LONDRES (Reuters) - Le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov a déclaré mardi que son pays ne s'abstiendrait pas en cas de vote d'une nouvelle résolution qui ouvrirait la voie à une intervention militaire en Irak.
"L'abstention est une position qui ne peut être de mise. La Russie n'est pas indifférente à l'avenir de l'Irak. La Russie ne s'abstiendra pas. Elle prendra une position spécifique", a-t-il dit lors d'un entretien avec BBC World Service.
Ivanov a par ailleurs réaffirmé que la Russie ne soutiendrait aucune initiative pouvant conduire à une guerre en Irak, et a souligné à nouveau que Moscou pourrait user de son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies.
"Si la situation l'exige, la Russie utilisera bien sûr son droit de veto - comme mesure extrême - pour éviter la pire évolution de la situation", a dit Ivanov.
"La Russie ne soutiendra aucune décision pouvant conduire directement ou indirectement à une guerre avec l'Irak", a-t-il ajouté.
Ivanov a par ailleurs fait savoir que la Russie souhaitait qu'une date-limite soit fixée pour la fin de la mission en Irak des inspecteurs de l'Onu, dirigés par Hans Blix et Mohamed ElBaradeï.
"UNE GRAVE ERREUR AUX CONSEQUENCES GRAVES"
"Il faut que Blix et ElBaradeï donnent un plan d'action précis le 7 mars (...) et disent combien de temps cela prendra", a insisté Ivanov. "Tout ce que nous avons demandé à l'Irak jusqu'à présent, l'Irak l'a fait. Par conséquent, les inspecteurs doivent définir un plan d'action concret".
Blix et ElBaradeï doivent présenter le 7 mars devant le Conseil de sécurité de l'Onu un nouveau rapport sur le travail des inspecteurs.
Ivanov a souligné que l'unanimité au Conseil de sécurité était le meilleur moyen de maintenir la pression sur le président irakien Saddam Hussein.
"Seule l'unanimité permettra de résoudre avec succès le problème irakien", a-t-il déclaré. "Par le passé, l'Irak a utilisé les divergences au sein du Conseil de sécurité pour éviter les solutions".
Il a enfin jugé que si les Etats-Unis partaient en guerre sans le soutien d'une seconde résolution, cela serait "une grave erreur aux conséquences graves", mais il a refusé de dire ce que la Russie ferait le cas échéant