a écrit : La gradation des sanctions envers les chômeurs prend forme
19/09/2005, PARIS (Reuters)
La réforme du contrôle des chômeurs prévoit une gradation des sanctions qui peut aller jusqu'à la suppression de l'indemnisation au troisième refus d'une offre valable d'emploi, a précisé le ministère délégué à l'Emploi.
Jusqu'ici, le régime applicable en vertu du Code du travail "était la suppression brutale de l'allocation en cas de manquement", rappelle-t-on au ministère. La suppression de l'indemnisation était cependant rarement effective.
La circulaire qui fixe les modalités d'application de la réforme stipule que les chômeurs qui refuseront un emploi "compatible avec leur spécialité, leur formation" ou leur "mobilité" verront leurs allocations réduites de 20% pour une durée de deux à six mois.
L'allocation sera réduite de 50% s'ils récidivent et la suppression définitive pourra intervenir au troisième refus, sauf "circonstances particulières du dossier", précise la circulaire, datée du 5 septembre.
Il est rappelé que "les demandeurs d'emploi ont l'obligation d'accepter les offres d'emploi qui leur sont proposées, à condition que celles-ci soient compatibles avec leur spécialité ou leur formation et avec leurs possibilités de mobilité, et rémunérées à un taux de salaire normalement pratiqué dans la profession et dans la région".
La circulaire stipule aussi qu'il "convient de tenir compte de l'ancienneté dans le chômage", ce qui signifie que les chômeurs de longue durée sont amenés à réduire leurs exigences.
"Un demandeur d'emploi depuis plus de six mois, ou a fortiori depuis plus de douze mois, doit envisager plus facilement une réorientation" si la situation locale du marché du travail le nécessite.
La suppression définitive de l'indemnisation ne peut être prise que par le préfet, qui peut cependant déléguer sa signature au directeur départemental du travail.
Les Assedic, organismes qui assurent le versement des allocations, peuvent cependant "prendre dans certains cas précis une mesure à titre conservatoire qui doit être suivie d'une décision explicite du préfet".
L'offre valable d'emploi est définie individuellement dans le cadre du "projet personnalisé d'accès à l'emploi" (PPAE) mis en place par l'ANPE pour chaque chômeur. Cette offre doit tenir compte de la situation personnelle du chômeur (âge, formation, situation familiale), ainsi que de ses possibilités de mobilité professionnelle et géographique et de la situation du marché du travail dans son bassin d'emploi.
La mobilité géographique est appréciée "en tenant compte des aides à la mobilité". Le gouvernement a justement annoncé ce mois-ci un crédit d'impôts de 1.500 euros pour renforcer les aides à la mobilité des salariés.
Le projet personnalisé du chômeur, enfin, "doit être révisé périodiquement en fonction de la situation du marché de l'emploi et de celle du demandeur".
La réforme, mise en place dans le cadre d'un décret paru le 2 août, a pour objectif d'améliorer le suivi de la recherche d'emploi et d'inciter plus fortement les chômeurs à reprendre un travail.
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