Il dépend de nous de faire reculer le gouvernement

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Arlette Laguiller : "Il dépend de nous de faire reculer le gouvernement"

Emetteur de ce communiqué : Lutte Ouvrière
Date d'émission du communiqué : 18-01-2005 à 10:29


IL DÉPEND DE NOUS DE FAIRE RECULER LE GOUVERNEMENT

    Bien que ce ne soit qu'un sondage, une enquête, réalisée par le CSA à la veille des journées d'action auxquelles appellent les syndicats de la fonction publique est suffisamment nette pour être significative : 75 % des personnes interrogées se disent prêtes à manifester sur la question des salaires. Et au gouvernement qui voudrait opposer les salariés du privé et ceux du secteur public, 76 % des ouvriers, 65 % des employés répondent qu'ils soutiennent les travailleurs du secteur public.
    C'est que toutes les déclarations des Chirac sur la "fracture sociale", des Raffarin sur la "France d'en bas", des Borloo sur la "cohésion sociale" ne peuvent masquer le fait que chacun des actes du gouvernement et du patronat est une attaque contre le monde du travail.
    Chacun peut constater qu'il n'est pas nécessaire de compter sur ses doigts pour voir que notre niveau de vie continue à se dégrader, que les misérab
les augmentations de salaires qui nous ont été accordées sont bien loin de suffire à compenser la hausse des impôts locaux, la dégradation des remboursements de la Sécurité sociale, l'augmentation de la CSG et des cotisations aux mutuelles, sans compter la hausse du coût de la vie.
    En revanche, le gouvernement n'est pas avare de cadeaux pour le patronat. Chirac s'est ainsi engagé à ce que d'ici trois ans les entreprises ne paient plus de charges sociales sur les salaires du niveau du SMIC. Et, après cela, le même nous demandera de nouveaux sacrifices pour combler le nouveau "trou" de la Sécurité sociale !
    C'est pourquoi nous devons faire en sorte que les mouvements de grève programmés cette semaine dans le secteur public soient autant de succès. S'il y a parmi nous des hésitants ou d'autres qui sont démoralisés par des années de recul, il faut qu'ils sachent que baisser les bras nous coûterait plus cher que nous défendre car nos adversaires n'arrêteront leurs
attaques que si nous les arrêtons.
    On peut certes regretter que les confédérations syndicales, pour des motifs qui n'ont rien à voir avec les intérêts des salariés, aient choisi d'émietter cette mobilisation sur trois journées. Et cela avec des revendications différentes selon les uns et les autres, alors que pour l'essentiel, c'est-à-dire les salaires et le pouvoir d'achat, les suppressions de postes qui privent d'emploi des milliers de travailleurs alors qu'elles augmentent de manière insupportable la charge de travail des autres, tous les travailleurs, quelle que soit la branche dans laquelle ils travaillent, ont les mêmes problèmes et les mêmes revendications.
    Mais quoi qu'il en soit, ces journées seront ce que nous en ferons et nous devons en faire une mobilisation pour préparer la riposte qui s'impose, face à l'arrogance des hommes du grand patronat et du gouvernement.
    Nous devrons faire taire nos hésitations, s'il y en a, pour nous retrouver le
plus nombreux possible à manifester lors de ces journées, pour montrer qu'à nous tous nous sommes une force considérable, capable de faire reculer le gouvernement et que nous sommes déterminés à imposer la satisfaction de nos revendications.
    Il ne suffira pas, bien sûr, de quelques journées de manifestations pour faire reculer patronat et gouvernement. Mais se compter, mesurer nos forces, est indispensable pour aller plus loin.
    Maintenant, c'est l'occasion de le faire !

Arlette Laguiller
Le 17 janvier 2005

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