la bourgeoisie n’est plus capable de se conduire en classe politiquement progressiste, même en ce qui concerne ses principales missions historiques spécifiques que furent la constitution des États-nations, les conquêtes démocratiques, l’affirmation des « droits de l’homme », etc. Il revient au prolétariat de poursuivre le combat pour la démocratie (démocratie réelle ou sociale), et même de défendre les conquêtes progressistes et démocratiques contre la bourgeoisie elle-même. Il convient donc d’appliquer la théorie de la « révolution permanente » en l’adaptant aux circonstances contemporaines.
Aujourd’hui, la bourgeoisie impérialiste des pays européens transfère le maximum de ses pouvoirs politiques à des institutions supra-nationales non élues, qui sont les relais directs et exclusifs du capital financier (Commission européenne, Banque centrale européenne, etc.).
Partout, la bourgeoisie bafoue ainsi le principe démocratique de la souveraineté du peuple, historiquement acquise dans un cadre national, voire républicain. Il s’agit pour elle de substituer à ce principe, dont la réalisation n’a pourtant jamais été que formelle dans le cadre de l’État bourgeois, celui de la souveraineté du « marché ». La persistance de pouvoirs élus, d’une certaine dépendance des représentants vis-à-vis de la population, aussi limitée soit-elle dans le cadre d’institutions politiques bourgeoises, constitue pour la bourgeoisie un obstacle dans la mise en oeuvre de toutes ses contre-réformes, en particulier la casse des droits ouvriers, la remise en cause des services publics, les directives sociales régressives, etc.
Les traités de Maastricht et d’Amsterdam fournissent le cadre et l’instrument juridique essentiel du démantèlement des conquêtes de la classe ouvrière en Europe. Ces conquêtes ayant été arrachées dans le cadre national, voire républicain, le démantèlement de ce cadre, notamment par l’intermédiaire de la régionalisation, est un moyen fondamental pour leur liquidation, incluant aussi le démantèlement de conquêtes nationales-démocratiques progressistes elles-mêmes.
C’est pourquoi le prolétariat doit défendre, de son propre point de vue socialiste, le principe républicain, la République en tant que cadre juridique des libertés démocratiques, de l’égalité en droit, de l’école laïque, etc. : comme l’écrivait Lénine dans L’État et la révolution, « nous sommes pour la république démocratique en tant que meilleure forme d’État pour le prolétariat en régime capitaliste ».
En particulier, il est nécessaire de combattre aujourd’hui la régionalisation en tant qu’instrument politique pour casser les acquis de la classe ouvrière inscrits dans la loi : nous sommes pour « défendre, du point de vue du prolétariat et de la révolution prolétarienne, le centralisme démocratique, la république une et indivisible » (Lénine).
Bien évidemment, on ne doit défendre en aucun cas la République bourgeoise et la nation en soi, auxquelles il doit opposer au contraire la perspective des États-Unis socialistes, la République socialiste universelle des conseils et les mots d’ordre politiques révolutionnaires de transition.
Plus généralement, il ne doit jamais se borner à la simple défense des conquêtes démocratiques de la bourgeoisie progressiste du passé. Il doit montrer au contraire pourquoi seul un gouvernement des travailleurs, par les travailleurs, pour les travailleurs, pourra garantir et réaliser les conquêtes démocratiques mêmes les plus élémentaires. Il doit souligner à chaque étape de la lutte que les politiciens « de gauche » comme « de droite », parce qu’ils sont les valets du système capitaliste, ne peuvent ni ne veulent la démocratie véritable, que celle-ci a pour condition la rupture avec l’État bourgeois.
Ce n'est pas un texte du PT, mais il m' a beaucoup plu.
A lire cet article 'si vous le voulez bien,
LO, LCR et PT partent en ordre dispersé...Je trouve qu'il est très juste
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