par Front Unique » 19 Jan 2009, 01:27
Informations ouvrières n° 29 du 15 au 21 janvier 2009
L'ÉDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN
Le rejet
Hauts fonctionnaires, directeurs d'hôpital, magistrats…A tous les niveaux s'exprime désormais le rejet de la politique du gouvernement. Dans ce contexte, nul doute que le 29 janvier, à l'appel des confédérations syndicales, les travailleurs et la jeunesse exprimeront leur exigence d'action unie pour la satisfaction des revendications vitales et urgentes. Précisément, quelles sont-elles ?
Rencontrant Angela Merkel, Sarkozy a annoncé de « nouvelles aides aux entreprises ».
Depuis octobre — chiffre confirmé cette semaine par le «ministre de la relance » (sic)—, 428 milliards d'euros ont été mis à disposition des capitalistes et des spéculateurs.
80 % de ces milliards sont réservés aux banques. Celles-ci les ont-elles, comme annoncé, utilisés pour… « aider les entreprises »…qui, à leur tour, allaient «maintenir les emplois » ? Foutaises ! Les banques songent « davantage à se préserver qu'à répondre favorablement aux demandes des entreprises », écrit un spécialiste (1).
C'est un fait : en 2008, en pleine période de crise, BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale ont, ensemble, réalisé un bénéfice de près de 9 milliards d'euros (2) ! Quant aux entreprises de l'automobile, elles bénéficient d'une « aide sous forme de prêt direct » dès lors qu'elles ont prouvé avoir « fait un gros travail d'adaptation ». Et Les Echos de citer Renault : « Fermetures temporaires d'usines pour dégonfler ses stocks de véhicules, plan de 6 000 départs, sans compter les 1 800 postes de prestataires des établissements d'ingénierie.»
Quant à Peugeot : « L'arrêt de l'usine de nuit de PSA Sochaux entraînera le renvoi de près de 800 intérimaires d'ici à la fin du premier semestre », tandis que 1 300 salariés de l'équipe de nuit « perdront une partie de leur rémunération, car ils retourneront en équipe de jour » (3).
Les « aides » de l'Etat ne sont que des armes de destruction des emplois. Pendant ce temps, pour alimenter ces centaines de milliards offerts aux spéculateurs, le
gouvernement sabre par dizaines de milliers les emplois dans les hôpitaux et les écoles, qui, à en croire Sarkozy, n'ont pas de problèmes de moyens !
Quant au « contre-plan » de relance du Parti socialiste, il propose lui aussi de distribuer des milliards aux banquiers et capitalistes. Sur les licenciements… le PS préconise des « moyens suffisants » pour les « plans sociaux » ! Il est vrai que, selon ses auteurs, ce plan correspond à ce que « le Fonds monétaire international comme la Commission européenne recommandent » (4).
Mais dans les entreprises frappées par les plans, les travailleurs et les organisations unis exigent : aucune suppression, maintien de tous les emplois, de tous les sites. Dans les écoles et les hôpitaux, ils disent : rendez-nous les postes supprimés, retrait des contre-réformes Darcos, Bachelot, etc.
428 milliards ? C'est 2 millions de chômeurs payés 1 500 euros par mois, cotisations et charges comprises…pendant sept ans !
428 milliards, c'est plus qu'il n'en faut pour interdire les licenciements, maintenir tous les emplois, nationaliser ce qui doit l'être, bref : pour sauver les travailleurs, pas les spéculateurs !
Travailleurs, militants de toutes tendances, groupons-nous pour la marche unie sur Paris ! Et pour commencer, retrouvons nous, le 8 février, au rassemblement de combat pour l'unité, rassemblement ouvrier et internationaliste, à Montreuil.
(1) L'éditorialiste du quotidien capitaliste Les Echos (9 janvier).
(2) Les Echos (8 janvier).
(3) AFP, 9 janvier.
(4) LeMonde,