UDF:Le "oui" de Bayrou au traité européen contesté

Message par mael.monnier » 20 Jan 2005, 19:43

a écrit :Le "oui" de François Bayrou au traité européen contesté dans son propre parti
LE MONDE | 20.01.05 | 14h06

M. Lagarde, député UDF, votera "non".

Alors que François Bayrou s'apprête à expliquer, lors du congrès de l'UDF, du 21 au 23 janvier, pourquoi, à ses yeux, un "non" à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne n'est pas incompatible avec un "oui"" à la Constitution, Jean-Christophe Lagarde, député UDF de Seine-Saint-Denis, développe l'argumentation contraire. Il annonce, dans un entretien publié jeudi 20 janvier par Libération, qu'il votera "non" lors du référendum sur le traité pour montrer son opposition à l'arrivée d'Ankara dans l'Union.

"UNE CRISE SALUTAIRE"

"Le "non" à la Constitution est le seul moyen d'obliger le chef de l'Etat à retourner devant ses pairs afin de purger la question turque", plaide M. Lagarde. "S'il y a un "non" à formuler, c'est maintenant. Car dans quinze ans on n'aura plus de droit de le dire", insiste-t-il en faisant référence au référendum promis par le président de la République.

"S'il faut passer par une crise salutaire pour remettre l'Europe politique sur les rails, j'assume. Même s'il n'est pas simple de faire comprendre que je dis "non" à la Constitution, parce que je veux plus d'Europe", explique M. Lagarde. Le maire de Drancy confirme qu'il n'est pas le seul à douter de la position de M. Bayrou sur le référendum : "Beaucoup de gens autour de moi abordent le référendum avec un "oui" de résignation. Je lui préfère un "non" de résistance."

Lors des journées parlementaires de l'UDF, à Blois, en octobre, plusieurs députés, parmi lesquels Hervé Morin, Rudy Salles, et le député européen Jean-Louis Bourlanges, s'étaient en effet demandé, dans une réunion à huis clos, si, après s'être battus contre la Turquie en affirmant que celle-ci mettait en danger les fondements de l'Europe, un "oui" serait encore possible (Le Monde du 13 octobre).

Seul Jean-Christophe Lagarde avait osé porter publiquement la question et demander qu'elle soit tranchée lors du congrès de l'UDF. Cela lui avait valu une mise au point de M. Bayrou sur le thème de l'unité de l'UDF qui, "porteuse du projet européen", se doit d'être unie sur le sujet. "On ne peut pas revenir au traité de Nice, il faut une Constitution", avait-il martelé.

Christiane Chombeau
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 21.01.05

(Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...6-394945,0.html)

L'interview parue dans Libé :
a écrit :Jean-Christophe Lagarde, député UDF, s'engage contre la Constitution:
«Non au traité, pour plus d'Europe»

Par Thomas LEBEGUE

jeudi 20 janvier 2005 (Liberation - 06:00)

Jean-Christophe Lagarde, 37 ans, député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), ne digère pas l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE avec la Turquie. Prenant le contre-pied de François Bayrou, il est le premier responsable de l'UDF à s'engager en faveur du non à la Constitution européenne et en appelle à «une crise salutaire pour remettre l'Europe sur les rails».

Pourquoi voter non au traité, alors que Bayrou est pour le oui ?

On nous demande de nous prononcer sur les règles de vie dans la maison européenne, sur la façon dont on va placer les meubles, mais sans nous dire où s'arrêtent les murs et à combien nous allons vivre dedans. La Constitution n'est pas parfaite, mais elle est en soi acceptable. Jacques Chirac a pris une très lourde responsabilité en ouvrant les négociations avec la Turquie et, surtout, en rejetant toute possibilité d'aboutir à un «partenariat privilégié» avec elle. Le non à la Constitution est le seul moyen d'obliger le chef de l'Etat à retourner devant ses pairs afin de purger la question turque.

Car, pour vous, la Turquie n'est pas européenne...

Que tout soit bien clair : je me fiche que la Turquie soit musulmane, je ne crains aucune invasion. Mais il faut bien se poser la question des frontières de l'Europe. Si la Turquie entre dans l'UE, pourquoi pas le Maroc ? Je note d'ailleurs que Valéry Giscard d'Estaing, auteur de la Constitution européenne, est lui-même contre cet élargissement. En revanche, les Etats-Unis y sont très favorables. On se dirige vers une Europe qui n'aura plus rien de politique et qui sera une simple zone de libre-échange.

Vous assumez donc la rupture avec la position traditionnelle de l'UDF ?

On voulait se marier avec Cendrillon et on s'apprête à nous refiler une de ses soeurs ! Les membres et les électeurs de l'UDF n'ont pas vocation à se comporter comme des «cabris», aurait dit le général de Gaulle, en approuvant tout ce qui porte l'étiquette Europe. Beaucoup de gens autour de moi abordent d'ailleurs le référendum avec un oui de résignation. Je lui préfère un non de résistance.

Ferez-vous campagne pour le non ?

J'y réfléchis. Je sais que l'adhésion annoncée d'Ankara fait réfléchir beaucoup de sympathisants de l'UDF. Ils sentent bien que le référendum sur la Turquie promis par Chirac dans dix ou quinze ans est un leurre. S'il y a un non à formuler, c'est maintenant. Car, dans quinze ans, on n'aura plus le droit de le dire. Et s'il faut en passer par une crise salutaire pour remettre l'Europe politique sur les rails, j'assume. Même s'il n'est pas simple de faire comprendre que je dis non à la Constitution, parce que je veux plus d'Europe.

(Source : http://liberation.fr/page.php?Article=269391)

Avec la diversité qu'il y a parmi les tenants du vote "non", je vois pas très bien ce qui pourrait en sortir, en tout cas rien de positif pour les travailleurs. Et ce qui est sûr, c'est que tous les partis dits de gouvernement (PS, UDF, UMP) ne seront pas affaiblis par un "non" du fait de la présence de minorités en leur sein qui soutiennent le "non" et qui leur permettront de rebondir...
mael.monnier
 
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