Plutôt que « pacifier » et criminaliser

Message par Valiere » 10 Fév 2005, 10:12

a écrit :Plutôt que « pacifier » et criminaliser les jeunes
EDUQUER  ET PREVENIR

Les opérations de polices menées nationalement, le 6 janvier 2005, en direction de près de 2000 établissements scolaires, ne répondent pas, loin s’en faut, aux besoins des établissements scolaires, mais visent à se servir de l’école pour le contrôle social et le développement d’une société policière et répressive:

- Cette irruption en force de la police dans le quotidien des élèves, avec contrôle d’identité, fouille et suspicion systématique est contraire à la convention internationale des droits de l’enfant surtout quand elle concerne les élèves les plus jeunes. Elle conduit les élèves à demander aux personnels de prendre parti vis à vis de ces manifestations du pouvoir policier, de choisir leur camp…
- Des intervention de ce type ne résolvent en rien les difficultés dans et aux abord des établissements scolaires,  spectaculaires, médiatiques et simplistes, elles  invalident, notamment auprès de l’opinion,  toute recherche de réponses intelligentes et cohérentes sur les problèmes actuels de l’école. Elles contredisent les efforts des personnels et de leurs partenaires, elles retirent tous sens à des apprentissages fondamentaux pour la socialisation et l’éducation civique (par exemple sur  le respect des libertés  individuelles et collectives, sur l’autonomie des institutions, sur l’indépendance des pouvoirs…).
- Cette banalisation de l’intervention des forces de l’ordre marque la priorité donnée à la police par rapport aux institutions comme la justice, l’école (inspecteurs d’académie et chefs d’établissement prévenus la veille ou le jour même ; aucun échange sur l’inopportunité de telles opérations…). Après la tentative d’introduire un policier dans chaque collège, elle montre pourquoi le protocole Education Intérieur d’octobre prévoit un référents policiers par établissements. Elle aggrave la politique sécuritaire (lois Perben (I et II), projets  Sarkosy, Villepin, rapport Benisti…), qui impose le contrôle social, le fichage, la vidéosurveillance, la délation et le détournement du secret professionnel. Cette politique impose l’obligation de dénoncer les jeunes présentant des difficultés scolaires, dès leur plus jeune âge, même à la PMI, ainsi que les familles qui ne parlent pas la langue française avec leurs enfants (à quand le retour aux ancêtres les Gaulois ?). Elle organise la traque des sans papiers par l’école, au moment où le réseau Education Sans Frontière montre bien que les pressions des préfectures sur les IA, les chefs d’établissement, reviennent à transposer sur les enfants la méfiance et le choix de la clandestinité et donc à les déscolariser, ce qui est contraire au principe constitutionnel de la scolarisation de tous.

- un autre objectif de cette politique de criminalisation des jeunes scolarisés est d’aider à faire passer les mesures libérales qui mettent en cause l’égalité des citoyens, les services publics (attaques sur les maternelles , lois Fillon, Borloo, réformes de l’Etat  et de la fonction publique…) en détournant l’attention de l’opinion et des médias, en instituant le contrôle des innombrables laissés pour compte de cette politique, jeunes, pauvres,immigréEs,… En réprimant celles et ceux qui les défendent… En faisant des économies sur les budgets et les recrutements de la prévention  spécialisée au profit d’un affichage sécuritaire. Le Collectif National Unitaire contre la délation et le maillage policier de la société (site http://www.abri.org/antidelation) mobilise depuis plus d’un an les éducateurs et travailleurs sociaux, mais pas encore suffisamment les personnels de l’éducation nationale et surtout les enseignants

L’assemblée générale du collège travail, convaincue que cette affaire pose de graves problèmes de démocratie, d’équilibre des pouvoirs, de choix de société, consternée par la faiblesse des réactions syndicales, politiques, des associations, notamment de parents d’élèves, déterminée à donner suite à son refus, communiqué à toutes les institutions, de l’intervention de la police dans et aux abords de notre collège,

= propose aux assemblées générales des établissements scolaires de tous niveaux, aux sections syndicales, aux syndicats et associations de parents, aux groupes pédagogiques…  de prendre position à partir de cet appel et de fournir à leurs adhérentEs les outils pour résister à ces pratiques et pour y opposer des alternatives éducatives et de prévention.
suggère de faire connaître ces prises de positions aux élèves, aux parents, aux médias, notamment en apposant, partout où ce sera possible, cet appel -ou tout autre émanant des AG- à l’extérieur des établissements.

= propose de faire collectivement  le recensement des prises de positions et d’envisager la suite de cette campagne (avec éventuellement l’organisation d’une initiative nationale au printemps), le mercredi 9 mars à 18 h à la Bourse du Travail de Paris, 3 rue du Château d’eau (République).

        Assemblée générale du collège Travail, à Bagnolet 93. Pour tous contacts, [url=mailto:college.travail@laposte.net]college.travail@laposte.net[/url]
Valiere
 
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