Informations Ouvrières

Message par com_71 » 20 Avr 2007, 13:25

Dans le dernier clip de la campagne officielle de G. Schivardi, la perspective d'un parti ouvrier indépendant, qui s'inscrirait vraiment "dans les traditions de notre pays". Si j'ai bien compris il serait au confluent de la défense de la démocratie sociale par les militants ouvriers et de la démocratie politique par les maires.

La stratégie de D. Glückstein, celle de F. Engels alliée à celle de Clausewitz ??? :roll: :roll: :roll:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Front Unique » 20 Avr 2007, 16:13

Informations Ouvrières N° 790 - L'éditorial du 19 avril

Et les travailleurs dans tout ça ?

La presse a fait grand bruit, voilà quelques jours, d’une prétendue croissance spectaculaire de l’économie dans l’Union européenne, et tout particulièrement en Allemagne, laquelle ferait jeu égal, nous dit-on, avec l’économie des Etats-Unis. Et, bien sûr, de laisser entendre (comme c’est le cas depuis des décennies) que cette croissance serait bénéfique à toute la société, y compris aux travailleurs.

Qu’en est-il en réalité ?

Le Monde (14 avril) livre un petit bout de la mèche : « C’est tout d’abord la restriction salariale négociée entre les syndicats et le gouvernement Schröder (coalition entre le parti social-démocrate et les Verts — NDLR) pendant près d’une décennie qui a permis aux industries allemandes de regagner de la compétitivité. »

Le journal anglo-saxon International Herald Tribune (12 avril) vend l’autre bout de la mèche : « La croissance que connaît l’Allemagne la distingue de ses voisins européens (…). La thérapie a été souvent brutale, incluant des vagues de licenciements et des réductions de coûts entre 2002 et 2005. Mais après avoir repoussé toute augmentation des salaires sur le marché national et délocalisé des industries manufacturières vers des marchés où le coût du travail est plus faible, de nombreuses industries allemandes réalisent des profits records. »

Et les travailleurs dans tout ça ?

« Les consommateurs allemands, ébranlés par les vagues de licenciements, n’ont pas encore rouvert leurs porte-monnaie. Selon les économistes, si la consommation n’est pas relancée, la croissance pourrait s’éteindre. La hausse ininterrompue de l’euro va commencer à avoir des conséquences. »

Résumons : la « croissance » — c’est Le Monde et l’International Herald Tribune qui le disent — procède pour l’essentiel de la destruction des forces productives, aussi bien des usines, des capacités matérielles de production que de la principale force productive, celle du travailleur, chassé de son emploi, réduit au chômage, à la misère, ou encore au travailleur dont le salaire est bloqué et les garanties collectives démantelées.

Où peut nous conduire un système où « croissance » devient un synonyme de destructions et d’appauvrissement généralisé ? Poser la question, c’est y répondre.

Faut-il le préciser ? Les directives européennes, qui, sans exception, enjoignent de ne jamais s’opposer aux licenciements et aux délocalisations (pour cause de « concurrence libre et non faussée ») et de toujours bloquer les salaires, de remettre en cause les garanties collectives et les régimes de protection sociale (au nom du pacte de stabilité et de la recherche de la compétitivité) ne sont pas pour rien dans ce résultat.

Pour qui veut s’opposer à la dérive ininterrompue vers la barbarie et la destruction, peut-il y avoir vote plus utile, dimanche 22 avril, que le vote pour le seul candidat qui ose prôner la rupture avec l’Union européenne, son traité et ses directives comme la condition d’une véritable relance de l’économie fondée sur la satisfaction des besoins du plus grand nombre ?

Daniel Gluckstein


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Message par com_71 » 20 Avr 2007, 23:56

(com_71 @ vendredi 20 avril 2007 à 14:25 a écrit : Dans le dernier clip de la campagne officielle de G. Schivardi, la perspective d'un parti ouvrier indépendant

(Reuters a écrit :Gérard Schivardi veut créer un nouveau parti ouvrier
mardi 17 avril 2007

PARIS (Reuters) - Gérard Schivardi, candidat à la présidentielle soutenu par le Parti des travailleurs (PT, trotskiste) a annoncé mardi son intention de créer un nouveau parti politique ouvrier en vue des prochaines élections municipales.
"Avec Daniel Gluckstein, mon directeur de campagne, nous avons lancé l'idée de mettre en place un nouveau parti ouvrier en France et l'écho devient de plus en plus important", a annoncé le candidat invité de La Chaîne parlementaire.
Le candidat et maire de Mailhac dans l'Aude a estimé "qu'il serait "difficile" à ce nouveau parti de voir le jour d'ici aux élections législatives du mois de juin. Il a cependant estimé qu'il serait opérationnel "en fin d'année pour les prochaines municipales et les cantonales".
Les élections municipales et les prochaines élections de conseillers généraux auront lieu en mars 2008.
Gérard Schivardi n'a pas dit si le PT se fondrait dans ce nouveau parti, dont le nom reste à créer.
"Tous les adhérents du Parti des travailleurs qui le souhaiteront viendront avec nous", s'est borné à indiquer Gérard Schivardi qui n'est pas membre du PT.
Il a dit souhaiter y voir adhérer "un maximum de syndicalistes et d'élus", précisant que son mode de fonctionnement, à définir également, serait "très ouvert".


(Informations ouvrières a écrit :
Gérard SCHIVARDI - Daniel GLUCKSTEIN

Paris, le 10 avril 2007

Madame, Monsieur, cher(e) ami(e), cher(e) camarade,

Vous le savez - car nous agissons en commun depuis un certain temps - les deux signataires de cette lettre ont des origines politiques et des parcours différents.

- L'un est maire, conseiller général, il a été membre du Parti socialiste durant vingt-cinq ans, et se considère plus que jamais aujourd'hui comme un authentique socialiste, laïque, républicain.

- L'autre est secrétaire national du Parti des travailleurs, un parti fondé sur une charte qui stipule la reconnaissance de la lutte de classe, la laïcité de l'école et de I'Etat, I'abrogation des institutions antidémocratiques de la Ve République, de l'Union européenne, I'indépendance réciproque des partis et des syndicats .

Mais c’est en commun que nous menons la campagne à I'occasion de l'élection présidentielle.

Et c'est en commun que nous nous adressons à vous, aujourd'hui, pour vous poser la
question : l'heure n'est-elle pas venue d'aller plus loin ensemble ?

Cette proposition vient d'une réflexion que nous avons menée ensemble. Nous nous sommes posé la question : pourquoi toutes ces tentatives, depuis des mois, pour empêcher la candidature et la campagne de Gérard Schivardi ? Qu'avons-nous dit pour justifier ces mesures d'exception ?

Par cette candidature de maires, d'élus, de syndicalistes, soutenue par le Parti des travailleurs :

Nous avons dit, l'ouvrier a le droit de vivre de son travail, le paysan a le droit de vivre du produit de sa terre, la jeunesse a le droit d'étudier et de bâtir son avenir.

Nous avons dit Les 36 000 communes ont le droit de s'administrer librement, les écoles, les bureaux de poste, les maternités, les hôpitaux de proximité doivent être rétablis.

Nous avons dit : les privatisations, les délocalisations, les restructurations, les plans de licenciements et de démantèlement de I'industrie, qui ne sont pas inévitables, doivent cesser. Des mesures simples comme la renationalisation d'Airbus peuvent éviter I'hémorragie des emplois.

En un mot, nous avons dit : la nation veut vivre et la nation doit vivre, et pour cela, il faut rompre avec Maastricht et I'Union européenne, et avancer vers l'union libre des peuples et des nations libres d'Europe.

Ce message : ne faudra-t-il pas le porter au-delà de l'élection présidentielle, dans les
élections législatives, et encore après ?

Quel que soit le résultat, ces élections porteront un coup fatal aux partis politiques et particulièrement aux partis dits « de gauche » qui, dans leur histoire, renvoient même si c'est de manière lointaine et déformée au mouvement ouvrier.

L'heure n'est-elle pas venue de reconstruire un authentique parti ouvrier indépendant ?

Nous savons qu'un acte fondateur du mouvement ouvrier international fut la constitution de la Ière Internationale (1863) regroupant en son sein tous les courants du mouvement ouvrier : réformistes, mutualistes, proudhoniens, anarchistes, divers socialistes, certains marxistes, d'autres non...

A I'heure où le capital financier international, ses gouvernements et ses institutions, remettent en cause I'existence des nations, des partis, des syndicats et de toutes les formes organisées de la démocratie politique, n'est-il pas de notre responsabilité de reprendre le même chemin ?

Cinq ans d'activité commune en défense des 36 000 communes et des services publics ; puis dans le cadre du Comité national pour la victoire du vote non à la Constitution européenne, prolongé par le Comité national pour la reconquête de la démocratie, et enfin la campagne autour de la candidature de Gérard Schivardi, ont montré que les forces existent pour la constitution d'un tel parti ouvrier.

Vous êtes nombreux, nous sommes nombreux :

- Vous, les maires qui avez donné à cette campagne son caractère spécifique, dans lequel la démocratie politique, particulièrement concentrée dans I'existence des communes, s'est portée aux avant-gardes du combat.

- Vous, les militants du Parti des travailleurs qui, avec vos traditions, avez joué un rôle majeur dans ces campagnes et leur organisation.

- Vous, les militants syndicalistes qui avez joué et jouez un rôle essentiel dans les grandes luttes de classe qu'a connues notre pays ces dernières années. Depuis le mouvement de millions et de millions contre le plan Juppé en 1995, le mouvement contre la loi Fillon et contre la nationalisation en 2003 (de nouveau en 2006, avec les jeunes, contre le CPE) ; vous qui êtes confrontés aux pressions exercées au nom de la « gouvernance mondiale » visant à transformer vos organisations syndicales en simples relais des diktats des fonds de pension et des institutions internationales du capital.

- Vous, les militants laïques, attachés à la République une et indivisible, qui vous dressez aujourd’hui contre son démantèlement dicté par I'Union européenne.

- Vous les jeunes, les travailleurs, les mères de famille, les viticulteurs, les agriculteurs, les chômeurs, les retraités, qui vous êtes investis avec enthousiasme, depuis le début, dans cette campagne, parce qu'elle ouvre une issue aux préoccupations qui sont les vôtres.

- Vous tous, militants issus des principaux courants du mouvement ouvrier, issus de la social-démocratie, réformistes, issus du parti communiste, trotskystes. . .

Pouvons-nous nous regrouper durablement en un authentique parti ouvrier ?
Sur quelles bases ?

Ce cadre, estimons-nous, a été fixé tout au long de notre campagne. Nous avons dit, écrit, répété :

- Pour la défense des services publics
- Pour la reconquête de la démocratie politique et sociale
- Pour la défense des 36 000 communes, contre les regroupements forcés
- Contre la désertification industrielle rurale
- Pour la République laïque
- Pour la rupture avec le traité de Maastricht, I'Union européenne et ses directives
- Pour l’arrêt des privatisations, pour la renationalisation d'Airbus et des secteurs clés de I'industrie

Ce qui signifie que pour nous, et contrairement à ce qu'on entend de toutes parts :

- Il y a toujours place pour la démocratie politique et la démocratie sociale.
- Les institutions démocratiques issues de la Révolution française, de la République une, indivisible et laïque à I'existence des 36 000 communes, n'appartiennent pas au passé ; à l'inverse, elles constituent le socle à partir duquel tout peut et doit être reconquis, reconstruit, rebâti.

- Les conquêtes arrachées par deux siècles de combat ouvrier sont le principal levier du progrès social, et I'on ne saurait y renoncer sous prétexte de la « crise », de la « mondialisation » ou de la « gouvernance mondiale ».

- Dans un système capitaliste fondé sur I'exploitation, les travailleurs ont le droit imprescriptible de disposer d'organisations indépendantes pour défendre leurs intérêts particuliers.

Sur ces bases, Madame, Monsieur, cher(e) ami(e), cher(e) camarade, nous vous proposons de constituer avec nous un comité provisoire pour un parti ouvrier, comité provisoire qui serait chargé d'organiser la libre discussion entre tous ceux qui partagent cet objectif afin d'en jeter les bases politiques et d'organisation, ensemble.

Pouvons-nous compter sur vous ?

Bien fraternellement

Gérard SCHIVARDI - Daniel GLUCKSTEIN
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Message par Combat » 21 Avr 2007, 00:26

On peut donc avancer que le CCI-PT a utilise Schivardi pour se fondre et se "dissoudre" dans un mouvement social-democrate large et s'identifier en ce dernier, but vers lequel il s'orientait depuis longtemps.
Combat
 
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Message par Front Unique » 23 Avr 2007, 00:58

Candidat de Maires à l'élection présidentielle
soutenu par le Parti des Travailleurs


Déclaration de Gérard Schivardi
candidat à l’élection présidentielle
soutenu par le Parti des travailleurs
Dimanche 22 avril 2007 – 23 heures


www.schivardi2007.com


Que signifie le taux élevé de participation à l’élection présidentielle de ce 22 avril 2007 ?

Nos concitoyens sont saisis d’inquiétude concernant leur avenir et l’avenir du pays. Ils cherchent une réponse, une issue. Ils aspirent à la mise en œuvre d’une politique qui rompe résolument avec les politiques suivies depuis quinze ans. Telle était l’exigence exprimée le 29 mai 2005 dans le vote massif contre le projet de Constitution européenne.

Je constate que, tout au long de cette campagne, j’ai été le seul candidat qui a pris position nettement pour la rupture avec l’Union européenne, question soigneusement occultée par tous les autres candidats.

J’estime avoir eu raison.

Au soir de ce premier tour, je constate que d’ores et déjà les autorités de Bruxelles ont fait connaître leurs exigences vis-à-vis du prochain président et de la prochaine majorité parlementaire.

 Bruxelles exige :

de nouvelles mesures contre les retraites, en particulier la liquidation des régimes spéciaux ; l’allongement de la durée de cotisation donnant droit à partir en retraite à taux plein, avec pour « modèle » des départs à 67 ans et au-delà ;

une accélération du processus de régionalisation, démantelant la République ;

des mesures visant à ligoter les organisations syndicales de salariés pour les associer à la mise en œuvre de la flexibilité, de la déréglementation, du blocage des salaires ;

de nouveaux trains de privatisations, en particulier à La Poste, et la fin du monopole de l’EDF ;

de nouvelles réductions drastiques des dépenses de l’Etat, le quasi non remplacement des départs en retraite des fonctionnaires ;

des milliers de suppressions supplémentaires d’écoles, de classes, de lycées professionnels, de lits hospitaliers et même la fermeture d’hôpitaux entiers ;

de nouveaux plans de démantèlement dans l’industrie, auxquels il serait impossible de s’opposer du fait du respect des articles 87 et 88 du traité de Maastricht ;

de nouvelles mesures contre l’agriculture en application de la politique agricole commune et en particulier l’arrachage de 400 000 hectares de vignes ;

Est-ce là une issue ? Non, bien évidemment.

Qui peut croire que ceux qui sont allés voté massivement aujourd’hui se sont rendus aux urnes pour que soit appliquée une telle politique de destruction ?

J’écoute ce soir les déclarations des uns et des autres et je pose la question : qui peut croire que les promesses qui sont faites aient la moindre chance de se réaliser si n’est pas remis en cause le carcan de Maastricht ?

Je le répète : pour échapper à la déchéance, il faudra bien que soit réalisée la rupture avec l’Union européenne, et que soit convoquée l’Assemblée constituante souveraine par laquelle les délégués du peuple, élus à la proportionnelle intégrale, pourront définir eux-mêmes, souverainement, les formes et le contenu de la démocratie.

Je remercie les 140 000 électeurs qui ont porté leurs suffrages sur ma candidature.

Je remercie les maires qui, avec constance, et malgré toutes les pressions, ont été partie prenante de cette campagne depuis le début.

Je remercie les syndicalistes et militants ouvriers de toutes tendances, et les militants du Parti des travailleurs, qui se sont dépensés sans relâche pour permettre à cette campagne de se développer.

Je remercie la population de Mailhac qui m’a accordé 50,6% des suffrages dans ce premier tour de l’élection présidentielle.

Ainsi, malgré le boycott ; malgré les pressions exercées sur les maires pour les inviter à ne pas parrainer ma candidature ; malgré l’invalidation de mon matériel électoral ; malgré la charge financière de 320 000 euros qui en a découlé ; malgré cela, 140 000 électeurs ont dit : pour sortir de la crise dans laquelle s’enfonce chaque jour davantage le pays, il n’est pas d’autre voie que la rupture avec l’Union européenne.

S’agissant du deuxième tour, je ne peux que répéter ce que, avec l’ensemble de ceux qui ont participé à cette campagne, nous n’avons cessé d’affirmer. A savoir :

 Nous n’avons pas d’intérêts distincts de ceux de l’immense majorité de la population de ce pays.

 Nous n’avons pas d’intérêts distincts de ceux qui veulent vivre de leur travail et qui en sont empêchés par la politique de Maastricht.

Et, parce que nous n’avons pas d’intérêts distincts de toute la population, nous sommes prêts à soutenir tout pas en avant sur la voie de la rupture avec l’Union européenne.

Nous étions prêts, dès le mois de septembre, à soutenir tout candidat qui se serait engagé sur cette voie et qui, de ce fait, se serait engagé sur la voie de la renationalisation de l’industrie, de l’arrêt des privatisations, du retour du contrôle de la nation sur son budget, de l’arrêt de la désertification rurale et industrielle.

Les circonstances ont fait, on le sait, qu’aucun candidat ne s’engageant dans cette voie, mes collègues maires m’ont demandé de défendre ce programme dans ces élections.

Au soir du premier tour, je ne peux que répéter que cela reste notre orientation.

Si on veut sortir ce pays de la crise, il faudra bien, un peu plus tôt, un peu plus tard, s’engager sur la voie de la rupture avec l’Union européenne.

Il faudra bien, un peu plus tôt, un peu plus tard, redonner au peuple le pouvoir de décider librement son avenir, en convoquant l’Assemblée constituante souveraine.

Dans les jours qui viennent, nous nous réunirons et nous consulterons l’ensemble de nos amis maires pour, au vue des développements postérieurs à ce soir du premier tour, préciser notre position commune.

Je considère comme un des faits marquants de cette campagne présidentielle que 74 maires et syndicalistes, pour la plupart n’appartenant à aucun parti, ont, en quelques jours, répondu à l’appel que nous avons lancé en commun, Daniel Gluckstein, secrétaire national du Parti des travailleurs, et moi-même, en faveur de la formation d’un nouveau parti ouvrier ouvert à tous les courants, toutes les tendances du mouvement ouvrier et démocratique.

D’ores et déjà, je lance un appel aux 140 000 qui ont voté pour ma candidature, à tous ceux qui ont participé à cette campagne et au-delà : répondez à cet appel, ensemble jetons les bases d’un authentique parti ouvrier qui, dans la situation difficile qui ne va pas manquer de s’ouvrir, aidera le peuple, les élus, les syndicalistes, les travailleurs des villes et des campagnes, la jeunesse et les chômeurs, à s’ouvrir une issue démocratique et souveraine.

D’ores et déjà, aidez-nous à ce que dans les élections législatives qui viennent, des candidats sur cette orientation puissent se présenter dans le plus grand nombre possible de circonscriptions.


Gérard SCHIVARDI

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Message par Front Unique » 06 Mai 2007, 03:15

Informations Ouvrières N° 792 - L'éditorial du 3 mai

Le 7 mai...

Le 7 mai au matin, une fois connu le résultat de l’élection présidentielle, que fera en priorité le vainqueur ? Dans Le Monde (26 avril), Nicolas Sarkozy répond que, dès « le premier jour », il proposera aux responsables syndicaux (et patronaux) de préparer quatre conférences pour septembre. Parmi les thèmes proposés : « la flexisécurité, avec l’adoption du contrat de travail unique, la réduction de la durée de procédure de licenciement » et aussi la remise en cause des critères de représentativité syndicale, avec « liberté de présentation au premier tour des élections professionnelles » de listes ainsi « montées » par les patrons, toujours intéressés à disposer de « syndicats maison ».

Concernant le service minimum opposé au droit de grève dans les transports, Sarkozy répond : « Si le ministre des Transports et les syndicats se mettent d’accord, il n’y a pas besoin de loi. Sinon, il y aura un projet de loi dès l’été. »

Le même numéro du Monde consacre un dossier aux « premières mesures pour la France » prévues par Ségolène Royal en cas d’élection : « Fin mai, devrait se tenir une conférence sur la croissance, l’emploi et les salaires avec les partenaires sociaux fixant une méthode et un agenda », cadrée bien sûr par le respect des critères de Maastricht. Autre priorité : la « mise en place du contrat première chance », financé par les exonérations de charges sociales (pillage de la Sécurité sociale) et la création de la « sécurité sociale professionnelle ». Concernant cette dernière, Royal a précisé, le 28 avril, lors de son débat avec Bayrou, qu’elle durera un an et que, pour financer ce système, il faudra « recycler les fonds du chômage, et ça, ce sont les partenaires sociaux qui en décident », et « recycler les fonds de la formation professionnelle, et ça, ce sont les régions qui en décident ».
De nouveau, ce lundi 30 avril, les deux finalistes en remettent une couche. Ségolène Royal promet, sur France 2, un financement public des syndicats, pronostiquant que, « en contrepartie, les syndicats, parce qu’ils sont informés en amont des décisions pour l’entreprise, vont accepter de nouer des compromis sociaux ». Quant à la conférence salariale annoncée, elle sera convoquée « dès mon élection » et permettra « de changer le paysage des relations sociales dans l’entreprise ».

De son côté, François Fillon, annoncé comme possible Premier ministre de Sarkozy en cas d’élection, annonce dans Les Echos que les contre-réformes à l’ordre du jour seront « applicables dès l’été ». Il confirme la convocation des organisations syndicales dès la première semaine après l’élection et les met en garde : « Il ne faut pas qu’elles imaginent que le lendemain du scrutin, tout repart comme avant », car Sarkozy entend « leur confier plus de responsabilités pour peu qu’elles épousent les évolutions de la société française ». Et pour que les choses soient claires, il invite les syndicats à constituer ce qu’il appelle « un pôle réformiste » — on devrait dire un pôle destructeur des réformes —, dont la CFDT serait « l’un des acteurs principaux ». Il est vrai que le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, deux jours plus tôt (Les Echos, 26 avril), s’était félicité que, « pour la première fois, au deuxième tour, nous avons deux candidats qui reconnaissent l’économie de marché » et que « tous les candidats qui avaient soutenu le “non” au référendum ont été laminés ».

Question : n’y a-t-il pas lieu de s’inquiéter de cette convergence ?

En démocratie, le syndicalisme ne peut avoir d’autre fonction que de contester (c’est-à-dire de revendiquer). Un syndicalisme qui renonce à revendiquer et qui accompagne est inévitablement conduit à s’intégrer. Or l’intégration des syndicats, l’histoire nous l’apprend, est contraire à la démocratie. Il se confirme donc que les questions essentielles de la démocratie, au plan politique comme au plan social, sont aujourd’hui remises sur la sellette.

Syndicalisme de contestation et de revendication, ou bien syndicalisme d’accompagnement et d’intégration : nous nous prononçons pour le premier terme. Ce qui nous ramène au problème soulevé par la lettre écrite en commun avec Gérard Schivardi (1) : la construction d’une authentique et nouvelle représentation politique pour la classe ouvrière, un parti ouvrier qui inscrira dans ses principes l’indépendance du mouvement ouvrier, y compris la défense du syndicalisme de revendication.

Daniel Gluckstein

(1) Le 10 avril, Gérard Schivardi et Daniel Gluckstein ont lancé un appel aux maires, aux syndicalistes, aux laïques, aux travailleurs, aux jeunes, posant la question : l’heure n’est-elle pas venue de reconstruire un authentique parti ouvrier ? (lire page 3).


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Message par Front Unique » 10 Mai 2007, 22:08

Informations Ouvrières N° 793 - L'éditorial du 10 mai

Déclaration du bureau national du Parti des travailleurs

(7 mai, 19 heures)


Un programme résolument anti-ouvrier : ainsi se présente le calendrier des premières mesures annoncées par le président de la République élu le 6 mai.

Citons notamment :
— Le financement des heures supplémentaires par une totale exonération de cotisations sociales (« patronales » et salariales). Il s’agit d’un nouveau pillage du salaire différé, qui appartient aux travailleurs, s’ajoutant aux 175 milliards d’euros d’exonérations dont ont bénéficié les patrons depuis 1992. La Tribune (7 mai) annonce de nouvelles « mesures de déremboursement (de médicaments et de soins) », la Commission européenne exigeant une « rationalisation de la consommation pharmaceutique ».
— La remise en cause de tous les régimes de retraite, à commencer par les régimes spéciaux. Bruxelles exige « des réformes d’envergure », citant en exemple le Danemark, où « l’âge de la retraite va passer de 65 à 67 ans ».
— La mise en place d’un « contrat unique » de travail — en fait, un CDD généralisé —, la Commission de Bruxelles exigeant dans son Livre vert de « favoriser une flexibilité accrue ».
— La remise en cause du droit de grève dans les transports publics, les organisations syndicales étant sommées d’en définir elles-mêmes les modalités avant septembre !
— La poursuite et l’amplification des plans de suppressions d’emplois : sont annoncées 4 800 suppressions à PSA dès le 9 mai, 30 000 dans l’automobile dans les trois prochaines années. Pour la Commission européenne, il faut « faciliter les délocalisations » !
— Dans la fonction publique d’Etat, le non-remplacement d’un départ sur deux à la retraite, soit près de 200 000 suppressions de postes en cinq ans ! Une exigence qui découle directement du traité de Maastricht et du pacte de stabilité.

C’est un fait : ce programme anti-ouvrier est dicté par l’Union européenne.

Ses dirigeants s’en félicitent par avance. Romano Prodi, chef du gouvernement italien et ancien président de la Commission européenne, a salué le « travail commun en Europe » avec Nicolas Sarkozy. L’actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, lui exprime sa « confiance » pour « exercer un rôle moteur dans la résolution de la question institutionnelle », autrement dit, pour remettre sur le tapis le projet de « Constitution » européenne rejeté par les peuples français et néerlandais.

Quant à George Bush, l’un des premiers à féliciter Sarkozy, il compte sur lui « pour rétablir avec la France une relation privilégiée », relève l’AFP.

Ces félicitations ont une signification bien précise : dans le monde entier, les responsables du régime décomposé fondé sur la propriété privée des moyens de production expriment leur espoir de voir le nouveau président porter à la classe ouvrière française les coups les plus rudes, ceux-là mêmes contre lesquels, depuis des années et des années, elle ne cesse de se dresser et d’agir avec ses organisations.

Comment en est-on arrivé là ?

Cette situation est totalement contradictoire au vote exprimé il y a moins de deux ans, le 29 mai 2005. La responsabilité de cette contradiction ne repose-t-elle pas sur les dirigeants des partis de « gauche » — et, au premier chef, du Parti socialiste —, qui ont choisi de mener campagne, non pour prendre en charge ce vote non, mais, à l’inverse, pour la soumission aux diktats de l’Union européenne ? Ne se sont-ils pas ainsi situés sur le même terrain que leur adversaire ? N’ont-ils pas, de ce fait, créé eux-mêmes les conditions de la victoire de Sarkozy ?

Une situation difficile s’ouvre pour la classe ouvrière et la jeunesse.

Dès le soir de l’élection, les appels se sont multipliés pour avancer dans le sens des « grandes coalitions » recommandées par l’Union européenne pour mettre en œuvre sa politique.

Conseiller politique de Sarkozy, François Fillon a souhaité que le futur gouvernement comprenne « des représentants du centre (…) et un certain nombre d’hommes et de femmes de gauche ». Patrick Devedjian, autre conseiller, a lancé à Jean-Marc Ayrault, président du groupe du PS à l’Assemblée nationale : « On vous tend la main. Nous souhaitons changer les choses avec vous », proposant au PS de présider la commission des finances à l’Assemblée nationale.

A quoi le porte-parole de Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, répond : « Le président Sarkozy aura besoin de tous les Français, y compris de la gauche. »

« On ne va pas rester cinq ans avec une France coupée en deux », approuve Marielle de Sarnez, vice-présidente de l’UDF, le parti de Bayrou.

Certes, les institutions bonapartistes de la Ve République, qui réduisent à peau de chagrin le rôle des partis politiques et du Parlement, ne sont pas adaptées à former des « grandes coalitions », que ce soit dans la configuration allemande (gouvernement CDU-CSU-SPD, dont l’équivalent en France serait un gouvernement UMP-PS) ou italienne (dont l’équivalent en France serait un gouvernement allant de Bayrou à Besancenot en passant par le PS, le PC, les Verts, etc.).

Et cela d’autant moins que les résultats de l’élection présidentielle accélèrent les processus d’implosion de tous les partis politiques, de manière immédiate pour certains, et différée pour d’autres.

Mais il est un point sur lequel convergent la nature antidémocratique des institutions de la Ve République et la nature antidémocratique des institutions de l’Union européenne : l’impérieuse nécessité d’intégrer les organisations syndicales.

Mardi 8 mai, Claude Guéant, responsable de la campagne de Sarkozy, répond en ces termes aux dirigeants syndicaux qui s’inquiétaient des intentions du nouveau président au sujet du droit de grève et des régimes spéciaux de retraite : « Je vois mal que les syndicats puissent aller contre l’avis du peuple (…). Je rappelle que les syndicats, auxquels Nicolas Sarkozy souhaite réserver une grande place dans la refondation des instruments de notre démocratie sociale, ne représentent que 8 % des salariés. »

Pressenti comme futur Premier ministre, François Fillon déclarait une semaine plus tôt : « Il ne faut pas qu’elles (les organisations syndicales — NDLR) s’imaginent que le lendemain du scrutin tout repart comme avant », car Sarkozy entend « leur confier plus de responsabilités pour peu qu’elles épousent les évolutions de la société française ».

Tous les travailleurs l’auront compris : la « démocratie sociale » du nouveau président signifie reconnaître la fameuse « représentativité syndicale »… aux organisations qui accepteraient, le petit doigt sur la couture du pantalon, de mettre en œuvre les décisions contre le droit de grève et les retraites !

Intégration des organisations syndicales ou indépendance des organisations syndicales : cette question va se trouver au centre de la situation des prochaines semaines. A travers elle, c’est la démocratie qui est en jeu. Car, faut-il le rappeler, la démocratie, c’est d’abord la reconnaissance que nous vivons dans une société traversée par des intérêts sociaux contradictoires. La démocratie, c’est d’abord le droit des salariés à disposer de leurs propres organisations pour défendre leurs intérêts particuliers.

Dans cette situation difficile, le bureau national du Parti des travailleurs approuve la déclaration commune de Gérard Schivardi et Daniel Gluckstein faite au soir du deuxième tour.

La reconstruction d’un authentique parti ouvrier devient aujourd’hui une condition essentielle pour la reconstruction du pays lui-même, la reconstruction nécessaire de l’industrie et d’une agriculture à la hauteur des besoins du pays, la reconquête de tous les droits et garanties, des services publics détruits, de la laïcité, de la Sécurité sociale et de l’école publique.

Au moment où tous s’accordent pour remettre à l’ordre du jour un nouveau traité européen, rejeté par le peuple le 29 mai 2005, il s’agit de défendre la République et la démocratie, qui sont en danger. A cet effet, la reconstruction d’un authentique parti ouvrier exige plus que jamais la rupture avec l’Union européenne.

Elle exige plus que jamais le combat pour l’Assemblée constituante souveraine, par laquelle les délégués du peuple souverain définiront eux-mêmes la forme et le contenu de la démocratie.

Elle exige de reconnaître que nous sommes dans une société où les exploités ont des intérêts différents des exploiteurs, et qu’ils ont acquis par une lutte acharnée le droit de disposer d’organisations indépendantes pour les défendre.

Elle exige donc de se situer sur le terrain de classe. Ce qui pose au plan syndical la question de l’indépendance des organisations. Et ce qui, au plan politique, pose le problème de l’indépendance du parti ouvrier.

C’est pourquoi le bureau national du Parti des travailleurs considère que la discussion ouverte sur la proposition de constituer un nouveau parti ouvrier, rassemblant, dans le respect de leur diversité, tous les courants authentiques du mouvement ouvrier, répond à un besoin majeur de toute la situation.

Le bureau national appelle toutes les sections et fédérations à inscrire résolument leur activité politique des prochaines semaines, y compris la présentation de candidats aux élections législatives, dans cette perspective, dont dépend très largement l’avenir de notre pays.

Paris, le 7 mai, 19 heures
Front Unique
 
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Message par com_71 » 10 Mai 2007, 22:17

a écrit :la reconstruction nécessaire de l’industrie et d’une agriculture à la hauteur des besoins du pays,


On avait déjà le nationalisme, et voilà qu'apparaît le "retroussez vos manches" qui le suit logiquement...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par elsa » 10 Mai 2007, 22:34

a écrit :
Quant à George Bush, l’un des premiers à féliciter Sarkozy, il compte sur lui « pour rétablir avec la France une relation privilégiée », relève l’AFP.


Ça n'a rien à voir, mais il me semble que Poutine a lui aussi parlé d'une "relation priviligiée avec la France" en félicitant Sarko.
elsa
 
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Message par Oeillets » 16 Mai 2007, 20:47

(com_71 @ jeudi 10 mai 2007 à 22:17 a écrit :
a écrit :la reconstruction nécessaire de l’industrie et d’une agriculture à la hauteur des besoins du pays,


On avait déjà le nationalisme, et voilà qu'apparaît le "retroussez vos manches" qui le suit logiquement...

t'es inconscient ou quoi ? Ou de mauvaise foi? Un peu des deux certainement ... En 1945 , le contexte était différent car le prolétariat était en passe d'exproprier la bourgeoisie ( c'était une situation révolutionnaire ) mais il fallait lutter contre la direction du PCF qui voulait sauver la mise du Capital. Lutte qui a été , hélas , vaine ....
De nos jours , en période de putréfaction du capitalisme qui , pour survivre , décompose ses propres bases (industries , ...) au profit de la spéculation financière , la question n'est-elle pas avant tout justement de sauvegarder tous les sites industriels encore présents ? Car , ce n'est certainement pas avec une cohorte de chomeurs qu'on arrivera à exiger des augmentations de salaire . Je ne condamne pas les revendications sur les salaires ( je précise car ça pourrait être interprété à tort et à travers ) ...

Faut-il encore rappeler les chiffres de la désindustrialisation sur les deux dernières décennies ? 2.5 millions d'emplois industriels supprimés .....

Cesse donc d'interpréter les mots d'ordre dans le sens qui t 'arrange .

"Défendre l' industrie " ce n'est pas un mot d'ordre national-capitaliste....mais uniquement, l'aspiration profonde de beaucoup de travailleurs qui veulent défendre leur outil de travail pour survivre .

Bref , je vois que derrière vos formules choc ( révolution , dictature du prolétariat....) , il y ' a beaucoup de VIDE....et ces formules choc n'empêchent pas d'ailleurs , hélas , d'appeller à voter pour un candidat de " gauche " défendant le capital....Au fait , quelle différence en le JOSPIN de 1995 et la ROYAL de 2007 ?

La révolution ne se décide pas par des déclarations tonitruantes mais elle se prépare (plus ou moins longuement selon l' état d'esprit des masses ).....et cela exige , bien évidemment , la construction d'un parti ouvrier INDEPENDANT
. C'est la question CENTRALE de la situation présente .

AMICALEMENT CAMARADE
Oeillets
 
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