Edito de LO

Message par piter » 07 Oct 2006, 10:00

juste en passant, au sujet de l'"arbitraire" des grandes entreprises, peut etre les réformistes emploient le terme, mais la différence c'est que chez eux ça ne renvoie pas à la dictature de la bourgeoisie...
je pense que ceux qui connaissent un tant soit peu LO comprendront ce qu'on veut dire par là.
limiter l'arbitraire veut alors dire, non pas pondre une loi bidon qui ne sera jamais appliquée, mais s'attacher à ce que la classe ouvrière se dote de son propre pouvoir capable de sopposer à celui des bourgeois, l'idée de controle ouvrier dans le sens plein du terme, implique le développement d'une situation de double pouvoir...
peut etre les termes de l'edito sont mesurés, mais la perspective proposée est tout de meme finalement plutot ambitieuse...

ps : de toute façon on ne peut comprendre pleinement les idées de LO en lisant seulement ses édito, c'est les militants qui font vivre le journal, pas seulement dans le sens ou ils le vendent, mais aussi dans le sens ou ils le commentent, l'expliquent, développent les idées qui y sont contenues, etc...
piter
 
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Message par artza » 07 Oct 2006, 13:33

Merci mille fois Vérié grâce à toi j'apprends que le Programme de transition n'est ni un catalogue de recettes ni le Coran que le SWP britannique s'en réclamait sans doute les soirs de cuite ou ils envisageaient de défendre l'URSS même au sein du grand parti travailliste. Qu'il a été écrit pour une période bien précise certes et pré-révolutionnaire en 1938 :dry:

Mais heureusement les choses se passeront peut-être autrement.
On peut donc se torcher avec comme avec tout le marxisme écrit dans des périodes bien précises aujourd'hui bien lointaines.

Le Programme de transition s'intitule plus précisément: l'agonie du capitalisme et les tâches de la IV ème internationale.
Marx parla lui du communisme comme d'un spectre qui hantait le monde et Rosa Luxemburg ne voyait plus dans la social-démocratie qu'un cadavre puant en 1918.

N'importe quel couillon peut bien rigoler de cette agonie longue de plus de 70 ans, de la IVème inter, de Marx et du reste.

Comme on dit:" le doigt montre la lune, l'idiot regarde le doigt"...et se le met dans l'oeil.

Allez bon Week-end, bonne nuit blanche.
artza
 
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Message par quijote » 07 Oct 2006, 16:45

Au départ Vérié est en desacord avec le " titre " ( dit-il , ensuite c 'est avec tout l ' article
quijote
 
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Message par lohen » 07 Oct 2006, 17:48

Plusieurs petites réactions à la discussion:

1) je ne pense pas que la situation soit marquée par la paix sociale. 1995, 2003, les évènements du CPE marquent et ont marqué la situation actuele. On a connu des situations plus chaotiques mais il existe aussi des situations plus calmes.

2) je ne pense pas qu'il faille présenter les revendications transitoires comme étant in-intégrables. Cette façon de faire date un peu. A l'époque il y avait les maos (en tout cas dans ma campagne), et eux, nous traitaient de réformistes parce que nous ne revendiquions pas immédiatement la dictature du prolétariat : (3 parties de ping-pong plus tard et une visite de Nixon à Mao ils achetaient une cravate et prenaient leurs cartes au Rotary, mais bon).

3) les revendications transitoires sont définis de cette façon dans la PDT:
"Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat."
De ce point de vue, on peut essayer de trouver une formulation plus "populaires" des revendications du programme; "l'interdiction des licenciements" en est une.
"Toutes les fractions du prolétariat, toutes ses couches, professions et groupes doivent être entraînés dans le mouvement révolutionnaire. Ce qui distingue l'époque actuelle, ce n'est pas qu'elle affranchit le parti révolutionnaire du travail prosaïque de tous les jours, mais qu'elle permet de mener cette lutte en liaison indissoluble avec les tâches de la révolution.
De plus aujourd'hui, même les plus petites revendications de salaires ou de maintien dans l'emploi remettent en cause l'absolu patronal.

4) La notion d'"arbitraire patronal" n'est pas forcément très bonne. Les décisions de nos tauliers ne sont pas arbitraires, elles sont rationnelles parce que pour eux, la rationalité c'est la maximisation du profit.

5) ce qui me gêne le plus c'est l'absence de références à la question du pouvoir. La question du gouvernement est absente et je me vois mal demander plus de pouvoir pour les Comités d'entreprise (ce qui est suggéré ou qui est écrit dans le programme des tenants du NON de gauche) pour empêcher les licenciements avec un gouvernement Sarko.
"Il est cependant inutile de se perdre en conjectures. L'agitation, sous le mot d'ordre du "gouvernement ouvrier et paysan", garde dans toutes les conditions une énorme valeur éducative. Et ce n'est pas par hasard : ce mot d'ordre généralisateur suit tout à fait la ligne du développement politique de notre époque (banqueroute et désagrégation des vieux partis bourgeois, faillite de la démocratie, montée du fascisme, aspiration croissante des travailleurs à une politique plus active et plus offensive). C'est pourquoi chacune de nos revendications transitoires doit conduire à une seule et même conclusion politique : les ouvriers doivent rompre avec tous les partis traditionnels de la bourgeoisie pour établir, en commun avec les paysans, leur propre pouvoir.

Ne pas lier une revendication de type transitoire et la question du gouvernement qui va les satisfaire, c'est se donner des bâtons pour se faire battre.
lohen
 
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Message par Ottokar » 08 Oct 2006, 21:28

(lohen @ samedi 7 octobre 2006 à 18:48 a écrit : Ne pas lier une revendication de type transitoire et la question du gouvernement qui va les satisfaire...

et lier à la question du gouvernement, dans la mesure où un gouvernement LO-LCR (sans ministre bourgeois, bien sûr !) n'est pas très crédible actuellement revient à ancrer dans la tête des gens qu'il faut un gouvernement de gauche... et donc voter Royal !

Comment dis-tu ? C'est
a écrit :...se donner des bâtons pour se faire battre.
Ottokar
 
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Message par quijote » 08 Oct 2006, 21:43

[QUOTE=Vérié,samedi 7 octobre 2006 à 19:34] [QUOTE=quijote,samedi 7 octobre 2006 à 18:45] Au départ Vérié est en desacord avec le " titre " ( dit-il , ensuite c 'est avec tout l ' article [/Ne recommence pas à caricaturer, l'ami Quijote ! :prosterne: Tu sais très bien que je ne peux pas être en désaccord avec "tout". "



Au départ , si je me souviens bien tu es ulcéré par le titre . Et puis ensuite tu es parti sur autre chose ; c 'est à dire si je ne me trompe pas tes divergences par rapport à Lo concernant ce que l 'on doit dire quand on s 'adresse aux gens .

Et tu me semblais avoir des positions , disons ,assez bordiguistes ... donc ta critique allait au delà de la formulation du titre de l 'édito qui , rappellons le , est diffusé à plusieurs centaines de milliers de travailleurs , ce qui amène à se pose la question de ce que l 'on doit dire quand on s 'adresse à une masse de travailleurs ;
Et qui se posent légitimeement des questions , ont des interrogations , des angoisses , des revendications , une crainte quant à leur avenir , bien concrètes celles-là .
Et le fait qu 'on dise cela comme ça ne signifie nullement qu 'on renoncera le cas échéant à aller plus loin .
Question tactique .

Donc , ce qui est essentiel c'est de faire rentrer dans la tête des gens qu 'on peut et qu 'on doit limiter ( au moins) présentement l ' arbitraire . Et aller plus loin , s 'il le faut

D 'ailleurs dire" limiter l 'arbitraire " apparait comme une démarche positive , active , beaucoup plus concrète qu 'une proclamation ( en colère ) telle que " a bas l 'arbitraire patronal " même si cette dernière formulation a apparaît comme plus énergique .
Et compte tenu de la suite de l 'article , je vois pas ce que cela aurait apporté de plus de dire " a bas l 'arbitraire patronal" . même avec 5 points d'exclamations
quijote
 
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