Informations Ouvrières

Message par Valiere » 22 Avr 2011, 22:51

Je l'avais dit avec beaucoup d'autres : rien de nouveau sous le soleil c'est l'U nion Européenne qu'il faut briser et quitter.
Moi aussi je suis contre ce machin mais il n'est pas le seul responsable de nos maux
Valiere
 
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Message par artza » 23 Avr 2011, 06:19

(Valiere @ vendredi 22 avril 2011 à 23:51 a écrit :Je l'avais dit avec beaucoup d'autres : rien de nouveau sous le soleil c'est l'U nion Européenne qu'il faut briser et quitter.
Moi aussi je suis contre ce machin mais il n'est pas le seul responsable de nos maux

Pourquoi pas au bout du bout dira le bourgeois il nous reste toujours le FMI, l'OMC, l'ONU, l'OTAN et le nanan cette vieille république une sacrée bande armée et qui a fait ses preuves.
Saluons au passage les bombardés de Lybie.
artza
 
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Message par lucifer » 23 Avr 2011, 16:42

Autant je trouve érronée la position de ceux qui dénoncent le FMI et l'UE,en épargnant quasiment notre propre bourgeoisie et son appareil d'état.Autant je trouve limité l'attittude de ceux qui combattent l'état Francais en reléguant a l'arriere plan les structures continentales et internationales auquelles notre bourgeoisie est partie prenante(par ex:c'est sous l'égide de l'OTAN que la France intervient en Lybie).

Si il est juste de dire que les communistes révolutionnaires doivent en 1er lieu combattre leur bourgeoisie nationale,ils doivent aussi voir de ou viennent les coups,exemple le peuple Grec,il est victime en ce moment de son Gnt socialo,et du FMI a direction socialo,en passant par lan case"UE".

Chaque peuple est, donc victime de ce"tripode"dont nous devons dénoncer les politiques diverses mais complémentaires et complices,sans jouer a"quel est mon meilleur ennemi?".
lucifer
 
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Message par jeug » 24 Avr 2011, 09:01

Oui mais toi-même, dans les 2 exemples que tu cites, c'est : l'Etat français dans le premier et le peuple grec dans le second.
La Grèce, c'est pas tout à fait le tiers-monde, mais ça n'est pas non plus un pays impérialiste, bien au contraire.
Mais ici en France, il n'y a vraiment aucune raison d'invoquer une quelconque autorité qui dicterait un intérêt supérieur à l'Etat français.
On sait bien qu'actuellement, l'Europe, c'est surtout Sarkozy et Merkel, alors ne rentrons pas dans ce jeu de dupes.
jeug
 
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Message par Crockette » 24 Avr 2011, 09:24

réponse à ARTZA :

je comprends pas ton post : au FMI c'ets bien un socialiste qui dirige cet organisme...et à l'OMC pareil, c'est un socialiste français qui le dirige...


hein le scamarades, ce sont aussi des amis de MG Buffet, Pierre Laurent, Emmanuel Valls...Montebourg, Moscovici et peut être meme Chereque et Thibaut etc. qui dirigent ces organismes internationaux...qui rétablissent d el'ordre dans le capitalisme...


vive nos amis du PS...et crier sur l'europe c'ets pas honnete car cette europe capitaliste libérale a été soutenues par une majorité de socialistes...depuis des décennies...

Crockette
 

Message par Front Unique » 04 Mai 2011, 21:15

Informations Ouvrières N° 146, semaine du 28 au 5 mai 2011

L'EDITORIAL

Responsable ?

François Baroin est ministre chargé du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.

A ce titre, il vient d’adresser à chaque contribuable une lettre où il exprime sa fierté de présenter son « budget responsable » qui permet « une réduction historique de notre déficit ».

La lettre du ministre présente un schéma censé répondre à la question: « A quoi servent nos impôts ? »

Il y apparaît que les intérêts versés au titre de la dette s’élèvent pour 2011 à 45, 4 milliards d’euros.

Responsable, donc, la politique qui verse 45 milliards d’euros d’intérêts aux spéculateurs… et qui supprime 16 000 postes dans l’Education nationale cette année, et 100 000 postes de fonctionnaires en trois ans (moins de 5 milliards d’euros suffiraient à les restituer) ?

Responsables, le blocage des salaires, les fermetures par dizaines de milliers de lits dans les hôpitaux, des bureaux de poste dans nos villages, des écoles, des services publics, des centres de Sécurité sociale ?

Responsable, le démantèlement des retraites et de la protection sociale ?

Au Parti socialiste, on cultive un même sens des responsabilités.

Consciencieusement, les députés de ce parti amendent le projet de réforme constitutionnelle, qui veut graver dans le marbre la rigueur dictée par l’Union européenne, se présentant comme les plus capables de « réduire à la fois les déficits, la dette publique et les prélèvements obligatoires » (1).

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, est tout aussi « responsable » et décrète « indispensable (…) la maîtrise des budgets et la réduction des déficits publics » pourvu que soient préservés « les capacités d’investissement et les budgets sociaux » (2).

Tu parles…

Pour tous ces gens-là, être « responsable », c’est adorer un même dieu, celui du paiement de la dette et des déficits publics, et lui sacrifier acquis et conquêtes de la classe ouvrière, et services publics.

Etre « responsable », pour tous ces gens là, c’est s’inscrire dans la logique de la réforme constitutionnelle, que les uns soutiennent et les autres amendent.

Une véritable union sacrée se noue autour du recours à l’arme de destruction massive de la dette et des déficits publics, arme de destruction massive des emplois et des services publics, de la démocratie politique et de l’indépendance des syndicats, arme de destruction massive du droit à défendre en toute indépendance les revendications ouvrières.

Pour la classe ouvrière, pour ceux qui n’ont qu’un maigre revenu pour vivre et faire vivre leur famille, la notion de « responsable » ne se conjugue pas de la même manière que pour la classe capitaliste.

Rappelons que pour l’essentiel, la « dette », contractée pour renflouer les spéculateurs, est détenue par les fonds spéculatifs eux mêmes.

Rappelons qu’aux 45 milliards d’intérêts de la dette inscrits dans le budget cette année s’ajoutent plus de 100 milliards d’euros d’exonérations sociales et fiscales pour les patrons.

Alors, pour la classe ouvrière, ce qui est responsable, c’est de défendre ses droits, ses garanties.

Ce qui est responsable, c’est de combattre toute subordination de ses organisations aux déficits publics, à leur réduction et au paiement d’une dette qui n’est pas celle du peuple.

Pour la classe ouvrière, ce qui est responsable, c’est le combat, maintenant, tout de suite, pour le rejet de la réforme constitutionnelle.

C’est ce qu’affirment les 14 000 premiers signataires de l’appel initié par le POI.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) Amendement à l’Assemblée nationale, exposé des motifs. (2) Rapport au conseil national du PCF, avril 2011.
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Message par Front Unique » 04 Mai 2011, 21:22

Informations Ouvrières N° 147, semaine du 5 au 11 mai 2011

L'EDITORIAL

Depuis trente ans ?

Y a-t-il encore une classe ouvrière consciente de ses intérêts et capable de les défendre ?

Non, répondent ces jours-ci les commentateurs et médias aux ordres, qui prennent pour arguments la maigreur des cortèges syndicaux du 1er Mai et le prétendu vote ouvrier pour le Front national.

L’exposé des motifs de la réforme constitutionnelle débattue, ce 3 mai, à l’Assemblée nationale, nous fait entendre une autre musique.

On y lit « que la France souffre d’un problème structurel », qu’il faut en finir avec « l’insuffisante maîtrise de nos comptes publics au cours des trente dernières années (…), qui a conduit au déséquilibre budgétaire actuel », d’où l’urgence à « modifier de manière radicale la gouvernance de nos finances publiques ».

Depuis trente ans ?

Ont-elles manqué durant ces trente années, les mesures gouvernementales et les contre-réformes qui, au nom de l’équilibre des finances publiques, ont attaqué droits, garanties et acquis de la classe ouvrière ?

Il y a trente ans, se préparait le premier plan de rigueur du « socialiste » Delors, accompagné des lois Auroux mettant en cause les prérogatives des syndicats (rédigées par Martine Aubry, alors membre du cabinet du ministre).

Il y eut plus tard les lois Aubry d’annualisation du temps de travail, puis les privatisations (SNCF, EDF-GDF, La Poste…) décidées alternativement par les gouvernements de droite et de « gauche ».

La Sécurité sociale ?

Elle eut à subir successivement l’introduction de la CSG par Michel Rocard, puis le plan Juppé de 1995 et, plus récemment, le plan Fillon contre les retraites.

Dans une parfaite continuité de droite et de « gauche », il y eut toutes les mesures de décentralisation-régionalisation.

Et, bien sûr, le traité de Maastricht mettant en place l’Union européenne avec ses « critères » concernant le niveau de la dette et des déficits publics.

Il y eut aussi la calamiteuse loi d’août 2008, dite de représentativité, remettant en cause les prérogatives des organisations syndicales.

Bref: mille et une attaques, contre-réformes et déréglementations.

Donc, tout cela n’a pas suffi ?

Pourquoi ?

Parce que durant ces trente années —et malgré les coups portés— la résistance ouvrière ne cessa de se dresser face à l’offensive de la classe capitaliste et des gouvernements de toutes couleurs politiques à son service.

Certains combats aboutirent, comme le CPE que le gouvernement fut contraint de retirer ou encore la victoire du vote non au référendum de 2005 sur la Constitution européenne (pourtant soutenue par un large consensus gauche-droite).

D’autres pas.

Mais durant ces trente années, toute la situation fut et reste marquée par la résistance de la classe ouvrière, comme elle l’est, aujourd’hui encore, par le mouvement sur les retraites de l’automne, bien qu’il n’ait pas abouti.

De ce fait, et malgré les coups portés, il ne fut pas possible de rétablir à la hauteur voulue par la classe capitaliste les conditions de valorisation du capital.

C’est cette impuissance à juguler la lutte de classe par les moyens à sa disposition qui conduit le gouvernement, utilisant les mécanismes de l’Union européenne, à tenter d’aller plus loin.

D’où la réforme de la Constitution.

20 000 signataires de l’appel lancé par le Parti ouvrier indépendant disent aujourd’hui non à la réforme constitutionnelle.

Autrement dit: non au corporatisme, oui au droit imprescriptible pour les travailleurs de s’organiser et revendiquer en toute liberté et en toute indépendance vis-à-vis de la classe capitaliste, ses déficits, sa dette, ses gouvernements et ses institutions (y compris européennes).

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 11 Mai 2011, 20:54

Informations Ouvrières N° 148, semaine du 12 au 18 mai 2011

L'EDITORIAL

Le pouvoir au FMI ?

“A l’été 2012, quel que soit l’élu, c’est le FMI (Fonds monétaire international- NDLR-) qui sera au pouvoir en France. »

Qui s’exprime avec une telle franchise dans Les Echos (9mai) ?

Un homme de consensus s’il en est: Jacques Attali a été longtemps l’un des proches de François Mitterrand, avant d’effectuer une mission pour Sarkozy.

Pour lui, le FMI étant au pouvoir en 2012, l’élection présidentielle de 2012 se résume à ceci: « La dette et les déficits sont à des niveaux sans précédent. Les marchés vont nous demander de remettre de l’ordre. Après la présidentielle de 2012, (…) il va falloir réduire les dépenses publiques (…). Qui sera le mieux placé pour le faire ? »

Exagération ?

Qu’on lise les articles que nous consacrons au Portugal.

Le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et l’Union européenne —la fameuse « troïka »— sont venus y dicter un plan détaillé auquel tous les partis politiques candidats à gouverner le pays doivent souscrire avant l’élection du 5 juin.

Un plan qui dicte le menu détail des destructions programmées et fait obligation aux « partenaires sociaux » d’y concourir.

Un plan dont la bonne exécution sera contrôlée tous les trois mois et qui prévoit les sanctions immédiatement applicables en cas de non-observation.

Un plan dont les agences de presse annoncent qu’il va précipiter le Portugal dans une effroyable récession.

Un plan dont le résultat prévisible est que l’endettement du Portugal va mécaniquement s’aggraver… puisqu’il lui faut emprunter —à des taux élevés— pour faire face à la charge actuelle de la dette.

Un plan qui conduit tout droit le Portugal à la ruine…

Le Portugal aujourd’hui.

La France demain ?

Là se situe l’enjeu de la réforme constitutionnelle qui veut graver dans le marbre de la Constitution l’obligation de réduction des déficits publics.

« Quel que soit l’élu, c’est le FMI qui sera au pouvoir en France. »

Cette affirmation d’Attali repose sur une base bien réelle.

A savoir: le consensus droite-gauche, qui, ce 10 mai, a vu les députés du PS,du PCF et du Parti de gauche ne pas voter la réforme du gouvernement… tout en affirmant leur détermination à réduire les déficits publics et à rembourser la dette, dans le respect du carcan imposé par le FMI, la Banque centrale européenne et l’Union européenne.

Comme le font déjà les Premiers ministres de « gauche » en Grèce, au Portugal et en Espagne…

Mais attention: frapper les travailleurs et les jeunes avec une brutalité sans précédent et vider le suffrage universel de toute signification, c’est pousser à l’explosion.

Aura-t-elle lieu avant l’élection de 2012 ou après ?

Nul ne peut répondre à cette question.

Mais le choc est inévitable.

Encore faut-il, pour pouvoir combattre et résister, que les travailleurs et leurs organisations ne soient pas prisonniers de la discipline de la dette et de la réduction des déficits publics.

Se grouper aujourd’hui autour de l’appel du POI pour dire « Non à la réforme constitutionnelle, non à la dictature des déficits publics, annulation de la dette », c’est préparer les conditions politiques de la mobilisation résolue qui, tôt ou tard, fera reculer l’offensive de destruction barbare d’un régime capitaliste décomposé.

Ainsi s’ouvrira la voie de la rupture avec les « troïkas », les « plans de redressement » et autres contre-réformes réactionnaires.

Ainsi sera stoppée la marche au totalitarisme et s’ouvrira la voie de la reconquête de la démocratie.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 18 Mai 2011, 21:10

Informations Ouvrières N° 149, semaine du 19 au 25 mai 2011

L'EDITORIAL

Rembourser ? Non, effacer !

Un camarade du POI de Gironde a reçu un courrier d’un militant du Parti de gauche: « Bonjour, ce que tu écris (sur le silence des partis de gauche par rapport à la réforme constitutionnelle) est inexact (…). Pour ton information, tu trouveras en fichier joint l’intervention de Jean-Pierre Brard, député de Seine-Saint- Denis,(…) le 3 mai dernier au nom du groupe des député-e-s communistes, républicains, citoyens, parti de gauche. »

Remercions ce camarade du Parti de gauche pour le discours qu’il nous transmet et dont nous tirons ce passage: « Ce projet de réforme constitutionnelle (…) émane d’une majorité qui a constamment transgressé les critères qu’elle tente de constitutionnaliser. Vous n’avez jamais respecté les critères de Maastricht (...). Si l’on ne peut qu’admettre la nécessité de libérer la France de l’aliénation de la dette, la préoccupation fondamentale doit être de savoir sur qui doit peser l’effort du remboursement. »

Rembourser ?

Non: il faut effacer cette dette qui n’est pas celle du peuple !

Il suffit pour s’en convaincre de prendre connaissance des faits rapportés par les journaux la semaine dernière, quand l’actualité se focalisait sur la mort de Ben Laden.

Fin 2001, les Etats-Unis sont au bord de la récession.

Surviennent les attentats contre le World Trade Center.

Aussitôt, les dépenses militaires grimpent en flèche et servent de volant d’entraînement parasitaire à l’économie capitaliste.

Dans le même temps, la Réserve fédérale américaine déverse à flots des liquidités pour relancer l’économie.

Résultat: la récession est différée.

Mais il y a une suite: l’économie explose sous le poids de la dette publique, enflée par les dépenses militaires; et l’énorme bulle spéculative gonflée par ces capitaux déversés en masse éclate (crise des subprimes).

C’est la récession de 2007-2008.

Des centaines de milliards sortis des caisses du Trésor public, aux Etats-Unis comme en Europe, vont renflouer banquiers et capitalistes faillis.

Des millions d’emplois sont supprimés.

Ce renflouement des spéculateurs aboutit, aujourd’hui, à la situation de la Grèce et du Portugal et… d’autres qui se profilent.

C’est sur cette base que les gendarmes de la classe capitaliste (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne) veulent imposer les plans meurtriers contre la classe ouvrière et les peuples.

Alors non, la question n’est pas « qui doit rembourser ».

Pas plus qu’elle n’est de savoir si le gouvernement « a transgressé les critères de Maastricht », des critères qu’il voudrait aujourd’hui inscrire dans la Constitution, considérant que, sous la forme où ils ont été établis en 1992, ils n’ont pas permis d’empêcher le surgissement de la lutte de classe.

Se plier ou non à la discipline de la réduction des déficits publics: c’est une ligne de démarcation dans le mouvement ouvrier.

Aussi radical que soit le discours, quiconque met le doigt dans cet engrenage ne peut qu’accompagner les plans destructeurs de la démocratie et de la classe ouvrière.

L’indépendance du mouvement ouvrier se concentre dans l’exigence: non à la réforme constitutionnelle, non à la dictature de la réduction des déficits publics !

Ce qui, pour le POI, se relie aux mots d’ordre d’annulation de la dette et de rupture avec l’Union européenne !

Et, bien sûr: dehors le FMI !

Daniel Gluckstein
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Message par Front Unique » 27 Mai 2011, 23:52

Informations Ouvrières N° 150, semaine du 26 mai au 1er juin 2011

L'EDITORIAL

"Vous ne nous représentez pas"

La défaite du Parti socialiste ouvrier espagnol aux élections municipales a coïncidé avec le rassemblement massif de jeunes, de chômeurs et de travailleurs, à Madrid, refusant de voter, revendiquant « Une vraie démocratie, maintenant ! » et adressant ce grief aux dirigeants politiques, ceux du PSOE et du PPE en tête: « Vous ne nous représentez pas ! »

Tous s’en alarment.

Chroniqueur au quotidien capitaliste Les Echos, Eric Le Boucher salue « le gouvernement Zapatero, (qui) a très courageusement pris des mesures d’austérité et engagé une réforme du marché du travail », mais s’inquiète des moyens de « contenir une révolte sociale » ainsi provoquée.

Au-delà de la situation espagnole, les mots d’ordre de Madrid résonnent dans toute l’Europe.

Et particulièrement en France.

La délégation (fondée sur le mandat) est un principe de base de la démocratie. « Vous ne nous représentez pas » est l’expression d’une crise majeure de la démocratie.

On se rappelle (Informations ouvrières, n° 148, 12 mai) les propos de Jacques Attali, spécialiste en la matière: « A l’été 2012, quel que soit l’élu, c’est le FMI (Fonds monétaire international — NDLR) qui sera au pouvoir en France. »

C’était avant les déboires de M. Strauss-Kahn. Mais le nom du titulaire ne change rien à la prophétie.

Sur le fond: que reste-t-il de la démocratie quand une élection est destinée par avance à permettre la prise en main du pays par le FMI ?

Que reste-t-il de la démocratie quand le congrès de la prétendue Confédération européenne des syndicats (CES) « revendique » la réduction des déficits publics (lire pages 4 et 5) ?

Que penser d’une « démocratie » où majorité et « opposition » s’engagent par avance, pour respecter les critères des 3 % de Maastricht, à amputer de 80 milliards d’euros par an les dépenses publiques pour « réduire les déficits » ?

80 milliards d’euros prélevés sur les budgets des écoles, des services publics, sur les prestations sociales, sur l’emploi dans la fonction publique...

80 milliards d’euros à rapprocher des plus de 150 milliards d’euros de fonds publics offerts chaque année au titre des exonérations fiscales et sociales, et des intérêts de la dette aux capitalistes et aux banquiers... et des 170 milliards d’euros de trésorerie des entreprises du CAC 40 !

En France, comme dans tout le continent, la crise ouverte de la démocratie exprime la marche à l’explosion sociale, politique et institutionnelle.

Il reviendra aux délégués du IIIe Congrès du Parti ouvrier indépendant (qui s’ouvre ce vendredi 27 mai) d’examiner la situation ouverte et de formuler les propositions du parti.

« Vous ne nous représentez pas. »

Comment édifier une authentique représentation politique ouvrière indépendante qui aide les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, les retraités, les masses opprimées et exploitées à réaliser l’unité de leurs rangs et de leurs organisations contre la tristement fameuse « dictature des déficits publics » ?

« Une vraie démocratie, maintenant. »

Est-ce possible sans balayer les institutions de la Ve République et briser le carcan des déficits publics, de la dette, de l’Union européenne et du FMI ?

Est-ce envisageable sans la convocation d’une authentique Assemblée constituante refondant de bas en haut la démocratie et prenant tous les moyens d’une politique répondant aux besoins vitaux du peuple ?

Car — n’en déplaise aux Echos — la démocratie, ce n’est pas « contenir la révolte », mais l’aider à déboucher sur une issue conforme aux aspirations de la majorité.


Daniel Gluckstein
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