché intérieur en raison de tarifs très bas imposés par le gouvernement et doit se développer sur les marchés internationaux. Il compte y vendre 180 milliards de mètres cubes de gaz en 2010 (contre 145 milliards en 2005) : sous forme de contrats de livraison à de grands groupes comme Gaz de France ou l'allemand Ruhrgas ; ou en leur faisant concurrence sur le marché des gros clients. Il était donc fondé à réclamer l'application du prix du marché, fût-il cinq fois supérieur au prix d'ami très politique jusqu'à présent consenti à Kiev.

Avec 20 % des réserves mondiales de gaz et un tiers du pétrole russe, le groupe Gazprom peut, à lui seul, redessiner le marché européen de l'énergie. Mais en dépit d'une capitalisation boursière en pleine progression (153 milliards de dollars), il ne pourra pas le faire sans l'apport massif de capitaux étrangers, nécessaires à des investissements colossaux. Il est désormais possible par la décision du Kremlin d'ouvrir le capital du groupe aux investisseurs non résidents jusqu'à 49 % (contre 20 % auparavant), mais le groupe va devoir les rassurer.

La satisfaction affichée mercredi par la Commission européenne renforce un sentiment largement partagé : la vulnérabilité du Vieux Continent. En 2000, Bruxelles s'en était inquiété dans un Livre vert sur "la stratégie de sécurité d'approvisionnement énergétique". L'UE n'en avait pas pour autant tiré les conséquences, ni bâti la stratégie commune qui aurait permis de renforcer le poids de l'Europe dans ses négociations avec la Russie, elle aussi très dépendante de ses clients. L'Union a, au contraire, privilégié une approche purement économique, se focalisant sur l'ouverture des marchés de l'électricité et du gaz. Elle n'a pas suivi la démarche des Etats-Unis et de la Chine, où l'énergie est d'abord considérée comme un enjeu géostratégique et traité comme tel : au sommet de l'Etat.
Jean-Michel Bezat
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