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Message Publié : 23 Mai 2005, 13:43
par emman
a écrit :Haro contre un projet de "service garanti" des transports en Ile-de-France
LEMONDE.FR | 22.05.05 | 13h20  •  Mis à jour le 22.05.05 | 17h00


Voulu par le gouvernement, un projet de service garanti en cas de grève à la RATP et sur le réseau francilien de la SNCF a suscité dimanche 22 mai un tir de barrage à gauche et soulevé un tollé chez les syndicats, à moins de deux semaines d'une grève nationale à la SNCF.

Selon le conseil régional, confirmant une information du Journal du Dimanche, le syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF) doit examiner lors de son prochain conseil d'administration, le 17 juin, un projet de service garanti à la RATP et la SNCF (transilien).

Les deux entreprises publiques s'engageraient à assurer les jours de grève un niveau de service, sous forme de deux avenants aux contrats les liant au STIF : 50 % pour la RATP, 33 % pour la SNCF.

"Rien de nouveau par rapport au calendrier" fixé par Gilles de Robien aux entreprises publiques, a-t-on assuré dimanche au ministère des transports, en soulignant qu'il ne s'agit nullement d'"imposer un service minimum aux grévistes".

Le 6 avril, M. De Robien avait demandé à la RATP et la SNCF de s'engager, via des contrats avec les autorités organisatrices, sur un niveau de service garanti, sans passer par la réquisition des grévistes mais en "optimisant" le personnel présent afin que le trafic assuré soit proportionnel au taux de grévistes.

Le ministre leur avait donné jusqu'au 30 juin pour mettre un place ce qu'il qualifie de "service maximum", avant de présenter les résultats devant les parlementaires, dont l'aile libérale réclame un véritable service minimum.

Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d'Ile-de-France, s'est étonné dimanche que ces dispositions soient soumises au vote du STIF 13 jours seulement avant son changement de statut.

Présidé par le préfet de région, le syndicat - qui fixe les tarifs des transports et décide des grands investissements et gère 12 millions de trajets en transports en commun chaque jour - doit, le 1er juillet, être placé sous l'autorité de la région.

L'Etat, jusqu'ici majoritaire dans son conseil d'administration, s'en désengagera totalement. Dans le STIF décentralisé, la Région détiendra 15 des 29 sièges d'administrateur.

"Veut-on inaugurer notre entrée au STIF par un grand conflit social, au début des vacances d'été et juste avant la décision du CIO sur la ville d'accueil des Jeux d'été de 2012 (le 6 juillet à Singapour)?", a demandé M. Huchon.

PROVOCATION

De même, Denis Baupin, adjoint (Verts) aux transports du maire de Paris, a pointé un "écrasement des collectivités locales et un déni de leurs droits", dans le projet qualifié d'"explosif".

Les Verts doivent présenter lundi en Conseil de Paris un voeu demandant que cette réforme soit retirée de l'ordre du jour du STIF.

Côté syndical, la CGT-Cheminots a averti d'emblée qu'elle ne se "laissera pas faire" et entend le prouver dès la grève du 2 juin, à l'appel de la CGT, FO, Sud Rail et de la CFE-CGC.

"Remettre ça sur le tapis avant une grève, c'est de la provocation", a renchéri Christian Mahieux pour Sud-Rail, deuxième syndicat à la SNCF, soulignant que les syndicats n'avaient "pas été consultés".

"Fixer une obligation d'un nombre de trains, c'est forcément une restriction du droit de grève", a-t-il estimé. Pour la fédération des usagers des transports publics (FUT), "la grande majorité des usagers sont favorables au service minimum", même si "le gouvernement n'a peut-être pas choisi le meilleur moment".