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Message Publié : 15 Déc 2004, 16:00
par titi
(Voila.fr a écrit :Adhésion de la Turquie: le PS fait profil bas
PARIS (AFP), le 14-12-2004

Le Parti socialiste a fait taire son appui de principe à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne à l'approche du sommet de Bruxelles, demandant comme Jacques Chirac que l'adhésion ne soit pas l'aboutissement obligé des pourparlers.

Ce discret changement de ligne s'explique à la fois par ses divisions sur cette question et par les fortes réticences de l'opinion française, à en croire des sondages, à l'adhésion de la Turquie au club des 25.

Ces divisions ne recoupent pas, loin s'en faut, le clivage sur la Constitution européenne entre partisans du oui et du non.

Parmi les adversaires de l'entrée de la Turquie dans l'UE figurent ainsi, outre le numéro deux du parti Laurent Fabius, l'ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter, et Bernard Poignant, chef de la délégation des socialistes français au Parlement européen.

Leur principal argument commun consiste à affirmer que l'entrée de la Turquie dans l'Union déboucherait sur "la dilution" du projet européen. Ce serait, "pour une Europe puissance que j'appelle de mes voeux, une décision aberrante", a dit M. Badinter.

Mardi, M. Fabius a répété qu'un oui à l'adhésion signifierait "à terme un affaiblissement de l'Europe et de la France".

Chef de file du courant minoritaire Nouveau Monde, le député des Landes Henri Emmanuelli défend également ce point de vue.

Dans l'entourage de M. Hollande, on reconnaît que "ces arguments sont pertinents du point de vue de l'Europe". "C'est une question que les Européens doivent se poser à eux-mêmes", a-t-on ajouté.

Devant ces réserves, le Bureau national était parvenu le 12 octobre à un laborieux compromis, adopté à l'unanimité. L'affirmation selon laquelle le PS "est favorable au principe de l'entrée de la Turquie dans l'UE" n'est pas mentionnée dans ce texte, alors qu'elle figurait encore en juin dans des documents du parti.

Le BN avait posé trois "préalables" à une éventuelle adhésion turque : le renforcement de l'Europe politique, l'augmentation du budget européen pour pouvoir financer cet élargissement, enfin "des dispositifs clairs pour favoriser l'harmonisation fiscale et sociale".

Parmi d'autres objections, le PS soulève l'absence de reconnaissance du génocide arménien par Ankara et l'occupation de la partie nord de Chypre, pays devenu membre de l'UE, par des troupes turques depuis 1974.

Aujourd'hui, les socialistes se refusent même à dire que la Turquie devra entrer dans l'Union européenne si, au terme des négociations, elle remplit et applique tous les critères (dits de Copenhague) et intègre dans sa législation les réglementations de Bruxelles.

Cela n'est qu'"une hypothèse, il n'y a pas d'automaticité", selon l'entourage du premier secrétaire François Hollande, en soulignant que la Turquie "est un cas particulier, de par sa population (70 millions d'habitants), son retard à rattraper sur le plan économique".

Les négociations avec Ankara ne doivent "présager en aucune manière de la forme de participation de la Turquie à L'Europe", a souligné lundi le porte-parole du PS Julien Dray.

Une position proche de celle désormais défendue par le président Jacques Chirac. Ce n'est "pas un problème", juge le secrétaire national Bruno Le Roux, proche de François Hollande, en rappelant que le PS, comme le chef de l'Etat, était hostile à l'intervention américaine en Irak l'hiver dernier.


La gauche du parti socialiste, ce ne sont pas que des carriéristes, ce sont aussi de vrais cons racistes auquel on peut mettre son poing dans la gueule. On en parle souvent le soir à la maison.

Message Publié : 15 Déc 2004, 17:59
par branruz
encore du délire gauchiste
demander la reconnaissance d'un génocide serait du racisme???!!!
vouloir protéger le minimun de protection sociale qui existe encore dans une europe libérale serait de la connerie et du carrièrisme
allez donc le dire à de vrais ouvriers qui risquent le chomage si les délocalisations en Turquie seront facilitées

Message Publié : 15 Déc 2004, 18:42
par com_71
La Turquie fait partie depuis longtemps de la Communauté Economique Européenne, le problème ne se pose que pour la circulation des hommes, et pour les démagogues xénophobes !

Message Publié : 15 Déc 2004, 19:09
par branruz
encore une anerie, la Turquie ne fait pas partie de la CEE (qui n'existe plus et a été remplacée par l'UE) mais elle a juste un accord de libre-échange sur les marchandises industrielles, rien sur l'agriculture, les services et les capitaux.
les délocalisations existent déjà mais elles seront aggravées par la libre circulation des capitaux et des services
le prolétariat turc servira d'"armée industrielle de réserve" à la bourgeoisie européenne pour justifier sa politique de regression sociale

Message Publié : 15 Déc 2004, 19:16
par com_71
dont acte. Mais CEE ou Union douanière, sur le fond pas de différence.
Dans LO cette semaine :
a écrit :L'adhésion de la Turquie - À bas les frontières entre les peuples !

Le 17 décembre, le Conseil européen devait décider si oui ou non des négociations en vue de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne pourraient s'ouvrir. Il ne s'agit que de la possibilité de commencer à discuter, l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne n'étant pas envisagée, dans le meilleur des cas, avant une dizaine d'années! Mais, depuis des semaines déjà, se déchaînent les réactions hostiles, de l'extrême droite à une partie du PS.

Un certain nombre de politiciens, de De Villiers en passant par Bayrou jusqu'à Badinter, ancien ministre de la Justice socialiste, se relaient pour avancer des arguments hypocrites et démagogiques. Certains opposent le fait que la Turquie ne serait pas européenne, mais ne sont par ailleurs en rien choqués par le fait que la Guyane française, située sur le continent américain, ou la Réunion au coeur de l'océan Indien, fassent partie de l'Union européenne. D'autres avancent le "fossé religieux" qui existerait entre l'Europe "chrétienne" et ce pays à majorité musulmane. D'autres encore opposent le non-respect des droits de l'Homme, et en particulier la non-reconnaissance du génocide arménien de 1915. Est agité également le spectre de l'afflux possible de la main-d'oeuvre turque.

Cet assaut d'objections vise évidemment à plaire à un électorat réactionnaire, voire xénophobe et raciste, et à faire croire aux travailleurs français que l'entrée de la Turquie, avec ses 70 millions d'habitants qui ne disposent que d'un revenu égal à 25% de celui de l'Union européenne, représenterait un danger pour eux.

En fait, une union douanière unit déjà la Turquie avec l'Union européenne depuis le 1er janvier 1996, ce qui signifie que les taxes douanières limitant l'entrée des marchandises européennes sur le territoire turc, et réciproquemment, ont été abolies. Et cela est très favorable aux capitalistes européens, et aux capitalistes français en particulier. En 2004, d'après le Figaro entreprises du 13 décembre, les Turcs ont acheté 700000 voitures, contre 500000 l'année dernière. AXA qui réalise une grande part de son activité avec l'assurance automobile, table sur une progression record de 35 à 40% en 2004. "Notre chiffre d'affaires devrait dépasser 400millions d'euros, contre 320 millions l'année dernière", illustre Jean-Raymond Abat, directeur général de la région Méditerranée chez le numéro un mondial de l'assurance. BNP Paribas vient d'acquérir 50% de la dixième banque privée, Turk Economi Bankasi (TEB). Globalement, le commerce extérieur turc est largement déficitaire vis-à-vis de l'Union européenne, qui exporte donc beaucoup plus de marchandises en Turquie que celle-ci n'exporte vers l'Union.

Depuis neuf ans, avec la libre circulation des capitaux et des marchandises entre les 15, puis les 25 pays de l'Union et la Turquie, les capitalistes européens ont obtenu ce qu'ils voulaient. Les bourgeois turcs ont estimé aussi qu'ils y trouvaient leur compte, mais pas de manière équitable. En voulant devenir membres à part entière de l'Union européenne, les dirigeants turcs aimeraient bien obtenir des contreparties politiques et, entre autres, avoir leur mot à dire dans les organismes européens de décision, le Parlement européen et la Commission européenne. Et c'est cela que les capitalistes européens ne sont pas pressés de concéder, réticents du fait du poids politique que pourrait alors avoir la Turquie. Les règles en vigueur jusqu'à présent dans l'Union européenne impliqueraient de reconnaître à ce pays de 70 millions d'habitants (et qui en aura plus de 90 millions dans vingt ans) plus de députés au Parlement européen que la France, l'Italie ou la Grande-Bretagne. Les pays riches de l'Europe des 15, dont la France, l'Angleterre, l'Allemagne ou l'Italie, voudraient bien changer ces règles, ou bien en retarder l'application, comme ils l'ont fait pour restreindre les droits des ressortissants des dix pays nouvellement intégrés de s'installer et de travailler n'importe où dans l'Union européenne. Les tractations promettent d'être longues et difficiles.

Voilà quelles réticences réelles et moins avouables se cachent derrière les reproches faits au régime turc par les dirigeants européens. Il n'est pas dans l'intérêt des travailleurs en France, en Allemagne, en Italie ou ailleurs, de reprendre cela à leur compte, et encore moins de se laisser influencer par le fatras d'arguments réactionnaires agités par les politiciens. Ils ne peuvent que se prononcer pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Les frontières ne protègent pas les travailleurs, bien au contraire. Bien sûr, l'intégration éventuelle de la Turquie se fera dans le contexte de l'Europe capitaliste, et dans les conditions imposées par les trusts les plus puissants du continent. Mais les travailleurs de l'actuelle Union européenne, et ceux de la Turquie avec eux, n'ont rien à y perdre. Ils ont même plutôt à y gagner; en se trouvant regroupés dans la même entité, ce sont quelques obstacles entre eux qui tomberont. De l'extrémité orientale de la Turquie à l'Irlande et au Portugal, ce sont des dizaines de millions de travailleurs qui pourront comparer leurs salaires, leurs conditions de travail, tisser des liens et, espérons-le, au travers de leurs luttes, prendre de plus en plus conscience de leurs intérêts communs, du fait qu'ils font partie de la même classe sociale. Et tout ce qui abaisse les barrières élevées entre les peuples est positif. L'avenir est à la disparition des frontières, non seulement à l'intérieur d'une Europe aux contours arbitrairement et stupidement limités, mais à l'échelle internationale.

Message Publié : 15 Déc 2004, 19:32
par Barikad
(wolf @ mercredi 15 décembre 2004 à 18:08 a écrit : Qu'est-ce que tu racontes?
Tu crois que l'UE protège contre les délocalisations vers des pays qui n'en sont pas membres? L'exemple du textile devrait t'indiquer l'exact contraire !

Et pourquoi braquer les feux sur la Turquie et pas les pays baltes ou la Roumanie rongés par la misère ?

Tu crois que ce serait la Turquie qui menacerait, pour te citer, le minimum de protection sociale qui existe encore? Sérieux? Je croyais que c'étaient les groupes d'assurance privés.

Quant à exiger de la Turquie qu'elle reconnaisse le génocide arménien, franchement c'est de la démagogie. Quand la France aura reconnu sa responsabilité - celle de Mitterrand au premier chef - dans le génocide rwandais, il sera temps de demander des comptes aux autres nations.

Et puis... si les turcs seraient mal avisés d'entrer dans l'union européenne, qui va les coloniser financièrement , ce n'est pas à des français d'en décider.


Rien à rajouter.

J'en profites pour mettre une tribune parue dans Rouge de la semaine derniere sur le sujet: http://www.lcr-rouge.org/imprimer_article....?id_article=732

("Rouge" a écrit :Europe-Turquie
Oui aux travailleurs turcs


Le 14 octobre, « Rouge » publiait un article de Patrick Tamerlan sur la question de l’intégration de la Turquie à l’Union européenne. Galia Trépère et Yvan Lemaitre donnent leur point de vue sur cette question.


En octobre, Chirac et Schröder se sont prononcés pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Le 17 décembre, le Conseil de l’Europe doit décider de l’ouverture des négociations. La procédure s’annonce longue, dix ou quinze ans... Ce débat est l’occasion d’un déballage de préjugés réactionnaires et racistes auquel le mouvement ouvrier oppose une démarche internationaliste. « La Turquie n’est pas en Europe », déclarait, péremptoire, Fabius lors du débat à l’Assemblée, bien convaincu d’avoir trouvé une solide conviction dans le fonds de commerce des préjugés. Contrevérités et fausses évidences se bousculent dans ce débat où les partis avancent leurs arguments en fonction des préjugés qu’ils entendent flatter à des fins électorales.

Concert d’hypocrisies


Ce débat a au moins le mérite de révéler l’étroitesse intellectuelle du petit monde politique hexagonal. Raffarin s’inquiète du « fleuve de l’islam rejoignant le lit de la laïcité », oubliant au passage que la Turquie a une Constitution bien plus « laïque » que bien des États parmi les 25. Giscard, dans Le Figaro, voit un « risque d’envenimer le choc des civilisations » et craint que la Turquie ne vienne perturber la naissance d’un « patriotisme européen » ! Et, bien évidemment, ce patriotisme qui se veut moderne se drape dans les plis du drapeau du Vatican, de la chrétienté que la Constitution était à deux doigts de reconnaître comme fondement. C’est au nom de « quinze siècles de christianisme » que Bayrou s’indigne de l’entrée de la Turquie, qui « rendrait l’Europe frontalière de la Syrie, de l’Irak et de l’Iran ». Et Le Pen de surenchérir, la Turquie est « un pays d’Asie... en voie de réislamisation » ! La droite craint que la confusion entre la Constitution et la question de l’entrée de la Turquie ne détourne une partie de son électorat du « oui », tandis que Fabius espérait que cette confusion lui profiterait au sein du PS, ce dont s’inquiétait Hollande... Quant à Emmanuelli, pour qui « l’entrée de la Turquie dans l’UE est une aberration », il craint, lui, que « le PS ne soit plus attentif à l’opinion de son électorat ». Sans commentaire... Ce petit monde réactionnaire croit pouvoir tirer argument de la géographique. L’histoire et les guerres ont mis la Turquie aux marches de l’Europe, mais dame Nature et la tectonique des plaques n’ont pas tranché le débat des frontières entre l’Asie et l’Europe. L’histoire ne s’est pas arrêtée en 1683 sous les murs de Vienne, où furent repoussées les armées de l’Empire ottoman... Ces esprits éclairés n’ont aucune gêne à rejeter la Turquie hors de cette étrange Europe dans laquelle ils intègrent les Antilles ou la Réunion, après y avoir intégré les pays du Maghreb... Ils ignorent avec un mépris non dissimulé que depuis le siège de Vienne le capitalisme a ouvert les portes de l’Europe à plusieurs millions de travailleurs turcs. Faut-il rappeler que plus de 2,5 mil-lions de Turcs vivent en Allemagne et que 600 000 Allemands sont d’origine turque ? En France, ils sont 400 000. L’argument des « critères occidentaux » de démocratie permet à nos démocrates ex-amis de Gbagbo de se donner une allure progressiste, sauf que cet argument apparaît vite comme une mauvaise raison. Certes, le régime turc est pour le moins réactionnaire, dominé par les militaires et sous l’influence des intégristes, mais qui peut croire que la démocratie pourrait s’épanouir enfermée dans le carcan des frontières ? Faut-il rappeler à tous ces amis de l’histoire et de la géographie que la démocratie moderne est née sur les côtes de la Turquie, dans les cités grecques de l’ancienne Ionie.

Les arguments

« L’Amérique croit qu’en tant que puissance européenne, la place de la Turquie est dans l’Union européenne », déclarait Bush, il y a peu, à Istanbul. Vue des États-Unis, la question des frontières de l’Europe semble, même à un esprit aussi rétrograde, une question moyenâgeuse... Peu soucieux des petits privilèges nationaux et des illusions culturelles que défend le microcosme politique français, Bush a tout à gagner à ce que la Turquie vienne faire contrepoids, avec ses 70 millions d’habitants, au couple franco-allemand et à la détacher des États arabes. Et surtout, les affaires sont les affaires. Il y a déjà belle lurette que la Turquie est intégrée dans les échanges européens. Son intégration dans l’union douanière européenne est un fait depuis le 1er janvier 1996. Depuis neuf ans, il n’y a quasiment plus de barrières à la libre circulation des capitaux et des marchandises entre la Turquie et l’Europe. 53 % des exportations turques se font vers l’Europe et 55 % de ses importations en viennent. Et il y a belle lurette que Renault, Axa, Bouygues, France Télécom et bien d’autres travaillent avec les militaires turcs pour faire prospérer leurs affaires. Leur « oui » à l’entrée de la Turquie ne s’embarrasse pas de scrupules démocratiques, leurs capitaux et leurs marchandises jouissent déjà de toutes les libertés. Cette liberté d’exploiter les travailleurs dans les chantiers et les usines de Turquie, d’Allemagne ou de France est bien la nature même du capitalisme, elle essaie de se donner une image progressiste en invoquant la démocratie. Les classes populaires de Turquie auraient bien tort de se plier à la contrainte du libéralisme sans demander une contrepartie minime, un peu plus de liberté et de démocratie pour elles-mêmes. Ce serait à elles d’en décider, mais quoi qu’il en soit, les révolutionnaires, le mouvement ouvrier leur disent par avance : « Oui, vous êtes les bienvenues, nous sommes avec vous, ensemble écrivons une nouvelle page de l’histoire, dessinons une nouvelle carte de géographie humaine ; pas la géographie des guerres et des frontières, la géographie de la coopération et de la fraternité des peuples. » Nous nous plaçons du point de vue des intérêts du mouvement ouvrier, de la lutte de classes. Il s’agit de savoir ce qui met les travailleurs en meilleure position pour défendre leurs conditions d’existence, conquérir des droits démocratiques, gagner des points d’appui dans leur combat d’émancipation sociale. Les travailleurs de Turquie n’ont aucun intérêt au maintien de leur pays hors de l’UE. Le prix que leur bourgeoisie leur fait payer pour qu’elle puisse participer à la concurrence sur le marché européen, ils le payent déjà. L’ouverture des frontières, l’intégration de leur pays dans le champ politique européen, ne changera pas leur vie, mais elle ne peut qu’atténuer la pression qui tire leurs salaires vers le bas. Elle peut contribuer à ce que la libre circulation des capitaux et des marchandises s’accompagne d’un peu de liberté pour les hommes et les idées... Elle peut être aussi un point d’appui pour les travailleurs immigrés ici, pour conquérir plus de respect, de dignité, de droits. Dire « oui » à l’intégration de la Turquie à l’UE, c’est s’affirmer contre les préjugés et les privilèges nationaux, c’est dire « oui » à l’unité des exploités par-delà les frontières. C’est dire « oui » à la démocratie d’un point de vue révolutionnaire, « oui » au droit des travailleurs et des peuples de décider de leur destin, « oui » aux droits des femmes, au respect des minorités, au droit à l’autonomie du peuple kurde.

Galia Trépère, Yvan Lemaitre

2004-12-09 15:07:07

Message Publié : 16 Déc 2004, 08:30
par Barikad
Dans le Figaro:
("Figaro" a écrit :LO et la LCR sont sur une ligne similaire
Le oui sans conditions des trotskistes


R. G.
[15 décembre 2004]

Lutte ouvrière appose un oui sans condition à l'adhésion de la Turquie. «S'il fallait poser des conditions, par exemple sur la politique du gouvernement turc, alors il faudrait aussi en poser dans de nombreux pays. A commencer par la France», explique une militante de LO. Pour elle, «l'histoire de l'Europe ne se limite pas aux frontières actuelles».


Membre de la direction de LO, Michel Rodinson dénonce de son côté «l'hypocrisie des capitalistes européens qui sont pour la libre circulation des marchandises, mais pas des personnes». «En réalité, explique-t-il, l'union douanière existe déjà avec la Turquie. Pour les patrons, les avantages du marché sont là, mais ils ne veulent pas reconnaître aux travailleurs turcs les mêmes droits qu'ailleurs.»


Fidèle à elle-même, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), au nom du droit à «l'autodétermination des peuples», estime ne pas avoir à prendre position.


Alain Krivine considère que «toute opposition à l'entrée de la Turquie est une diversion dans la mesure ou, si effectivement les droits de l'homme sont bafoués en Turquie, ceux de la femme le sont aussi dans de nombreux pays européens déjà membres de l'Union». Et de citer, pêle-mêle, l'Irlande, le Portugal, ou encore la Pologne, «où l'avortement est interdit».


Sur le fond, le leader de la LCR se dit contre «la construction de l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui». Et dénonce, concernant la question de l'adhésion turque, l'utilisation de considérations «racistes» pour faire peur aux gens.

http://www.lefigaro.fr/politique/20041215.FIG0255.html