
Informations ouvrières N° 715 - Semaine du 27 octobre au 2 novembre 2005
Le scandale, c’est la privatisation
L’annonce, ce 24 octobre, de l’ouverture du capital d’EDF a déclenché une grande indignation. Le scandale se limite-t-il à la décision du gouvernement Villepin ?
Ce qui est en réalité scandaleux, c’est la privatisation. Non, l’électricité et le gaz ne doivent pas être privatisés, pas plus d’ailleurs que La Poste, les chemins de fer, l’école, les hôpitaux, la SNCM, etc.
La solution conforme à la démocratie, c’est : l’arrêt des privatisations et la renationalisation tout de suite.
Est-ce bien clair ?
On a entendu le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, dénoncer l’ouverture du capital d’EDF comme « une faute économique et une faute politique grave ». Il a raison. Si tel est le cas, « corriger cette faute économique et politique », c’est : renationaliser EDF-GDF. Mais comment comprendre que, le 18 octobre, le même François Hollande ait déclaré : « On en aurait du travail si l’on avait à renationaliser ce que l’on a nous-mêmes privatisé ! »
C’est un fait : c’est le gouvernement Jospin, qui, le premier, a accepté à Bruxelles l’ouverture du marché français du gaz et de l’électricité. A l’époque, François Hollande était déjà premier secrétaire du Parti socialiste. De deux choses l’une : ou bien c’était juste à l’époque, et qu’on ne nous parle pas de « faute grave » aujourd’hui ; ou bien ce fut une erreur, et il faut renationaliser !
Précisons : renationaliser EDF-GDF, rétablir immédiatement tous les monopoles de production, transport et distribution. En un mot, abroger la loi du 10 février 2000, promulguée sous le gouvernement de la « gauche plurielle », et qui a, en application de la directive européenne 96-92/CE, cassé ces monopoles (1).
Bien sûr, personne ne saurait proposer la renationalisation d’EDF-GDF et être pris au sérieux s’il ne met pas en cause le cadre de l’Union européenne. On nous dit aujourd’hui que la législation européenne n’oblige pas à ouvrir le capital des entreprises publiques. Argument de jésuite !
Le sommet de Lisbonne a interdit que l’électricité reste un monopole d’Etat et contraint à l’ouverture à la concurrence. La directive 2003/54/CE dit explicitement : « Les entreprises du secteur de l’électricité doivent être exploitées conformément à des principes commerciaux et ne peuvent pas être discriminées du point de vue de leurs droits et obligations. »
Cela veut dire que le service public fondé sur l’égalité tarifaire est impossible, puisqu’il suppose une subvention de l’Etat. Cela veut dire que le statut des agents (incluant leur régime de Sécurité sociale et de retraite) doit être démantelé, puisque contradictoire « aux règles commerciales ».
Ce qui est vrai pour EDF-GDF est vrai pour tous les services publics.
L’indignation générale soulevée par l’ouverture du capital d’EDF traduit l’attachement de tout le pays à des services publics indissociables de la démocratie. Pour que cette indignation débouche sur des solutions positives, elle appelle des mots d’ordre simples, clairs et nets : l’arrêt de toutes les privatisations, la renationalisation (sans indemnité ni rachat) de tous les services publics, le rétablissement de toutes les garanties statutaires des personnels concernés, et donc, bien sûr, la rupture avec les directives européennes, la rupture avec l’Union européenne et le traité de Maastricht.
Telle est la proposition d’unité formulée par le Comité national pour la reconquête de la démocratie constitué à Ivry le 16 octobre dernier.
Daniel Gluckstein
(1) C’est ce qui fut présenté à l’époque comme une « transposition de gauche » de la directive européenne de libéralisation de l’énergie.
Le scandale, c’est la privatisation
L’annonce, ce 24 octobre, de l’ouverture du capital d’EDF a déclenché une grande indignation. Le scandale se limite-t-il à la décision du gouvernement Villepin ?
Ce qui est en réalité scandaleux, c’est la privatisation. Non, l’électricité et le gaz ne doivent pas être privatisés, pas plus d’ailleurs que La Poste, les chemins de fer, l’école, les hôpitaux, la SNCM, etc.
La solution conforme à la démocratie, c’est : l’arrêt des privatisations et la renationalisation tout de suite.
Est-ce bien clair ?
On a entendu le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, dénoncer l’ouverture du capital d’EDF comme « une faute économique et une faute politique grave ». Il a raison. Si tel est le cas, « corriger cette faute économique et politique », c’est : renationaliser EDF-GDF. Mais comment comprendre que, le 18 octobre, le même François Hollande ait déclaré : « On en aurait du travail si l’on avait à renationaliser ce que l’on a nous-mêmes privatisé ! »
C’est un fait : c’est le gouvernement Jospin, qui, le premier, a accepté à Bruxelles l’ouverture du marché français du gaz et de l’électricité. A l’époque, François Hollande était déjà premier secrétaire du Parti socialiste. De deux choses l’une : ou bien c’était juste à l’époque, et qu’on ne nous parle pas de « faute grave » aujourd’hui ; ou bien ce fut une erreur, et il faut renationaliser !
Précisons : renationaliser EDF-GDF, rétablir immédiatement tous les monopoles de production, transport et distribution. En un mot, abroger la loi du 10 février 2000, promulguée sous le gouvernement de la « gauche plurielle », et qui a, en application de la directive européenne 96-92/CE, cassé ces monopoles (1).
Bien sûr, personne ne saurait proposer la renationalisation d’EDF-GDF et être pris au sérieux s’il ne met pas en cause le cadre de l’Union européenne. On nous dit aujourd’hui que la législation européenne n’oblige pas à ouvrir le capital des entreprises publiques. Argument de jésuite !
Le sommet de Lisbonne a interdit que l’électricité reste un monopole d’Etat et contraint à l’ouverture à la concurrence. La directive 2003/54/CE dit explicitement : « Les entreprises du secteur de l’électricité doivent être exploitées conformément à des principes commerciaux et ne peuvent pas être discriminées du point de vue de leurs droits et obligations. »
Cela veut dire que le service public fondé sur l’égalité tarifaire est impossible, puisqu’il suppose une subvention de l’Etat. Cela veut dire que le statut des agents (incluant leur régime de Sécurité sociale et de retraite) doit être démantelé, puisque contradictoire « aux règles commerciales ».
Ce qui est vrai pour EDF-GDF est vrai pour tous les services publics.
L’indignation générale soulevée par l’ouverture du capital d’EDF traduit l’attachement de tout le pays à des services publics indissociables de la démocratie. Pour que cette indignation débouche sur des solutions positives, elle appelle des mots d’ordre simples, clairs et nets : l’arrêt de toutes les privatisations, la renationalisation (sans indemnité ni rachat) de tous les services publics, le rétablissement de toutes les garanties statutaires des personnels concernés, et donc, bien sûr, la rupture avec les directives européennes, la rupture avec l’Union européenne et le traité de Maastricht.
Telle est la proposition d’unité formulée par le Comité national pour la reconquête de la démocratie constitué à Ivry le 16 octobre dernier.
Daniel Gluckstein
(1) C’est ce qui fut présenté à l’époque comme une « transposition de gauche » de la directive européenne de libéralisation de l’énergie.