Le non de gauche a le vent en poupe

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Le non de gauche a le vent en poupe
L'annonce d'un sondage favorable a été applaudie lors d'un premier meeting à Paris.

Par Christophe FORCARI et Paul QUINIO
vendredi 18 mars 2005

(1) Sondage réalisé les 16 et 17 mars auprès de 802 personnes.

n premier meeting commun à gauche pour le non. Un premier sondage qui donne le non majoritaire. Pour Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, la verte Francine Bavay, le responsable de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) Christian Picquet mais aussi le sénateur socialiste de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon, rassemblés hier soir à Paris, dans le gymnase Japy du XIe arrondissement pour dire non au traité constitutionnel européen, le sondage du CSA (1) publié dans le Parisien d'aujourd'hui ne pouvait pas mieux tomber. Il a d'ailleurs été accueilli par les quelque 2 000 participants à la réunion par un tonnerre d'applaudissements. Selon cette enquête d'opinion, le non l'emporterait en France avec 51 % des voix contre 49 % au oui. Si 53 % des personnes disent vouloir s'abstenir, voter blanc ou nul, le recul du vote oui parmi les électeurs ou les sympathisants de gauche laisse penser que le contexte de mécontentement social à l'égard du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin pèse de plus en plus lourd sur l'issue de la consultation du 29 mai. «Aucun résultat n'est jamais acquis d'avance, ni dans un sens ni dans l'autre. A nous de convaincre que ce qui est en cause, c'est l'avenir de l'Europe», a aussitôt réagi François Hollande, premier secrétaire du PS.

«Echappatoires». Au gymnase Japy, Marie-George Buffet s'est au contraire réjouie. «Le non est aussi porté par la colère et le refus de la politique de Raffarin. On nous explique que cela n'a rien à voir. Personne n'est dupe des objectifs communs au gouvernement français et à la construction européenne», a déclaré la secrétaire nationale du PCF. «On nous explique que ce référendum est un ovni, qu'il n'a rien à voir avec la politique intérieure, qu'il s'agit de donner un accord technique. Ce sont de pitoyables échappatoires qui ne grandissent pas la démocratie. Et malgré cet arsenal d'écrans de fumée, le non monte», s'est-elle réjouie. «Le meilleur document contre la Constitution européenne, c'est le texte de la Constitution européenne lui-même», a renchéri Jean-Luc Mélenchon, entré en campagne depuis plusieurs semaines malgré le vote oui des militants socialistes le 1er décembre. «C'est l'effet "Dracula". A la lumière de la lecture et de la discussion, il se rabougrit instantanément en un petit tas de cendres ultralibérales», a-t-il ajouté. «Je ne m'exprime pas au nom du Parti socialiste. Hélas», a-t-il tenu à préciser à la tribune. Mais «le non socialiste existe ! Le non rassemble la gauche. Il la rassemble dans sa diversité. Le oui ne le peut pas». La vice-présidente écologiste du conseil régional d'Ile-de-France Francine Bavay a bravé elle aussi l'interdit prononcé dimanche par le conseil national des Verts : «Je me présente à ce meeting comme élue régionale et non pas comme militante des Verts (...). Je préfère perdre mon mandat plutôt que mon honneur. La Constitution européenne constitutionnalise avant tout le marché.»

«C'est bien qu'il y ait des dirigeants qui se mouillent», avait confié dans l'après-midi Alain Krivine, le leader de la LCR, qui participait hier soir à un autre meeting commun du non de gauche à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), avec notamment le député socialiste du Nord, Marc Dolez. Alain Krivine tempère néanmoins l'élan unitaire du non de gauche : «Marie-George Buffet essaye pour le moment de faire plaisir à tout le monde. C'est pour cela qu'elle n'a participé, pour le moment, à aucun meeting organisé par l'appel des 200 [lancé à l'initiative de la Fondation Copernic, ndlr], pour ne pas froisser les amis de Robert Hue qui ne veulent pas couper les ponts avec le PS, ni les staliniens du parti qui ne veulent pas entendre parler d'un rapprochement avec l'extrême gauche».

«Martyrs». Ces tréteaux communs vont-ils valoir à Mélenchon de se faire sanctionner par la direction du PS ? Son cas pourrait être examiné mardi lors du prochain bureau national du PS. Pour la direction socialiste, ne pas participer à des meetings communs «est le minimum de respect à avoir à l'égard des militants». Mais Hollande a perçu le danger de voir des procédures disciplinaires transformer ces partisans du non en «martyrs». Hier, l'entourage du premier secrétaire faisait remarquer qu'Henri Emmanuelli, qui «n'exclut pas dans l'avenir des réunions communes avec des partis de l'ex-gauche plurielle», selon l'AFP, avait de lui-même suspendu sa participation au bureau national. «On va suggérer à Jean-Luc Mélenchon de faire pareil.»

«Si je suis suspendu, les électeurs me décrocheront», a ironisé, hier soir, le leader du Nouveau Monde en arrivant au gymnase Japy. Il a ajouté qu'il ne croyait pas que «le PS se ridiculiserait en réglant un problème politique avec des sanctions». Il a revendiqué fermement sa présence : «Je suis chez moi. La photo sera moins extravagante que d'autres», a-t-il rigolé en référence à la une du dernier numéro de Paris-Match où François Hollande s'affiche aux côtés de Nicolas Sarkozy.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=283404

[artza]

Enfin une bonne nouvelle. J'ignorais que le gymnase Japy avait récemment doublé de superficie et pouvait désormais accueillir 2 000 auditeurs.

Une remarque en passant ce n'était pas un meeting unitaire mais une réunion publique du PCF qui a contitué l'essentiel du public qui eut droit à quelques vedettes américaines, pardon étatsuniennes!
Melenchon s'est taillé le succès médiatique coiffant sur le poteau M.G Buffet ce qui le met en bonne position pour se valoriser auprès de Fabius.
Quand aux amis de la LCR ils sont engloutis par ce séîsme politico-politicien.

[Valiere]

Enfin une bonne nouvelle. J'ignorais que le gymnase Japy avait récemment doublé de superficie et pouvait désormais accueillir 2 000 auditeurs.

C'est l'aritmétique de classe, ce n'est pas la première fois que le gymnase est rempli au ras bord!

[lenzo]

Sûr qu’avec des anciens acharnés du vote oui au traité de Maastricht (Mélenchon et co) et les obstinés du vote non au même traité on peut arriver à remplir un gymnase.

Surtout que la plupart des orateurs ont déjà des habitudes de travailler ensemble, par exemple dans les gouvernements qui ont appliqué les directives de Maastricht .

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Arithmétique de classe....pppffff....La connerie de classe mondiale c'est pour qui?

C'était un peu d'humour avec un clin d'oeil sur les estimations : quand il y avait 50 000 personnes en manif, les stals en annonçaient 5 fois plus et les flics plusieurs fois moins!