par Front Unique » 21 Sep 2008, 21:38
Informations ouvrières n° 18 Semaine du 18 au 24 Septembre 2008
“Au sens de 1789“ ?
JUSQU'À dimanche, c'était la quatrième banque d'investissement des Etats-Unis. Depuis lundi, Lehman Brothers est la plus grande faillite de l'histoire de ce pays. Le correspondant des Echos à New York écrit : « Stupeur. Ebahissement (...). A quelle catastrophe faut-il s'attendre demain ? » (1). C'est tout le régime capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production qui fait banqueroute.
Pour le Parti ouvrier indépendant (POI), cela confirme la perspective historique « d'en finir avec le régime d'exploitation et d'oppression, d'abolir le patronat et le salariat, d'établir une société de justice et d'égalité fondée sur la socialisation des moyens de production et d'échanges » (2).
On peut ne pas partager cette position. Mais qui peut accepter la menace de Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires économiques, pour qui il faudra « “respecter” les règles budgétaires du pacte de stabilité malgré la crise financière qui n'est “pas terminée” » (3) ?
Tout le monde comprend ce que cela,signifie : accélérer les contre-réformes, les fermetures d'usines, les licenciements, la liquidation des services publics ! Recevant la délégation de militants ouvriers de toute l'Europe (lire p. 13),le représentant de l'Union européenne a osé déclarer qu'il était normal que soient violés les droits ouvriers consignés, dans chaque pays, dans les Codes du travail, car les traités européens leur sont supérieurs ! Peut-on accepter ?
Les dirigeants du Parti socialiste persistent dans leur soutien au traité de Lisbonne. Les dirigeants du PCF se félicitent de la présence, à la Fête de L'Humanité, des ministres Albanel, Bocquel, Karoutchi ou Larcher. Quant au forum social européen (auquel participent les amis d'Olivier Besancenot), il appelle l'Union européenne à « mener un autre type de politique économique » (4). Comme si l'Union européenne pouvait faire autre chose qu'obéir aux diktats des capitalistes et spéculateurs !
Mais le peuple travailleur n'accepte pas. La révolte gronde. Même le grand patron Pébereau écrit : « L'écart ne cesse d se creuser entre les salariés et la petite classe de privilégiés (…). Nous sommes à n'en pas douter dans une période prérévolutionnaire au sens de 1789 » (5).
Le POI l'affirme solennellement : il n'y a aucune obligation à se prosterner devant l'Union européenne et à accompagner les mesures du gouvernement Sarkozy. L'issue existe : le blocage de tous les plans de licenciements, la les secteurs clés de l'industrie et des banques, le retour au service public et à la Sécurité sociale de 1945, le retrait de toutes les contre-réformes.
Si l'Union européenne est capable de jeter dans la marmite de la spéculation des centaines de milliards pour compenser les pertes des capitalistes, alors un gouvernement souverain saura se saisir des moyens nécessaires pour satisfaire les revendications urgentes du peuple et le préserver de la marche au chaos, à la misère, à la précarité.
Pour notre part, nous estimons que l'issue passe par la rupture avec l'Union européenne. Que l'on partage ou non cette position, n'y a-t-il pas urgence à réaliser l'unité sur les revendications de sauvegarde du peuple travailleur et de la démocratie ?
Tel est le sens de la conférence d'unité que le POI vous invite, toutes et tous, à préparer. _
(1) 16 septembre 2008.
(2) Manifeste du Parti ouvrier indépendant (POI).
(3) AFP, 16 septembre 2008.Informations ouvrières n° 1