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Message Publié : 04 Mars 2003, 14:56
par Andreas
Combat Ouvrier, Samedi 22 février 2003, N° 876
a écrit :
HAÏTI
MASCARADE AUTOUR D'UN SALAIRE MINIMUM DÉRISOIRE
Les travailleurs des entreprises privées font les frais de la spéculation sur le dollar et de la bataille entre les patrons et le gouvernement. En effet la gourde continue sa chute sous la pression des spéculateurs, le 30 janvier pour acheter un dollar il fallait 40 gourdes et le 11 février il fallait déjà 52 gourdes.
Alors quand Aristide a triomphalement annoncé que son gouvernement allait augmenter le salaire minimum à 70 gourdes au lieu de 36, bon nombre d'ouvriers se sont gratté la tête en se disant qu'ils avaient été roulés puisque que ce qui avait été donné d'une main a été retiré de l'autre. Les 34 gourdes ajoutées au salaire ne compensent pas la hausse des prix qui s'est faite en une semaine.
Puis le 7 février ils ont assisté à une mascarade dans le parc industriel de Port au Prince (SONAPI) quand chacun de leur côté, les patrons et les lavalassiens ont voulu utiliser les ouvriers. Les patrons après avoir négocié plusieurs semaines pour appliquer un salaire encore plus ridicule ont pris des dispositions pour qu'il n'y ait pas de publicité sur l'annonce du salaire à 70 gourdes. Ils ont fermé les entreprises l'après midi laissant le choix aux ouvriers de rentrer chez eux, en leur payant la journée de travail.
De son côté Aristide ayant besoin de faire un show médiatique avec une annonce d'augmentation de salaire, a pris ses dispositions pour faire croire à un accueil chaleureux. Ainsi des « chimères » ( bandes armées d'Aristide) ont pris place dans les allées du parc industriel pour acclamer le président Aristide et le remercier.
De toutes ces agitations il n'est sorti que bénéfices pour les possédants qui gagnent avec l'augmentation du dollar (il faut aujourd'hui 52 gourdes pour 1 dollar!!) le blocage des salaires à un niveau dérisoire. Ce salaire ne représente même pas celui qui était perçu en 91 lorsque l'ouvrier touchait l'équivalant de 3 dollars américains.
La véritable augmentation de salaire ne viendra pas d'Aristide, seuls des travailleurs fortement mobilisés et décidés pourront faire rendre gorge au patronat.