Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

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Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

NOUVELOBS.COM | 27.09.05 | 14:46

Des marins syndicalistes se sont emparés de force du cargo mixte Pascal Paoli à Marseille. Les salariés de la SNCM protestent contre la reprise de la compagnie par le fonds d'investissement Butler, confirmée mardi par le ministère des Transports.


L e gouvernement a finalement retenu mardi 27 septembre l'offre du fonds d'investissements Butler Capital Partners pour la reprise de la Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM), a annoncé le ministère des Transports alors qu'un cargo de la société a été pris de force par des marins grévistes du Syndicat des Travailleurs Corses (STC). "Sur la base d'un examen approfondi des deux offres, Thierry Breton et Dominique Perben ont décidé de retenir le groupe BCP pour la reprise de la SNCM car son offre, tout en étant la plus acceptable au point de vue financier, est la plus à même de répondre aux intérêts de la compagnie, du service public et de l'emploi", indique le ministère dans un communiqué.
Butler, qui était candidat avec Caravelle, un autre fonds français, propose de racheter la société pour 35 millions d'euros, avec une recapitalisation de l'Etat de 113 millions d'euros. Une reprise par Butler devrait se traduire par un plan social entraînant 350 à 400 suppressions d'emplois sur les 2.400 que compte la compagnie, avait indiqué le PDG du groupe Walter Butler.

"Le traitement social devrait se faire essentiellement, même en totalité, à travers des préretraites et des départs volontaires" a assuré Walter Butler sur France Bleu Provence.

Cargo pris de force

Le cargo mixte Pascal Paoli a été pris de force par des marins grévistes du STC et fait route vers la Corse, a annoncé par ailleurs le secrétaire général du STC Alain Mosconi. Des sources portuaires à Marseille ont confirmé l'information et ont précisé que le STC avait contraint les officiers du navire à appareiller.
Le Pascal Paoli était exceptionnellement amarré dans la zone nord des bassins de Marseille, à l'écart des autres bateaux de la SNCM.
Une cinquantaine de marins du STC étaient depuis lundi à Marseille où ils avaient participé, au côté de la CGT, majoritaire à la SNCM, à la présentation du projet de reprise de la compagnie maritime publique par le fonds d'investissement Butler.

Grève générale

Au lendemain de l'intervention des CRS pour dégager des syndicalistes de la SNCM, un mouvement de grève générale était observé mardi matin sur le Port autonome de Marseille, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Neuf navires de la SNCM étaient bloqués dans le port, et le reste du trafic était détourné, notamment sur Toulon. Les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer jusqu'à Lavera étaient également bloqués, selon la préfecture.
De source syndicale, on confirmait que deux personnes avaient été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à la suite des incidents sur le port de Marseille et du déblocage du cargo mixte Kallisté. Ils étaient toujours en garde à vue mardi en milieu de matinée.
Dans le même temps avait lieu une assemblée générale des salariés.
La secrétaire générale du PCF Marie-George Buffet a demandé mardi le gel immédiat du projet de privatisation et l'ouverture d'une table ronde pour examiner les alternatives.

"Port bloqué par des irresponsables"

Lundi soir, les CRS sont intervenus à coups de grenades lacrymogènes pour dégager la porte-3 du Port autonome de Marseille qui était bloquée par des syndicalistes de la SNCM, selon le préfet de région, Christian Frémont. Celui-ci a promis d'autres interventions si d'autres accès étaient bloqués.
"Il n'était pas question pour moi de laisser le Port bloqué par des irresponsables comme c'est arrivé trop souvent dans l'histoire portuaire à Marseille", a déclaré le préfet de la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur (PACA).
Les CRS sont intervenus également vers 1 heure du matin pour dégager l'accès au cargo mixte "Kallisté" de la Compagnie méridionale de navigation (CMN), qui devait appareiller pour Bastia lundi soir, et avait été bloqué dans le port autonome, a-t-on appris de source syndicale. Aucun syndicaliste n'a été blessé ou interpellé.