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Message Publié : 14 Déc 2005, 14:36
par faupatronim
(Le Monde @ 14 décembre 2005 a écrit :Les idées du Front national s'imposent dans l'opinion


Les idées de l'extrême droite incarnées par Jean-Marie Le Pen continuent de se banaliser. Un sondage de l'institut TNS-Sofres sur "l'image du Front national (FN) dans l'opinion", réalisé pour Le Monde et RTL après la crise des banlieues, montre que de moins en moins de Français rejettent "les positions de Jean-Marie Le Pen sur les grands problèmes".

Ils ne sont plus que 39 % à les trouver "inacceptables" en 2005, soit 5 points de moins qu'en 2004 et 9 de moins qu'en 1997. Ils préfèrent à 43 % les qualifier d'"excessives", alors qu'ils étaient 37 % à le faire l'an passé. La hausse s'élève à 6 points en un an.

De même, on observe, depuis 2002, une baisse régulière du nombre de Français qui pensent que le FN et son président "représentent un danger pour la démocratie en France" : 66 % en 2005, contre 70 % il y a trois ans.

Parallèlement à cette banalisation, le sondage montre un réel enracinement des thèmes du Front national. Près d'une personne sur quatre (24 %) se dit en effet "tout à fait d'accord" ou "assez d'accord" avec "les idées défendues par Jean-Marie Le Pen".

Un chiffre identique à celui de 2004, mais en progression de 2 points par rapport à 2003. Ce qui laisse une marge d'action au président du FN, qui a recueilli 16,9 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle de 2002 et 17,79 % au second.

Quand on les interroge sur les thèmes développés par Jean-Marie Le Pen, les sondés hiérarchisent toujours de la même façon leurs préférences. "La défense des valeurs traditionnelles" arrive ainsi toujours en première position (33 % d'avis favorables), "la sécurité et la justice" en deuxième (26 %).

Cependant, on note, par rapport à 2003, une diminution d'un et de deux points dans l'adhésion à ces deux sujets, tandis que d'autres ("immigrés", "critiques contre la classe politique" et "impôts") progressent d'un point.

Les avis positifs concernant la position du FN sur "la construction de l'Europe" font un bond significatif en passant de 13 % à 19 % en deux ans.

Deux thèmes ont été introduits dans le sondage mené cette année : "la situation dans les banlieues" et "les critiques contre le gouvernement et la majorité". Ainsi, 25 % des Français approuvent le discours du FN sur le premier, 14 % sur le second.

Le thème de la préférence nationale semble un peu moins faire recette. Si 22 % des personnes interrogées considèrent toujours que l'on "doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière" pour les prestations sociales et 19 % en matière d'emploi, on relève une diminution de 4 et 6 points par rapport à 2003.

Dès que l'on ne mentionne plus le nom de M. Le Pen ou celui du Front national, certaines réticences tombent. Les Français se montrent beaucoup plus nombreux à approuver des affirmations qui relèvent du fonds de commerce de l'extrême droite. Ils sont ainsi 63 % à dire qu'"il y a trop d'immigrés en France" (+ 4 points par rapport à 2003), 48 % pensent qu'"on ne se sent plus vraiment chez soi en France" (+ 4 points) et 45 % que "l'Europe est une menace pour l'identité de la France" (+ 10 points).

Christiane Chombeau




CHIFFRES

Date de création du Front national : 1972.

Président : Jean-Marie Le Pen (77 ans).

Adhérents : 75 000.

RÉSULTATS AUX ÉLECTIONS

— européennes 2004 : 9,81 %

— régionales 2004 : 14,9 %

— législatives 2002 : 11,1 %

— présidentielle 2002 :

16,90 % au premier tour 17,79 % au deuxième tour

NOMBRE D'ÉLUS

— conseillers régionaux : 157

— eurodéputés : 7



M. Le Pen au second tour de la présidentielle, pour 33 % des sondés

SELON ce sondage TNS-Sofres, 33 % des personnes interrogées pensent que Jean-Marie Le Pen sera présent au second tour de la présidentielle de 2007, comme il l'a été en 2002. 55 % sont d'un avis contraire et 12 % sont sans opinion.

Quand on demande "souhaitez-vous que Jean-Marie Le Pen se présente à la présidentielle de 2007 ?", 67 % répondent non, 29 % oui et 4 % n'ont pas d'opinion. Le non est plus fréquent chez les femmes (69, % contre 65 % pour les hommes), les jeunes âgés de 18 à 24 ans (73 %), les cadres et professions intellectuelles (78 %), ainsi que les commerçants et artisans (77 %). De même le non est plus souvent prononcé chez les écologistes (88 %) les socialistes et les centristes de l'UDF (79 %).

Message Publié : 15 Déc 2005, 20:08
par logan
Un graphique de la sofres :
L'adhésion aux idées défendues par Jean-Marie Le Pen


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Message Publié : 15 Déc 2005, 20:09
par logan
Un autre : Le danger du Front national de Jean-Marie Le Pen
Sofres FN


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Message Publié : 15 Déc 2005, 20:15
par Gaby
J'ai entendu dire que les sondages au sujet du FN sont toujours extrèmement aléatoires. Par exemple pour les élections, ils doivent doubler le nombre d'électeurs avoués pour arriver à des estimations correctes, tout le monde n'acceptant pas l'identité de l'extrème-droite.
Bon, sans doute les variations des graphiques sont plus intéressantes que les valeurs données... En tout cas c'est pas inconcevable de dire que les gens croient de plus en plus à un "danger Le Pen".

Message Publié : 15 Déc 2005, 20:35
par Cyrano
Il y a dans le Canard Enchaîné de cette semaine un grand article sur 5 colonnes(3/4 de page) avec pour titre :

Plus de la moitié du plan sécuritaire
de Le Pen déjà cannibalisé par la droite

et en sous titre:

Trois ans et demi après son score à la présidentielle, le patron du FN peut être content :
16 des 30 propositions de son programme "Justice et police" sont déjà appliquées.

Message Publié : 15 Déc 2005, 21:00
par logan
(Gaby @ jeudi 15 décembre 2005 à 20:15 a écrit : J'ai entendu dire que les sondages au sujet du FN sont toujours extrèmement aléatoires. Par exemple pour les élections, ils doivent doubler le nombre d'électeurs avoués pour arriver à des estimations correctes, tout le monde n'acceptant pas l'identité de l'extrème-droite.
Bon, sans doute les variations des graphiques sont plus intéressantes que les valeurs données... En tout cas c'est pas inconcevable de dire que les gens croient de plus en plus à un "danger Le Pen".

Oui d'après les sondeurs il faut doubler les intentions de vote déclarées pour lePen pour approcher de la réalité. Et même comme ça le résultat n'est pas très fiable.

Un exemple : En Mars 2002 Parmi les exprimés 81% de gens ont une opinion négative du FN, 10% une positive.
Et pourtant LePen fait 17% aux élections.
http://www.php.sofres.com/cote3/redirect.php

C'est encore plus saisissant que leFN a survécu au départ de Mégret et d'une grande partie de ses cadres en 1999. :(
A l'époque tous les médias enterraient le FN, maintenant ils font comme s'ils n'en avaient jamais rien dit.
Vive l'autocritique!

Message Publié : 15 Déc 2005, 23:04
par Ottokar
Et puis Le Monde qui roule pas mal pour le PS a tout intérêt à agiter l'épouvantail Le Pen : si vous ne vous rassemblez pas au 1er tour, alors c'est 2002 qui recommence ! Donc il ne faut pas que les maires perdent leur signatures sur Arlette (ou Olivier, ou Gluckstein) et il ne faut pas que les électeurs perdent leur voix en dehors du PS ! La ficelle est un peu grosse.

Message Publié : 15 Déc 2005, 23:12
par pelon
(Ottokar @ jeudi 15 décembre 2005 à 23:04 a écrit : Et puis Le Monde qui roule pas mal pour le PS a tout intérêt à agiter l'épouvantail Le Pen : si vous ne vous rassemblez pas au 1er tour, alors c'est 2002 qui recommence ! Donc il ne faut pas que les maires perdent leur signatures sur Arlette (ou Olivier, ou Gluckstein) et il ne faut pas que les électeurs perdent leur voix en dehors du PS ! La ficelle est un peu grosse.
Plus qu'une ficelle, il s'agit d'une corde. Qu'ils aillent s'y faire pendre !

Message Publié : 16 Déc 2005, 00:54
par shadoko
Oui, bien sûr, ils s'en servent d'épouvantail contre l'extrème gauche et "l'éparpillement des votes".

Mais le résultat du sondage en soi n'est pas très étonnant. Effectivement, la droite mène une partie de la politique de Le Pen, et lui donne une certaine respectabilité de ce fait. Je ne suis pas très étonné que ces idées progressent et que le rejet clair de Le Pen régresse.

Message Publié : 16 Déc 2005, 07:59
par Ottokar
Effectivement, et cela ne fait pas plaisir. Maintenant que des Raoult, des Sarko ou d'autres disent plus ouvertement des horreurs lepénistes, les gens peuvent les reprendre sans avoir l'impression de franchir un cap, de briser une sorte de tabou. Un signe, ils se gênent moins pour les dire devant nous ou devant des militants. Est-ce que cela fera des votes c'est encore autre chose. Et ce n'est pas une raison pour serrer les rangs autour du PS, qui à force de dégoûter les gens d'un espoir quelconque de changement, les pousse vers Le Pen !