SOS zoo de Bagdad

Message par emman » 14 Mars 2003, 15:05

Dans le triste zoo de Bagdad, les animaux pourraient faire les frais d'une guerre

BAGDAD (AP) - Les joyeuses peintures sur les grilles du seul zoo ouvert à Bagdad représentent des éléphants, des lions et des tigres se promenant dans la savane, mais les enfants qui viennent visiter ce triste établissement n'en voient aucun, et les quelques animaux qui s'y trouvent encore pourraient souffrir en cas de guerre en Irak.

Les jeunes visiteurs doivent se contenter d'observer huit poules, deux cockers épagneuls et une famille de chèvres. Ils s'amusent d'un ours du nord de l'Irak, et d'un maigre chameau couvert de boue à qui il manque plusieurs touffes de poils sur les pattes et le cou. Et rigolent devant les deux chimpanzés fatigués qui déballent des chewing-gums envoyés à travers le grillage.

Alors que l'autre zoo de Bagdad, public, est actuellement fermé pour rénovation, ce parc qui ne porte pas de nom est le seul ouvert à Bagdad, dans un coin triste et poussiéreux du parc de loisir Rasafa. Ses pensionnaires vivent dans de mauvaises conditions, et pourraient faire les frais d'éventuels combats.

L'établissement a bien essayé de s'organiser pour faire face à une guerre et soigner les animaux, mais de l'aveu même du propriétaire, il en faudrait peu pour faire échouer les plans prévus.

"Un de nos gardes dit qu'il restera et qu'il nourrira les animaux, mais dans une telle période, notre parole devient peut-être moins fiable", dit Saddam Jolan, 59 ans. "Nous serons occupés à nous défendre nous-mêmes, et nous ne penserons peut-être pas à soigner les animaux." Lui affirme qu'en cas d'attaque, il prendra sa Kalachnikov pour se battre: "mon pays compte plus à mes yeux que mes animaux."

Il y a quelque temps, M. Jolan accueillait bien des lions, des tigres et des autruches dans son parc, mais "ils sont tous morts", regrette-t-il. Le propriétaire hausse les épaules et fait le compte des différents problèmes qui ont frappé ses animaux: "La maladie, le manque de médicaments, la chaleur".

Selon M. Jolan, l'état de son zoo a commencé à se dégrader il y a 13 ans, quand les Nations unies ont imposé des sanctions à l'Irak coupable d'avoir envahi le Koweït. Les médicaments et la nourriture pour les animaux sont devenus plus chers, et plus difficiles à importer.

Mais M. Jolan et ses employés peuvent aussi être mis en cause: les animaux sont enfermés sans eau dans leurs cages, les gardiens donnent des sucreries à l'ours ou titillent l'hyène avec un bâton pour la rendre plus vivante.

M. Jolan affiche toutefois sa bonne volonté. Le mois dernier, le propriétaire a utilisé ses économies pour acheter un petit tigre, pour l'énorme somme de 12 millions de dinars (4.500 euros). Deux semaines plus tard, l'animal était mort. "Ici, nous ne disposons pas des meilleures conditions" dit-il, résigné. AP
emman
 
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