Brûlé vif car homosexuel

Message par com_71 » 28 Fév 2004, 19:22

(Steph @ samedi 28 février 2004 à 19:15 a écrit :

Ces manifs (que les courants non-ouvriers, dont les commercants, appellent évidemment "défilés" ou "parade") sont organisées depuis plusieurs années (mais pas depuis toujours) entre autres par des patrons ce qui gomme le rapport de classe ?... Mais, Camarade de la LCR..., la LCR participe souvent à des manifestations... pas très "ouvrières"... Elle fait même des "standings ovations" à l'ambassadrice de l'OLP en France... Et LO participe parfois aussi à des manifs dont les plateformes politiques ne nous satisfont pas...

Rappel : La LCR a participé ces dernières années aux Gay Pride, sauf la dernière je crois.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Steph » 28 Fév 2004, 19:34

Je n'ai pas dit que la LCR n'était pas aux Gay Pride, je répondais seulement à ce que disait Barikad (qui se présente comme proche de la Ligue) et qui disait que lui n'est pas favorable à ce que nous participions à ces manifs :smile:
Steph
 
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Message par Steph » 29 Fév 2004, 14:00

:-P Eh bien Cher Byrrh, je persiste et je signe : non non je ne pense pas me tromper sur la composition sociale de ces lesbian & gay pride que je connais bien, pour avoir participé à l'organisation de certaines (en Province comme sur Paris) : va à la prochaine à Paris, et demande aux manifestants ce qu'ils font dans la vie : tu trouveras peut être des contacts à Renault, Citroën et bien d'autres.
Ces manifs ne seraient pas représentatives parce que... l'immense majorité des homosexuels, des prolétaires, restent dans la clandestinité ? :sygus: là je dois dire que l'argument m'a fait sourire.
Faut il donc que nous considérions comme non-représentatives les manifs où "l'immense majorité" des travailleurs ne vont pas ?
Si on ne devait pas aller aux manifs où "l'immense majorité" des prolétaires ne vont pas... j'irais plus souvent au cinéma :headonwall:
Evidemment, notre objectif est que la classe ouvrière devienne une classe "pour soi", et qu'elle entre en action pour se battre massivement pour ses revendications. Mais cela ne doit pas nous empêcher d'aller interpeller et discuter -pour les convaincre- lorsqu'ils sont emmenés dans des manifs par des dirigeants réformistes ou par des courants de la bourgeoisie.

Tiens, un exemple au hasard... Il y a quelques jours, il y a eu une manif, en province, largement organisée par les nationalistes... bretons. Etait ce bien là une manif ouvrière ? Etait ce bien là une manif "représentative de la majorité des prolétaires" ? Le doute est permis... :wacko: Eh bien il y avait un nombre certain de militants de LO dans la manif... (je pense qu'ils protestaient contre les conditions de détention des "prisonniers bretons") inculpés dans l'affaire du Mac Do qui a subit un attentat, et où une travailleuse a été tuée... :halalala: Manifestation "compliquée", n'est ce pas ? Un peu plus compliquée que la participation à une Lesbian & Gay Pride je trouve même... :dry: Mais même dans une manif dont la "composition sociale" n'est pas idéale pour nous, on peut avoir des choses à dire... Non ?
Steph
 
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Message par Steph » 29 Fév 2004, 15:47

" il me semble plus utile de mener la lutte contre les discriminations homophobes à l'intérieur des entreprises et des syndicats que dans des défilés"
Mais, Byrrh, l'un n'empêche pas l'autre... 8)

(ces défilés) "ne peuvent pas être considérées comme représentatives des intérêts de l'immense majorité des homosexuels, pour la simple et bonne raison qu'elles se situent dans une optique communautariste et non pas sociale"
:dry: oui, là dessus tu as raison ; mais le débat que nous avons entre nous n'est encore une fois pas là dessus :altharion: c'est fo t'il y aller pour y dire nos idées ou pas...

Et de ce point de vue, le fait que la direction politique ne nous satisfait pas, n'implique pas que nous y allions ou pas... Il n'y a pas de question de principe là dessus, c'est un débat tactique... N'est ce pas ?

"Par ailleurs, ces défilés ne peuvent pas être comparés aux manifs ouvrières, auxquelles participent effectivement les travailleurs les plus conscients et les plus politisés. Ça n'a strictement rien à voir."
Ah là Byrrh tu m'intéresses : tu as fait une enquête comparative entre le degré de conscience politique des travailleurs participant aux Gay Pride et ceux n'y participant pas ? Dis moi en plus sur le sujet... :t3xla:

a écrit :l'immense majorité des homosexuels, des prolétaires, restent dans la clandestinité ?   8) ), il doit bien y avoir des choses à dire par LO à des manifs de lesbiennes et de gays, certes influencés par une ribenbelle de petits bourgeois puants et d'épiciers de la pire espèce ; mais nous avons à mon avis plein de choses à dire aux travailleurs qui vont à ces manifs ( et des choses à dire aussi à ceux qui regardent ces manifs à la télé de chez eux...).
Steph
 
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Message par ravine chien » 29 Fév 2004, 17:46

J'ai participé à quelques gay pride, je n'ai pas vu de différence avec les techno-parade(mêmes chars du queen, du palace...), c'est une fête qui n'a pas grand chose de politique.
ravine chien
 
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Message par Louis » 29 Fév 2004, 18:10

depuis des années, une frange militante reproche a la GP (non, c'est pas la gauche prolétarienne) le fait de tomber dans l'escarcelle des boites de nuits et autres "entreprises gay"

n'empeche que la GP est aussi l'occasion de faire ce genre d'action :

a écrit :Lesbian& Gay Pride
Leshomos au boulot

Le 23 juin prochain, la Lesbian & Gay Pride (LGP) parisienneaura pour slogan "Homos, hétéros, ensemblecontre les discriminations, parentalité, séjour,travail, couple". Pour discuter des discriminations au travail,nous avons réuni deux représentants d'associationsprofessionnelles gaies et lesbiennes: Anne Maurice, présidentede CGay (Canal +) et Jean-François Fiévet, présidentde Gare! (SNCF).

- Pourquoi créerune association gaie et lesbienne dans le cadre du travail?
Anne Maurice - En avril 1999, c'étaitune association conviviale avec quelques copains qui s'est élargieprogressivement. Puis nous avons voulu aller plus loin. Les statutsportent des revendications politiques et conviviales: égalitéentre les couples mariés et pacsés, lutte contrel'homophobie au sein de l'entreprise, visibilité gaie etlesbienne dans la société, travail sur la préventionet le soutien aux malades du sida.
Jean-FrançoisFiévet - A la LGP 2000, plusieurscheminots investis dans des associations homosexuelles ont rencontrédes collègues homos et se sont dit: "on est les unset les autres dans des structures associatives, et il n'y a rienà la SNCF". On constatait aussi que le Pacs, votédepuis plusieurs mois, n'était toujours pas intégréà nos statuts.

- Y a-t-il de l'homophobiedans vos entreprises?
A. Maurice - Il n'y a pas d'homophobieflagrante à Canal +, mais cela fait plus d'un an que l'associationexiste et on n'a toujours pas l'égalité entre lescouples pacsés et mariés. C'est une des raisonsd'être de CGay. Nos objectifs sont la visibilitédes homosexuels et la prévention de l'homophobie. Canala une image très "gay friendly" parce qu'il ya beaucoup d'homos dans la production audiovisuelle. Mais dansles services administratifs, c'est comme à la SNCF, àla BNP ou ailleurs.
J.-F. Fiévet- Sur 178000 salariés au seinmême de la SNCF et 230000 pour le groupe, il y a 85% d'hommeset 15% de femmes. Cela peut favoriser le sexisme et l'homophobie.Dans un atelier de maintenance, l'homophobie ne se traduit pascomme dans un service administratif. Parmi les fondateurs, certainsavaient été plus ou moins directement confrontésà une homophobie latente ou patente. La SNCF n'est ni plusni moins homophobe que le reste de la société.

- Quelles actions avez-vousmenées?
A. Maurice - Au départ, il fallaitse faire connaître dans l'entreprise; ce n'est pas évidentcar nous ne sommes pas, officiellement en tout cas, reconnus commereprésentatifs des salariés comme les syndicats.On a donc créé une gazette interne.
Le premier chantier est l'obtention dans la convention collectivede l'égalité entre les couples pacsés etmariés. Nous avons fait des courriers à la directionet essayé de la rencontrer. Nous n'avons aucune réponsedepuis huit mois. Pour la lutte contre l'homophobie, on essaiede recenser ce qui peut se passer dans l'entreprise. On communiquevers l'extérieur, car c'est important que des associationsse montrent dans le milieu professionnel. Je pense que Gare! existeparce que CGay existait avant.
J.-F. Fiévet- Dès la naissance de l'association,nous avons informé la direction, qui a longtemps gardéle silence. Les choses ont changé quand nous avons organiséune conférence de presse. Sans qu'on le fasse exprès,c'était le premier anniversaire du vote du Pacs. Les médiasse sont intéressés à notre objectif d'intégrationdu Pacs dans le statut de l'entreprise. Suite à l'articledu "Monde", l'entreprise nous a indiqué qu'ilsétaient statutairement contraints de négocier uniquementavec les organisations syndicales. Et alors que les organisationssyndicales attendaient une réponse depuis un an, la directiondes ressources humaines s'est décidée à leurrépondre. Une autre revendication, symbolique et trèsforte pour les cheminots, a été obtenue au boutde trois mois, à savoir le droit de circuler gratuitementsur le réseau ferré pour les ayants droit des cheminotshomosexuels comme pour les conjoints des agents mariés.Nous travaillons toujours avec des syndicats. L'entreprise accepteune prochaine commission mixte du statut d'ici fin 2001 pour étudierles points qui n'ont pas été débattus lorsde la première commission. Voilà les premiers succèsde l'association.

- Qu'entendez-vous par lavisibilité des gays et lesbiennes dans l'entreprise?
A. Maurice - Nombre d'homos existentdans la vie privée, éventuellement dans la vie familiale.Mais au travail, pour la plupart, on n'existe pas en tant qu'homo.Soit on ment et on passe pour hétéro, soit on estcélibataire. Le premier travail, c'est donc la visibilitépour obtenir l'indifférence et que notre statut d'homone soit pas différent du statut d'hétéro.
J.-F. Fiévet- La visibilité des homosexuelsse situait jusqu'à récemment sur deux niveaux: enversles proches, ce qu'on appelle le "come out", et la visibilitéde la rue depuis quelques années avec les LGP. Mais quandon est homosexuel, on ne l'est pas deux heures par jour. Si notrehomosexualité n'est pas notre stricte identité,elle en est une composante. Gare! propose à ses adhérentsun accès à une visibilité dans l'entreprisequi est plus facile de manière collective qu'individuelle.Certains de nos adhérents n'ont pas peur de se définircomme homosexuels et cheminots, alors que pour d'autres, la simpleadhésion à l'association est la démarchede visibilité qu'ils sont en mesure de faire. Contrairementà un syndicat, nous ne sommes pas uniquement baséssur les conditions de travail, puisqu'on est homosexuel au travailet en dehors.
A. Maurice - Lutter contre l'homophobie, c'est lutter contre lesactes homophobes mais aussi contre l'homophobie intégréepar les homos. Moi, j'avais peur de dire que j'étais homodans ma boîte. Quand je l'ai dit, je me suis rendue compteque finalement il n'y avait pas de problème. L'existencede CGay m'a permis de savoir que je pouvais être soutenueen cas de problème, que je n'étais pas la seulelesbienne, isolée dans son coin, et qu'ensemble on pouvaitfaire des choses.
J.-F. Fiévet- On doit se battre contre deux typesd'homophobie, aussi dévastatrices l'une que l'autre. Biensûr, celle de certaines personnes qui sont prêtesà "casser du pédé" ou d'autres,bien-pensantes et un peu plus policées. Mais il existeaussi une homophobie intériorisée par les homosexuelsparce que, malgré le courant associatif, on se tape depuistoujours une opprobre de la société et, de fait,on intègre certains codes.
A. Maurice - Revendiquer l'égalité pour le Pacs,c'est dire qu'on existe. Le but n'est pas de singer le modèlehétéro, c'est d'être symboliquement considérésà égalité. C'est uniquement ça, lesrevendications autour du Pacs, ce n'est pas pour la prime ou lesjours de congé, c'est pout être reconnu au sein del'entreprise dans laquelle on travaille.

- Quels problèmesliés à leur homosexualité vos collèguesrencontrent-ils?
J.-F. Fiévet - Je pense àun exemple en particulier, un jeune embauché qui a étécontraint de se mettre en arrêt maladie tant sa situationde travail était intenable. Dans une équipe de 40personnes exclusivement masculine, il était en butte àune homophobie extrêmement violente, son casier étaitdétruit ou recouvert d'inscriptions insultantes.
A l'encontre de Gare!, l'homophobie s'est traduite de façonindividuelle pour certains administrateurs devenus trèsvisibles sur leur homosexualité, qui ont subi des campagnesd'affichage homophobes et insultantes. Une association familialetrès importante, La Famille du cheminot, est montéerapidement au créneau. Elle a réclamé ledroit de participer aux discussions pour l'intégrationdu Pacs, alors qu'elle se prononçait contre dans son journal,en arguant du danger pour l'enfant et la cellule familiale. Leprésident de cette association a écrit que la positionde Gare! et ses revendications lui provoquaient une crise d'urticaire.

- Etes-vous syndiqués,comment travaillez vous avec les syndicats?
A. Maurice - Nos rapports se passentbien. Nous avons travaillé avec les syndicats sur la conventioncollective pour intégrer nos revendications concernantle Pacs. En plus de nos courriers à la direction, ils ontenvoyé une lettre à la direction des ressourceshumaines pour ouvrir les négociations. Toutes ces lettressont restées sans réponse. Les syndicats sont d'accordavec nos revendications mais, à Canal +, ils n'ont pasun poids suffisant pour faire évoluer les choses. Notreparti-pris est donc de nous débrouiller seuls. Le débatse situe entre CGay et la direction.
J.-F. Fiévet- A Gare!, hormis le fait que noustravaillons dans la même entreprise et que nous sommes homosexuels,nous n'avons pas tous la même sensibilité politiqueet syndicale. Il y a chez nous des homosexuels et des lesbiennesde toutes tendances politiques, et il y a au sein de Gare! des"prosyndicats" et d'autres réfractaires àl'idée de se syndiquer. Certaines personnes sont syndiquéeset visibles sur leur sexualité. Notre ligne de conduitea été de contacter toutes les organisations syndicaleset de travailler avec celles qui ont répondu, dans unetransparence totale et une intersyndicalité.
Sur les 8 syndicats représentatifs à la SNCF, 5nous ont rencontrés avec une attitude bienveillante etcertains nous ont demandé de participer à l'élaborationde la modification des statuts. Nous sommes en contact avec laCGT, la CFDT, SUD-Rail, la Fgaac (syndicat autonome catégorieldes agents de conduite) et FO. La CFTC, l'Unsa et la CGC n'ontpas répondu. Quand le Pacs a été adoptéen novembre 1999, certains syndicats ont sollicité la directionde l'entreprise pour intégrer ces nouvelles dispositions.Mais pour les syndicats, le cheval de bataille unique pendantde nombreux mois a été le passage aux 35 heures.La revendication d'égalité des droits pour les pacsésou les concubins homosexuels relève de la sphèrede l'intime, et les syndicats nous ont dit préférerse tourner vers une association homosexuelle plutôt quede faire un travail en leur sein. Ils nous ont demandéd'apporter commentaires et suggestions à leur travail.Nous nous positionnons plutôt comme une mission d'expertiseavec les syndicats partenaires et la direction. Ils ont fait untravail de grande qualité et depuis le mois d'avril, unepartie des revendications de Gare! relayées par les syndicatsont été satisfaites.
Notre objectif est de garder notre autonomie et de ne pas êtrerécupérés par telle ou telle organisation.Nous jugeons nos partenaires associatifs ou syndicaux sur lesactes. De ce point de vue, les choses se passent plutôtbien. Mais il ne faut pas se leurrer, nous aurions obtenu le mêmerésultat, peut-être moins rapidement, si nous n'avionspas été soutenus par ces organisations.

- Quelles sont vos relationsavec les autres associations gaies et lesbiennes?
A. Maurice - Un certain nombre d'associationsd'entreprises existent maintenant. CGay est la seule du secteurprivé, nous n'avons pas les mêmes modes de fonctionnementque celles du secteur public au niveau de la hiérarchieet des syndicats. Nous avons presque les mêmes revendicationssur le fond, parfois les actions prennent des formes différentes.C'est pareil pour les autres associations hors milieu professionnel,et nous sommes adhérents du conseil de la LGP Ile-de-France(nous participerons à la marche), au Centre gay et lesbiende Paris. A long terme, nous souhaitons plein de nouvelles associationset la création d'une sorte de fédérationdes associations d'entreprises. Ça permettrait d'avoirun vrai pouvoir au niveau politique et d'agir sur les droits dessalariés qui ne sont pas du domaine de l'entreprise maisde celui des lois, et qui dépassent Canal +, la SNCF, etc.Par exemple, une loi fixe les cas, comme le mariage, qui permettentde bénéficier de la participation d'entreprise sansêtre imposable. Il faudrait faire entrer le Pacs dans cetteloi.
J.-F. Fiévet- J'ai l'impression que la créationde Gare! suscite de l'intérêt, voire même del'admiration, en tout cas de la bienveillance. Ceux qui suiventau plus près notre travail sont les associations étudiantes.Elles se battent pour les mêmes objectifs avec des luttesassez similaires aux nôtres dans leur secteur. Et leur avenir,c'est le travail, au niveau individuel et militant.
La visibilité des associations en entreprise doit créerdes désirs et des motivations dans les autres entreprises.Par exemple, CGay existe depuis mars 2000, et nous sommes nésen septembre, suivis par plusieurs associations: l'Associationhomosexuelle des transports parisiens (AHTP) de la RATP, récemment3HVP (Homosexuelles et homosexuels de l'Hôtel de Ville deParis), il y a des projets au niveau des compagnies aériennes,des fonctionnaires ont monté la LEFH...

- Quel est l'avenir de cesassociations professionnelles?
A. Maurice - Il s'agit essentiellementd'associations du monde parisien, car même si la SNCF existeau niveau national, c'est à Paris que Gare! a démarré.Cela mettra du temps pour s'étendre au reste de la France.On est là pour les aider, pour les soutenir. Si àCanal, les pacsés ont les mêmes droits que les couplesmariés, pourquoi pas ailleurs? Cela créera une légitimitédes revendications. Ce que CGay et Gare! obtiendront servira àtous.
J.-F. Fiévet- Dans nos structures, la convivialitéest un objectif aussi important que les autres. Même sion évolue dans des entreprises différentes, cetteconvivialité peut être élargie avec d'autresassociations. La convivialité sert à repêcherdes gens qui sont dans des situations pas drôles. La situationn'est pas la même pour un cheminot qui travaille sur Paris,qui a des structures pour sortir et se divertir, et un cheminothomosexuel qui travaille dans une petite gare en province ou dansun atelier de maintenance dans la France profonde.
Nous souhaitons que notre association grossisse et, à courtet moyen terme, avoir des actions avec des antennes en province.Mais à très long terme, la finalité de Gare!est de ne plus exister! Quand il n'y aura plus de discriminationsentre une catégorie de salariés et les autres, eton est en passe de l'obtenir au moins au niveau du papier, çanous fera une bonne raison en moins d'exister. Quand il n'y auraplus d'homophobie (le travail sera de longue haleine), c'est-à-direquand les homosexuels seront complètement reconnus et intégrésdans la société, ce sera une deuxième raisonpour ne pas exister.
Sur des problèmes de santé publique comme le VIH,lorsque les pouvoirs publics feront leur travail, nous n'auronsplus de raison de vouloir nous battre sur ce terrain-là.Gare! ne se bat pas seulement pour les homos contaminéspar le sida, mais aussi pour faire de la prévention pourtous les jeunes embauchés, les 23000 qui arrivent en cemoment, hétéros ou homosexuels. Si, au sein de l'entreprise,une personne atteinte par le VIH subit une discrimination, peunous importe qu'elle soit hétéro ou homosexuelle.La communauté homosexuelle a été la plusdurement touchée par cette épidémie et ona une expérience sur le sujet. Il y a un travail àfaire que les pouvoirs publics ne font pas assez. Les programmesde prévention prévus par l'entreprise ne nous paraissentpas suffisamment ambitieux. On va travailler pour que çachange.
Et pour finir, il n'y aura pas besoin d'association pour fairede la convivialité à partir du moment oùil y aura une acceptation totale des minorités. Lorsquenous pourrons nous retrouver ensemble quand nous en aurons envie,une association comme Gare! ou n'importe quelle autre n'aura plusbesoin d'exister. Lutter contre les discriminations, c'est faireque la société change.

Propos recueillis par PascaleBerthault


je pense que "lutte ouvriere" pourrait parfaitement avoir ce type d'activité !
Louis
 
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