Eric,
Je ne sais pas qui est abstrait, hors de la réalité. Car certes, les "
les partis de gauche comme de droite mènent une politique au service de la bourgeoisie et seules les luttes des travailleurs pourront améliorer notre situation". Mais enfin, dans ce magma il y a des différences.
Le gouvernement de la gauche plurielle était certes un gouvernement réactionnaire. Mais enfin : qui ne constate que l'offensive anti-ouvrière est passée à la vitesse supérieure depuis l'été ? Pour Manu, c'est secondaire. Mais pour les travailleurs ?
Alors la lutte, la lutte, d'accord. Mais la première chose : préserver ce qui peut l'être. Et une chose était sure, ce serait bien plus difficile avec une assemblée UMP qu'avec une majorité PC-PS. Ca, je crois que nous le vivons tous chaque jour, non ?
Et dire les choses ainsi, en quoi cela brouille-t-il ou occulte-t-il le fait que ce qui est en définitive déterminant, c'est l'intervention de la classe sur son propre terrain ?
Je ne vois que des avantages à mon orientation (!) : elle répond au problème concret immédiat qu'était le retour de Chirac (ou son renforcement) et elle ne prétend même pas que les dirigeants du PC ou du PS sont "moins pires" (je ne le pense pas). Juste que vu la nature de ces partis et les contradictions qui en découlent, ça ne peut être que pire avec l'UMP - ce que l'on peut mesurer tous les jours.
Maintenant comme ta réflexion ne part pas de là (la nature du PS et du PC) mais de la politique concrète de ces dirigeants... tu en arrives obligatoirement à prendre des vessies pour des lanternes. Tu écris :
a écrit :
De même, si LO a appelé à voter pour mitterand en 81 et pas pour Jospin en 95, ce n'est ni parce que le PS était un parti ouvrier en 81 et plus en 95, ou que Mitterand était "plus à gauche" que Jospin. Cette décision a été prise en fonction de ce qu'il y a et avait dans la tête des travailleurs.
Bref, au lieu d'éclairer les travailleurs sur la démagogie de Miterrand, on les conforterait dans ces illusions.... C'est l'opportunisme le plus plat. La seule différence entre 81 et 95 c'est que dans un cas on annonçait la couleur et pas dans l'autre. Autrement dit : rien ne justifie un changement de politique électorale entre 1981 et 1995. Etant entendu que le vote pour Miterrand de 1981 était un vote CONTRE VGE et en aucun cas un vote de "soutien critique".
C'est abstrait, ça ?
