Pour un Non de gauche, citoyen, breton et européen
Citoyens profondément attachés à la défense des conquêtes sociales et du
droit du travail, au maintien et au développement des services publics, à
l'égalité et à la laïcité, à un aménagement équilibré et durable des
territoires, nous sommes pour l'Europe sociale et démocratique, pour
l'Europe des régions et des peuples. Nous disons donc Non au projet de
Traité constitutionnel européen.
Nous sommes pour l'Europe sociale, mais ce Traité a pour objet principal la
création d'un marché "à la concurrence libre et non faussée" et une économie
"hautement compétitive", il institutionnalise une conception mercantile de
l'espace européen, il nie le rôle spécifique des services publics, vidant
les Etats de leur capacité de cohésion sociale tout en maintenant intactes
leurs structures technocratiques dans un rôle de gestion du libéralisme.
Nous sommes pour l'Europe démocratique, mais ce Traité élaboré par une
convention non élue impose d'avance les buts de la politique économique et
monétaire, il ne donne pas au Parlement européen issu du suffrage des
citoyens les pouvoirs d'une vraie chambre législative et il conserve un
poids déterminant à la Commission et au Conseil, le contrôle de la Banque
centrale européenne échappe toujours aux instances élues, le nouveau droit
de pétition n'a aucune garantie d'effet.
Nous sommes pour l'Europe des régions, mais dans ce Traité les autorités de
chaque Etat restent seules juges des compétences dont disposent celles-ci,
de leur représentation au Comité des régions, de la reconnaissance ou non de
la diversité des cultures (mises sur le même plan que les "traditions") et
des langues, sans qu'il y ait d'obstacles effectifs aux politiques
uniformisatrices menées dans certains pays.
Alors, comment croire à des progrès futurs dans un tel cadre ? Modifiable
seulement à l'unanimité des Etats membres, limitant fortement les
possibilités de coopérations renforcées entre pays voisins, ce Traité ne
permettra pas à la construction européenne de se poursuivre dans de bonnes
conditions.
Il est illusoire de penser qu'il permettra d'accroître la solidarité entre
les territoires, de donner à la Bretagne les moyens de son propre
développement, d'améliorer la situation de la langue et de la culture
bretonnes. Au contraire, sa logique économique nous menace, comme toutes les
régions de France et d'Europe, de davantage de désertification des zones
rurales, de délocalisations, de concurrence sauvage, de dumping social,
d'atteintes à l'environnement.
C'est pourquoi nous voterons Non le 29 mai,
un Non de gauche, citoyen, breton et européen.
Prenez position ! Signez ! Faites connaître l'appel !
contact [url=mailto:nonbreton@wanadoo.fr]nonbreton@wanadoo.fr[/url]
Premiers soutiens à cet appel (par ordre alphabétique) :
Odile BUTON, Samuel CRAND, David DERRIEN, Yann FIEVET, Yves JARDIN,
Patrice MEALLIER, Jean-François MONNIER, Ricardo MONTSERRAT...