La place du PCF et son avenir

Message par Valiere » 03 Déc 2004, 16:17

a écrit :Pour un « non » laïque et républicain du peuple de gauche !
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Faut-il qu'ils aient eu peur ! Il suffit d'entendre les compliments,
de la part de Giscard et de toute la droite néolibérale, adressés
aux  militants socialistes qui, par leur « sens des
responsabilités », auraient évité une crise dramatique à toute
l'Europe.
On a les compliments qu'on mérite.
Que Hollande et les siens aient dramatisé le scrutin ne fait aucun
doute. Que les grands médias méritent  le qualificatif d'appareils
idéologiques du néolibéralisme a été flagrant. Que le contrôle social
est plus fort que jamais est une évidence. Mais les faits sont têtus,
le score est net, et c'est la deuxième occasion ratée depuis le 21
avril 2002 par les militants socialistes. Après le fiasco de Jospin,
et la présence du Front national face à la  droite, tout le monde
attendait le congrès de Dijon. Résultat : la  majorité réélue à plus
de 60 % ! 
Après un débat sur la constitution européenne, et le passage de 
militants de la majorité dans le camp du « non » (Fabius, Valls,
Lienemann, plusieurs présidents de région), tout le monde croyait
qu'un  miracle était possible : même résultat, à peu de choses près. 
Les ténors de la droite fanfaronnaient, ce matin. Le signal du vote
des militants socialistes était très fort, et donc la voie du « oui »
au référendum est toute tracée. Rien d'étonnant, ces professeurs
Nimbus font de la politique avec une calculette, et ne comprennent
rien au 21  avril, et à ses causes. Nous sommes convaincus que, comme
lors du référendum corse, et comme le référendum de Maastricht, les
forces politiques, de la droite néolibérale , au PRG, les Verts et le
PS, qui représentent environ 75 % de l'électorat peuvent appeler à
voter « oui », ce chiffre sera loin de se retrouver lors du
référendum. Tous les médias bien pensants peuvent dramatiser l'enjeu 
(et il a suffi de voir comment les  partisans du « non » à
l'intérieur du PS ont été traités pour deviner ce  qui nous attend
lors du référendum), le « non » peut et doit gagner.
Il n'est pas pensable que les électeurs soient aussi aveugles que la
majorité socialiste, et se laisse rouler dans la farine par des 
arguments de maître-chanteur. Le côté frondeur de l'électorat a une
occasion unique de faire un pied de nez aux partis de gauche comme de
droite qui sont d'accord pour voir l'Europe néolibérale brader notre
histoire sociale, républicaine et laïque.
Et le « non » majoritaire sera un « non » de gauche. Car, au-delà des
40% de militants socialistes, des membres du PS ont été assez
disciplinés pour voter « oui » à Hollande, mais voteront « non » à
Chirac. Il faut ne pas connaître ce parti pour ne pas comprendre
cela. Le PCF votera « non », et une partie des Verts fera de même,
tout comme  la gauche républicaine, la LCR et le PT, sans qu'on sache
aujourd'hui ce que proposera LO (nous souhaitons qu'il ne fasse pas
une campagne sur  l'abstention révolutionnaire qui favoriserait la
droite néolibérale). 
Cela signifie-t-il qu'il faille refaire une gauche plurielle du «
non »  à la constitution européenne. Non ! Nous ne pourrons mener
campagne sur le « non » avec ceux que nous appelons la gauche
néocommunautariste, dont les positions sont antagoniques aux nôtres
sur trop de sujets pour qu'une campagne commune soit crédible et
souhaitable. Nous ne ferons pas  campagne avec ceux qui défendent
l'Europe des régions et des langues régionales souveraines ou avec la
gauche souverainiste non républicaine. Nous devons faire une campagne
pour un « non de gauche » républicain,  laïque et  social à l'Europe
néolibérale.

Nous attendrons bien sûr le résultat du référendum interne à ATTAC
qui sera donné le 11 décembre lors de l'AG nationale de ce grand
mouvement d'éducation  populaire tourné vers l'action. Si le résultat
entre le oui et le non (première question) ne fait aucun doute, il
reste à voir si les militants d'ATTAC souhaitent s'engager avec leur
organisation dans la campagne (deuxième question). C'est une tâche
immense qui nous attend dans cette campagne pour le non du peuple
français, mais ce sera la seule qui donnera envie au peuple de gauche
d'avoir un autre choix que le « oui » Hollande-Voynet ou le « non »
Buffet-Besancenot. 
Il faut que le « non » de gauche soit plus important que le « non »
de droite extrême, et il faut que le peuple de gauche désavoue ceux
qui, comme l'aile droite du PS et les Verts, prétendent encore les
incarner, et nous préparent d'autres 21 avril 2002. Qui peut croire
une seule seconde que Hollande-Cohn-Bendit soient  capable de battre
Sarkozy, Bayrou ou Chirac, celui qui représentera la  droite en
2007 ?
Osons dire, après Dijon et le référendum, tout en respectant des 
militants comme Marc Dolez, Jean-Luc Mélenchon, Vincent Peillon,
Gérard Filoche, Henri Emmanuelli ou Arnaud Montebourg, que le PS
n'est pas près à court terme à rompre avec le néolibéralisme. La
direction a sous le coude des milliers d'adhérents qui ne militent
pas, mais qui votent ! Ce qui pose une sacrée réflexion quant à la
stratégie  politique. 
Ceux qui, à gauche, sont attachés à nos principes laïques et
républicains, à notre culture, à la  laïcité, aux services publics,
ne peuvent être représentés par l'axe PS-Verts, aile sociale-libérale
clarifiée. Ils ne se tourneront pas davantage vers le pole de
radicalité  PCF-LCR-Alternatifs, actuellement coupé des réalités
populaires. 
Il faut que le combat républicain, que Chevènement a dévoyé par un «
Ni gauche ni droite », trouve vite un lieu qui offre une nouvelle
chance, et de nouveaux débouchés, à la gauche.   

LE TEMPS RISQUE D'ETRE COMPTE. ENCOURAGE PAR LE VOTE DU PS CHIRAC
REFLECHIT A ACCELERER LE PROCESSUS, POUR PRENDRE LE "NON" DE VITESSE.
Il faudra multiplier les réunions publiques dans toute la France,
trouver des intervenants médiatiques qui ont des arguments efficaces.
Il doit se passer quelque chose de nouveau à gauche, c'est
indispensable ! Ce n'est pas dans  ce journal que nous avons la
solution miracle, mais nous sommes prêts à  contribuer de toutes nos
forces à une convergence des forces laïques,  républicaines et
sociales pour empêcher que le « oui à l'Europe libérale » ne 
l'emporte.   

Que ceux qui veulent en discuter avec nous, prennent contact avec
nous sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
Nous organiserons alors une rencontre pour en parler. Nous attendons
votre contact pour la convoquer.
Et rappelons-nous que les seules batailles perdues d'avance sont
celles qu'on ne mène jamais.


Réagissez sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
Valiere
 
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Message par Valiere » 03 Déc 2004, 16:19

Respublica de ce jour 3/12/2004

ReSPUBLICA_N_314.doc
Valiere
 
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Message par Valiere » 07 Déc 2004, 14:09

Une certitude après ce 1er décembre 2004 : l'idéologie sociale-
libérale installée au PS ne pourra pas être chassée par un vote des
militants, ni demain ni après-demain.
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C'est bien la leçon qui s'impose à tous après le vote à plus de 58°/°
par les adhérents du PS en faveur du OUI au Traité Constitutionnel
sur l'Europe., d'autant que cette décision a lieu tout juste après
leur Congrès de Dijon qui, dans le même état d'esprit, n'a pas tiré
les conséquences du désastre du 21 avril 2002.
L'ossature idéologique et structurelle mise en place au PS par le
clan mitterrandesque dans la décennie 70, édifiée sur l'implantation
de baronies d'élus s'attachant chacune à la confection d'une
clientèle d'adhérents de plus en plus nombreuse supplantant la
communauté de militants authentiques, a favorisé, et favorise à
l'infini, cette dérive sociale-libérale.
De nombreux militants fondateurs du PS en 1971, constatant cette
dérive inexorable, en sont parti les uns après les autres à partir
des années 1990, et c'est parmi eux que sont retrouver l'essentiel
des créateurs en 1992 du Cercle de réflexions et d'actions politiques
de la Gauche Républicaine appelé INIATIVE REPUBLICAINE. Mais il est
vrai qu'à chacun de leur départ sont arrivés d'autres militants qui
trouvaient dans le PS la formation politique centrale de la Gauche
incontournable qu'il convenait de rejoindre, d'où la permanence d'un
fort courant de gauche au PS.  
Mais l'histoire récente a montré que seules les actions progressistes
menées à l'extérieur du PS, quand elles peuvent acquérir un impact
dans l'opinion publique, entraînent les caciques du PS dans le
soutien en leur faveur et permettent alors, par ce fait, leur succès
(PACS, loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école,..),
alors que ces mêmes « responsables » quand ils ont le pouvoir se
soumettent, en prenant la peine en plus de se justifier, aux diktats
des forces financières néolibérales (cf. les célèbres  reculades de
Jospin à Amsterdam, Barcelone, plus la réforme du Code de la
Mutualité en 2001, pour ne citer qu'elles)
.
C'est dans cette appréciation d'une telle situation que s'est
élaborée la stratégie d'INITIATIVE REPUBLICAINE depuis 10 ans, en
participant à des actions ponctuelles de projets politiques,
notamment lors d'élections, et à des actions de formations politiques
de longue haleine pour faire avancer dans la population et les
militants de la gauche républicaine nos idéaux de société solidaire
et d'égalité des droits. C'est aussi dans cette même stratégie que
les militants d'INITIATIVE REPUBLICAINE n'ont pas hésité à renforcer
un mouvement familial, : l'UNION DES FAMILLES LAIQUES (UFAL), attaché
à participer aux luttes sociales en faisant en sorte de les lier au
combat laïque, pour créer ainsi une authentique dynamique
émancipatrice de la société.  L'attaque calomnieuse récente contre
cette organisation familiale enracinée dans la mouvance de la Gauche
Républicaine par le journaliste du « Monde », Xavier Ternisien,
héraut des mouvements d'extrème-droite islamistes et du catholicisme
conservateur antirépublicain, a signé a contrario l'efficacité de
cette stratégie de lier les luttes sociales au combat laïque en
exhalant toute sa hargne..
Il est aussi évident que le NON au référendum sur le Traité
Constitutionnel sur l'Europe provoquerait un véritable souffle
dévastateur vis-à-vis de l' «establishment » social-libéral du PS,
lequel a vendu son âme à nos ennemis pour certains, a perdu tout
esprit critique pour d'autres (aveuglement par ignorance « crasse »
du droit européen pour ce référendum), face aux diktats des forces
financières néolibérales liées aux forces communautaristes attachées
à la destruction de la laïcité. Ce genre de « souffle dévastateur »
qui renverrait Hollande, Moscovici, DSK, Aubry et consorts dans leurs
foyers ou dans les bras d'un Bayrou, ne se voit qu'exceptionnellement
dans une histoire contemporaine.
Sans oublier, bien sur, le séisme produit dans toute l'Europe et dans
la gouvernance française du  Chirac-MEDEF, qui pourrait être à
l'origine d'un mouvement de grande transformation politique sociale
dans notre pays et dans toute l'Europe.
Il nous parait donc indispensable de tout tenter pour que ce souffle
et ce séisme se produisent en mai-juin ou octobre 2005.
Quitte, pour mieux assurer le succès du NON auprès de l'opinion, à
simplifier le discours de campagne, notamment en faisant valoir que
le refus acquis de ce Traité Constitutionnel obligera  les
gouvernements européens à accepter la nécessité du retrait des
articles imposant pour l'éternité la mainmise des forces financières
et économiques sur une organisation politique européenne et ceux
imposant l'ingérence des forces religieuses sur l'ensemble de la
société européenne, mais ne sera pas un obstacle pour la signature
d'un traité a minima débarrassé des articles mortifères pour le
progrès et l'émancipation sociale.(en effet l'argument porteur auprès
de quelques adhérents socialiste a été que le non signifierait la fin
de la construction européenne) ; c'est un projet politique qui parait
tout à fait réalisable à court terme après le NON.
Et cela n'empêchera pas, bien au contraire les organisations
politiques « Pour une République Sociale » (PRS) et « Coordination
Nationale de la Gauche Républicaine » (CNGR) de populariser auprès de
la population notre projet de République Sociale aboutissant à
l'édification d'une authentique République Européenne.
L'éclatement du PC (et aussi des Verts) en plusieurs groupes
autonomes à projets différents de société permettra à ceux de leurs
groupes pour qui le combat laïque est indissociable des luttes
sociales et de l'émancipation d'une société, de rejoindre l'émergence
de cette force républicaine de gauche et d'homogénéiser la bataille
du NON  de Gauche. Cela doit aboutir à faire surgir une véritable
force politique organisée et de rassemblement qui aura le rôle
décisif ensuite de porter les aspirations populaires, car c'est bien
la notre but..

Notre objectif prioritaire à partir de ce jour est donc on ne peut
plus clair : Faire triompher le NON à ce référendum en 2005 par tous
les moyens. Le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Mais il faut bien être conscient pour ce faire, militants du PS,
militants du PC, militants des divers cercles de républicains de
gauche, que la bataille, pour la gagner, ne peut plus avoir la
tonalité BCBG de celle d'un Fabius, ni celle de cercles intellectuels
répandant de belles phrases théoriques mais peu porteuses. Cette
bataille décisive ne peut être désormais gagnées, nous en avons la
conviction, que dans la radicalité de l'action publique, notamment
par la mise en cause de l'action des notables socio-libéraux .
Réagissez sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
2 FRANCE
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Message par Valiere » 08 Déc 2004, 14:19

a écrit :LES LAIQUES SUR LE TERRAIN
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Réunion de travail du Comité 1905-2005 du 76 
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REUNION DE TRAVAIL  3 du 10 novembre 2004 Maison des Associations,
avenue Pasteur à Rouen rapporteur : Jean-Michel Sahut  tel : 02 35 37
48 60 ; courriel : [url=mailto:jmf.sahut@wanadoo.fr]jmf.sahut@wanadoo.fr[/url]

Etaient présent-e-s :
Jean-Louis FOURNIER et Daniel LESOUHAITIER pour l'UFAL-76
Virginie BENITO pour la librairie « L'Insoumise »
Jean-Paul Weiller pour la FSU-76
Emmanuel PAON de SUD.Educ pour l'Union syndicale G 10 Solidaires
Jean-Paul CAMBERLIN et Patrick DARDENNE pour l'association « Le
Chevalier de la
Barre »
Ani CORNELIS et Michel JANNIN pour la Ligue de l'Enseignement de
Seine Maritime
Vincent POISONNET et Christophe LEROY pour le CDAL-76 (Comité
départemental d'action laïque)
Catherine BEAUFILS pour l'ICEM (Institut coopératif de l'école
moderne)
Jean-Michel SAHUT, Claude MAGOT, Jeanine MAGOT  et Roger VANHEE pour
le CREAL-76

S'étaient fait excuser Jean-Michel HELLER de l'UFAL, Jean-Pierre HUE
d'Action Citoyenne, l'association havraise « Femmes, debout ! et
Raymond Renner du GODF»
Etait absente la Ligue des Droits de l'Homme

La Libre Pensée a fait savoir par courrier qu'elle ne souhaitait plus
faire partie du Comité 1905/ 2005.

Michel Jannin, Président de la Ligue de l'enseignement de Seine
Maritime a présenté l'exposition itinérante qui illustre la loi de
1905 et développe le principe politique de Laïcité. Les représentants
du CDAL font savoir que cette exposition circulera dans différents
établissements scolaires du département, des villes ont déjà été
sollicitées pour accueillir cette expo. Si cette proposition a reçu
souvent un accueil favorable, certaines municipalités ont refusé
(signalons Dieppe et Yvetôt…) 

Avant d'aborder l'ordre du jour, une brève discussion s'engage sur
l'attitude de la Libre Pensée que chacun s'accorde à juger quelque
peu cavalière surtout que les motifs justifiant son retrait du Comité
ont été débattus à la demande de son représentant  lors de notre
réunion du 29 septembre
Extrait du compte-rendu de la réunion du 29 octobre  concernant ce
point : 
« Point soulevé par Jean-Louis Aurigny de la Libre Pensée qui
demande que le texte de l'Appel soit modifié et comporte :
- Abrogation du statut clérical d'Alsace-Moselle et des décrets
Mandel pour les Territoitres d'Outre-Mer,
- Abrogation de toutes les lois anti-laïques, les lois de Vichy et
les lois des gouvernements depuis 1945 (lois Marie, Barengé, Debré,
Gueurmer, Rocard, Chevènement, Carraz, Jospin, Lang, Bayrou).
Il lui paraît indispensable que figure également l'opposition des
laïques à l'article I-51 du projet de Constitution européenne.

Après un court débat, il a semblé que l'Appel avait rempli son office
en permettant de rassembler un nombre important d'organisations et
d'associations et que le modifier n'avait plus de sens. Par contre,
au moment de la présentation du calendrier de ses initiatives dans le
cadre du Centenaire de la loi de Séparation des églises et de l'Etat,
le Comité pourrait rendre publique une déclaration  exprimant son
sentiment sur ces questions. »

Cette proposition avait semblé alors faire accord
Le courrier de la Libre Pensée 76 comporte un « Appel aux laïques »
et à la préparation d'une manifestation nationale le 10 décembre 2005
à Paris aux mots d'ordre déjà élaborés auxquels la Libre Pensée 76
nous demande de bien vouloir nous associer. Cette démarche présente
les caractéristiques inverses à celle que nous avons entreprise.
Cependant le projet de cette manifestation a retenu notre attention
et si les conditions de la construction de la mobilisation devant y
conduire présentent toutes les garanties unitaires, son principe
n'est pas de prime abord rejeté.

Ordre du jour :

1)résultats de nos recherches diverses (personnalités contactées pour
animer des rencontres,
  lieux, thèmes nouveaux…)
2)début de mise en place des initiatives au cours de l'année 2005,
premier brouillon du
  calendrier
3)comment financer tout ça ?

Il est soulevé la question d'une en-tête de courrier et du choix d'un
logo pour le comité question à laquelle il faudra trouver une réponse
lors de notre prochaine réunion de travail .
1) et 2) Notre programme prend forme  et il a été tenté d'en dessiner
les premiers contours en chargeant un petit groupe de mener à bien
chacune des initiatives : la forme qu'elle pourrait prendre, les
personnalités sollicitées, les lieux retenus (villes et salles).
- Laïcité, Santé et exercice de la médecine, Virginie Bénito
(librairie l'Insoumise), en février probablement à Rouen.
- Possibilité de fusionner les deux initiatives initialement
prévues : séparation de l'Eglise et de l'Ecole avec Claude Lelièvre
(professeur à la Sorbonne) qui a donné son accord et séparation des
églises et de l'Etat avec Jean-Robert Ragache qui est d'accord. La
seconde loi étant dans la filiation des lois scolaires. Cela au mois
de mars probablement au Havre. Le CREAL-76 se charge de ce dossier.
- Cinéma : pourquoi ne pas faire en avril une « Semaine » en
projetant un ou des films dans différentes salles (Rouen, Yvetôt, Le
Havre, Neufchâtel …) projections suivies de débats : dossier suivi
par Jean-Pierre Hue (Action Citoyenne), Emmanuel Paon (SUD Educ.),
Patrick Dardenne (Chevalier de la Barre). En avril. Peut-être que la
laïcité (ou plutôt la non laïcité) dans des pays théocratiques
pourrait être le thème retenu et à cette occasion pourraient être
invitées des personnalités signataires d'un manifeste publié par le
journal Libération « Etre de culture musulmane et contre la
misogynie, l'homophobie, l'antisémitisme et l'islam politique.
Retrouver la force d'une laïcité vivante » dont le porte parole du
Manifeste des libertés est Tewfik ALLAL ([url=mailto:tewfik.allal@noos.fr]tewfik.allal@noos.fr[/url])ou des
membres du Mouvement des Maghrébins Laïques de France dont le
président est Kébir JBIL ( jbil-kebir@ifrancefr).
- Théâtre : les professeurs de théâtre du lycée Jeanne d'Arc de Rouen
proposent de monter avec leurs élèves et des comédiens professionnels
un spectacle dont le thème bien évidemment tournerait autour de la
Laïcité. En mai, affaire suivie par Jean-Paul Camberlin.
- En juin l'idée a été retenue d'organiser une fête en plein air avec
les différentes associations qui animent le Comité. Un premier lieu
envisagé serait les pelouses du bord de mer à Dieppe. L'Université
populaire de Dieppe dont la presse a relaté dernièrement un
exposition à propos de la Laïcité pourrait être contactée. L'une des
responsables de cette association est madame Jeannine Godeau
([url=mailto:godeau.jeannine@wanadoo.fr]godeau.jeannine@wanadoo.fr[/url]). Vincent Poissonnet du CDAL veut bien se
charger d'une première prise de contact.
- La laïcité  et média : Michel Onfray sera sollicité pour animer
cette réflexion. Jean-Pierre Hue (Action Citoyenne) est sur la piste
du philosophe et de son côté Jean-Louis Fournier (UFAL-76) prend
contact avec un journaliste de FR3 qui apportera l'expérience du
professionnel confronté à la machine médiatique. Affaire à suivre
pour septembre.
- L'Education : système éducatif et éducation populaire laïque,
Catherine Beaufils (ICEM), Ani Cornélis (Ligue de l'enseignement) et
Jean-Paul Weiller (FSU), en octobre.
- En novembre une initiative pourrait être prise avec Michelle Perrot
(professeur émérite à Paris VII) sur un thème qu'elle a développé
dans le numéro 231 de mai 2004 de Valeurs mutualistes : « La Laïcité,
un atout pour les femmes ». Elle a co-dirigé avec Georges Duby
l'ouvrage « L'histoire des femmes en occident » et est l'auteure de «
Les femmes ou le silence de l'histoire » Contactée, elle montre de
l'intérêt pour notre demande mais nous informe aimablement que «
jusqu'en octobre 2005, (mon) calendrier est comble » 
- Et nous voilà en décembre 2005 où il  a été envisagé d'organiser
dans l'amphithéâtre du Conseil Général des tables rondes ou un
colloque reprenant (les) différents thèmes abordés au cours de
l'année. Le journaliste de FR3, contact de Jean-Louis Fournier (UFAL-
76) pourrait être sollicité pour être le modérateur des tables rondes
si cette forme de débat est choisie.
L'idéal serait de pouvoir convaincre Henri Péna-Ruiz de clôturer nos
travaux.

Il est apparu que chacune de nos initiatives devait être porteuse de
revendications pour la Laïcité soit pour en dénoncer les manquements
et réaffirmer la nécessité de (re)venir à son plein exercice, soit en
terme d'élargissement de cet exercice.
Des noms de villes ont été évoquées pour y réaliser ces projets :
Rouen, Mont-Saint-Aignan (IUFM et CRDP), Dieppe, Le Tréport, Yvetot,
Elbeuf, Fécamp, Gournay en Bray, Neufchâtel en Bray, Lillebonne,
Bolbec….

3/ Comment financer tout ça ?
Le courrier au Président du Conseil Général a été reçu et nous
devrions obtenir une audience bientôt. Une double demande sera
faite : une subvention et la mise à disposition de l'amphi du conseil
Général.
Une difficulté : le Conseil Général ne peut subventionner que des
associations dûment déclarées et nous devrons sans doute nous
constituer en association. Cette question sera portée au prochain
ordre du jour.
Valiere
 
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Message par Valiere » 08 Déc 2004, 23:04

Voici Respublica en entier

ReSPUBLICA_5décembre.doc
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Message par Valiere » 14 Déc 2004, 20:05

CHRONIQUE D'EVARISTE
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Le « non de gauche » s'organise et se renforce.
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Au lendemain de la nette victoire du « oui » au sein du Parti
socialiste, il y eut un véritable matraquage médiatique, venu de
toute l'Europe, pour faire croire aux Français que le référendum ne
serait plus qu'une formalité.
François Hollande se croit même assez fort aujourd'hui pour intimer
l'ordre aux tenants du « non » de se taire. Il ménage certes Laurent
Fabius, mais fait le nettoyage autour de lui. Marie-Noëlle Lienemann
et Manuel Valls sont virés du secrétariat national, et les «
populaires » Aubry-Strauss-Kahn-Lang reviennent. Au secours, la
droite revient !
Le dit Strauss-Kahn, qui dit tout haut ce que pense toute la droite
socialiste, rêve à un PS à l'unisson de toute la social-démocratie
européenne. Enfin en finir avec l'exception politique française, qui
a vu le PS choisir plutôt des alliés comme les communistes ou les
Verts que les démocrates chrétiens. Plutôt Bayrou que Buffet, voilà
la perspective actuelle de la direction du PS.
Le PCF n'attendait que cela pour apparaître, avec des gros sabots,
comme le nouveau parti de la gauche anticapitaliste. On lisait un
soulagement dans le communiqué de Marie-George Buffet, on sentait
qu'elle préférait que le « oui » l'ait emporté, pour des raisons
d'intérêt d'appareil. Les rôles sont bien partagés, et le PCF va
pouvoir à nouveau parler du virage à droite du PS pour espérer rafler
la mise. Ce qui n'empêchera pas cette même direction de jouer le pôle
de radicalité, et de se précipiter discuter avec les « traitres »
socialistes pour sauver les mairies et les postes d'élus. Le grand
écart continuera, la confusion interne continuera à régner, et
personne ne sera dupe, .
Les Verts sont égaux à eux-mêmes, c'est-à-dire que la pagaille
interne ne se fait même pas sur des bases politiques, entre les
partisans du « oui » et les partisans du « non », entre les nombreux
communautaristes et les quelques laïques, elle se fait sur des
batailles d'écuries, et là-dessus, ils n'ont rien à envier au PS.
Restent maintenant les points positifs. Jean-Luc Mélenchon, sénateur
de l'Essonne, dirigeant du courant Nouveau Monde, et initiateur de
PRS (Pour la République Sociale) fait preuve d'un très grand courage
politique, en refusant le diktat de François Hollande, et en
affirmant haut et fort qu'il mènera campagne pour le « non ». C'est
une bonne nouvelle pour l'ensemble de la gauche que de savoir que
40.000 voix dans un référendum interne militant (quelle force
politique possède cela ?) ont toujours un représentant qui ne se
couche pas au premier coup de sifflet du maître d'école.
L'autre bonne nouvelle du week-end vient d'Attac. Les militants, sans
surprise, ont appelé à voter « non » à la constitution européenne, à
plus de 80 %, et ont appelé à une participation lors de la campagne,
à plus de 70 %, avec un nombre significatif de votants. Le renfort
des collectifs Attac ne sera pas de trop face à la déferlante
médiatique qui nous sera opposée en faveur du « oui ». Autre bonne
nouvelle à Attac, de plus en plus de militants s'inquiètent de la
mauvaise image véhiculée par la complaisance de quelques militants
vis-à-vis de l'islam politique. Là encore, un débat qui progresse.
Lutte ouvrière, et c'est une évolution intéressante, s'est prononcé
pour le non, rompant avec sa tradition d'abstention devant ce type de
consultation.
La Confédération paysanne et le Groupe des Dix appellent également à
voter « non ».
Cela fait donc 40 % de PS, le PCF, la LCR, 30 % de Verts, le PT, LO
qui peuvent ajouter leur nom, même s'il est différent, à celui de la
gauche républicaine.
Il nous faudra être pragmatique, nous savons qu'il y aura toutes
sortes de « non » : celui de Le Pen-De Villiers, celui des
communautaristes de gauche, celui se souverainistes, celui des
trotskystes LO et PT, et celui des républicains de gauche. Le « non »
fourre-tout ne sera pas la meilleure des réponses.
On ne voit pas les républicains de gauche à la même tribune qu'un
Gilles Lemaire qui défend le voile à l'école, pour convaincre que la
laïcité est menacée par la constitution européenne !
Reste la grande question de cette année 2005 : la résistance du
peuple français au libéralisme sera-t-elle assez forte pour créer un
schisme politique par un vote « non » ?
Cette résistance vient de loin. Mais l'accumulation de déceptions
peut engendrer des soubresauts que le 21 avril illustre. C'est dans
ce contexte que va se dérouler la consultation sur la constitution
européenne, où tout est possible.
Rappelons-nous 1980 : Giscard devait être élu à 60 %. Rappelons-nous
Maastricht en 1992, c'était des sondages à plus de 60 %. Rappelons-
nous 1995 : ils étaient tous pour le plan Juppé. Rappelons-nous
1997 : la dissolution allait permettre d'accélérer les « contre-
réformes ». Rappelons-nous 2002, même si la surprise est mauvaise, le
peuple vote à la gauche extrême contre le social-libéralisme de
Jospin. Rappelons-nous le référendum corse en 2003, c'était « oui » à
60 % à quinze jours du vote. Rappelons-nous les législatives et les
régionales en 2004. A chaque fois, à sa façon, le peuple français a
montré son refus du libéralisme, et son peu de confiance pour les
élites de ce pays et ceux qui essaient d'en façonner l'opinion.
A chaque fois il les a pris de court. Essayons de faire en sorte que
2005 perpétue cette excellente tradition.

Réagissez sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
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Message par Valiere » 14 Déc 2004, 20:08

Respublica N°317 du 14 décembre 2004

ReSPUBLICA_N_317.doc
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Message par Valiere » 18 Déc 2004, 09:41

édito de Respublica 318

a écrit :CHRONIQUE D'EVARISTE
=========================================================

Carlyle contre Otor, un exemple de prédation économique d'un fonds
spéculatif américain
----------------------------------------------------------------------

Dans le coin gauche aux couleurs rouge et noir, nous avons un
industriel spécialiste du carton ondulé, 3000 salariés, numéro 2
européen : le groupe Otor. Dans le coin droit (et vraiment à droite),
nous avons un fonds spéculatif US proche de la Maison Blanche
républicaine, aux filiales off-shore, qui pèse 16 milliards de
dollars : le Carlyle Group. Mettez-les ensemble sur le ring et voyez
ce qui en sort, ou plutôt qui s'en sort.

Le Carlyle Group : sous le signe de la pieuvre
Le Carlyle Group est un fonds d'investissement américain qui était
dirigé jusqu'en janvier 2003 par Franck Carlucci, ancien Secrétaire
d'Etat à la Défense sous Ronald Reagan et ancien patron de la CIA.
Depuis, en raison des nombreuses pressions médiatiques, Louis
Gerstner, ancien patron d'IBM, l'a remplacé pour donner une image
plus policée, plus business.
Le Carlyle Group s'est fait une spécialité du recyclage des hommes
politiques et influents de la planète. Nous retrouvons ainsi dans ses
conseillers actuels ou passés des hommes tels que le président
Georges H. Bush, Otto Pohl (ancien président de la Bundesbank), John
Major (ancien premier ministre de Grande-Bretagne), Arthur Levitt
(ancien président de la Security Exchange Commission), James Baker
(ancien secrétaire d'état de Bush senior), Karl Fidel Ramos (ancien
président des Philippines).
Lors des attentats du 11 septembre 2001, le Carlyle Group tenait sa
réunion annuelle à New York avec ses principaux actionnaires, dont
Yeslam Ben Laden, un des frères de Ossama Ben Laden. Les relations du
groupe Carlyle avec l'Arabie saoudite proviennent des réseaux de Bush
père, réseaux très bien reconstitués dans les documentaires de
Michael Moore « Fahrenheit 911 » et de Wiliam Karel « Le monde selon
Bush ».
Onzième fournisseur d'armement du Pentagone, le Carlyle Group est
proche des secteurs de la défense européenne (Bofors Defence,
FiatAvio.). Libération (24 novembre 2004) publiait à cette occasion
un article « Le Pentagone embarqué dans Arianespace ? Voilà comment
on pourrait, avec un brin de provocation, résumer l'arrivée du fonds
d'investissement Carlyle, réputé proche des milieux de la défense
américains et de l'actuelle administration Bush, au tour de table du
lanceur européen. (.) Dans la foulée de l'arrivée de Carlyle, la
ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, appelle "à la
vigilance" des intérêts français et européens et lance un groupe de
travail sur les moyens de protéger l'industrie française de
défense. » Le Carlyle Group a démenti ses volontés de contrôle du
secteur de la défense européenne. Jean-Pierre Millet, DG de Carlyle
Europe, avait à cette occasion déclaré au député Bernard Carayon
(auteur du rapport Intelligence économique, compétitivité et cohésion
sociale) qu'à l'avenir le groupe Carlyle ne s'intéresserait pas au
secteur de la défense en France. Pourtant, dès mars 2004, alors qu'un
décret est en cours de rédaction dans les ministères pour justement
contrôler les investissements des fonds dans les secteurs
stratégiques et sensibles, Jean-Pierre Millet au nom du Carlyle
Group, intervient au côté du Ministre de la Défense, Michèle Alliot-
Marie, dans une conférence sur. « L'Europe de la défense : des
prémices à la réalisation concrète ».

L'affaire Otor ou le grain de sable
En 2000, le groupe Otor, numéro 2 du carton en Europe, a des
difficultés de trésorerie et c'est ainsi que Clinvest, une filiale du
Crédit Lyonnais, introduit le Carlyle Group. Par à un système de LBO
(Leverage Buy-Out), le groupe Carlyle investit dans Otor et reçoit
des obligations convertibles en actions. Le fonds aura la possibilité
de convertir ses obligations si Otor ne remplit par des critères
stipulés dans un pacte d'actionnaire tenu secret. L'un de ces
critères est un certain niveau d'EBITDA (normes comptables non
reconnues) à atteindre par le groupe.
Le Carlyle Group décide dès 2001 de convertir ses obligations en
actions prétextant que le niveau de l'EBITDA ne serait pas atteint,
ce qui donnerait à Carlyle le contrôle du groupe Otor. Les dirigeants
d'Otor contestent cette conversion et suivent la procédure prévue par
le pacte d'actionnaires en faisant appel au tribunal arbitral.

Le tribunal arbitral ne peut pas prendre sa décision car les
dirigeants d'Otor contestent la validité de la notion d'EBITDA.
Michèle Bouvier, une des dirigeantes d'Otor, déclara à ce sujet au
Monde (10 septembre 2004) « Carlyle a monté un « business model »
pour faire main basse sur des entreprises grâce à des règles non
normées fondées sur le seul Ebitda. » Le tribunal est contraint de
nommer des experts pour statuer sur cette notion d'EBITDA avant de
pouvoir rendre son avis. Le premier expert du cabinet
PriceWaterhouseCooper (PWC) est récusé après que les dirigeants
d'Otor aient découvert qu'il avait été conseil du Carlyle Group.
D'autres experts du cabinet Mazar sont ensuite nommés. Ces derniers
reprennent des pages entières issues du travail de PWC bien que
l'expert ait été récusé pour conflit d'intérêt. Une telle situation
ne semble pourtant pas gêner le tribunal arbitral qui ne récusera pas
le cabinet.
Dans cette affaire, les conflits d'intérêt vont se multiplier, jusque
dans l'enceinte même du tribunal arbitral. Les dirigeants d'Otor
demandent la récusation de deux de ses membres pour conflits
d'intérêt. Le président de ce tribunal, Gilbert Parléani, aurait
travaillé avec le notaire luxembourgeois Joseph Elvinger, du cabinet
Elvinger, Hoss & Prussen, qui a réalisé la plupart des actes de
Carlyle Luxembourg et notamment constitué les sociétés Carlyle
Holding 1 et Carlyle Holding 2, actionnaires de Otor Finance. L'autre
arbitre est Jacques Sales qui fait partie du cabinet britannique
Denton Wilde Sapte dont l'un des associés est Nicholas Keeling.
Depuis mai 2004, ce dernier est l'un des trois directeurs de Menatep
qui a investi 50 millions de dollars dans. le Carlyle Group.

La dénonciation d'un système
Parti d'un différent assez classique, cette affaire va mettre en
lumière le Carlyle Group encore méconnu en France, et surtout ses
pratiques de business.
« Cette affaire est devenue, pour certains, emblématique de la
défense des intérêts économiques français face aux Américains. (.)
Des personnalités telles que le conseiller pour l'intelligence
économique de Jean-Pierre Raffarin, Alain Juillet, ou Bernard
Carayon, député (UMP) du Tarn, auteur d'un rapport sur ce sujet,
remis en juin 2003 à M. Raffarin, ne cachent pas leur soutien à cette
cause. »
Suite à ces prises de position, la riposte du Carlyle Group est
immédiate. Dans un article paru dans Le Monde (18 septembre 2004), le
député Carayon est aussitôt impliqué dans une affaire de rémunération
pour des « activités de lobbying anti-Carlyle » au profit d'Otor.
Bien qu'aucune preuve n'ait été apportée et que Bernard Carayon ait
immédiatement démenti, de telles accusations dans un quotidien
national tel que Le Monde sont révélatrices de l'influence et de la
force de frappe médiatique du Carlyle Group.

Le Carlyle Group a énormément souffert des retombées de l'affaire
Otor, et notamment à cause de la mise en lumière de ses montages
financiers (disponibles sur le site Stop Carlyle). Le fonds utilise
des cascades de holdings domiciliées dans des paradis fiscaux pour
échapper aux impôts et dissimuler les propriétaires et bénéficiaires
finaux. Le magazine Challenges (décembre 2004) publiait un article
sur ces structures : « Le patron de Carlyle Europe n'est guère plus
troublé lorsque nous lui montrons le schéma de la trentaine de
structures qui ont servi à l'investissement Otor, un écheveau
ésotérique de holdings et de filiales domiciliées au Luxembourg, à
Guernesey ou aux îles Caïmans. » C'est vrai que ces pays sont réputés
pour leur transparence financière.
Autre détail intéressant : le groupe Carlyle n'est pas coté en
bourse. De ce fait, le Carlyle Group n'est pas obligé de divulguer le
nom de ses associés ni de ses actionnaires à la Security Exchange
Commission (la COB française).

Pour restaurer son image de marques auprès de ses actionnaires et
banquiers (Carlyle cherche à restaurer une image détériorée par
l'affaire Otor, Les Echos, 22 septembre 2004), le Carlyle Group a
fait appel à un impressionnant attirail de cabinets de relations
publiques et d'influence. Le premier d'entre eux est DGM Conseil,
spécialiste des notes confidentielles à des hauts fonctionnaires et
des politiques. Son patron, Michel Calzaroni, est un ancien du
service de presse du CNPF (devenu depuis le Medef), l'un des
meilleurs communicants de la place. Selon Le Figaro du 30 avril
2004, « Ca n'est pas un filtre, c'est un bouchon. Sans son accord
vous n'avez pas l'information, ironise un journaliste économique au
sujet de ce conseiller en communication. (.) L'homme est capable de
transformer un ouragan médiatique en tempête dans un verre d'eau. Il
fait des miracles, grâce à son carnet d'adresse et à son réseau
d'influence, visible et invisible. » C'est DGM Conseil qui serait à
l'origine de la diffusion aussi rapide à l'AFP de la nouvelle de la
mise en examen des dirigeants d'Otor « juste à temps pour que le juge
de New York qui devait statuer le même jour sur la plainte déposée
par les dirigeants d'Otor contre Carlyle puisse en prendre
connaissance. » (Intelligence On Line, n° 490).
Dans sa tâche d'influence, DGM est épaulé par le cabinet Boury &
Associés qui a déjà utilisé dans le passé ses  réseaux de lobbying
politique au profit du Carlyle Group. Quand le groupe Carlyle prit le
contrôle de KPI (équipementier automobile) en 2001, et qu'il «
dégraissa » en licenciant les salariés, les syndicats de KPI avaient
alerté les pouvoirs publics. Ils provoquèrent la réponse de la
secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly : « Vos préoccupations
sont pleinement partagées par le Gouvernement, et en particulier par
Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie. » C'est ce même 
Christian Pierret qui, en 1987,  avait été à l'initiative de
l'association « Douze pour l'Europe » du cabinet. Boury & Associés.
Réseaux d'un jour, réseaux de toujours.
Au plus fort de la médiatisation de l'affaire, Didier Cornadeau,
président de l'APPAC (Association des petits porteurs actifs), fait
son entrée. Il porte plainte contre X et s'en prend directement aux
dirigeants d'Otor lors de la présentation des résultats du groupe. Or
le 12 octobre, lors de cette présentation, l'APPAC ne possédait pas
encore une seule action d'Otor. Le bordereau d'achat des 100 actions
acquises par l'association indique la date du 18 octobre. Didier
Cornadeau connaît les dirigeants d'Otor depuis l'époque où il avait
participé en tant que banquier au mariage entre la direction et le
fonds. Il semblerait que ses rancoeurs personnelles contre les
dirigeants datent de cette époque. Décrédibilisé pour ses positions
radicales sur d'autres dossiers (Veolia.), Didier Cornadeau est
maintenant clairement identifié comme un acteur « déstabilisateur ».

Courant 2004, les dirigeants d'Otor ont porté plainte contre le
Carlyle Group et le Crédit Lyonnais devant la cour fédérale de New
York. Les deux établissements se seraient rendus coupables de conflit
d'intérêt leur permettant de faire main basse sur le groupe
industriel. Fin 2003, le Crédit lyonnais était lié à Carlyle tout en
étant conseil d'Otor, ce qui est illégal aux Etats-Unis. C'est Gary
Fontana, l'un des plus redoutables ténors du barreau américain, qui
défend Otor sur ce dossier. C'est lui qui était déjà en charge de la
plainte contre le Crédit Lyonnais dans l'affaire Executive Life. «
Dans le dossier Otor, il demande 200 millions de dollars de dommages
et intérêts. Mais, pour Carlyle, la menace va bien au-delà. Car, si
le juge décide de passer à la phase 2 de la procédure, dite de «
discovery », ce seront toutes les structures « offshore » de Carlyle
Europe qui feront l'objet d'une enquête fédérale. » (Challenges, n°
236).

Les conséquences sociales.
Le tribunal arbitral devrait prendre sa décision courant janvier
2005. S'il rend un avis favorable au Carlyle Group, le fonds prendra
aussitôt le contrôle du groupe industriel, renverra dans la foulée
les dirigeants et installera ses propres administrateurs au conseil
d'administration. Il est très vraisemblable que le Carlyle Group «
optimisera » ensuite le groupe (comprendre « licencier »), et dans ce
domaine, le Carlyle Group est déjà bien rodé. La presse si chère au
Carlyle Group (le fonds avait tenté d'acheter Le Figaro en 1999) a
été l'une des grandes victimes ; le groupe Tests par exemple a subi
quelques 117 licenciements. La région Charentaise, dans laquelle le
Carlyle Group a pris le contrôle de plusieurs entreprises, paie un
lourd tribut sur l'autel du fonds ; pour l'équipementier automobile
KPI, l' « investissement Carlyle » a jusqu'à présent provoqué 142
licenciements boursiers, et ce n'est toujours pas fini ! D'autres
entreprises ont tout simplement été mises en liquidation par le
Carlyle Group. C'est le cas de Digiplex, de Reef, d'OptoSpeed...

La vraie question pour les quelques 3000 salariés d'Otor ne serait-
elle pas : combien de licenciements faudra-t-il pour que Carlyle
atteigne son fameux retour sur investissement de 30% ? Combien vaut
un licenciement pour le Carlyle Group ? On le saura malheureusement
bien assez tôt.

IB
Collectif Stop Carlyle
http://stopcarlyle.isuisse.com

Quelques références bibliographiques :
François Missen, Le réseau Carlyle, Flammarion, octobre 2004.
Fabrizio Calvi et Frédéric Laurent, France - Etats-Unis : 50 ans de
coups tordus, Albin Michel, mars 2004.
William Karel, Le monde selon Bush, juin 2004.
Michael Moore, Fahrenheit 911, juillet 2004.
Bernard Nicolas et Romain Icard, 90 minutes : Carlyle s'attaque à la
France, octobre 2004.
France 2, JT de 20 heures, Affaire Otor - Carlyle, 27 octobre 2004.
Carlyle Exposed :
http://www.informationclearinghouse.info/article3995.htm
Intelligence On Line, Etroites relations entre Carlyle et le Crédit
Lyonnais, n° 483, septembre 2004
(http://www.intelligenceonline.fr/NETWOR ... 83/483.asp?)

Revue de presse :
Politis, Carlyle la pieuvre, octobre 2002.
Le Point, Carlyle. Un fonds très spécial, mai 2003, n°1600.
Les Echos, Le fonds Carlyle sur la sellette, mai 2003.
Le Canard Enchaîné, L'appétit féroce de l'américain Carlyle", mai
2003, n°4308.
Le Monde, L'offensive américaine dans la défense inquiète les
Européens, décembre 2003.
La Petite Semaine de Cognac, Carlyle : la World Company en
charentaises, janvier 2004.
Entreprendre, Comment des financiers peuvent déstabiliser une
entreprise !, n°183, avril 2004
Le Monde, L'Empire Carlyle, avril 2004
Intelligence OnLine, Le dispositif d'influence du Carlyle Group, n°
476, mai 2004.
Challenges, Chapelle Darblay tourne de plus en plus mal, Bertrand
Fraysse, mai 2004, n° 225.
Le Monde, Carlyle et le Crédit lyonnais sont mis en accusation par
les dirigeants du cartonnier Otor, septembre 2004.
Nouvel Observateur, Qui a peur de Carlyle ?, septembre 2004, n°2082.
Challenges, Cent jours dans...la bataille Otor-Carlyle, décembre
2004, n° 236

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Message par Valiere » 18 Déc 2004, 09:42

Respublica N°318

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Message par pelon » 18 Déc 2004, 09:49

(Valiere @ samedi 18 décembre 2004 à 09:42 a écrit : Respublica N°318
Quel est l'intérêt de ce post ?
pelon
 
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