450 grammes à la naissance

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vendredi 28 janvier 2005, 16h30
Les parents de Charlotte déboutés de leur demande pour sauver leur fillette

- LONDRES - Les parents de Charlotte, 15 mois, grande prématurée souffrant d'énormes handicaps, ont été déboutés vendredi par la justice britannique de leur demande visant à maintenir coûte que coûte l'enfant en vie.
La Haute cour de Londres a refusé de revenir sur sa décision, prise en octobre, de laisser libres les médecins de Portsmouth (sud de l'Angleterre) de ne pas réanimer Charlotte en cas d'éventuel arrêt respiratoire.
Elle a cependant autorisé les parents à produire de nouvelles attestations d'experts indiquant, comme ils l'affirment, que l'état de santé de Charlotte s'est amélioré.

Charlotte, atteinte de très graves malformations cardiaques et pulmonaires, a déjà été victime de trois arrêts respiratoires et les médecins estiment que la vie de ce bébé n'est qu'une "douleur continuelle".

Via leur avocat, les parents, Darren et Debbie Wyatt, 33 et 23 ans, un couple très chrétien, avaient affirmé vendredi devant le tribunal que l'état de santé de leur petite fille s'était amélioré et qu'elle réagissait désormais à la lumière et aux sons.

Mesurant 13 centimètres et pesant 450 grammes à sa naissance, avec 14 semaines d'avance, en octobre 2003, à l'hôpital Sainte Marie de Portsmouth, Charlotte est alimentée par tube 21 heures sur 24 et ventilée en quasi permanence.

"Je ne pense pas qu'un quelconque traitement supplémentaire, même s'il pourrait prolonger la vie de Charlotte, soit réellement dans son intérêt", avait affirmé le juge Mark Hedley en octobre.

Selon les médecins, la vie de ce bébé, atteint de très graves malformations cardiaques et pulmonaires et déjà victime de trois arrêts respiratoires, n'était qu'une "douleur continuelle".

Ce douloureux cas de conscience, qui aurait pu rester confiné au service de néonatologie de l'hôpital de Portsmouth, était arrivé devant la justice à la suite du refus des parents de la fillette de s'incliner devant l'équipe médicale.

C'est une "battante", avait plaidé son père, et tout doit être fait pour elle: "quand vous (...) aimez quelqu'un, vous ne pouvez plus vous en débarrasser comme vous le feriez avec un oeuf pourri en vous disant que vous aurez un autre oeuf".

Estimant qu'il serait "futile et cruel" de la réanimer une nouvelle fois, les médecins avaient mis en avant l'espérance de vie quasi nulle de la fillette.

Charlotte "est pratiquement aveugle, ne réagit pas aux sons", son cerveau ne s'est pratiquement pas développé depuis sa naissance, elle souffre de malformations rénales graves et l'espoir de la voir survivre plus de 12 mois est "proche de zéro", avait ainsi affirmé un pédiatre devant la Haute cour de Londres.

La fillette semble pourtant s'accrocher, et a dépassé son premier anniversaire. Redonnant espoir à ses parents.

[Wapi]

C'est un drame humain qui pose plein de questions difficiles cette affaire...

Le coût d'une journée de soin dans un service de pointe comme celui dans lequel est cet enfant n'a pas été précisé, bien sûr, dans cet article, et pendant le jugement ? Nous n'en savons rien.

On nous dit que les parents sont "très chrétiens". Soit.
Des parents athées se seraient-ils conduits d'une autre façon ?

Dans ma famille éloignée, un enfant de 750 g est né, de parents anglais, il y a deux ans. La femme a accouché en France.
Les parents étaient convaincus, qu'en Angleterre ils n'auraient pas déployé tous les efforts que les médecins ont fait dans cecas pour le maintenir en vie, le réanimer, l'intuber, etc.
L'enfant a maintenant un peu plus de deux ans, il est très fragile, souvent malade, souvent à l'hôpital. Son bon développement cérébral n'est pas garanti.

Mais sinon ça a l'air d'aller quand même, ses parents l'aiment, lui aussi, et l'enfant les aime sûrement aussi.

Enfin c'est pas facile tout ça...

[Wapi]

quand on songe que 90%, et meme plus de bebes de moins de 500 grammes seront definitivement des graves handicapes mentaux et respiratoires, je pense que la reponse n' est pas difficile a apporter par rapport aux droits de l'enfant.

Effectivement. L'article ne donnait pas ces précisions sur ce seuil fatidique des 500 grammes. Merci d'éclairer notre lanterne.