(yannalan @ mardi 15 juin 2010 à 09:59 a écrit :
Pour ce qui concerne les intérêts des travailleurs de la pêche, c'est pas toujours simple: si les pêcheurs côtier africains essaient de virer les bateaux-usines taiwanais,; est ce que c'est une défense des travailleurs ou une attaque chauvine contre les ouvriers chinois ?
Je crois que les pêcheurs côtiers africains n'ont pas du tout les moyens militaires nécessaires pour virer ces énormes bateaux en acier, avec certainement des armes à bord, eux qui pêchent avec des pirogues en bois plus ou moins motorisées et stables.
Dans l'ensemble, les pêcheurs côtiers ne se battent pas contre les armateurs coréens, ou chinois ou autres : ils leur vendent le poisson directement et celui-ci ne touche même plus terre.
Parfois même, des bateaux de pêche embarquent une quarantaine de pirogues et leur équipage, du sénégal jusqu'au gabon. Ensuite, avec les pêcheurs peuvent aller dans les passes et raser la mangrove, ce que les gros bateaux ne peuvent faire.
Ce ne sont donc pas les gros bateaux qui font les pires ravages écologiques mais les petits ... envoyés aux avant-postes par les gros.
Et en plus "pêcheur côtier africain" n'est pas vraiment une classe sociale.
Bien sûr que c'est plein de types qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre avec une pirogue, un tout petit moteur et une essence hors de prix, et qui embarquent des membres de la famille pour essayer de faire bouffer tout le monde.
Mais même là bas, les petits et gros patrons nationaux de la pêche, les propriétaires de deux, vingt ou trente pirogues, de trois, dix ou cinquante moteurs etc ... ne pêchent pas d'abord pour nourrir la population mais pour revendre leur prise.
Il y a des tonnes de poisson qui pourrissent sur les marchés portuaires africain, il faut bien maintenir le prix quitte à détruire la production, c'est comme ici.
Et puis les dirigeants africains vendent très légalement les zones de pêche à des armateurs. C'est seulement contre leur propre gouvernement et leur propre bourgeoisie qu'ils ont les moyens politique de lutter.
Des attaques de chalutiers asiatiques, puisqu'il s'agit de ça ne peuvent pas tenir lieu de politique pour la défense des travailleurs africains de la pêche.