a écrit :Proposition de la tendance Emancipation
Le 20 janvier et après
Les coups pleuvent de toute part.
Oui, la question des salaires et des pensions est importante,
particulièrement pour les bas salaires et les minima sociaux qu’il faut relever. La perte de pouvoir d’achat depuis 2000 est estimée à 5 % dans la Fonction Publique, mais ce n’est pas 5 % d’augmentation qu’il faut revendiquer si l’on veut donner la priorité aux faibles revenus. Il faut exiger des augmentations uniformes : 100 € pour tous, par exemple, cela ferait 10 % d’augmentation pour un salaire ou une pension de 1000 €, mais seulement 3 % pour un professeur agrégé en fin de carrière.
Mais il y a aussi :
- la casse des retraites réalisée par Fillon et préparée, comme pour tous les droits sociaux, par la mise en évidence de « trous » artificiels dans les comptes.
- la casse programmée de la Sécurité Sociale, par l’augmentation des consultations de médecins spécialistes et du forfait hospitalier, la baisse des remboursements pour les assurés sociaux et l’augmentation du nombre de médicaments non remboursés.
- La réforme de l’Etat, la décentralisation et la LOLF (loi organique relative aux lois de finances), qui introduisent inégalités, déréglementation, concurrence et privatisation dans les services publics, démantèlement des statuts des personnels.
- La suppression annoncée de la loi sur les 35 heures, l’allongement de la durée du travail par suppression d’un jour férié.
- L’austérité budgétaire qui entraîne dans l’Education Nationale la fermeture d’options dans les lycées, l’hypothèque sur l’avenir de certaines disciplines, la suppression de postes de titulaires, le licenciement massif de personnels précaires.
- Le projet de loi Fillon sur l’Education, qui amène une conception utilitariste et rétrograde de la culture jugée indispensable pour chaque jeune, un système d’évaluation autoritaire et réactionnaire, une montée globale de l’autoritarisme, une hiérarchisation et une division accrues, une école de la sélection précoce et un renforcement du tri social.
- La mise en place chaotique de la réforme LMD dans l’enseignement supérieur, avec ses conséquences déjà désastreuses pour les étudiants, les personnels, et l’absence de perspectives pour la recherche.
- L’atteinte constante aux libertés et aux droits, par l’encouragement à la délation, la criminalisation du mouvement social et de l’action syndicale, l’instrumentalisation de l’école au service de la chasse aux immigrés.
Ces réformes et projets ultra-libéraux sont d’autant plus dangereux qu’ils sont très cohérents entre eux et cohérents avec les projets et agissements du MEDEF, de la Commission européenne et du capitalisme mondialisé.
Et en face ?
Le front des travailleurs peine à trouver la même cohérence, pour pouvoir au moins prétendre résister à l’offensive et espérer sauvegarder les acquis des luttes passées, voire en arracher de nouveaux. Il faut dire que l’attitude des confédérations et de la FSU en 2003, refusant de construire la grève générale interprofessionnelle, en n’appelant pas à généraliser les grèves reconductibles et en poussant à la reprise dans les secteurs mobilisés, pèse encore sur l’engagement des luttes dans l’Education Nationale.
Chacun sait que des grèves de 24 heures, même réussies, clairsemées et avec des calendriers spécifiques à chaque secteur professionnel (encore ces jours ci : le 18 janvier les postiers, le 19 les cheminots, le 20 les fonctionnaires) ne sont pas de nature à faire reculer ce gouvernement au service du MEDEF si elles n’ouvrent pas sur une perspective de mobilisation dans la durée.
Il faut mettre en place un dispositif de lutte qui propose de tenir des AG départementales et régionales dès que possible pour envisager les meilleures façon de faire vivre la grève (reconductible chaque jour, ou de semaine en semaine…) ainsi que le développement des structures de coordination du mouvement, dont chacun sait depuis 1995 et 1998 (Seine-Saint-Denis, Loire-Atlantique, Gard et Hérault…) qu’elles sont indispensables, aux côtés et avec les syndicats, pour espérer gagner. En tenant compte de ces mandats les organisations syndicales pourront, dans le cadre unitaire le plus large, faire des propositions de centralisation : grève, manifestation nationale avant les vacances de février. Ce dispositif doit être proposé aux autres secteurs en visant à ce que les Assemblées Générales soient interprofessionnelles.
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Contact :
Emancipation.17@wanadoo.fr
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