Sabotages à la SNCF : huit arrestations

[Vérié]

Les flics se moussent et malheureusement quelques imprudents risquent de payer un peu cher leur vantardise littéraire.

Tu es vraiment très dur avec les accusés ! Ils ne se sont vantés de rien du tout. Ils étaient seulement en possession de ce fameux livre. A la rédaction duquel Julien Coupat aurait participé... Sur de tels indices, je te rappelle qu'on pourrait accuser beaucoup de gens, parmi lesquels toi et moi sans doute !

A en croire, un journaliste de Libération (article ci-dessous), c'est un conseiller de Alliot-Marie, Alain Bauer, qui aurait découvert l'existence du fameux livre... sur Internet et décidé de l'utiliser pour monter une intox contre les anars-autonomes-ultra-gauches.

MAM serait elle-même un peu obsédée par l'ultra-gauche et les gauchistes depuis... les élections de 2007. Et, au cours d'une réunion de patrons inquiets, un représentant des services anti-terroristes aurait déclaré que "1917 a commencé comme ça..." (sic)

En cette période de crise, on va sérieusement avoir besoin de boucs émissaires et, de l'ultra-gauche à l'extrême-gauche, il n'y a qu'un pas, avec ou sans "vantardises".

Le terrorisme d’ultragauche, idée fixe d’Alliot-Marie


La DST travaille sur ce sujet depuis son arrivée à l’Intérieur.


Dès qu’elle prend ses fonctions au printemps 2007, Michèle Alliot-Marie redoute un ennemi qui n’existe pas encore : un terrorisme venu de l’ultragauche. Ses services se sont appliqués à lui donner une réalité a posteriori, à travers l’affaire Julien Coupat. Un membre important de son cabinet confirme que «la ministre de l’Intérieur a très tôt fait l’analyse suivante : la quasi-disparition du parti communiste, les états d’âmes du parti socialiste et les faiblesses de la LCR ont ouvert un espace de contestation qui n’est plus encadré par un parti démocratique. Dans ce contexte, des mouvements peuvent développer des contestations allant bien au-delà de la rhétorique. Aussi, a-t-elle demandé à la DST de travailler sur ce nouveau phénomène.» Tout est dit. La Direction de la surveillance du territoire ne peut surveiller ces contestataires que dans le cadre étroit de ses compétences : la lutte contre les atteintes à la sécurité nationale ou la lutte contre le terrorisme. Avec pour conséquence, sur le plan judiciaire, l’ouverture de dossiers devant la quatorzième section du tribunal de grande instance de Paris (celle-là même chargée des militants de Tarnac), seule habilitée à traiter du terrorisme et des atteintes à la sûreté de l’État.


Opuscule. À cette période, tandis que MAM lance son idée, l’appareil policier n’a pas encore lu L’insurrection qui vient, le brûlot sorti le 22 mars 2007 et dont l’écriture est attribuée à Julien Coupat. Mais le criminologue Alain Bauer, d’ordinaire écouté par Sarkozy, découvre cet opuscule présentant selon lui «des similitudes avec les premiers discours des Brigades rouges». En juillet 2007, il rencontre Frédéric Péchenard, le patron de la Direction générale de la police nationale, et lui remet «un exemplaire du livre accompagné d’un bref mémo pour l’encourager à s’intéresser au sujet», précise-t-il. Le chef de la police se montre vite convaincu et commande une première étude à ses services. Dans le courant du mois de décembre 2007, son équipe lui rend une note de synthèse sur «les réseaux d’extrême gauche en France et en Europe», confirmant le bien-fondé de la théorie ministérielle. Un mois plus tard, aux États-Unis, des agents de l’immigration contrôlent Julien Coupat et sa compagne à la frontière canadienne pour un défaut de papiers. Dans la voiture, les fonctionnaires trouvent de la documentation relative à des centres de recrutement de l’armée à New York, cibles récurrentes des mouvements anti-guerre en Irak, de la ligue anarchiste de New York ou des partis pacifistes. «Quand M. Coupat a été signalé dans des manifestations aux États-Unis contre des centres de recrutement de l’armée, cette information, transmise par le FBI, a été immédiatement prise en compte par la DST qui commençait à s’intéresser à ce type de mouvements», se souvient le haut responsable du cabinet de Michelle Alliot-Marie.


Ex-nihilo. Suite logique : le 16 avril 2008, à Paris, on confie une enquête préliminaire au service de lutte antiterroriste. Côté américain, on suspecte des anarchistes d’avoir déposé un explosif de faible puissance, le 6 mars, contre un bureau de recrutement de l’armée à New York ; mais le FBI ne paraît pas prendre au sérieux la responsabilité de Julien Coupat dans cet épisode. Les services spécialisés de l’ambassade de France à Washington que nous avons contacté ont déclaré «ne jamais avoir entendu parler d’une coopération judiciaire ou d’une commission rogatoire internationale ayant visé Coupat». Qu’importe. L’incident à la frontière canadienne a conforté la volonté d’inclure Coupat dans cette nouvelle catégorie de terroristes, créée ex-nihilo.


Pour faciliter ce genre d’évolution, MAM s’est dotée de services secrets sur mesure. Le décret du 27 juin 2008 élargit les compétences de la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui a succédé notamment à la DST. En marge des missions traditionnelles de contre-espionnage ou de lutte contre le terrorisme islamiste, le texte prévoit que la DCRI «participe également à la surveillance des individus, groupes, organisations, et à l’analyse des phénomènes de société, susceptibles, par leur caractère radical, leurs inspirations ou leurs modes d’action, de porter atteinte à la sécurité nationale». Une arme à large spectre.


Guillaume Dasquié - Libération, 24 novembre 2008.

Vérié

 

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[interluttant]

Il y a aujourd'hui un bon dossier et même la Une de Libération sur le sujet. En ligne, un article de Michal Onfray. Voici ce qu'en a écrit la Fraction

Délit d'opinion
2 décembre 2008

L’arrestation médiatisée d’une vingtaine de personnes soupçonnées d’avoir saboté des caténaires de la SNCF et accusées de terrorisme a de quoi susciter l’émotion. Cinq d’entre elles ont été mises en examen alors qu’aucune preuve ne confirme les accusations de la police. Seul élément à leur actif : faire partie d’une mouvance d’extrême gauche !

La police ferait bien de rechercher l’origine des dégradations du côté de la SNCF : l’insuffisance d’entretien et le manque de personnel a déjà causé depuis la rentrée deux retards de trains pour cause de défaillance de caténaires. Alors le plus grand « saboteur » de caténaires, en France, c’est bien la SNCF !

Qu'en pensez vous ? Y a-t-il un article ou une "brève" écrite par LO sur ce sujet ?

[Vérié]

Interluttant,

Il y a un fil spécial sur le sujet. Et deux articles de Convergences mis en ligne. A ma connaissance, LO n'a toujours pas écrit une ligne sur le sujet.

[com_71]

Sabotage des caténaires : la baudruche se dégonfle

Mardi 2 décembre, trois des cinq personnes incarcérées dans l'affaire dite du « sabotage des voies SNCF » ont été remises en liberté. La chambre d'instruction a dû juger qu'il ne s'agissait pas de terroristes bien redoutables et qu'ils pouvaient attendre leur procès en liberté. Pourtant deux autres, inculpées des mêmes chefs, « direction d'une entreprise terroriste, destruction en réunion à visée terroriste, association de malfaiteurs », restent détenues. Elles font toutes partie des neuf personnes mises en examen le 15 novembre, suite à des actes de malveillance sur des caténaires de voies TGV ayant conduit au retard de plusieurs dizaines de trains.

Ces actes stupides et potentiellement dangereux avaient donné lieu à un numéro de grand guignol de la part des autorités. Les policiers avaient parlé de trois cents terroristes potentiels, issus de « l'ultra-gauche » et placés sous surveillance, de matériel retrouvé chez les accusés (dont un horaire des trains, des clés USB et du matériel d'escalade !), de renseignements donnés par le FBI, etc. Les arrestations avaient fait les gros titres des journaux. Et la mayonnaise était montée suivant, semble-t-il, ce principe que plus le terroriste incarcéré est dangereux, plus le ministre de l'Intérieur est grand. Alliot-Marie était donc venue déclarer sur toutes les chaînes combien sa résolution était grande contre un ennemi aussi redoutable.

Aujourd'hui, avec sept inculpés en liberté sur neuf, il semble que la justice contredise la police, le gouvernement et leurs délires « terroristes », laissant Alliot-Marie marrie.

La seule chose étonnante de cette affaire c'est que ce ne soit pas Sarkozy lui-même, selon son habitude, qui ait mis la main au collet des terroristes. Mais peut-être avait-il senti le coup foireux ?

Paul GALOIS

[Vérié]

Ah... Mieux vaut tard que jamais !
Mais il faut soutenir les accusés et exiger la libération des deux derniers.

[Jacquemart]

Vérié, jamais tu t'arrêtes ?
Tu as fait un pari ?
C'est pour la caméra invisible ?
Tu veux être dans le Livre des Records ?
C'est quoi le truc ?
:blink:

[Vérié]

Vérié, jamais tu t'arrêtes ?

Ca me semble tout à fait normal de s'étonner que LO laisse passer trois semaines
- deux numéros, sans compter la possibilité de sortir un communiqué - sans dire un mot de cette affaire.

D'une part, il ne s'agit pas d'un simple fait divers mineur, mais d'un fait de société très largement médiatisé, qui met en jeu beaucoup de questions importantes : libertés démocratiques, attaques contre "l'ultra-gauche" qu'on peut très vite assimiler à l'extrême-gauche (comme le montrent les questions posées immédiatement à Besancenot) ; et, même s'il s'agissait d'un "fait divers", LO a parlé assez souvent de faits divers médiatisés, à juste tittre, car même les faits divers permettent de dire un certain nombre de choses sur cette société, d'autre part, ce sont bien souvent des sujets de discussions des travailleurs.

Sans tomber dans la parano, il est difficile de ne pas relier cette affaire à quelques autres, qui mettent aussi en cause les libertés démocratiques : interpellation musclée du journaliste de LIbération, intervention des gendarmes dans une école, condamnation du DAL etc.

Enfin, la solidarité élémentaire, même si ces "autonômes/anars" ne font pas à proprement parler partie du mouvement ouvrier, voudrait que LO demande leur libération, et ait demandé au moins, au départ (quand les faits n'étaient pas encore très clairs) qu'ils bénéficient de la présomptioon d'innocence, que l'accusation de "terrorisme" soit retirée etc. D'autant qu'il est bien évident que de telles attaques, de tels montages politico-médiatico-policiers pourraient très bien frapper demain des militants syndicalistes, des sympathisants de LO etc.
__

PS Je constate une fois de plus que certains ne supportent pas la moindre critique à l'encontre de LO, même ou peut-être surtout quand la justesse de cette critique
est trop évidente...

Vérié

 

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[Tovaritch75]

Non on accepte la critique.

Mais franchement chez toi c'est systématique et surtout redondant.

Moi qui suis sur le forum depuis peu, j'en ai déjà assez, je félicite le courage et la patience des camarades qui te lisent et te répondent depuis plus longtemps.

Encore tu ne te répéterais pas, on comprendrait. Mais rien que dans ce sujet tu as passé ton temps à dire et redire la même chose.

Dès fois, je me demande si tu n'es pas un troll...

[Vérié]

Non on accepte la critique.

Alors, fais plutôt l'effort de répondre à celle-ci, de nous dire ce que tu penses de ce sujet, sur lequel j'ai fourni beaucoup d'infos. La critique de LO ne prend tout de même qu'une place infime.

Agresser les "contestataires" comme tu le fais, en me traitant d "troll :altharion: n'est pas une réponse...

Vérié

 

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[quijote]

Non on accepte la critique.

Alors, fais plutôt l'effort de répondre à celle-ci, de nous dire ce que tu penses de ce sujet, sur lequel j'ai fourni beaucoup d'infos. La critique de LO ne prend tout de même qu'une place infime.

Agresser les "contestataires" comme tu le fais, en me traitant d "troll :altharion: n'est pas une réponse...

Au fond , que reproches tu à LO ? De ne pas s ' être précipité ?

Moi , il me semble que c 'est plutôt une qualité , pas un défaut ..

Tu fais toujours des procés d 'intention...

Lassant , en effet .