Informations Ouvrières

Message par Crockette » 25 Sep 2007, 21:59

enfin l'unité des travailleurs se fera pas sur le régime des retraites...
vous imaginez sérieusement les gens du privé descendre dans la rue pour le public ?

en 1993, les gens du privé ne sont pas descendu pour leur propre régime, alors arretons de rever !!!


je crois à l'unité des travailleurs et des étudiants (futurs exploités) sur le contrat universel alias le contrat unique.
mais on sait déjà que certains syndicats sont prets à signer cet accord foireux en échange de contreparties de formation individuelles ridicules.

Crockette
 

Message par Ottokar » 26 Sep 2007, 06:57

(redsamourai @ lundi 24 septembre 2007 à 09:32 a écrit : pff poster leurs édito il n y a vraiment que ça qui les intéresse... en dehors d'accréditer les excuses que veulent bien donner les politicards de gauche ou de droite quand ils présentent leurs réformes réactionnaires comme contraintes par l'UE...

:x

Tu n'es pas forcé de les lire. Moi je remercie les camarades de faire l'effort de me communiquer leurs textes car je n'achète pas IO. Le contenu, c'est autre chose. Ils pourraient faire plus et discuter s'ils en avaient envie, mais chacun est libre de faire ce qu'il veut.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Front Unique » 26 Sep 2007, 22:08

Informations Ouvrières N° 813 - L'éditorial du 27 septembre 2007

Mensonge et corporatisme

Pas un jour sans un discours — du président ou du Premier ministre — annonçant de nouvelles mesures contre les travailleurs et la jeunesse. Sous l’avalanche, chacun s’interroge : comment s’y retrouver ? Et comment agir ?

Tout peut être ramené à ces deux mots : mensonge et corporatisme.

Mensonge : il ne s’agit pas d’un jugement moral, mais d’un fait social. Chacune des mesures anti-ouvrières est « justifiée » par une situation invariablement présentée comme catastrophique, les plans du gouvernement visant… à la sauver !

Mensonge social, répétons-le. Pour n’en prendre qu’un exemple : La Tribune (25 septembre) évoque, à propos de la Sécurité sociale, une « dérive dramatique qui nous conduit à un trou de près de 13 milliards d’euros ». Dérive dramatique qui, si l’on comprend bien, explique le recours aux franchises, le déremboursement de médicaments, etc.
Il y a deux mois, pourtant, le gouvernement a fait voter au Parlement un « paquet fiscal et social », cadeau au patronat d’un montant de… 15 milliards d’euros… A l’époque, La Tribune, comme toute la presse capitaliste, a applaudi des deux mains.

Comme quoi 15 milliards d’euros, selon le côté de la barrière de classe où ils tombent, peuvent être soit une divine surprise, soit une dérive dramatique.

C’est bien d’intérêts de classe qu’il s’agit, et donc de lutte des classes.

Et c’est pour tenter de le masquer que l’on multiplie, en haut lieu, mensonges et dramatisations artificielles…

« Trou de la Sécu », déficit des régimes de retraite, insuffisante compétitivité de l’industrie, manque de flexibilité du Code du travail : tout cela est présenté comme autant de catastrophes naturelles contre lesquelles l’union de tous, patrons et ouvriers, serait la seule issue.

Tel est le but de ces mensonges érigés en art de gouvernement : le corporatisme. Président et ministres ne s’en cachent pas : au nom de l’intérêt commun et de « l’équité », les organisations syndicales devraient prendre en charge toutes les contre-réformes.
Le ministre Xavier Bertrand lui-même donne les limites du « dialogue » gouvernement-syndicats : « Il y aura dialogue (…). Ce sera une réforme progressive (…). On ne passera pas de 37,5 ans à 41 ans du jour au lendemain. » Pas du jour au lendemain…, peut-être du jour au surlendemain, mais on y passera, coûte que coûte : dialogue ?

C’est ce que le quotidien Le Monde appelle « un véritable remodelage du système français des relations sociales », soulignant : « In fine, la feuille de route des partenaires sociaux revient à mettre en musique les promesses » de Sarkozy. C’est un « séisme », ajoute La Tribune, qui s’inquiète pourtant : « Reste à savoir si les Français sont prêts. »

Telle est la question.

Des syndicats qui acceptent de participer au démantèlement des réformes arrachées par la lutte de classe et à l’instauration de contre-réformes, cela, à toutes les époques et sous toutes les latitudes, s’est toujours appelé : syndicats intégrés.

Un régime politique où les syndicats sont ainsi intégrés à l’Etat (et à l’Union européenne) porte un nom : le corpora­tisme.

Ce gouvernement a la volonté d’aller jusqu’au bout dans la mise en place d’un tel régime corporatiste (1), jusqu’au bout du principe de subsidiarité cher à l’Union européenne.?Les discours du président de la République l’expriment sans détour.

La défense des conquêtes, droits et garanties de la classe ouvrière est indissociable de la défense de l’indépendance des organisations syndicales.

L’une et l’autre ne peuvent être assurées que par la lutte de classe, dans l’unité des travailleurs et de leurs organisations refusant de s’intégrer. C’est la voie de la lutte contre le corporatisme, pour défendre et reconquérir la démocratie.

N’est-ce pas là la base politique pour édifier un authentique parti ouvrier indépendant ?

Daniel Gluckstein

(1) Dans un régime corporatiste, l’organisation syndicale n’a plus en charge la défense des intérêts particuliers des salariés. Elle est intégrée à l’Etat et à ses institutions nationales et régionales pour mettre en œuvre la politique du gouvernement (et de l’Union européenne) au nom de l’intérêt général et du « bien commun ».


Front Unique
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Fév 2005, 02:21

Message par Thersite » 27 Sep 2007, 23:38

(Eric @ vendredi 21 septembre 2007 à 00:35 a écrit :
(abounouwas @ samedi 15 septembre 2007 à 11:18 a écrit :seule chose éreintante après la lecture de cet édito avec lequel on peut se retrouver sur la plupart des points, cette quasi-obsession de Gluckstein à faire de l'UE et de ses institutions un bouc émissaire, alors qu'il ne s'agit que d'une courroie de transmission.


Abounouwas, à ton corps défendant, tu es en accord total avec Gluckstein, relis donc ce qu'il dit :

"Alors, à qui profite le crime ?

Qui exige la privatisation-destruction de tous les services publics, et, pour cela, le démantèlement des régimes spéciaux ?

Qui exige la liquidation du régime des fonctionnaires, au nom de la réduction des dépenses de l’Etat ?

Qui pousse à allonger le plus possible le nombre d’annuités pour un départ à taux plein, afin d’ouvrir la voie aux re-traites par capitalisation ?

Qui pousse au démantèlement de la Sécurité sociale pour la livrer à la spéculation ?

Qui, sinon la classe capitaliste, utilisant tous les ressorts du traité de Maastricht et des directives européennes (lire page 2) ?"

D'accord avec Abounouwas : ce qui est quand même gênant, c'est que les textes postés ici insistent énormément sur les "directives européennes", comme si la classe capitaliste n'avait d'influence qu'à l'échelle politique de l'UE, alors que les principales attaques politiques contre le monde du travail viennent surtout de nos gouvernements nationaux (l'Etat, la République), il n'y a pas (encore) d'Etat européen, les directives européennes sont des consensus/accords entre gouvernements bourgeois (cf. Projet de constitution).
Et d'ailleurs, je ne pense pas que ce serait le rôle d'une organisation communiste que de défendre l'Etat français contre un Etat européen (les chauvins de tout poil s'en chargent déjà) et si l'un comme l'autre sont/seraient des pouvoirs politiques au service des capitalistes, un éventuel Etat européen présenterait du moins l'intérêt de rationnaliser un peu -dans les limites d'une société capitaliste- l'économie à une échelle supérieure, comme cela s'est fait à l'échelle des Etats-Unis... Mais on n'en est pas là, et n'en déplaise à de Villiers et con(-sorts), je ne pense pas que les politiques veuillent d'institutions européennes avec d'autre fonction que celle de bouc-émissaire.
Thersite
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Juin 2007, 02:20

Message par Front Unique » 06 Oct 2007, 10:52

Informations Ouvrières N° 814 - L'éditorial du 3 octobre 2007

Tout se ramène à la lutte de classe

A multiplier discours et déclarations, MM. Sarkozy et Fillon finissent parfois, involontairement, par laisser échapper un bout de vérité. Le 18 septembre, le président a appelé à « définir un nouveau droit à la protection so­ciale » concernant la « dépendance », notamment des personnes âgées. Il faudra, a-t-il dit, « développer l’assurance individuelle (…). Les investisseurs privés doivent investir davantage dans ce secteur (…). La dépendance des personnes âgées est le plus souvent un risque assurable qui peut être couvert en partie par des produits financiers innovants. »

Vous avez bien lu : « les nouveaux droits » à la protection sociale…, c’est le droit de livrer la Sécu — d’abord le « cinquième risque », puis tous les autres — aux assurances privées qui y feront fructifier leurs « produits financiers innovants. »

N’est-ce pas pour préparer le terrain aux spéculateurs qu’on a fait resurgir cette semaine le prétendu « trou de la Sécu » ? Et on nous rebat les oreilles avec la recherche d’un nouveau financement de la Sécu ? Non, aucun nouveau financement n’est nécessaire, il suffit que les patrons remboursent les 200,1 milliards d’euros d’exonérations dont ils ont bénéficié !

Et les retraites ? On prétend ici et là que seuls les régimes spéciaux seraient dans le collimateur. Le 25 septembre dernier, le Premier ministre a déclaré : « Le rendez-vous retraites de 2008 (…) a deux préalables. Le premier, c’est la réforme des régimes spéciaux (…). Le second préalable, c’est l’emploi des seniors (…). Une fois réglés ces deux points, nous aborderons ensemble dans la concertation le rendez-vous de 2008 (…). L’augmentation de la durée de cotisation à 41 ans (…) est prévue par la loi. La durée de cotisation (…) doit donc passer de 40 à 41 ans entre 2009 et 2012 » (1).

Tout est lié ! Mais alors, pourquoi certains s’obstinent-ils à opposer les catégories de salariés les unes aux autres ? Si de l’aveu même du gouvernement, l’attaque contre les régimes spéciaux est reliée à la remise en cause du régime général (et de celui de la fonction publique, annoncée par le ministre Santini), comment y répondre, sinon par l’unité de tous les travailleurs, public et privé, avec les organisations, pour la défense de tous les régimes de retraite, pour le retour aux 37,5 annuités pour tous (2) ?

Toutes ces questions se ramènent à une seule : la lutte de classe.

Réuni ce 30 septembre, le comité provisoire pour un parti ouvrier indépendant a réaffirmé sa volonté d’avancer sur la voie de la construction d’un parti fondé sur des bases de classe. Un parti pour le retour à la Sécurité sociale de 1945, la restitution des 200,1 milliards d’euros, la défense des 36 000 communes, la renationalisation des secteurs clés de l’industrie, le retour au monopole public d’EDF-GDF et de la SNCF ; un parti qui défende le droit imprescriptible des syndicats à porter les revendications ouvrières en toute indépendance, un parti qui aide en toutes circonstances à l’unité des travailleurs et des organisations, pour la défense et la reconquête de leurs droits.
Un parti qui développe ce programme parce qu’il ne craint ni de remettre en cause le carcan de Maastricht ni d’appeler à sortir des institutions de l’Union européenne.

A l’heure où le gouvernement, au compte de l’Union européenne, s’en prend à tous les droits et garanties des travailleurs, n’y a-t-il pas urgence à avancer vers une telle réponse politique ?

Daniel Gluckstein

(1) Discours de François Fillon pour le 60e anniversaire de l’AGIRC, le 25 septembre 2007.
(2) « Concertation », dit le Premier ministre. Avant lui, Sarkozy avait déclaré : « Un partenaire social n’a pas pour seule mission de défendre un acquis social. » Ce qu’ils veulent ? Des syndicats qui remettraient en cause eux-mêmes les acquis sociaux ! Cela s’appelle le corporatisme !


Front Unique
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Fév 2005, 02:21

Message par Front Unique » 14 Oct 2007, 22:48

Informations Ouvrières N° 815 - L'éditorial du 11 octobre 2007

Légitime défense

Travailleurs, le savez-vous ? Vous êtes trop protégés ! Voilà le mal dont souffre le pays : « L’accumulation des protections qui entourent le contrat de travail. » Un mal dénoncé par le président de la République, qui a promis d’y mettre fin au plus vite (1).

D’où la fusion ANPE-Unedic (lire page 5). D’où le pillage et la remise en cause de la Sécurité sociale (lire page 6). D’où l’attaque contre tous les régimes de retraite (lire pages 2 et 3). Toutes ces mesures sont dictées par l’Union euro­péenne, nous le prouvons dans ce journal.

Faut-il s’étonner que, victimes de cette agression généralisée du patronat et du gouvernement, les travailleurs cherchent à se défendre ?

Faut-il s’étonner que cette légitime défense prenne la forme, dans de nombreux secteurs du public et du privé, d’appels communs, dans l’unité, à la grève et à la manifestation du 18 octobre ?

A ce sujet, reconnaissons que certaines affaires semblent mises à jour au bon moment.

Alors même que les travailleurs se tournent à tous les niveaux vers leurs organisations syndicales pour les charger de la défense de revendications vitales, c’est le moment choisi par nombre de responsables politiques et gouvernementaux pour exiger une mise sous tutelle des syndicats, sous prétexte de financement et de représentativité (lire page 7).

Pure coïncidence ? Comme si tous ces projets n’étaient pas contenus dans un rapport Hadas-Lebel remis en mai 2006 !

Ce même 18 octobre, chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront au sommet européen de Lisbonne. A leur menu : l’adoption d’un nouveau traité européen, en remplacement du projet de « Constitution » mis à la poubelle par la victoire du vote non en France et aux Pays-Bas. Dans ce projet de traité, on retrouve tous les traités et directives déjà adoptés, dont découlent les contre-réformes évoquées plus haut, plus quelques innovations. Par exemple, l’amendement 112 sti­pule : « L’Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux. Le sommet social tripartite pour la croissance et l’emploi contribue au dialogue social. » Ce « sommet social tripartite » existe déjà. Il se tient au minimum une fois par an, le jour même ou la veille du sommet de printemps des chefs d’Etat et de gouvernement. Il réunit la Confédération européenne des syndicats (CES), le patronat européen, la Commission européenne et la présidence de l’Union européenne. Ce sommet social tripartite est en général l’occasion de déclarations communes de la CES et du patronat européen s’insérant dans les points à l’ordre du jour du sommet européen lui-même.

Ce sommet social, répétons-le, existait jusqu’à présent de fait. Avec le nouveau traité, il deviendrait institutionnel.

Ce serait un pas de plus dans l’instauration d’un ordre corporatiste — à l’échelon européen et français — où les organisations syndicales intégrées devraient renoncer à défendre les intérêts particuliers des travailleurs. Et cela, au nom d’un prétendu intérêt général… faux nez des intérêts très particuliers des patrons, banquiers et spéculateurs !

Dans ces colonnes, nous avons alerté récemment contre le danger corporatiste. La menace se précise de jour en jour. Défendre la démocratie en affirmant le droit pour les travailleurs de faire prévaloir leurs intérêts par l’intermédiaire de leurs organisations : telle est la responsabilité d’un authentique parti ouvrier indépendant. A sa construction se sont déjà attelés 5 031 militants, travailleurs et élus de toutes tendances qui ont pris leur carte de participant pour la convention des 24 et 25 novembre.

Et vous ?

Daniel Glückstein

(1) Discours de Nicolas Sarkozy du 18 septembre 2007.
Front Unique
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Fév 2005, 02:21

Message par Front Unique » 30 Oct 2007, 00:46

Informations ouvrières N° 816 - Semaine du 18 au 24 octobre 2007

D’un côté à l’autre de l’Atlantique

Il a 53 ans et a travaillé depuis son plus jeune âge. Ses meubles en route vers un garde-meubles, il couchera ce soir dans un foyer pour SDF. Ce travailleur social noir de Cleveland (Ohio, Etats-Unis) vient d’être expulsé de sa maison, victime de la crise des « subprimes ». Du jour au lendemain, ses remboursements étaient passés de 900 à 1 600 dollars par mois ! Il ne pouvait plus payer.

Pas plus que ses voisins : cette postière, mère de famille, ces retraités en larmes, cet enseignant, tous ces expulsés de Cleveland, sur lesquels la télévision, dimanche soir, nous a présenté un saisissant reportage (1).

Ils sont déjà 20 000 pour la seule ville de Cleveland (Ohio) à avoir été expulsés dans ces conditions. Même le shérif chargé des opérations — 100 par jour — avoue : « Ce n’est pas très glorieux. »

Vingt mille à Cleveland. Ils pourraient être ainsi sept millions de travailleurs avec leurs familles, à l’échelle de tout le pays, à perdre leur toit en conséquence de la crise des « subprimes ». Quant aux banques, elles envoient leurs émissaires dans les salles de vente, afin de s’assurer, par leurs surenchères, que les maisons saisies seront mises en vente — 300 par jour — à un prix couvrant les impayés !

La crise des « subprimes », entraînant les marchés financiers dans un gouffre, c’était il y a deux mois. Aujourd’hui, les marchés sont repartis à la hausse.

A peine élu directeur général du FMI, le « socialiste » Dominique Strauss-Kahn déclare que la crise n’aura pas « d’effets dramatiques », car « la situation est sous contrôle (…), tout ce qui devait être fait par les banques centrales a été fait » (2).

C’est vrai : aux Etats-Unis, avec 7 millions de personnes à la rue ou menacées de s’y retrouver, « tout ce qui devait être fait par les banques centrales a été fait ».
Et en Europe ? Et en France ?

Avec des millions de futurs retraités menacés de perdre 30 à 40 % du montant de leurs pensions — et pour certains réduits à l’indigence —, la Banque centrale européenne (et les directives européennes) a fait, elle aussi, « tout ce qui devait être fait »… pour que les marchés financiers se redressent !

D’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, c’est de la plus féroce lutte de classe qu’il s’agit, celle qui voit les multinationales et les spéculateurs se payer directement sur la force de travail des salariés.

Et l’on ose (ici et là) dénoncer les travailleurs en grève comme des « nantis » ! Et l’on prétend exiger de leurs organisations qu’elles participent à la remise en cause des droits ouvriers !

Répétons-le : c’est de lutte de classe qu’il s’agit. En cette veille d’un 18 octobre qui s’annonce comme une démonstration puissante d’unité de la classe ouvrière pour la défense de tous ses régimes de retraite, nul ne peut préjuger de ce qu’en seront les prolongements.

Mais il est un fait d’ores et déjà acquis : la classe ouvrière n’accepte pas de subir passivement l’agression qui la frappe et se tourne vers ses organisations pour forger l’unité, seule voie pour contraindre le gouvernement à retirer ses projets.

La lutte engagée, chacun le comprend, est difficile. La classe capitaliste, sous la pression de Bruxelles (3) qui exige toujours plus, ne cache plus qu’elle veut renverser tout l’édi­fice des conquêtes arrachées depuis 1945 (4).

Dans ce contexte, la construction d’un parti ouvrier indépendant :
— de lutte de classe ;
— agissant pour l’unité des rangs ouvriers ;
— combattant pour la démocratie — donc l’indépen­dance des organisations syndicales — contre le corporatisme ;
— militant pour sortir des institutions de l’Union européenne (et rejeter du nouveau traité)...

... n’est-elle pas une aide nécessaire à la réalisation dans l’action unie — et victorieuse — du mouvement de millions d’exploités et d’opprimés ?

Daniel Gluckstein

(1) Magazine d’information « Sept à huit », diffusé le dimanche 15 octobre, à 19 heures, sur TF 1.
(2) AFP, 1er octobre 2007.
(3) Lire les propos de Juncker, page 3.
(4) Lire la très franche explication de M. Kessler, page 5.


Front Unique
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Fév 2005, 02:21

Message par Front Unique » 30 Oct 2007, 00:51

Informations Ouvrières N° 817 - L'éditorial du 24 octobre 2007

Et ils osent parler de démocratie !

“Lorsque, à la stupéfaction générale en Europe, le “non” français est survenu, l’Allemagne s’est aussitôt sentie investie de la responsabilité de trouver une issue (…). Elle a très vite perçu que la seule solution serait de présenter le même texte sous une autre forme (…). On enlevait la troisième partie, qui n’était pour l’essentiel que la compilation de textes existants (…), et on rabotait quelques symboles (…). Présenter au nouveau président français (…) ce projet de traité simplifié, c’était lui offrir une chance de sortir de l’impasse (…).

L’opportunisme de Sarkozy a été de saisir immédiatement cette chance (…), tout en précisant bien qu’une telle version pourrait être ratifiée par voie parlementaire. Cette dernière précision (...) était essentielle pour convaincre nos partenaires européens que la France ne leur referait pas le coup du référendum raté. »

Ainsi s’exprime, sans même chercher à se cacher, le dénommé Favilla, éditorialiste du quotidien Les Echos. D’ordinaire, ce journal des capitalistes et spéculateurs a le triomphe plus modeste. Il faut croire que, cette fois, son enthousiasme est proportionnel au traumatisme provoqué par la victoire du vote non le 29 mai 2005, lorsque ou-vriers, employés, paysans, chômeurs, retraités, jeunes ont dit haut et fort : à bas l’Union européenne, à bas le traité de Maastricht !

Il n’empêche : sous ce titre, « Merci Angela, bien joué Nicolas », c’est à un cynique éloge de la duperie que se livre le quotidien du capital financier.

Et ces gens-là osent parler d’équité et de démocratie !

Ce serait, paraît-il, un sommet « d’intelligence pratique et de finesse politique » que de piétiner la démocratie en faisant adopter par le Parlement un texte rejeté par le peuple en référendum !

Quant à Ségolène Royal, elle approuve le traité « même imparfait » et l’adoption au pas de charge par le Parlement, car « ce n’est plus une question de principes ».

Principes ? Vous avez dit principes ?

Et après cela, on va dire aux cheminots unis pour la défense de leur régime de retraite que leur grève est scandaleuse parce qu’elle s’oppose aux décisions de l’Union européenne ? Et l’on osera tenir le même langage aux fonctionnaires dont les emplois sont supprimés et les salaires bloqués, aux assurés sociaux, aux internes, aux ouvriers licenciés, aux paysans…

Aux uns et aux autres, on opposera la prétendue légitimité de traités européens… imposés par la ruse, le mensonge, la duperie et le viol du mandat du peuple.

A en croire la presse, le président Sarkozy aurait pour priorité de faire ratifier ce texte au plus vite…

Que croit-il ? Qu’en procédant ainsi au pas de charge, il disposera dans les institutions de Bruxelles des appuis qui lui font défaut ici pour faire taire la classe ouvrière de notre pays ?

La démocratie, c’est le respect du vote du 29 mai 2005.

La démocratie, c’est la lutte de classe unie, travailleurs et organisations, pour défendre et préserver tout ce que Bruxelles veut détruire.

La démocratie, c’est la rupture avec l’Union européenne et la sortie de ses institutions.

Pour la démocratie, pour la rupture avec l’Union européenne, pour un parti ouvrier de lutte de classe, pour dire non au nouveau traité européen, tous à la Mutualité le 16 novembre prochain.

Daniel Gluckstein
Front Unique
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Fév 2005, 02:21

Message par Front Unique » 03 Nov 2007, 11:20

Informations Ouvrières N° 818 - L'éditorial du 1er novembre 2007

De quoi ont-ils peur ?
Du peuple et de la démocratie


Signant le traité européen de Lisbonne, le président Sarkozy a confirmé son intention : il n’y aura pas de référendum. Le 29 mai 2005, c’est pourtant le peuple français qui, par référendum, avait rejeté le traité constitutionnel. La démocratie n’exige-t-elle pas de respecter le vote souverain du peuple ? Un sondage indique que 61 % des Français sont favorables à la convocation d’un référendum pour ou contre la ratification du traité de Lisbonne (1).

Comment comprendre que ceux qui nous gouvernent aient tellement peur d’un référendum ?
Comment comprendre que le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, déclare : « Si la gauche était venue au gouvernement, elle aurait convoqué un référendum, mais le président a dit qu’il ne le ferait pas. J’en prends acte et je le dé­plore » ? Face à un véritable viol de la démocratie, peut-on se contenter de « prendre acte » ? Peut-on se contenter de « déplorer » ?

Chacun le comprend : si référendum il y avait sur le traité de Lisbonne, il y aurait débat sur ce traité. Les projecteurs seraient braqués sur son contenu. Et sous le feu des projecteurs, il apparaîtrait ceci : « Les propositions institutionnelles du traité constitutionnel (celui de 2005) (…) se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent. »

Cela, ce n’est pas nous qui le disons, mais l’ancien président Giscard d’Estaing, « père » du traité rejeté en 2005 et favorable au traité de Lisbonne (2). Giscard d’Estaing ne fait que re­joindre ici ce qu’écrivait le journal du capital financier Les Echos la semaine dernière, expliquant que le traité de Lisbonne consistait à « présenter le même texte sous une autre forme » (3).

Oui, si référendum il y avait, nul ne pourrait empêcher les projecteurs d’éclairer ce fait : le « nouveau » traité de Lisbonne n’est que la réplique du traité constitutionnel rejeté en 2005.

Si référendum il y avait, nul ne pourrait empêcher le débat politique de mettre en évidence que toutes les attaques qui amènent ouvriers, employés, jeunes, chômeurs, retraités, paysans, mères de famille, internes à se dresser pour leurs revendications trouvent leur origine dans les dispositions des traités européens que le traité de Lisbonne prétend graver dans le marbre.

Par exemple, les mesures qui viennent d’être annoncées sur les retraites (liquidation des régimes spéciaux et passage à 41 annuités) sont la stricte application du sommet de Barce­lone, en mars 2002, qui a exigé des Etats de l’Union europé­enne qu’ils augmentent « d’ici 2010 d’environ 5 ans l’âge moyen effectif auquel cesse dans l’UE l’activité professionnelle » (lire page 2).

Même chose pour les franchises sur la Sécurité sociale : elles visent à faire payer les malades pour respecter les exigences de l’Union européenne sur les déficits publics.
Même chose pour le blocage des salaires, qui dresse contre lui à Air France, dans la fonction publique, dans le privé, des travailleurs de plus en plus nombreux, et dont la source est le pacte de stabilité instauré par le traité de Maastricht et ag­gravé par le traité de Lisbonne.

C’est de cela qu’ils ont peur. Ils ont peur que l’inévitable débat politique, préalable à un référendum, amène le peuple français à prendre conscience des enjeux et à rejeter une nouvelle fois, en 2008, ce qu’il a déjà rejeté le 29 mai 2005.

C’est du peuple qu’ils ont peur. C’est de la démocratie qu’ils ont peur. La démocratie dans la forme et aussi dans le contenu, c’est-à-dire la défense, la reconquête de tout ce qui a été arraché par le combat démocratique et ouvrier depuis deux siècles.

Pour notre part, nous pensons que la démocratie, c’est que le peuple doit décider.

La démocratie, c’est qu’il y ait référendum.

La démocratie, c’est l’unité pour le rejet du traité de Lisbonne.

La démocratie, c’est une fois pour toutes sortir des institutions antidémocratiques, d’exploitation, d’oppression et de régression de l’Union européenne.

Daniel Gluckstein

(1) Le Parisien, 29 octobre 2007.
(2) Le Monde, 27 octobre 2007.
(3) Les Echos, 23 octobre 2007.


Front Unique
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Fév 2005, 02:21

Message par Wapi » 03 Nov 2007, 11:26

Pas un mot sur la riposte nécessaire aux attaques du gouvernement, les journées de grève à venir, les suites du 18 octobre ...

Dommage.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

PrécédentSuivant

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 1 invité

cron