Otto, moi ce que je pense c'est que c'est le fond politique (et ce qu'il représente de dynamique) de cet appel qui vous dérange à LO tout comme à la LCR/NPA....Je m'explique : on ne peut pas d'un côté couvrir politiquement la politique de bouzille des appareils et de l'autre être présent sur ce type d'initiative...
Oui, on est "dérangé". :roll: :roll:
(édito LO du 11.07 a écrit :La direction de la CGT a trouvé que le président de la République « joue avec le feu », le secrétaire général de FO qu'il avait eu « un mot de trop », celui de la CFDT qu'il avait « une vision archaïque du syndicalisme ». Quant au président de la CFTC, il estime les propos de Sarkozy « très regrettables et de nature à attiser les conflits, au moment où les syndicats font preuve d'une attitude responsable pour les éviter et développer le dialogue social ». Bref, tous sont unanimes pour donner des conseils au gouvernement sur la meilleure manière de maintenir ce qu'ils appellent la « paix sociale », ce qui - dans une société où le patronat n'accorde aux travailleurs rien qui ne lui soit imposé - est synonyme de résignation.
Si les dirigeants confédéraux se sentent bafoués, après avoir fait preuve de tant de complaisance vis-à-vis du patronat et du gouvernement, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes. Mais pour le monde du travail, ce ne sont pas les rodomontades du président de la République, si méprisantes qu'elles soient, qui sont le plus important. C'est le fond même de la politique qu'il mène, au service du grand patronat, et qui poursuit, en l'aggravant, celle de ses prédécesseurs.
(édito LO du 20 juin a écrit :C'est tous ensemble que les travailleurs ont la force, la puissance sociale, pour menacer réellement la bourgeoisie et son pouvoir politique et pour les contraindre à reculer.
Ce serait aux centrales syndicales de préparer et d'organiser la contre-offensive des travailleurs. Elles ne le font pas. Elles ne cherchent à contraindre ni le gouvernement ni le patronat. Le rôle qu'elles entendent jouer, c'est celui d'avocat des travailleurs autour d'une table de négociations. Le patronat et le gouvernement mènent avec brutalité leur lutte de classe, mais les confédérations syndicales refusent d'organiser celle des travailleurs. Elles émiettent le mouvement avant même qu'il soit déclenché. Elles appellent les différentes catégories de travailleurs les unes après les autres et sur des revendications différentes.
Comment les travailleurs peuvent-ils se retrouver dans ces appels dispersés branche par branche, catégorie par catégorie ? Comment les militants syndicaux eux-mêmes pourraient-ils expliquer cette dispersion à leurs camarades de travail et tenter de les mobiliser quand même ? Il faut croire que les centrales syndicales cherchent à décourager les travailleurs, à les convaincre que les journées d'action ne marchent pas et que cela ne vaut pas la peine de perdre une journée de salaire !
Cette semaine encore, il y a plusieurs appels dispersés à des journées d'action spécifiques, les salariés du ministère de la Défense un jour, ceux du ministère de la Santé le lendemain, sans parler des dockers et du personnel de la télévision et de la radio publiques.
Il ne faut pas s'étonner dans ces conditions que la journée d'ensemble à laquelle ont fini par appeler les dirigeants syndicaux, le 17 juin, ait moins bien marché que ce qu'ils annonçaient.
Mais que le patronat et ses serviteurs du gouvernement ne s'en réjouissent pas trop bruyamment ! Ils n'ont pas seulement affaire aux directions syndicales, qui ne cherchent qu'une place autour de la table de négociation. C'est le monde du travail dans son ensemble qui n'en peut plus.
Et que l'on se souvienne qu'en Mai 68 si les confédérations syndicales ont, à l'époque, appelé à une journée de grève générale, c'est parce que le mouvement était parti de la base et qu'elles n'avaient pas le choix, si elles ne voulaient pas se déconsidérer complètement et se faire déborder.
La colère qui finira par exploser forcera la main des directions syndicales et pourra alors se déployer pleinement contre le patronat et le gouvernement.