Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 22 Juil 2011, 21:30

Informations Ouvrières N° 158, semaine du 21 au 27 juillet 2011

L'EDITORIAL

Des Churchill au petit pied…

C’est à qui, à « gauche », ira le plus loin.

Les déficits publics ?

Hollande s’engage (Le Monde, 17 juillet), à les « descendre à 3% du PIB » et à « rééquilibrer nos comptes publics dès 2013 », annonçant pour cela « un effort supplémentaire ».

Martine Aubry, le même jour sur France Inter: « Nous nous sommes engagés dans le projet socialiste à respecter les engagements de la France, 3%dès 2013 de déficit, puisque c’est la règle aujourd’hui », avec, là aussi, promesse d’« efforts » et de « sacrifices ».

La dette publique ?

L’un et l’autre —et avec eux tous les dirigeants du PS et de « la gauche de la gauche » — s’accordent à dire qu’elle doit être honorée (1).

L’hebdomadaire Le Point annonce: « Nous nous dirigeons vers l’austérité générale en Europe (…). La France, elle est le prochain pays sur la liste. »

Il s’agit, tout de suite, d’« absorber 100 milliards d’euros », des « prélèvements (qui) ne financeront pas le service public, mais le remboursement de la dette », précise Le Point, pour qui « la situation en France empire beaucoup plus vite qu’en Italie ».

En Italie, précisément…

La « gauche » a voté contre le plan de rigueur d’une violence inouïe .

Ses voix n’étaient pas nécessaires à son adoption .

On lit toutefois dans La Repubblica que, le 9 juillet, les dirigeants des partis de gauche et du centre ont adopté un pacte préconisant « des réformes encore plus impopulaires que celles avancées par Tremonti (…). Au besoin, avec plus de larmes et de sang. »

« Du sang,de la sueur et des larmes », c’était la « promesse » de Churchill à l’aube des bombardements intensifs sur Londres, en 1940.

L’heure est donc au vocabulaire guerrier et à l’union sacrée dans les cercles politiques italiens, tandis qu’au plan syndical , les confédérations signent la remise en cause des conventions collectives.

Chez nous aussi faudrait-il accepter l’union sacrée invitant patrons et ouvriers, spéculateurs et chômeurs, banquiers et travailleurs précaires à partager les sacrifices ?

Alerte, danger !

Tandis qu’on amuse la galerie avec des primaires et des « petites phrases » qui n’intéressent personne, on s’apprête, en haut lieu, et sans attendre 2012, à tenter d’imposer un plan de rigueur d’une brutalité sans précédent.

Et l’on cherche, pour cela, à contraindre les travailleurs et leurs organisations à une discipline sans faille au nom de la dette, des déficits et de la rigueur.

Le devoir du mouvement ouvrier est de refuser de tomber dans ce piège et de se dresser en toute indépendance contre ces plans.

C’est ce que disent à leur façon les militants ouvriers qui ont lancé l’appel publié dans nos colonnes la semaine dernière.

C’est ce que nous dirons avec travailleurs, militants et responsables venus de toute l’Europe dans le meeting internationaliste du 1er octobre.

Meeting de combat et de rassemblement, qui, sur son propre plan, préparera dans notre pays les conditions du choc inéluctable qui mûrit.

Dehors la troïka !

Annulation de la dette !

Non aux plans de rigueur et d’austérité !

Pas un emploi, pas un service public, pas un droit ouvrier ne peut ni ne doit être sacrifié sur l’autel de la dette et des déficits publics !

Daniel Gluckstein Secrétaire national du POI

(1) Même le Parti de gauche, le PCF et le NPA, dans une déclaration commune (18 juillet), dénoncent les « dettes illégitimes » pour conclure: « Il faut exiger un moratoire et des audits citoyens sur les dettes publique. » Un moratoire qui suspend les remboursements aux banquiers… avant de les reprendre ? Des audits pour déterminer ce qui doit être payé et ce qui doit être restructuré ?
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Message par Front Unique » 29 Juil 2011, 18:31

Informations Ouvrières N° 159, semaine du 28 juillet au 3 août 2011

L'EDITORIAL

Se préparer au combat

Un plan meurtrier liquidant par dizaines de milliers les emplois dans la fonction publique, portant un coup majeur à la Sécurité sociale et une nouvelle fois aux retraites, et généralisant la précarité: autant de mesures qui précipiteraient par millions travailleurs et jeunes dans la précarité, le dénuement, la misère…

Ce n’est pas de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne qu’il est question, mais de ce qui se prépare en France.

Du point de vue de la classe ouvrière, la « mutualisation » annoncée solennellement à Bruxelles se résume à ceci: ce que banquiers, capitalistes et spéculateurs ne pourront intégralement extorquer aux travailleurs et à la jeunesse de Grèce, ils chercheront coûte que coûte à le récupérer, grâce à des plans de rigueur coordonnés, dans chacun des pays de la zone euro.

L’engagement à faire passer les déficits publics en dessous de la barre des 3% dès 2013 n’a pas d’autre signification.

Isolé,déstabilisé, le gouvernement Sarkozy oserait-il s’engager dans cette voie périlleuse si, la semaine passée, les dirigeants du Parti socialiste ne s’étaient pas prononcés pour le retour aux 3 % dès 2013 ?

Poser la question, c’est y répondre.

Pour autant, ce consensus ne suffit pas à garantir le succès de l’entreprise.

Les travailleurs savent que ce gouvernement aux abois n’oserait pas engager son offensive destructrice si se dressait face à lui le bloc uni de la classe ouvrière et de ses organisations, soudé sur une position de classe: « Cette dette n’est pas la nôtre, nous n’avons ni à l’honorer ni à nous soumettre à la réduction des déficits publics. Non à la rigueur, retrait des plans en préparation ! »

Certes, la mal nommée Confédération européenne des syndicats (CES) « salue » avec enthousiasme le plan adopté à Bruxelles.

Certes, à sa suite, des discours de renoncement se font entendre dans notre propre pays (1).

La classe ouvrière n’a pas d’autre choix, pourtant, que de se préparer au combat.

Un combat de lutte de classe contre les plans de la troïka FMI-Union européenne-Banque centrale européenne, bras armé d’une classe capitaliste d’autant plus destructrice que son système est à l’agonie.

Ce combat, qui est la forme concrète de la marche à la rupture avec l’Union européenne, s’inscrit dans le cadre de l’internationalisme ouvrier.

Face à l’internationale des brigands, des spéculateurs et des capitalistes, doit se dresser l’Internationale des travailleurs, des peuples et de la jeunesse.

A l’Europe de la « troïka » et du fonds monétaire européen, s’oppose l’Europe des travailleurs et de la démocratie, l’union libre des travailleurs et des peuples de toute l’Europe débarrassée du diktat des banques.

C’est donc comme une étape dans la préparation politique des grands combats de classe qui se dessinent que le POI organise le meeting internationaliste du 1er octobre, à Paris.

Y prendront la parole des travailleurs et militants ouvriers venus de tout le continent, pour dire d’une seule voix: dehors la troïka, le FMI, l’Union européenne et leurs plans de misère !

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) Dans Le Monde, Bernard Thibault constate que « la France aussi est dans l’austérité ». Mais à propos des perspectives d’action, il déclare: « Il est possible que nous traversions une séquence de divisions. » Et d’ajouter: « Il faut gouverner autrement, notamment en instaurant d’autres rapports avec les représentants des salariés. Une majorité de gauche peut être plus sensible à cette nécessité. » Attendre 2012 et une « majorité de gauche »… qui vient de s’engager à la rigueur exigée par le retour aux 3% ?
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Message par Front Unique » 04 Août 2011, 12:01

Informations Ouvrières N° 160, semaine du 4 au 10 août 2011

L'EDITORIAL

Il y a valeurs et valeurs

Discussion avec un sympathisant du Parti socialiste: « J’ai décidé de participer aux primaires... Je ne suis pas membre du PS, mais trop, c’est trop, il faut en finir avec ce gouvernement qui f… tout en l’air. »

Question: « Sans partager tes illusions, je comprends ta motivation. Quel sera ton choix ? »

Réponse: « C’est le problème: j’ai l’impression que, sur le fond, les candidats proposent la même politique, pas très différente d’ailleurs de celle de Sarkozy. »

On comprend le dilemme de ce camarade.

Qui ne partage l’aspiration à en finir avec la politique anti-ouvrière et antidémocratique du gouvernement Sarkozy ?

Difficile, cependant, de ne pas constater que les mêmes mesures décidées par la troïka FMI-Banque mondiale-Union européenne sont appliquées par les « socialistes » au pouvoir en Grèce, en Espagne, ou hier au Portugal.

A propos… A l’occasion d’une « répétition » organisée ce 28 juillet à La Seyne-sur- Mer, on apprend que deux conditions sont requises pour pouvoir voter aux primaires du PS: verser un euro et signer la « charte d’engagement aux valeurs de la gauche ».

Des « valeurs de la gauche » ? Qu’est ce que c’est, concrètement ?

Prenons un exemple récent: le 21 juillet, les dirigeants de la zone euro adoptent une déclaration par laquelle ils s’engagent à ramener les déficits publics dans chaque pays à moins de 3% et à « sauver la Grèce », c’est-à-dire à garantir aux capitalistes et aux banquiers qu’ils ne perdront pas un centime sur leurs spéculations.

Martine Aubry et François Hollande s’empressent de saluer ce plan et réaffirment leur engagement, s’ils sont élus, à ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB dès 2013.

Ce qui représente 100 milliards d’euros, une somme astronomique que même la suppression de la totalité des emplois de fonctionnaires d’Etat ne suffirait pas à abonder !

Qui osera appeler « valeurs de la gauche » cet engagement à détruire par centaines de milliers des postes d’instituteurs, de travailleurs hospitaliers, de postiers, d’agents des Impôts et de l’Equipement, et à remettre en cause les droits et les garanties des salariés ?

Non, les seules valeurs qui sont ici défendues sont celles, bien palpables, des actions, obligations, devises et autres produits dérivés qui s’entassent dans les coffres- forts des banquiers et des spéculateurs.

Le reste n’est que rideau de fumée pour tromper le peuple.

Pourtant, « valeurs de la gauche » se chargerait d’un tout autre contenu si cela se traduisait par un appel à la mobilisation pour rejeter la dictature de la troïka et de la réduction des déficits publics, faire annuler la dette et confisquer les 7 800 milliards d’avoirs des banques françaises pour en faire le levier d’un plan de rétablissement des postes supprimés dans l’Education nationale, dans les hôpitaux, dans l’ensemble de la fonction publique, et de création des postes nécessaires.

Ces valeurs-là reposent sur les principes de la lutte de classe, qui fondent l’existence du mouvement ouvrier.

Il est à craindre qu’on ne les retrouve pas au fond de l’urne des élections primaires.

Elles indiquent cependant la seule voie par laquelle puisse s’ouvrir une issue conforme aux besoins du peuple.

Cela est vrai en France comme à l’échelle internationale.

L’internationalisme ouvrier, valeur fondatrice du mouvement ouvrier, se dressant contre la dictature du FMI et de l’Union européenne, sera au coeur du meeting du 1er octobre, à Paris.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


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Message par Front Unique » 13 Août 2011, 10:07

Informations Ouvrières N° 161, semaine du 11 au 17 août 2011

L'EDITORIAL

Non à toute forme d’union sacrée !

Il aura suffi qu’une agence abaisse la note des Etats-Unis pour faire trembler l’économie mondiale.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Le système capitaliste a ses lois.

Tout d’abord, celle-ci: tout capital doit, en permanence, rapporter du profit; tout profit, quelle qu’en soit la forme —y compris les intérêts payés aux banques—, est prélevé sur la plus-value, cette part de la valeur créée par le travail de l’ouvrier qui lui est extorquée.

Encore faut-il que les marchandises produites soient vendues et achetées.

Or, et c’est là une contradiction majeure, la tendance permanente du système capitaliste est de produire toujours plus, et aussi toujours plus que les consommateurs ne peuvent absorber (dans les conditions capitalistes, s’entend).

Cette contradiction, le système capitaliste n’a de cesse, depuis un siècle, de tenter de la surmonter par des moyens artificiels: économie d’armement et de guerre ; déréglementations monétaires et financières; généralisation du crédit, privé et public; etc.

Autant d’artifices qui gonflent démesurément les capitaux en circulation et nourrissent des bulles spéculatives.

Lesquelles éclatent, détruisant des emplois par millions, ruinant les familles ouvrières et populaires, et même des nations entières.

D’où la situation actuelle.

Les gigantesques fonds spéculatifs (qui contrôlent les agences de notation) à qui la possibilité est offerte, depuis trente ans, de piller les richesses des nations en prêtant aux Etats à des taux lucratifs se retournent vers les gouvernements qui ne peuvent rembourser et leur disent: pour obtenir un nouveau prêt (qui vous permettra de nous payer les intérêts des précédents prêts en vous enfonçant encore plus), vous devez nous donner des garanties.

Sous leur injonction, le FMI, l’Union européenne et la Banque centrale européenne dictent aux gouvernements des plans meurtriers: privatisations, destruction des régimes de protection sociale, de retraite et des garanties ouvrières collectives, suppression des emplois par centaines de milliers...

Le krach en cours précipite la crise de dislocation politique.

C’est la faillite du système de la propriété privée des moyens de production.

Cette faillite met à l’ordre du jour la socialisation des moyens de production au service des besoins humains: le socialisme.

De manière immédiate, en France comme dans tous les pays, les travailleurs n’ont d’autre choix que de se préparer aux plus grands combats.

Ce qui commence par le rejet de toute forme d’union sacrée que certains appellent ouvertement de leurs voeux au nom de « l’urgence à réduire les dépenses publiques ».

Pour le POI, l’heure est au combat politique contre l’union sacrée, pour l’indépendance du mouvement ouvrier, c’est-à- dire pour aider politiquement la lutte de classe à surgir et à balayer les plans meurtriers.

La classe ouvrière entre dans une période difficile.

Et pourtant, c’est une certitude: l’action résolue, déterminée et unie de la classe des producteurs exploités et opprimés a la capacité d’annuler la dette, d’effacer les déficits publics et de restituer au peuple ce qui lui appartient.

C’est une certitude: le peuple travailleur, mobilisé et organisé, a la capacité de prendre entre ses mains tous les moyens de bloquer les pillards capitalistes, d’ouvrir la voie à un véritable gouvernement des travailleurs et de la démocratie appuyé sur une authentique Assemblée constituante, rompant avec l’Union européenne et le FMI.

Telle est l’issue pour laquelle combat le POI.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 18 Août 2011, 21:45

Informations Ouvrières N° 162, semaine du 18 au 24 août 2011

L'EDITORIAL

Une déclaration lamentable

Jour après jour, le scénario se met en place.

Nouveau plan de rigueur décrété en Italie la semaine passée.

En France, des « annonces » seront faites le 24 août, à l’issue d’une réunion à l’Elysée.

Sécurité sociale, pouvoir d’achat des retraités, emplois dans les services publics seraient quelques-unes des cibles privilégiées.

Tout cela dans un seul but: rassurer les « marchés » sur le fait que les intérêts de leur dette seront bien payés jusqu’au dernier centime, ainsi abondés par la destruction des droits, des garanties, des conquêtes arrachés par la lutte des classes depuis 1945, et même bien avant.

La classe ouvrière, la jeunesse, toutes les couches exploitées et opprimées n’ont d’autre choix que de se préparer à combattre.

L’heure est à forger le front uni des travailleurs et des organisations autour d’exigences simples: aucun plan de rigueur, aucun consensus pour la réduction des déficits publics, dehors les plans de l’Union européenne et du FMI, annulation de la dette !

Cette voie est difficile, car elle va à contrecourant des appels à l’union sacrée qui prolifèrent ces jours-ci.

Mais est-il un autre moyen de sauver les acquis ouvriers, la démocratie, et même les bases de la civilisation humaine, tous menacés d’être emportés par la marche à la faillite du capitalisme ?

Combien lamentable apparaît dans ce contexte la déclaration de Martine Aubry intitulée « Ma règle d’or ».

Chacune et chacun, Aubry, Hollande, et aussi Mélenchon, y va de sa petite recette, de son petit procédé magique qui, plus vite et plus fort que Sarkozy, va réduire les déficits publics…

Et, bien sûr, aucun ne propose de ne pas payer les intérêts de la dette ni de l’annuler…

Il ne faut pas effrayer les « marchés », n’est-ce pas ?

Lamentable, et dérisoire aussi.

Un monde s’effondre.

Chacune et chacun fait gonfler ses petits muscles… en veillant scrupuleusement aux règles des institutions du FMI, de l’Union européenne et de la Ve République.

Les « marchés » en tremblent, c’est sûr !

Même Obama, pourtant zélé défenseur des intérêts capitalistes, a été rappelé à l’ordre: interdit de s’écarter d’un millimètre du plan établi par les « marchés ».

Jamais autant qu’aujourd’hui l’élection présidentielle n’était apparue à ce point comme une sinistre comédie.

Les « marchés », ce sont une force sociale organisée, des milliards de milliards de la banque, de fonds spéculatifs, des multinationales.

Nul ne les fera reculer d’un millimètre sans commencer par rompre avec eux en décrétant l’annulation de la dette et la confiscation des avoirs des banques.

Simple point de départ d’une politique conforme aux besoins du peuple, ces mesures ne seront pas l’oeuvre d’un « président », quel qu’il soit.

C’est l’action organisée et collective de la classe ouvrière qui les imposera, se confrontant classe contre classe aux « marchés » et entraînant derrière elle toute la population, elle-même organisée pour faire prévaloir la démocratie (Assemblée constituante).

En ce 140ème anniversaire de la composition de L’Internationale, rappelons ici quelques-unes de ses paroles: « Dans les coffres-forts de la bande, ce qu’il a créé s’est fondu, en décrétant qu’on le lui rende, le peuple ne veut que son dû. »

Et aussi: « Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni César, ni tribun, producteurs sauvons-nous nous-mêmes, décrétons le salut commun. »

Une chanson ?

Non, un programme: celui du POI.

Daniel Gluckstein
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Message par Front Unique » 24 Août 2011, 22:06

Informations Ouvrières N° 163, semaine du 25 au 31 août 2011

L'EDITORIAL

"Sous le parapluie de l’Otan" ? Non merci !

Que Sarkozy se félicite de ses hauts faits d’armes en Libye, il n’y a pas lieu de s’en étonner.

Mais que du PS au NPA en passant par le PCF, le Parti de gauche, etc., tous chantent la « victoire de la démocratie et de la liberté », c’est pour le moins stupéfiant.

Pour notre part, on nous permettra d’être plus lucides.

« Le miracle » de la chute de Tripoli « ne doit rien au hasard », écrit Le Figaro, qui précise que ce dénouement résulte d’« une stratégie préparée de longue date par (...) la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis et ses alliés, sous le parapluie militaire de l’Otan ».

Toujours selon Le Figaro, les forces aériennes de l’Otan ont réalisé 7 500 frappes aériennes. Mais ce n’était pas assez !

Il a fallu déployer « l’intense activité des alliés à terre (...).

Les forces spéciales françaises et britanniques ainsi que des conseillers militaires américains, qataris et émiratis ont été déployés en secret sur le sol libyen pour mener des actions occultes. »

Les mêmes ont également « armé la rébellion » et entraîné « une force d’un petit millier d’hommes, dont beaucoup sont des binationaux, revenus des Etats-Unis ».

Nous n’avons pour notre part, au POI, jamais apporté notre soutien au régime de Kadhafi.

Nous ne pleurerons pas sa chute.

Mais nous ne sommes pas dupes.

Ceux-là mêmes, les Sarkozy, les Cameron et tous les autres, qui accueillaient Kadhafi comme leur ami il y a quelques années ont décidé de déchaîner ce déluge de fer et de feu sur la Libye pour le chasser du pouvoir et le remplacer par des membres de son propre gouvernement, rebaptisés à la dernière minute « Conseil national de transition ».

Nous ne sommes pas dupes.

Le Parti ouvrier indépendant, qui, dès le premier jour, a condamné l’intervention militaire en Libye, ne se placera jamais « sous le parapluie de l’Otan ».

Car le parapluie de l’Otan, c’est le parapluie des intérêts capitalistes et d’eux seuls.

En toutes circonstances, les opprimés et les exploités se doivent de défendre l’indépendance de leurs organisations.

Et cela dans tous les domaines.

Ainsi, en France, à l’heure où « l’intersyndicale », sous l’égide directe de la CFDT, revendique une « concertation » pour faire de la réduction des déficits publics une « priorité », il faut rappeler ce fait: les déficits ne sont creusés (lire page 6) que par le paiement des intérêts de la dette, d’une part, et les exonérations fiscales et sociales accordées aux patrons, d’autre part. Le mouvement ouvrier n’a pas à entrer dans une quelconque discussion ou « concertation » sur la réduction des déficits publics ou le remboursement de la dette.

Le mouvement ouvrier n’a sa place ni sous le parapluie de l’Otan ni sous l’ombrelle du FMI ou de la Banque centrale européenne.

Pas un sou pour le remboursement de la dette !

Pas un sou pour le comblement des déficits !

Sur cette base, et en toute indépendance, le Parti ouvrier indépendant appelle à préparer le rassemblement internationaliste du 1er octobre, à Paris [1].

Daniel Gluckstein
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Message par Valiere » 26 Août 2011, 10:39

bravo pour cet édito....
Je suis totalement en accord et mon regret : c'est qu'aucune manif n'ait eu lieu contre l'intervention impérialiste
Valiere
 
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Message par Front Unique » 02 Sep 2011, 17:08

Informations Ouvrières N° 164, semaine du 1er au 7 septembre 2011

L'EDITORIAL

Une question posée dans toute l’Europe

Plusieurs dépêches rapportent que « Jean-Luc Mélenchon (…) candidat du Front de gauche (…) plaide pour une rupture face à la crise ».

Rupture: une question centrale.

Alors que, selon l’Insee, un Français sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté, alors que les récentes décisions gouvernementales condamnent la jeunesse à une précarité sans fin, alors que Sécurité sociale et services publics sont la cible des prochaines attaques: l’urgence est bien de rompre avec les plans de rigueur dictés au nom de la réduction des déficits publics et du remboursement de la dette.

Rupture ou non rupture: la question est posée dans toute l’Europe.

En Italie, le parti démocrate —principale formation « de gauche »— adresse une lettre ouverte à la centrale syndicale CGIL pour lui demander de renoncer à sa grève du 6 septembre contre le nouveau plan de rigueur du gouvernement.

Incroyable ?

Non, logique: partisans de l’union sacrée permettant au plan Berlusconi de passer, les dirigeants du Parti démocrate s’inquiètent de tout ce qui pourrait ressembler à un demi-pas de rupture par lequel la CGIL s’écarterait de l’accord qu’elle a signé en juin dernier, avec les autres centrales, remettant en cause conventions collectives et Code du travail.

En Espagne, le « socialiste » et Premier ministre Zapatero a obtenu, le 17 août, que les centrales syndicales UGT et Commissions ouvrières prolongent le pacte social de déréglementation signé quelques mois plus tôt.

Fort de ce succès, il soumet au Parlement, à la demande de la Banque centrale européenne (BCE), une révision constitutionnelle interdisant tout déficit budgétaire.

Coup de théâtre: dans un communiqué commun, les deux syndicats demandent au gouvernement de retirer sa proposition, et aux parlementaires de voter contre.

Retour en France.

Lors de l’université d’été de son parti, Mélenchon —après s’être prononcé pour la rupture— a adressé « une offre publique de débat » au Parti socialiste et au NPA, en appelant au « rassemblement de la gauche » au nom de « l’intérêt général ».

Mais que fera le PS conduisant le « rassemblement de la gauche » s’il gagne les élections ?

Il cherchera —c’est annoncé— à imposer le retour à 3% des déficits publics (ce que Mélenchon critique par ailleurs).

Or, le retour aux 3 %, c’est 100 millions d’euros de coupes dans les dépenses publiques.

Cela porte un nom: la rigueur.

Où serait la rupture (1) ?

Accompagner, voire organiser les plans de destruction ou s’y opposer: c’est en ces termes concrets que se pose la question de la rupture.

Du moins s’il s’agit d’une politique et non d’un simple mot.

Le POI est disposé à appuyer tout pas en avant sur la voie de la rupture.

Mais pour rompre, il faut commencer par dire clairement que cette dette n’est pas celle du peuple et doit être annulée; et qu’aucun consensus au nom de la réduction des déficits publics ne saurait être accepté.

Rompre, c’est combattre tout plan de rigueur, c’est rompre avec la dictature de la BCE, de l’Union européenne et du FMI.

C’est sur cette base que se construit, comme une aide à la résistance des travailleurs et des peuples, le meeting internationaliste du 1er octobre.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) Mélenchon lui-même, dans son interview au Monde (24 août), fait des propositions pour rembourser la dette. Mais pourquoi faudrait-il rembourser une dette provoquée exclusivement par les capitalistes pour faire fructifier leurs investissements ? Pourquoi rembourser une dette qui a déjà été intégralement remboursée ?
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Message par Doctor No » 02 Sep 2011, 18:53

Mais oui Valiere, tout cela est juste et très joli.
Le POI rectifie le tir... pas le "style", mais après?

Il ne pourra rien parce que son appel (coupé par un tailleur qui n'habille que sa politique) restera comme tous les appels qu'il fait. Sans réponse.

Le NPA voudrais centrer sa "campagne" sur la Dette, l’annulation, le non paiement de la dette. Une illusion absurde vu que pour ne pas payer la dette il faut autre chose que les 1% qu'ils vont avoir, s'ils arrivent avec les signatures. Et même s'ils gagnaient (une hypothèse seulement...) cela ne suffirait pas.

Quant à LO, elle se méfie de tous les "non-trotskystes". Ainsi elle va aller toute droite à la disparition de la scène politique nationale et à sa ruine. Que restera? La propagande qu'elle a fait et fera (confidentiellement vu qu'une fois qu'on sort de la vision des masses on plonge dans le néant).

L'unité?
Pourquoi faire?

Bande d'inutiles!

En attendant on tombe mais on n'arrive pas encore au sol. Tout va bien alors.

Nécessairement d'autres feront le nécessaire (ou ne le feront pas). Ainsi va le monde.
Doctor No
 
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Message par lucifer » 03 Sep 2011, 08:20

(Doctor No @ vendredi 2 septembre 2011 à 19:53 a écrit :
Quant à LO, elle se méfie de tous les "non-trotskystes". Ainsi elle va aller toute droite à la disparition de la scène politique nationale et à sa ruine.

Bande d'inutiles!


Que veut tu cher Doctor,tout le monde n'a pas la chance,a l'E.G.d'avoir la puissance de feu de ton courant,et surtout d'etre en train de changer le monde,et de prendre malgres tout le temps de venir faire notre éducation.

Merci a toi Oh Grand Timonier.
lucifer
 
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