Informations Ouvrières

Message par lucifer » 29 Jan 2011, 10:20

(luga @ samedi 29 janvier 2011 à 01:07 a écrit :
(abounouwas @ vendredi 28 janvier 2011 à 10:56 a écrit :un seul mot d'ordre devant l'ambassade de Tunisie à Paris : rupture avec l'UE !


Un seul mot d'ordre! A bas Sarkosy et l'état capitaliste! L'ennemi est dans notre propre pays!

Cela serait pourtant facile avec un peu de bonne volonté d'unifier,les différentes familles Trotskystes =D>

A bas l'UE!!! =D>
lucifer
 
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Message par Front Unique » 03 Fév 2011, 01:00

Informations Ouvrières N° 134, semaine du 3 au 9 février 2011

L'EDITORIAL

Rien à voir ?

Extraordinaire, l’acharnement avec lequel les « experts » présentent les mobilisations révolutionnaires en Tunisie et en Egypte comme des phénomènes propres au « monde arabe »…

Dans ces « pays-là », voyez-vous, les gens ont des raisons particulières de se soulever: misère, chômage, mesures destructrices imposées par le Fonds monétaire international (FMI) au nom des grandes puissances capitalistes.

Rien à voir avec ce qui se passe dans nos pays « développés »…

Chez nous… cabanons de fortune et tentes le long des autoroutes, sur les parkings et les terrains vagues marquent le retour des bidonvilles, tandis qu’un Français sur huit serait mal logé.

Chez nous…les agences régionales de santé multiplient fermetures de services et d’hôpitaux, tandis que 14 375 postes d’enseignants sont supprimés pour 70 000 élèves supplémentaires attendus !

Chez nous... la Sécurité sociale est menacée dans son existence même avec l’ouverture du dossier « dépendance », tandis que le chômage monte en flèche, et que, à nouveau, les licenciements frappent dans tous les secteurs.

La souveraineté de la nation ?

La France paie —c’est le deuxième poste de son budget— plus de 50milliards d’euros par an d’intérêts de la dette aux banquiers et aux spéculateurs.

Le FMI et l’Union européenne multiplient missions et mises en garde pour obtenir la « réduction des déficits publics »… d’où découlent les mesures destructrices signalées ici.

La démocratie ?

Aucun des partis « de gauche » qui prétendent parler au nom des travailleurs ne propose de rompre avec le traité de Maastricht et ses institutions: l’Union européenne et la Banque centrale européenne.

Un sondage signale que 56% des personnes interrogées n’ont « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays ».

Et si, finalement, en Tunisie et en Egypte, il s’agissait de lutte de classe ?

C’est à- dire du soulèvement des opprimés et des exploités contre la misère et les gouvernements qui l’imposent, contre les institutions du capital financier international qui dictent ces politiques et interdisent la démocratie ?

Si tel est le cas, qui osera prétendre que les ingrédients de ces soulèvements ouvriers et populaires se concentrent d’un seul côté de la Méditerranée ?

Certes, les rythmes et les formes des événements ne sont pas identiques.

Mais —faut-il le rappeler ?— chez nous aussi des millions de travailleurs sont descendus dans la rue, ont fait grève et cherché à bloquer le pays pour empêcher la réforme des retraites.

Sans le refus des dirigeants d’appeler à la grève pour le retrait, le mouvement, sans aucun doute, aurait abouti.

Que cela plaise ou non, l’aspiration, en France, à bloquer le bras destructeur du gouvernement et le carcan de l’Union européenne est chaque jour un peu plus encouragée par ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée.

Quant à l’aspiration profonde à la démocratie et à la souveraineté, qui prend en Tunisie la forme de l’exigence d’Assemblée constituante souveraine, qui dira qu’elle n’est pas à l’ordre du jour dans notre pays ?

Pour débattre de ces questions qui lient les développements révolutionnaires en Tunisie et en Egypte avec le combat politique en France pour la démocratie, pour l’aide à la lutte de classe unie, pour la rupture avec l’Union européenne et pour l’Assemblée constituante, le POI organise dans tout le pays des réunions publiques.

Travailleurs, jeunes, militants de toutes tendances, lecteurs d’Informations ouvrières, vous y êtes cordialement invités !

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


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Message par Front Unique » 09 Fév 2011, 22:03

Informations Ouvrières N° 135, semaine du 10 au 16 février 2011

L'EDITORIAL

Un signe annonciateur

Une déclaration du président de la République aura donc suffi à provoquer la levée en masse des magistrats, procureurs, juges, avocats, personnels de la protection de la jeunesse, personnels pénitentiaires…Manifestation nationale le 10 février, une centaine d’assemblées générales (1)…

L’Etat se délite.

Ceux qui le servent se dressent contre lui.

Mais pour qu’une étincelle mette le feu à la plaine, il faut que les matériaux explosifs s’y soient accumulés depuis longtemps.

Dans un tract commun publié le 14 janvier, donc avant cet incident, la plupart des organisations de ce secteur (2) dénonçaient déjà « la situation catastrophique de la justice en France », provoquée par « la poursuite à marche forcée de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ».

Elles soulignaient: « Alors que chacun sait que les effectifs sont notoirement insuffisants (…), le non-remplacement d’un personnel sur deux s’applique aussi au ministère de la Justice. »

Elles dénonçaient la façon dont « l’administration pénitentiaire tente par tous les moyens de réduire les dépenses », et en particulier les « choix politiques visant à réduire sans cesse la voilure des services publics » conduisant « à multiplier les délégations au secteur privé tant en matière de construction que de gestion des établissements ».

Faut-il chercher ailleurs les raisons du drame de Pornic ?

Faut-il chercher ailleurs les raisons de cette révolte sans précédent des personnels de justice ?

Mais il faut aller plus loin.

Remplacez « justice » par école, hôpital, La Poste ou par un quelconque service public…vous obtiendrez le même résultat.

Partout, la RGPP tue le service public.

Partout, la RGPP tue la République.

La RGPP est fille légitime de l’impératif de réduction des dépenses publiques dicté par l’Union européenne, en particulier par le traité de Maastricht et la Banque centrale européenne (BCE) (3).

La révolte des professionnels de la justice, aujourd’hui, préfigure la révolte, demain, de tous ceux qui, de près ou de loin, travaillent à faire vivre le service public républicain, indispensable à l’existence d’une authentique démocratie.

Entre l’exigence de démocratie et l’application des diktats de l’Union européenne et de la BCE, la contradiction est totale.

Que cela plaise ou non, « à gauche » comme à droite, la démocratie supposera la rupture avec ces institutions antidémocratiques.

La révolte des magistrats prenant le chemin de l’action de masse contre les conséquences destructrices des politiques dictées par l’Union européenne est un signe annonciateur des plus grands bouleversements.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

(1) A l’heure où nous écrivons, le report des audiences a été voté par des assemblées massives de magistrats dans plus du tiers des tribunaux du pays. Et le mouvement s’étend.
(2) Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, Union des syndicats de magistrats, Syndicat Force ouvrière des magistrats, Syndicats CGT des chancelleries, de la protection de la jeunesse, de la pénitentiaire, Solidaires, Syndicats FSU protection de la jeunesse et des personnels pénitentiaires, etc.
(3) Instituée en 2007, la RGPP est « la clé de voûte de notre stratégie pour revenir à l’équilibre des finances publiques (…) profitant de la dynamique créée par la LOLF » (site officiel du gouvernement). Rappel : la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) a été élaborée conjointement par des députés de droite et de « gauche » (Migaud, PS) et votée à la quasi-unanimité par le Parlement.

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Message par Front Unique » 24 Fév 2011, 03:26

Informations Ouvrières N° 136, semaine du 17 au 23 février 2011

L'EDITORIAL

“Ceci est une révolution”

C’était il y a un mois.

Claude Bartolone, adjoint de Martine Aubry à la tête du Parti socialiste, déclarait: « C’est au président Ben Ali de trouver les conditions permettant de renouer les fils du dialogue », saluant en Ben Ali celui qui avait permis « une marche plus lente (…) en direction de la liberté (…) et l’association du peuple tunisien à un développement économique » (BFM-TV, 13 janvier).

Le lendemain, 14 janvier, la révolution du peuple tunisien chassait le dictateur, ennemi de la liberté et artisan de la misère.

Puis, ce fut le tour de Moubarak, en Egypte.

Moubarak, comme Ben Ali, dirigeants de partis membres de l’Internationale socialiste, jusqu’à leur chute.

Un mois plus tard, c’est un autre dirigeant du PS, Benoît Hamon, qui exprime « avec beaucoup de sincérité, de joie et de force le plaisir qui a été celui du Parti socialiste de voir la victoire du peuple égyptien ».

Il apporte le soutien de son parti à « une révolution qui s’est fondée sur l’aspiration à la justice sociale et à l’égalité des droits ».

Sincérité, joie, plaisir… Soit.

On aurait tort de croire que la cohabitation du PS français avec les partis des dictateurs déchus au sein d’une Internationale malencontreusement appelée « socialiste » relève d’une mauvaise rencontre accidentelle avec des gens peu fréquentables…

Le même Claude Bartolone, par exemple, qui voyait en Ben Ali l’artisan du « développement économique » de son peuple, est également président du conseil général de Seine-Saint-Denis.

A sa demande, son conseil général a voté, l’an dernier, la suppression de la subvention aux cartes de transport (Améthyste et Imagine’R), pénalisant 53 000 retraités et handicapés (qui doivent payer de leur poche trois fois plus en 2011 qu’en 2010) et 58 224 jeunes qui paient en moyenne 180 euros de plus cette année (1).

Soit 111 000 jeunes, retraités et handicapés, 8% de la population de Seine-Saint-Denis, la couche la plus précaire d’un des départements les plus défavorisés du pays (2) !

Et ces gens-là vous parlent de justice sociale !

Voilà où conduit la subordination des dirigeants du Parti socialiste aux diktats de l’Union européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de leurs impératifs de « réduction des déficits publics » !

Même rebaptisée « développement économique », une politique de misère et de précarité reste une politique de misère et de précarité.

Une politique qui, en Egypte comme en Tunisie, a provoqué des révolutions chassant Ben Ali et Moubarak.

Dans ces deux pays aujourd’hui, l’aspiration à la démocratie et à la souveraineté —s’exprimant notamment dans l’exigence de l’Assemblée constituante— se conjugue avec le développement des grèves ouvrières.

« Ceci est une révolution. Une révolution implique le changement. Les travailleurs continueront à faire grève et à agir jusqu’à ce que le changement signifie qu’ils disposent de ressources suffisantes pour se nourrir, eux et leurs enfants », explique un délégué des ouvriers grévistes en Egypte (International Herald Tribune, daté du 15 février).

Là est le véritable contenu de la justice sociale.

En Egypte et en Tunisie.

Mais aussi en France, n’en déplaise à certains.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

(1) Adopté par la majorité PS, le groupe PCF s’abstenant sauf une voix contre.
(2) 4 000 habitants du département ont signé la pétition réclamant le rétablissement des subventions supprimée, à l’initiative du POI, qui, en particulier sur cette revendication, présente des candidats dans dix cantons du département.

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Message par Front Unique » 24 Fév 2011, 03:33

Informations Ouvrières N° 137, semaine du 24 février au 2 mars 2011

L'EDITORIAL

Alternative ?

La scène se passe le 10 février lors de la manifestation des avocats et des magistrats à Paris.

Le dirigeant du Parti socialiste Arnaud Montebourg leur rend visite.

Une avocate dans la manifestation, l’interpelle: « Vous rendez-vous compte, quand vous voyez ce mouvement, que s’il y avait en France une réelle opposition, il y a longtemps que le président de la République serait parti ?

Est-ce que vous vous rendez compte de la volonté politique qui n’est absolument pas relayée par les politiques ? »

Montebourg: « Ecoutez, je suis bien content d’être là, mais je veux juste vous dire une chose: l’opposition, ça consiste aussi à faire de la musculation, pour savoir... »

Avocate: « Non, à un moment donné on a besoin d’une alternative claire. »

Montebourg: « Non mais je vous réponds. Je voudrais juste... »

Avocate: « Le président de la République doit quitter la tête de l’Etat. Il doit s’en aller. Il n’y a personne en face qui dise : “On prend le pouvoir”. Et nous, on est prêts. Voyez, ici. »

Montebourg: « D’accord, ici, je veux juste vous dire qu’il y a un certain nombre de gens qui ont travaillé, qui ont des propositions à faire, qui les défendent, et qui les feront le moment venu. »

Avocate: « Ce que je dis, c’est qu’il faut qu’il y ait aujourd’hui une volonté politique claire de prendre en considération le mouvement. »

Montebourg: « Mais on est là et on se bagarre. »

Avocate: « Non ça ne suffit pas. La question aujourd’hui, c’est l’alternative politique, voyez-vous. »

Autre avocate: « C’est ce qu’on attend. »

Avocate: « C’est ce qu’on attend. C’est ce qu’attendaient les gens qui manifestaient sur la question de la Sécurité sociale et des retraites. Ce sont les enseignants, monsieur, qui manifestent aujourd’hui. Et dans ce pays, il manque une seule chose: la volonté claire et nette d’une relève politique. »

Montebourg: « Vous pensez que la gauche ne veut pas du pouvoir ? C’est ça que vous êtes en train de dire ? »

Avocate: « Je me pose la question, monsieur, et je ne suis pas la seule. Nous sommes nombreux. »

Nombreux en effet, ceux qui se posent la question.

Une alternative politique claire ?

Ce serait la possibilité de mettre en œuvre une autre politique.

Une politique qui ouvre les classes et les hôpitaux, au lieu de les fermer, qui rétablit les postes dans la fonction publique, qui donne les moyens à la justice de fonctionner.

Bref, une politique qui rompe avec le carcan de l’Union européenne, de Maastricht et de la « réduction des déficits publics ».

Une politique qui rompe avec les institutions de la Ve République et de l’Union européenne.

Ce à quoi Montebourg et les autres dirigeants de la « gauche » se refusent...

Et pourtant, il faudra bien que cette voie s’ouvre pour répondre à l’aspiration du peuple.

Comment ?

Dans un sondage publié la semaine dernière (1), à la question posée: « Souhaitez-vous que les Français aujourd’hui se révoltent ? », 58 % ont répondu oui.

Oui: il y a comme un vent de révolte qui grandit dans le pays.

La chape de plomb des institutions de l’Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Ve République, toutes au service des plans capitalistes de pillage et de destruction, ne pourra pas éternellement contenir la colère du peuple.

Un vent de révolte grandit, encouragé par ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée.

Un vent de révolte qui finira par balayer ces institutions de la Ve République et de l’Union européenne qui étouffent la démocratie et prétendent condamner le peuple à la misère et la précarité.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) Sondage Harris interactive.
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Message par Front Unique » 04 Mars 2011, 23:42

Informations Ouvrières N° 138, semaine du 3 au 9 mars 2011

L'EDITORIAL

Certes, Paris n’est pas Tunis…

Certes, Paris n’est pas Tunis…

Mais il y avait quelque chose d’étrange dans la prestation télévisée du président de la République dimanche soir, une impression de déjà-vu.

Rappelez-vous: ce moment où l’ancien président tunisien, Ben Ali, dans un pays déjà engagé sur la voie de la révolution, annonçait solennellement… qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle !

Comme si c’était de cela qu’il s’agissait !

La suite a montré où étaient les véritables aspirations du peuple…et comment il entendait les satisfaire.

Chez nous, dimanche soir, Sarkozy a donc sorti de sa musette deux ministres présentés comme indiscutables.

Le dimanche précédent, c’était Strauss-Kahn et les confidences de Madame qui avaient fait le « buzz »médiatique, comme on dit maintenant.

Pendant ce temps, grèves et manifestations se multiplient dans les écoles, les lycées et les collèges contre les 16 000 suppressions de postes et les contre-réformes, et à La Poste contre la sécabilité.

Dans tout le pays s’exprime de manière grandissante le rejet des politiques dictées par l’Union européenne.

A Bruxelles, justement, se prépare un sommet européen, qui, le 11 mars, doit mettre au point un « pacte de compétitivité ».

On discute gravement en ce moment entre la Commission de Bruxelles, d’une part, Merkel et Sarkozy, d’autre part, sur le contenu de ce pacte.

Mais tous sont d’accord sur une chose: il faut aller plus loin que l’actuel pacte de stabilité.

Au minimum, le « pacte de compétitivité » devra comprendre des mécanismes qui bloquent les salaires, contraignent au remboursement de la dette et à la remise en cause des systèmes de retraite.

D’une manière ou d’une autre, ce pacte devra inscrire dans les Constitutions nationales l’obligation de « résorption des déficits publics ».

Il devra aussi comporter une clause pour contraindre les organisations syndicales à s’intégrer dans la gouvernance, sur le modèle du « pacte social » signé à Madrid entre le gouvernement « socialiste » de Zapatero et les centrales syndicales.

Certes, Paris n’est pas Tunis...

Et pourtant, La Tribune (quotidien capitaliste spécialisé dans le conseil aux spéculateurs) publie (le 25 février) un article intitulé: « Et si la révolte des peuples arabes faisait école en Europe… »

Sous la plume du rédacteur en chef chargé des éditoriaux, on relève ce passage: « Ecouter la société civile avant qu’il ne soit trop tard sous peine de tout perdre… Voilà le conseil avisé adressé par les dirigeants occidentaux aux dirigeants arabes sous pression (…). Peut-être feraient ils bien de se l’adresser à eux-mêmes, car la révolte des peuples, désormais, c’est aussi à l’Ouest (ou au Nord, question de point de vue). D’Athènes à Dublin, les habitants des pays étranglés par la crise de la dette manifestent leur profond mécontentement, dans la rue avec violence en Grèce lors de la grève générale de mercredi dernier, dans les urnes avec détermination en Irlande. A quelques jours du sommet européen où sera mis aux voix le nouveau pacte de compétitivité, la France et l’Allemagne sont prévenues que l’austérité sans fin à des limites. »

D’où cet avertissement de l’éditorialiste de La Tribune: la politique de la Banque centrale européenne « prend le risque d’attiser la révolte des classes moyennes occidentales ».

Bruxelles, Francfort, Paris: les institutions de l’Union européenne et de la Ve République ne pourront indéfiniment opprimer les peuples et les travailleurs, et piétiner la démocratie.

Certes, nous ne sommes pas à Tunis...
Mais…


Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par abounouwas » 05 Mars 2011, 08:31

mais quoi... ?
quel blabla inconsistant cet édito.
abounouwas
 
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Message par Front Unique » 12 Mars 2011, 20:45

Informations Ouvrières N° 139, semaine du 10 au 16 mars 2011

L'EDITORIAL

Changer de mains ?

Sans doute avaient-ils senti le souffle de la révolte qui gronde dans chacun de leurs pays, ces dirigeants des Partis socialistes de l’Union européenne réunis à Athènes ce 4 mars.

La déclaration qu’ils y ont adoptée dénonce la volonté des gouvernements de droite « d’institutionnaliser l’austérité, de diluer nos modèles sociaux et nos systèmes de protection sociale », et celle de la Commission européenne d’imposer « le renforcement des mesures d’austérité », d’intervenir « dans le cadre de la négociation collective pour abaisser les salaires et réduire l’emploi », et de « remettre en cause la souveraineté des Etats membres et menacer le droit à la négociation collective ».

Mais quelle conclusion en tirent-ils ? « L’Europe est dans les mauvaises mains. »

Suffirait-il de changer demains, de passer de la droite à la gauche pour que l’Europe se charge d’un autre contenu ?

Les dirigeants du Parti socialiste européen appellent « à utiliser l’Union européenne à ce pour quoi elle a été constituée » et à respecter « les principes sur lesquels elle a été fondée ».

On en reste ébahi !

Les principes sur lesquels l’Union européenne a été fondée ?

Ils sont consignés dans le traité de Maastricht: concurrence libre et non faussée (qui conduit aux privatisations et au démantèlement de la protection sociale), obligation « d’équilibre des dépenses publiques » (les critères de 3% et de 60%, et les politiques de rigueur qui en découlent).

Changer de mains ?

En Grèce, les mains « socialistes » de Papandréou ont façonné le plan destructeur dicté par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, dressant contre lui neuf grèves générales.

En Espagne, des mains « socialistes » de Zapatero est sorti un « pacte social » liant les syndicats au recul de l’âge de départ en retraite !

Et en France ?

Le Monde (3 mars) interroge Martine Aubry à propos de l’école: « Vous ne direz pas: la droite a supprimé 100 000 postes, nous les rétablirons ? »

Réponse: « Nous créerons des postes là où les besoins existent. »

Autre question: « Allez vous ramener les déficits publics à 3 % en 2013 ? »

Réponse: « Il faut remettre en ordre les finances publiques (...), aider les pays lourdement endettés (…) en leur permettant d’accéder à des taux d’intérêt plus favorables et si nécessaire à étaler le remboursement », et « éviter (…) des plans d’austérité brutaux ».

Bref: plus souple, plus étalée, moins brutale… mais toujours la même politique qui renfloue les spéculateurs et porte des coups meurtriers aux travailleurs et aux peuples !

Et cela dans tous les domaines: le logement (« chaque programme de plus de 15 logements devra réunir un tiers de privé, un tiers d’accession sociale et un tiers de social ») comme l’école (« longtemps nous avons cru que l’école de Jules Ferry avec les mêmes enseignants, les mêmes programmes, les mêmes moyens pour tous les élèves garantirait le succès de tous. Ce n’est pas le cas »), etc.

Alors, suffit-il de changer de mains ?

Non !

Dans le cadre de l’Union européenne —de son pacte de stabilité de 1992 ou, plus encore, de son pacte de compétitivité de 2011 —, changer de mains, ce n’est pas changer de politique.

C’est de rupture qu’il doit s’agir, avec l’Union européenne et la Ve République.

C’est de convocation d’Assemblée constituante souveraine qu’il doit s’agir pour permettre au peuple de jeter lui-même les bases d’une authentique démocratie.

Les bavardages sur les changements de mains et l’alternance ne font qu’alimenter les sondages dont font grand usage, ces jours-ci, certains médias.


Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


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Message par Front Unique » 20 Mars 2011, 11:36

Informations Ouvrières N° 140, semaine du 17 au 23 mars 2011

L'EDITORIAL

Contradiction totale

Certes, il ne répond pas à toutes les attentes de la classe capitaliste allemande, qui reproche à Merkel ses concessions.
Adopté le 11 mars, à Bruxelles, le « pacte pour l’euro » n’en est pas moins un étau pour contraindre, dans chaque pays, à la « modération salariale », aux « réformes du marché du travail », à la flexibilité, au recul de l’âge de départ en retraite.

Tout cela, au nom de la « réduction des déficits publics ».

Un étau que chaque gouvernement, à son tour, resserrera autour de sa propre classe ouvrière.

A peine finalisé, ce pacte pour l’euro doit être complété, en France, par une réforme de la Constitution dont le projet devait passer en Conseil des ministres le 16 mars.

Il s’agit d’instaurer l’obligation constitutionnelle de « l’équilibre des finances publiques ».

Avec cette réforme, l’Etat serait en droit de refuser la simple ouverture de négociations avec les syndicats dès lors que la revendication serait décrétée anticonstitutionnelle, parce que contraire à la « réduction des déficits ».

Une telle attaque achèverait de faire de laVe République et de l’Union européenne l’étouffoir de la démocratie, un carcan corporatiste où les organisations syndicales n’auraient d’autre droit que d’exécuter les exigences de l’Union européenne et des fonds spéculatifs.

Qu’est-ce qui donne à ce président et ce gouvernement, rejetés de toute part, une telle audace ?

Ils ne s’en cachent pas.

Ils comptent amener « la gauche » (et singulièrement la direction du Parti socialiste) à prendre en charge la réforme constitutionnelle.

« Si le PS s’y oppose, il devra assumer », a déclaré Fillon.

Il est vrai que le pacte pour l’euro est contresigné par les Premiers ministres « socialistes » Papandréou et Zapatero (qui vient de signer avec les responsables des centrales syndicales espagnoles un « pacte social » donné en exemple dans toute l’Europe !).

En France, le Parti socialiste a élaboré un projet de « loi programme pour 2012- 2017 » dans laquelle il fixe lamême priorité: la « résorption des déficits publics » dans le cadre des contraintes européennes (1).

La contradiction est totale entre, d’une part, le mouvement qui voit les travailleurs et le peuple en Tunisie s’organiser pour conquérir la liberté et la souveraineté, exigeant une Assemblée constituante souveraine, et, d’autre part, cette tentative d’imposer en France le carcan antidémocratique de la réforme constitutionnelle.

Les travailleurs, les jeunes, les militants de toutes tendances qui, au quotidien, se mobilisent pour défendre les classes, les écoles, les lits dans les hôpitaux, les bureaux de poste, les services publics, comme tous ceux qui se sont mobilisés à l’automne par millions contre la réforme Fillon-Woerth des retraites, tous ne peuvent que dire: non à l’étouffement de la démocratie !

Le Parti ouvrier indépendant,qui a pris position depuis sa fondation pour la liquidation des institutions antidémocratiques de la Ve République et la rupture avec l’Union européenne, et qui combat en France pour l’Assemblée constituante souveraine, prend ses responsabilités.

Sans faire de ses positions un préalable ou une condition, il en appelle à l’unité pour mettre en échec le projet liberticide.

Non à la réforme constitutionnelle, non à la dictature de la « réduction des déficits publics » !

Daniel Gluckstein
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(1) « La lutte contre les déficits est nécessaire », déclare le dirigeant du PS Michel Sapin, tandis que son collègue Jérôme Cahuzac accuse le gouvernement Sarkozy de ne pas « avoir respecté les règles européennes » en vigueur.
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Message par com_71 » 20 Mars 2011, 20:15

(Front Unique @ dimanche 20 mars 2011 à 11:36 a écrit : Informations Ouvrières N° 140, semaine du 17 au 23 mars 2011

L'EDITORIAL

Contradiction totale

Certes, il ne répond pas à toutes les attentes de la classe capitaliste allemande, qui reproche à Merkel ses concessions.
Adopté le 11 mars, à Bruxelles, le « pacte pour l’euro » n’en est pas moins un étau pour contraindre, dans chaque pays, à la « modération salariale », aux « réformes du marché du travail », à la flexibilité, au recul de l’âge de départ en retraite.

A bas les revanchards de Bonn ! (slogan PCF des années 1960)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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