Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 27 Fév 2008, 21:37

Informations Ouvrières N° 834 - L'éditorial du 28 février 2008

L’heure est venue

“L’heure est venue de passer à la phase de préparation active du congrès de fondation du parti ouvrier indépendant » : tel est l’appel lancé par le comité permanent réuni le dimanche 24 février.

Il y a urgence en effet…

— Vertigineuse flambée des prix : + 48 % en trois mois pour des produits alimentaires de base (lire page 3).

— Liquidation méthodique des logements HLM et mise en faillite planifiée des familles populaires contraintes de s’endetter pour se loger (lire p. 15).

— Plans de restructuration démantelant les uns après les autres les fleurons de l’industrie nationale.

— « Créations d’emplois » qui, selon les chiffres publiés par la presse, correspondent pour la majorité d’entre eux à des « emplois à 12 heures par semaine » avec « des salaires moyens de l’ordre de 300 euros par mois » (1).

— Négociations dans la fonction publique visant à faire prendre en charge par les syndicats les suppressions d’emplois publics et le démantèlement du statut (lire p. 5).

La récession est en marche. Misère, chômage, précarité menacent tous et chacun !

Rien à faire à l’encontre de cette mécanique ? Si, bien sûr… La seule menace de grève des travailleurs de la sidérurgie allemande avec leur syndicat IG-Metall a contraint les patrons à signer une augmentation de 5,2 % des salaires plus une prime de 200 euros pour février.

Sur cette base, le syndicat des fonctionnaires Ver.di revendique à son tour 8 %.

On s’en doute : la Banque centrale européenne s’est empressée de protester contre les augmentations salariales.

L’alternative se résume à ceci : ou bien lutte de classe indépendante, n’hésitant pas, pour répondre aux besoins vitaux du peuple travailleur, à formuler et arracher des revendications contraires au pacte de stabilité et aux directives européennes ; ou bien accompagnement-alignement sur les exigences de Bruxelles, jusqu’à participer à la généralisation de la misère et de la précarité.

Un gouvernement prenant les mesures d’urgence qui s’imposent :

— bloquerait les prix à la consommation ;

— décréterait l’alignement automatique des salaires sur la hausse des prix ;

— rétablirait les offices publics de HLM, bloquant loyers et charges ;

— lancerait un plan central de construction des HLM pour répondre aux centaines de milliers de demandes en attente ;

— interdirait les plans de licenciements et (re)nationaliserait les secteurs clés de l’industrie ;

— interdirait toutes les formes de travail précaire et de temps partiel imposé, pour rétablir le CDI comme seul contrat de travail légal ;

— créerait les écoles, les hôpitaux et les emplois publics nécessaires.
Un gouvernement qui aurait la volonté de prendre ces mesures s’en donnerait les moyens politiques en commençant par convoquer l’élection d’une Assemblée constituante souveraine rompant avec l’Union européenne — dont tout l’arsenal vise à interdire les mesures énoncées ci-dessus —, démantelant les institutions antidémocratiques de la Ve République et édifiant des institutions par lesquelles le mandat du peuple sera respecté par ceux qu’il aura désignés.

Un tel gouvernement s’en donnerait les moyens financiers, n’hésitant pas à puiser dans les montagnes de profits accumulés par la classe capitaliste (2).

Lutte de classe, rupture avec l’Union européenne, rétablissement de la démocratie : il y a urgence !

Urgence à construire le parti ouvrier indépendant dont le pays a besoin.

Ouvrier, parce que se situant tout entier d’un seul côté du fossé qui, chaque jour davantage, se creuse entre les exploiteurs et les exploités.

Indépendant des patrons, du gouvernement et de l’Union européenne !

Daniel Gluckstein


(1) Le Monde, 26 février 2008.

(2) Malgré la « crise », le profit cumulé des (40) entreprises françaises du CAC 40 devrait approcher pour 2007 les 100 milliards d’euros, en progression par rapport à 2006 (91 milliards), 2005 (80 milliards)…


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Message par Front Unique » 07 Mars 2008, 19:19

Informations Ouvrières N° 835 - L'éditorial du 6 mars 2008

Leur “morale”...

Madame Parisot, présidente du Medef, est donc partie en croisade. Au nom de l’éthique et de la morale, elle a entrepris de démanteler l’organisation des patrons de la métallurgie, l’UIMM.

Dans cette guerre, ouverte et inexpiable, entre deux ailes de la classe capitaliste, la classe ouvrière n’a évidemment pas à choisir.

Cela n’empêche pas de s’interroger sur les causes réelles de la rage exterminatrice qui semble animer la présidente du Medef. Les travailleurs auront du mal à entendre sans sourire Mme Parisot évoquer des préoccupations de « morale » et d’ « éthique ». Ne représente-t-elle pas le secteur de la classe capitaliste le plus lié aux banques et aux fonds de pension américains qui procèdent, chaque année, à des centaines de milliers de suppressions d’emplois, plongeant par millions des familles dans la misère ? A la tête du Medef, n’est-elle pas la partisane la plus acharnée de la déréglementation et de la destruction de tous les acquis ouvriers, sans états d’âme là non plus ?

Non, décidément, « éthique et morale » ne font pas bon ménage avec la logique des exploiteurs.

Alors ? De quoi s’agit-il ? On notera que l’UIMM, syndicat patronal, est régie par la loi de 1884, la même que celle qui organise l’existence des syndicats ouvriers, et reconnaît leur droit à ne pas rendre de comptes aux pouvoirs publics.

On notera que le Medef, association régie par la loi de 1901, ne cesse de dénoncer la loi de 1884, en même temps qu’il exige la remise en cause des critères de représentativité des confédérations syndicales ouvrières. Ceci a-t-il un rapport avec cela ?

Le journal patronal Les Echos (3 mars 2008), bien placé en la matière, nous signale qu’en réalité, les cibles de l’opération seraient les « grands patrons » représentatifs « d’une industrie en danger ».

Mais qui, au sein de la classe capitaliste, a intérêt à décapiter le patronat industriel français ?

La semaine passée, la presse a vanté le prétendu « succès » d’EADS « raflant » le marché de 179 avions ravitailleurs de l’armée américaine, au nez et à la barbe de Boeing, paraît-il. Renseignement pris, les avions seront livrés à l’entreprise d’équipements militaires américaine Northrop Grumman Corporation et seront assemblés aux Etats-Unis mêmes, dans l’Alabama !

Succès de l’industrie nationale… ou un pas de plus vers le démantèlement-pillage ?

Que va-t-il rester de ce pays ? Sous les coups de boutoir du capitalisme américain, auquel la Banque centrale européenne et l’Union européenne ouvrent grandes les portes, l’industrie nationale est démantelée.

La démocratie politique — dont la loi de 1884, garantissant la liberté d’organisation et l’indépendance des syndicats ouvriers est une composante — est menacée dans ses fondements, conformément aux injonctions de l’Union européenne pour qui les syndicats ouvriers doivent être intégrés à la mise en œuvre des directives.

Et c’est le moment que choisit le dirigeant PS Michel Vauzelle pour se faire couronner, à Bruxelles, « président de l’eurorégion Alpes-Méditerranée ». La carte de cette « eurorégion » publiée dans la revue gratuite Notre région (n° 196) (lire page 2) la présente ainsi : « Une nouvelle “eurorégion”. Lancement officiel : 10 octobre 2007. Président : Michel Vauzelle. 17 millions d’habitants. 110 460 km2. Cinq régions associées : deux régions françaises (PACA, Rhône-Alpes) et trois régions italiennes (Piémont, Ligurie, Val-d’Aoste). »

Faut-il le préciser ? Le siège de cette « eurorégion » est implanté… à Bruxelles !
Bref, c’est Kosovo-sur-Méditerranée qui se prépare !

Jusqu’où iront-ils ?

Il y a urgence.

Urgence à rompre avec l’Union européenne : c’est la condition pour défendre et reconquérir l’emploi et l’industrie, les droits ouvriers et la démocratie, l’égalité des droits et la République une et indivisible.

Il y a urgence.

Urgence à bâtir un authentique parti ouvrier indépendant qui ose inscrire sur son drapeau l’exigence démocratique sur laquelle tout converge : rupture avec l’Union européenne.

Daniel Gluckstein
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Message par pelon » 07 Mars 2008, 19:30

Voilà un texte qui semble vouloir trouver l'oreille des gens sur des bases nationalistes.
a écrit :Ne représente-t-elle pas le secteur de la classe capitaliste le plus lié aux banques et aux fonds de pension américains...

a écrit :qui, au sein de la classe capitaliste, a intérêt à décapiter le patronat industriel français ?

a écrit :
la presse a vanté le prétendu « succès » d’EADS « raflant » le marché de 179 avions ravitailleurs de l’armée américaine, au nez et à la barbe de Boeing, paraît-il. Renseignement pris, les avions seront livrés à l’entreprise d’équipements militaires américaine Northrop Grumman Corporation et seront assemblés aux Etats-Unis mêmes, dans l’Alabama !

a écrit :
Que va-t-il rester de ce pays ? Sous les coups de boutoir du capitalisme américain, auquel la Banque centrale européenne et l’Union européenne ouvrent grandes les portes, l’industrie nationale est démantelée.

a écrit :
Faut-il le préciser ? Le siège de cette « eurorégion » est implanté… à Bruxelles !
Bref, c’est Kosovo-sur-Méditerranée qui se prépare !

Cette dernière pourrait avoir été dite par Le Pen.
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Message par com_71 » 07 Mars 2008, 22:06

(Daniel Gluckstein a écrit :
Jusqu’où iront-ils ?


Comment ne pas vouloir dire non à la tentation de ne pas se poser la question ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Jacquemart » 07 Mars 2008, 22:11

(Gluckstein @ 2007 a écrit :Succès de l’industrie nationale… ou un pas de plus vers le démantèlement-pillage ? Que va-t-il rester de ce pays ? Sous les coups de boutoir du capitalisme américain, auquel la Banque centrale européenne et l’Union européenne ouvrent grandes les portes, l’industrie nationale est démantelée.

(Marx @ 1848 a écrit :Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires elle a enlevé à l'industrie sa base nationale.
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Message par Front Unique » 12 Mars 2008, 23:02

Informations Ouvrières N° 836 - L'éditorial du 13 mars 2008

Le 9 mars à Paris et Budapest

Les médias français ont abondamment parlé des élections du 9 mars. Les municipales en France (lire p. 7) et les législatives en Espagne (lire p. 13).

Curieusement, il est un scrutin du 9 mars dont la presse, chez nous, n’a pas dit un mot : le référendum qui s’est déroulé en Hongrie. Comme si, d’un seul coup, la Hongrie — dont l’entrée dans l’Union européenne avait été saluée comme un événement majeur — n’existait plus.

Sur quoi portait ce référendum, auquel la majorité des électeurs ont participé ? Il comprenait trois questions. A la première : « Etes-vous pour la visite médicale payante ? », 83 % ont répondu non. A la deuxième : « Etes-vous pour l’instauration d’un forfait hospitalier ? », 84 % ont répondu non. A la troisième : « Etes-vous pour l’école payante ? », 82 % ont répondu non.

Ces trois mesures — visites médicales payantes, forfait hospitalier et remise en cause de la gratuité de l’école — avaient été imposées il y a quelques mois par le gouvernement hongrois soucieux de s’attirer les bonnes grâces de l’Union européenne en remettant en cause quelques-unes des conquêtes sociales essentielles acquises dans ce pays depuis des décennies. Rappelons que ce gouvernement est dirigé par Gyurcsàny, chef du Parti socialiste (ex-PC au pouvoir) en coalition avec le Parti libéral.

La législation en vigueur en Hongrie impose que le résultat du référendum prenne force de loi à partir du 1er avril dernier. Les parents qui ont payé la scolarité pour toute l’année seront remboursés.

Ajoutons qu’une pétition à l’initiative des syndicats vient de recueillir un million de signatures (dans un pays de onze millions d’habitants). Elle exige du président de la République qu’il ne ratifie pas la loi de privatisation de la Sécurité sociale, votée par le gouvernement de coalition PS-Parti libéral.

Que cela plaise ou non, il y a bien une certaine unité de l’Europe. L’unité entre le vote-rejet des élections municipales en France et le vote-rejet du référendum hongrois. Le même jour, à Paris comme à Budapest, le peuple a exprimé sa volonté de défendre et reconquérir tous ses droits, même si, pour cela, il n’a d’autre choix que de remettre en cause les directives de l’Union européenne.

Ainsi se dessinent les contours d’une authentique union libre des peuples et nations libres de toute l’Europe, brisant le carcan de l’Union européenne.

Ouvrir la voie à un avenir de justice et de paix sur le Vieux Continent débarrassé des politiques de misère, de guerre et de décomposition des nations dictées par Bruxelles : cela est possible, cela est nécessaire, cela est urgent.

L’instrument — c’est une certitude — en sera le parti ouvrier indépendant, dont le congrès de fondation se tiendra les 14 et 15 juin à Paris.

Daniel Gluckstein
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Message par Valiere » 14 Mars 2008, 08:20

Pour le Docteur Knock, c'était le foie et pour le Dr Gluckstein l'Europe!
voici des responsables désignés.
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Message par Front Unique » 19 Mars 2008, 20:55

Informations Ouvrières N° 837 - L'éditorial du 20 mars 2008

Krach boursier et rejet électoral : quelle issue ?

Des places boursières qui continuent à « dévisser » sans fin ; la cinquième banque des Etats-Unis en faillite rachetée par un concurrent à un prix bradé ; l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris affichant une perte de plus de 20 % depuis le début de l’année, « amplitude fréquemment considérée par les spécialistes comme témoignant d’un krach » (AFP, 17 mars) ; le système capitaliste est frappé par « la plus grave crise financière depuis la Seconde Guerre mondiale » (1). Celui qui tient ces propos sait de quoi il parle : Alan Greenspan a présidé la Banque centrale des Etats-Unis (la Réserve fédérale) de 1987 à 2006.

Crise financière, économique, sociale et politique : c’est l’ensemble de l’édifice fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’exploitation de la force de travail qui est frappé.

Et qui devrait payer ? Pour renflouer les caisses des banques centrales mises au service des spéculateurs, le FMI, l’administration Bush, l’Union européenne et tous ses gouvernements, tous n’ont qu’une réponse : c’est aux travailleurs de payer !

L’effondrement boursier coïncide, en France, avec le second tour des élections municipales. Nul ne peut en masquer la signification : par l’abstention ou par le vote, sept électeurs sur dix ont refusé leur suffrage aux représentants de Sarkozy-Fillon. Sept électeurs sur dix ont dit : cela suffit, c’en est assez de cette politique !

Mais le capital financier nord-américain ne l’entend pas ainsi. Sarkozy doit « relancer son agenda de réformes défaillant » écrit The Financial Times. Certes, note ce journal, durant les neuf mois de sa présidence, Sarkozy a « produit quelques réformes qui méritent d’être notées ». En particulier : « Plus d’autonomie a été accordée aux universités (…), la réforme des retraites dans le secteur des chemins de fer. » Et surtout, « un accord modeste mais important entre patrons et syndicats, destiné à faciliter le licenciement des travailleurs et à augmenter le nombre d’emplois précaires ». Mais tout cela, regrette The Financial Times, est insuffisant : l’urgence est d’adopter « une réforme de la loi archaïque qui régit les contrats de travail en France ».

Dans le discours prononcé le soir du second tour, le Premier ministre a martelé sur le même thème : « Nous allons poursuivre cette politique (…), il faut des changements structurels et un effort commun (…). Dès la reprise des travaux du Parlement, deux projets de loi importants pour dynamiser notre économie et stimuler notre marché du travail vont être débattus ».

Les travailleurs peuvent craindre le pire ! On se pose la question : d’où vient l’assurance, l’arrogance même, des battus du 16 mars ?

La réponse à cette question n’est-elle pas à chercher du côté des « vainqueurs » ? Ségolène Royal a demandé à Sarkozy qu’il « change sa politique » et François Hollande a revendiqué « un remaniement du comportement du président de la République », qu’il a incité à « corriger la politique qu’il a conduite ».

Quel travailleur peut prendre au sérieux la demande faite à Sarkozy qu’il « change sa politique » ? Au fait, ceux qui disent cela y croient-ils eux-mêmes ?

« Nous ne sommes pas là pour annihiler, contredire ou rendre illisible la politique du gouvernement (…). Le président ne pourra pas mener des politiques – lorsqu’elles doivent être accompagnées par les collectivités locales – sans concertation avec les pouvoirs locaux. Il devra dialoguer, partager, nous associer » (2), a ajouté François Hollande !

De quoi s’agit-il ? De jeter les bases d’une « grande coalition » à la française, dans laquelle, sous l’égide de Bruxelles, droite et gauche institutionnelles scelleraient leur unité, se partageant le travail pour faire passer les contre-réformes ?

Et comment comprendre que ce soit le moment choisi par Olivier Besancenot pour appeler « la gauche à rester unie et soudée » ? Hollande uni à Sarkozy-Fillon, Besancenot uni à Hollande ?

L’issue pour les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités, les paysans ne passe pas par une telle « unité » sous l’égide et dans le cadre fixé par l’Union européenne.

L’issue qui correspond au rejet exprimé les 9 et 16 mars passe par l’unité des rangs ouvriers et de leurs organisations sous le signe d’un double « R ».

R comme rupture avec la politique et les contre-réformes du gouvernement Sarkozy-Fillon, et avec toutes les politiques des gouvernements précédents qui ont assuré la continuité des directives européennes. R comme rupture avec l’Union européenne et les traités de Maastricht et Lisbonne.

R aussi comme reconquête des droits et garanties détruits par les gouvernements successifs. Reconquête de la République laïque, une et indivisible, des services publics, des statuts, des conventions collectives, des droits ouvriers, de la Sécurité sociale. Renationalisation des secteurs clés de l’industrie, respect de l’indépendance des organisations syndicales.

Et pour cette rupture comme pour cette reconquête : l’Assemblée constituante souveraine par laquelle le peuple enfin prendra son avenir en main.

N’y a-t-il pas là toutes les raisons de hâter la construction d’un authentique parti ouvrier indépendant ?

Daniel Gluckstein



(1) The Financial Times, le 17 mars 2008.
(2) Le Parisien, 17 mars 2008.

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Message par Valiere » 20 Mars 2008, 08:44

a écrit :Et comment comprendre que ce soit le moment choisi par Olivier Besancenot pour appeler « la gauche à rester unie et soudée » ? Hollande uni à Sarkozy-Fillon, Besancenot uni à Hollande ?


Et Gluckstein uni aux petits maires a-politiques!
Valiere
 
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Message par Front Unique » 27 Mars 2008, 10:30

Informations Ouvrières N° 838 - L'éditorial du 27 mars 2008

République !

Informations ouvrières publie cette semaine la lettre adressée par le Premier ministre aux préfets de région et de département (lire page 3). Ce document stipule : « La circonscription régionale devient le niveau de droit commun du pilotage des politiques de l’Etat sur le territoire. » Désormais, toutes les administrations de l’Etat seront transférées à huit « grandes directions régionales » fusionnant des administrations jusqu’à présent distinctes et « mutualisant les ressources humaines » (1).

Le Premier ministre précise : « Vous aurez (…) un rôle déterminant à jouer, d’une part dans l’adaptation aux territoires (…) des décisions nationales (…) et, d’autre part, dans la concertation qu’il vous reviendra d’organiser sur place avec les personnels de l’Etat, avec les organisations qui les représentent, avec les élus et avec les administrés. »

« Adapter » au territoire les décisions nationales, c’est faire éclater l’unité de la République. Se « concerter » avec les organisations syndicales dans ce but, c’est chercher à les intégrer dans un schéma corporatiste où elles démantèleraient elles-mêmes la République et le statut des fonctionnaires !

Ce n’est pas là une autre organisation de la République, c’est sa dislocation. Où le Premier ministre puise-t-il l’audace d’un tel coup de force trois jours après des élections municipales qui ont vu un rejet massif de la politique du gouvernement et de l’Union européenne ? La réponse à cette question, il faut la chercher du côté d’Henri Emmanuelli, proposant la mise en place d’un « conseil des collectivités territoriales de gauche », de Michel Vauzelle, nouveau « président » de l’euro-région « Alpes-Méditerranée » à cheval sur la France et l’Italie, ou de François Hollande vantant « la France des territoires » (2) et appelant le président Sarkozy à ne « pas mener des politiques sans concertation avec les pouvoirs locaux » et « à dialoguer, partager, nous associer » (3).

La grande coalition à la française consiste donc à associer gauche et droite dans la mise en œuvre de la régionalisation qui n’est rien d’autre que l’éclatement de l’égalité républi­caine, dictée par l’Union européenne. A ce consensus avec le gouvernement Sarkozy-Fillon contribuent tous ceux qui participent aux exécutifs des régions (dont 21 sur 22 sont à majorité PS-PCF) ainsi que les dirigeants de la LCR qui ont fait campagne commune avec l’organisation indépendantiste bretonne Emgann.

Mais qu’est-ce que la République ? C’est l’égalité des droits reconnue sur tout le territoire, à tous les citoyens. C’est en particulier l’égalité d’accès aux services publics de la République, à commencer par l’école publique, laïque, gratuite et républicaine.

Transférer aux régions pour y « adapter » les droits, c’est instaurer l’inégalité, et, à terme, détruire tous les droits, atomiser chaque citoyen dans l’absence des droits.
Cela, c’est l’exigence de l’Union européenne (4)… Elle s’applique d’ores et déjà en place à tous les niveaux (5).

Et que fait le Medef lorsque, dans les négociations sur la « représentativité syndicale », il propose de substituer la représentativité du syndicat d’entreprise à celle des fédérations et confédérations syndicales nationales ? Il inscrit la marche particulière au démantèlement des organisations qui constituent la classe ouvrière comme classe dans la marche géné­rale de démantèlement de la République (lire page 5).

La politique conjointe de l’Union européenne et de l’OTAN, qui a débouché sur la prétendue indépendance du Kosovo, n’est-elle pas en train de faire tache d’huile ?
Le mouvement par lequel travailleurs et militants ouvriers sont conduits à défendre la loi de 1884 et l’existence des confédérations syndicales rejoint le mouvement des élus défendant les communes et les départements dans la République une et indivisible. Les uns et les autres convergent vers une conclusion unique : à la France des territoires et des syndicats d’entreprises, «filiale » de l’Europe « kosovoïsée », nous opposons l’égalité des droits et l’indépendance des confédérations syndicales dans la République une et indivisible.

Ce qui nous ramène à l’urgente nécessité de la rupture avec l’Union européenne, revendication commune aux travailleurs et aux peuples de tout le continent.
Onze semaines nous séparent du congrès de fondation d’un authentique parti ouvrier indépendant, inscrivant ces mots d’ordre dans son programme.

Rejoignez-nous !

Daniel Gluckstein

(1) C’est à cet objectif que correspond le projet de loi sur la mobilité dans la fonction publique (lire page 4), c’est-à-dire que les fonctionnaires, quels que soient leurs grades, leurs corps, leurs qualifications, seront tous jetés dans un lot commun et contraints à n’importe quel emploi.
(2) Déclaration du 9 mars au soir.
(3) Le Parisien, 17 mars 2008.
(4) Tous les fonds attribués par l’Union européenne (fonds structurels européens) pour tel ou tel objectif le sont uniquement aux régions et non aux Etats. C’est l’Europe des régions. L’Union européenne a ajouté maintenant des « programmes de coopération transnationale » regroupant des régions de différents pays. C’est l’éclatement des nations.
(5) C’est ainsi qu’un groupe de travail « quadripartite » sur l’avenir de la formation professionnelle (initiale et continue) a été installé le 20 mars, qui comprend des représentants des syndicats ouvriers au plan national, des syndicats patronaux au plan national, des représentants de l’Etat (dont le directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Education nationale et le directeur général de l’enseignement supérieur) et cinq représentants des régions (dont quatre appartiennent au Parti socialiste).

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